Chapitre 21 : l'attaque (partie 1)
Les ministres sortirent en s'inclinant. Amonet sortit avec eux et se rendit dans la cour. Elle retenait ses larmes. Pharaon n'avait pas le choix, le devoir d'un Pharaon était de s'unir avec des femmes pouvant lui apporter plus de pouvoir. Et cette princesse lui confirmait le soutien de la Lybie, déjà alliée à l'Egypte. Son père ne l'avait certes par formée à la guerre et aux morts. Mais l'avait initiée à la politique, de même que Mursili. Mais elle était malgré tout furieuse que son bonheur ait été de si courte durée. Mais soudain, toutes ces idées noires furent balayées de son esprit. Elle était tellement en colère qu'elle n'avait pas sentit l'énorme poids qu'elle ressentait.
En levant la tête, elle s'aperçut que les nuages se faisaient très oppressant, comme si les Dieux les menaçaient. Elle n'en tint pas compte et se rendit dans l'écurie, voir son cheval. Celui-ci était très nerveux, comme s'il sentait lui aussi la menace qui pesait dans l'air. Elle le sella elle-même et se rendit dans la ville. Elle vit des habitants inquiets, peut importe le quartier ou elle allait. Elle dût se rendre à l'évidence, tout ceci n'augurait rien de bon... Elle fit donc demi-tour, pour rentrer au palais, auprès de Sheshonq. Juste au cas ou...
Le temps qu'elle arrive, les éclairs zébraient le ciel noir, et un vent violent soulevait le sable, le faisant s'amonceler dans les moindres recoins. Il faisait presque nuit, alors que la journée n'était pas très avancée, et les éclairs éclairaient comme en plein jour. Amonet avait du mal à maintenir son cheval. En plus, la visibilité était quasi nulle. Elle passa les portes du palais et vit Sheshonq sur le seuil. La hauteur du palais la protégait de la tempête de sable et la visibilité y était bien meilleure. Sans ralentir elle se dirigea vers lui. Soudain, une énorme boule d'énergie toucha le sol, au milieu des faubourgs, en pleine ville. Des centaines de voix crièrent simultanément puis tous les bruits s'éteinrent. Leurs oreilles sifflèrents. Amonêt, assomée par le nombre de vies éteintes simultanément perdit connaissance.
***
Sheshonq regardait Amonet arriver vers lui quand soudain, tout bascula. Un immense éclair traversa le ciel et s'abatit sur le faubourg ouest de la ville. Il entendit des cris, très bref. Puis Amonet tomba de son cheval lancé au galop. Il n'ignorait pas ce qu'il avait entendu. Elle ressentait la souffrance humaine. La souffrance qu'elle avait dû ressentir avec toutes ces morts à deux pas d'elle devaient être inimaginable. Sonné par le bruit de la déflagration, il se dirigea vers elle. Elle ne bougeait pas et avait les yeux fermés, elle était comme assomée. Les oreilles sifflantes à cause du bruit, comme dans un rêve, il la prit dans ses bras. Il l'aida à se relever. Elle paraissait perdue. Il lui dit tout bas, pour tenter de l'apaiser; tout en la soutenant :
- Décidément, tu aimes te réveiller dans mes bras.
- Que s'est-il passé ? Sa voix était plus aiguë que d'ordinaire.
- Un éclair s'est abattu sur la ville. Il doit y avoir des morts et des blessés.
- Oui, je les ai sentis. Beaucoup de morts...
- Je vais ordonner aux soldats d'aller aider les victimes.
Il tourna les talons, pour aller donner ses ordres.
- Non, Mon Pharaon, pas encore.
Sheshonq se retourna pour la dévisager
- Quoi ? Mais....
- Ces nuages, ils n'étaient pas naturels. Quelque chose, ou quelqu'un, les a convoqués. Et si c'était un piège ? Pourquoi frapper un faubourg plutôt que directement le Palais ?
- Si nous n'allons pas aider, le peuple se révoltera.
- Et si les soldats y vont, ils seront rassemblés et offriront une proie facile pour une seconde attaque. Fais ce que tu veux, mon Pharaon, tu es le maître ici. Mais prends garde, nos ennemis sont puissants, et capables de tout.
- Que me conseilles-tu ? Envoie des médecins et un bataillon de soldats, mais ne regroupe pas tout les bataillons la-bas. Comme cela, le peuple se sentira aidé, et nous n'offrirons pas une cible idéale. Envoie les autres en patrouille en ville, voire en dehors de la ville, sans trop les éparpiller.
- Tu proposes une bonne idée, je vais suivre ton instinct, une fois de plus.
- Merci mon Pharaon.
Elle parut soulagée. Il alla distribuer ses ordres.
***
Amonet se rendit sur le lieu de la déflagration. Celle-ci avait été très impressionnante : il ne restait quasiment rien de la zone. Des cadavres humains et d'animaux étaient calcinés, d'autres démembrés, partout traînaient des restes parfois méconnaissables. Amonet mit pied à terre. Elle avait promis à Sheshonq de se rendre sur place si lui-même restait en sécurité, au palais défendu par quelques sorts défensifs. Elle était persuadée qu'Apophis était derrière tout ça et que quelque chose d'encore pire se tramait. Elle pouvait sentir la magie noire qui émanait encore de la zone suite à l'attaque, prouvant que l'orage et la boule d'énergie n'étaient pas d'origine naturelles. Celle-ci était si intense qu'elle lui comprimait la poitrine.
L'horreur passée, elle descendit de son cheval, imitée par les médecins que Sheshonq lui avait assignés. Et commença sa recherche de survivants.
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