Chapitre 9 : Grandeur ... et décadence
Le soir, lorsque Psousennès était venu se coucher, Meriâmon avait fait son possible pour lui être agréable et le servir au mieu. Elle avait maintenant vu une personnalité de son Pharaon que très peu connaissaient et elle trouvait ça triste. En fait, l'homme le plus puissant du pays était un homme jeune, qui peinait à assumer toutes ses tâches.
Ainsi, avant qu'il ne s'allonge sur sa couche, elle lui présenta un verre d'eau. Il prit le verre et la regarda :
- Devrais-je boire cela ? Que me vaut cet honneur ?
- Mon Pharaon, vous paraissez surmené. J'ai pensé qu'un peu d'eau vous aiderait à dormir. Je...
- Qui me dit qu'il est sûr, pour moi, de boire ce verre ?
- Mon Pharaon, je...
Elle prit le verre et but une gorgée. Puis elle se retourna pour remplir de nouveau le verre.
- Non, donne !
- B... bien
Il but le verre en entier. Pendant ce temps, Meriâmon avait récupéré la jarre contenant l'eau. Il lui tendit son verre. Elle le remplit de nouveau.
Psousennès tendit la main et attrapa la sienne. Elle sursauta.
- Viens
Elle obtempera. Elle savait ce qu'il voulait et comptait bien le lui donner.
Cette fois, Psousennès étant tout à fait calme, cela dura plus longtemps et son Pharaon était maintenant beaucoup plus doux que la dernière fois. Meriâmon sut qu'elle avait bien fait de ne pas se derober. Elle dû prendre autant de plaisir que lui. Il resta de nouveau couché sur elle quelques minutes, son visage enfoui dans ses cheveux. Soudain, il se retourna sur le dos, l'entraînant avec lui.
- Reste avec moi cette nuit.
- Oui.
Elle était tellement chamboulée par ce brusque changement de comportement du Pharaon qu'elle en oublia de l'ajouter. S'il le remarqua, il ne dit rien...
***
Les jours, les semaines passèrent. Meriâmon était toujours au service de Psousennès, et réchauffait également souvent sa couche, la nuit. Elle avait fini par s'y faire.
Un matin, il lui annonça son futur mariage avec une princesse de la lignée, une de ses demi-soeur, Moutjemet. Il ne l'aimait pas mais concernant la pureté du sang, même lui devait se conformer aux règles. Et il était temps pour lui de prendre une femme, d'avoir des héritiers.
- Et mon enfant, qu'adviendra-t-il ?
- Tu ne pensais pas ... qu'il pourrait devenir mon successeur ?
- Non, bien sûr que non, mon Pharaon.
- Je te donnerais ce dont tu auras besoin pour vivre. Cet enfant sera mien. Mais jamais il ne fera partie de la succession pour le trône. Tu ne sais même pas s'il s'agit d'un héritier.
- Et si c'est un garçon, que se passera-t-il ?
- Rien de plus.
- Quand sauras-tu ?
- Les sacs sont prêts, mon Pharaon. Dès maintenant.
Il prit congé. Meriâmon le suivit pour se rendre chez l'accoucheuse ou elle ferait le test. Elle traversa le Palais. Il n'y avait pas beaucoup de route et fut donc vite sur place. L'accoucheuse la reçut immédiatement, même si être la maîtresse de Pharaon ne la propulserait jamais sur le trône, il y avait malgré tout des avantages.
Elle urine donc sur les graines de blé et d'orge qu'on lui proposa. Elle espérait que l'orge germerait en premier, ce qui signifierait un garçon. Cela le placerait malgré tout plus aisément sur la liste d'accès au trône.
***
Dix jours plus tard, Meriâmon se rendit de nouveau chez l'accoucheuse. L'orge était germé, mais le blé était largement en avance...
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