Sheshonq était sous le choc. Ce combat avait été une véritable boucherie. Gagné, certes, face au plus puissant ennemi qu'il avait affronté jusqu'alors, mais à quel prix. La plaine était rouge de sang et de corps en décomposition. Ils avaient renoncé à dénombrer les morts, tant alliés qu'ennemis. Les chiffres dépassaient l'entendement.

Il passa le commandement de sa nouvelle place forte à son ancien gouverneur, qui avait prit part à la bataille et s'y était illustré. Il ordonna ensuite de se préparer à rentrer en Egypte.

***

Leur arrivée à Bubastis fut somptueuse, Ameni, maintenant un viellard, avait préparé une haie d'honneur des portes de la ville au Palais. Ici aussi, le peuple avait souffert, ainsi que la ville. Apophis n'avait donc pas menti, le Grand Prêtre avait subit le même sort que lui et fait des dégâts considérable. Même si le vizir avait probablement choisi le chemin le plus éloigné des gros dégâts, il remarqua que des décombres jonchaient encore les rues. Cela ternit un peu son humeur. Mais les soldats étaient transcendés de joie de revoir leur pays et d'être acclamés comme des héros. Leur joie fut contagieuse et lui fit momentanément oublier ces malheurs pour profiter de l'accueil.

Le vizir attendait Sheshonq dans une chaise à porteurs et s'inclina lorsque Sheshonq monta les escaliers. Les porteurs, rompu au protocole, s'inclinèrent le plus possible pour ne pas déstabiliser leur fardeau et s'éclipsèrent.

 - Majesté, bienvenue chez vous.

 - Merci. Fêtons notre retour ce soir, et demain nous parlerons de ce qu'il s'est passé ici et de mes projets pour notre avenir. 

 - Bien, mon Pharaon.

La fête au palais fut un succès, le vizir avait également chargé et payé en conséquence toutes les tavernes de la ville pour qu'elles préparent également le banquet et le fasse partager à tous.

***

La nuit fut douce pour Sheshonq. Il oublia quelques temps Amonet, qu'il avait perdu, pour une fille d'Ameni, qui avait 10 ans de plus que lui mais était encore très belle : Pentreshmès. Elle apaisa sa nuit, les cauchemars récurrents qui le mettaient au supplice toute la nuit.

Au lever du jour, il se leva et entreprit de faire un tour de la ville. Voulant voir quels dégâts avaient été causés par Apophis. Ils s'entoura de ses gardes et partit. Ce qu'il vit était terrible. La plupart des temples avaient été détruits ou étaient très endommagés. Pourtant Apophis et leur combat s'était déroulé très loin d'ici. Il prit alors pleinement conscience de ce qui se passerait la prochaine fois que le sort serait rompu. D'autres populations, d'autres villes seraient victimes du Dieu, et Amonet serait de nouveau sans mémoire. Le combat était perdu d'avance.

En rentrant au Palais pour la réunion avec Améni, Sheshonq pensa alors à sa conquête de l'Egypte, à la prise de la capitale des mains de Psousennès II. Amonet avait été formée par un mage issu d'une confrérie secrète. Il fallait que cette confrérie demeure jusqu'au prochain conflit, et au travers des siècles, jusqu'à ce qu'Amonet batte enfin ce mauvais Dieu. Au moins, elle n'aurait pas le désavantage qu'elle devrait avoir s'il restait les bras croisés.

Le vizir l'attendait dans un somptueux fauteuil disposé dans la salle du trône. Il entreprit de s'incliner mais Sheshonq l'arrêta.

 - Ce n'est pas la peine, mon vieil ami.

 - Merci, Majesté. Mes vieux os ne me permettent plus d'être aussi agile qu'auparavant.

 - Je reviens d'une visite très intéressante en ville.

 - Majesté, je. Hier, je n'ai pas voulu vous montrer à quel point nous avions souffert. Vous avez subi pire que nous.

 - Surtout Amonet.

 - Oui, Majesté, on m'a raconté. J'ai détourné le parcours pour ne pas gâcher la fête.

 - Tu as bien fait. Merci à toi.

 - Alors Majesté, quels sont vos plans ?

 - Reconstruire les temples perdus, agrandir ceux qui ont été endommagés. Comme remerciement aux Dieux de nous avoir envoyé une âme aussi brave pour nous sauver.

 - Bien Majesté. Ou commençons-nous ?

 - Thèbes, bien sûr. Et Memphis.

 - Bien Majesté, je vais faire le nécessaire.

 - Très bien. Et également, fait savoir dans tous le Royaume que les magiciens et mages sont les bienvenus en Egypte. Et que Pharaon cherche à recruter des mages pour une mission secrète de la plus haute importance... qu'il en va de la survie de notre monde...

Et voilà, c'est terminé ! Qu'en pensez-vous ? 

La suite au prochain tome, qui est en cours de rédaction... Je vous laisse la surprise de l'époque...