Chapitre 11 : L'embrasement
Voici le septième chapitre. J'ai bien avancé l'écriture (j'ai beaucoup d'idées en ce moment) donc j'espère pouvoir en mettre plus souvent. Je préfère garder quelques chapitres d'avances au cas ou je doive modifier un peu mon script à cause d'un évènement non prévu initialement. En tout cas, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. :)
Après deux ans de formation avec le mage, Amonet était maintenant une jeune magicienne très puissante. Elle contrôlait à merveille la magie et avait dressé son cheval pour qu'il lui obéisse à la voix. Mais surtout, elle savait réfléchir et était calme en toutes circonstances. Mursili était fier de sa jeune recrue. Il était persuadé qu'à terme, l'élève surpasserait le maître et que même si ce choix lui faisait encore peur, qu'elle accomplirait sa destinée.
Il était au courant des ennuis politiques de l'Egypte. Le peuple était au bord de la révolte, il n'arrivait plus à survivre et avait déjà attendu depuis longtemps un changement de politique de la part de son Pharaon. Mais celui-ci refusait d'écouter. Mursili avait d'ailleurs dû se trouver un hébergement en ville a Psousennès avait failli à ses règles d'hospitalité. Il était devenu tellement paranoïaque qu'aucun étranger ne pouvait accéder au Palais sans être constamment surveillé. Mursili s'était donc rendu compte de la difficulté de trouver de quoi manger, se vêtir et du prix exorbitant que coutait le moindre oignon, à faire cuire sous le cendre pour le manger. Même lui, malgré un fortune plus que conséquente, ne trouvait pas de quoi se nourrir tous les jours : quand aucune nourriture n'était disponible en ville, même tout l'argent du monde ne saurait en trouver.
Les soldats pourchassaient sans scrupule les négociants au marché noir et n'hésitaient pas à tuer ceux qui s'introduisaient dans les Greniers Royaux pour voler de quoi survivre. Les procès s'étaient enchainés tellement rapidement que Pharaon avait décidé qu'il n'y aurait plus de procès. Tous les délits seraient traités de la même manière : la bastonade publique par 50 coups de bâton. Cela permettrait aux juges et au vizir de se concentrer sur les crimes plus graves.
***
De son côté, Nimlot avait laissé le commandement à son fils. Ils avaient rassemblé pas loin de 10 000 hommes dans le camp. Sheshonq s'était assagit et gouvernait avec sagesse, n'hésitant pas à demander des conseils à son père. Il s'était rendu compte du travail que son père avait dû accomplir pour lui donner une chance d'être à la tête d'un des pays les plus puissants du monde. Nimlot lui avait confié la veille que le peuple Egyptien était bientôt prêt à être cueilli, comme un fruit bien mûr. Qu'il suffisait d'attendre qu'il soit assez désespéré pour tenter une révolte et qu'ils pourraient attaquer, pendant que les garnisons de la ville seraient déjà bien occupées avec les habitants. Son père avait bien manoeuvré, attendant pendant des années, se renforçant, alors que l'Egypte s'affaiblissait à cause d'un seul Homme-Dieu fou.
Il avait envoyé depuis plusieurs semaines, des éclaireurs pour espionner la ville et être averti au plus tôt après la révolte. Ceux-ci se relevaient tous les jours afin de ne pas se fatiguer avant le combat.
***
Dans la capitale de Psousennès, Améni sentait que la tension était palpable. Il avait fait tout son possible pour débloquer la situation auprès du Pharaon mais celui-ci ne voulait rien savoir. Les greniers resteraient clos à la population. Les impôts demeureraient importants et ainsi la situation continuerait d'empirer. Il ne pouvait pas se permettre de prendre des décisions dans le dos de son Pharaon. De son côté, il tentait d'aider au maximum la population, en distribuant les restes des banquets du Palais. Il ne pouvait faire plus. Cela le désolait. Ses rapports indiquaient tous les jours le nombre de cadavres que la garnison ramassait tous les matins en faisant sa ronde. Ils étaient alarmants. Il avait plusieurs fois remonté le point à Psoussenès, sans résultat.
Il ne savait pas comment la ville pourrait s'en sortir. Même les champs aux abords de la ville avaient été récoltés à peine le blé formé, et revendu au marché noir. Tous ceux qui en avaient acheté furent malades et les médecins peinèrent à éradiquer la dysenterie qui suivit.
Il savait que la population n'accepterait pas plus. Que la ville, et le pays étaient au bord de la révolte. Celle-ci pouvait se déclarer d'un moment à l'autre et qu'elle serait très violente. Néanmoins, personne, surtout pas lui, ne pouvait se permettre de fuir le Palais, sous peine de terribles représailles de la part de Psoussenès. Ils étaient donc obligés de rester sur place et de prier les Dieux pour que la population ne les assassine pas tous par vengeance.
***
Cette nuit là, tout était calme, trop calme. Des soldats faisaient leur ronde, des badaux sortaients des tavernes et titubaient pour rentrer chez eux. Des dormeurs ronflaient dans leurs maisons ou sur leurs terrasses.
Soudain, quelqu'un cria. Les soldats les plus proches, dirigés par Paneb, se précipitèrent à l'endroit d'ou venait le cri et ce qu'ils virent les stupéfièrent. La, au milieu d'une grande place, un homme gisait au sol, mortellement blessé. Un soldat était solidement retenu par des habitants dans un chaos total. Tous criaient en même temps, mais Paneb réussit à comprendre les mots "tuer", "lyncher", "justice". Il sut alors ce qui s'était produit. L'homme avait commis un acte irréparable qui allait plonger la ville, puis le pays, dans le chaos. Il ordonna :
- Lâchez-le !
- Jamais, nous allons faire notre propre justice puisque la justice de Pharaon punit les innocent et laisse en liberté les coupables !
- Je suis chargé de la justice de Pharaon et c'est moi que vous insultez. Cet homme à commis un acte irréparable et il sera jugé et condamné pour ce forfait.
- Tant d'autres ont été libérés, enchaina un autre, Pourquoi serait-ce différent cette fois ? Vous tuez des gens qui volent leurs propres récoltes pour survivre, mais les assassins courent toujours.
- Je ne laisserais jamais des assassins courir les rues, y compris si ceux-ci font partie de mes hommes. Cet homme sera punit, je vous donne ma parole.
A ses mots, les civils chargèrent les soldats. Ceux-ci eurent tout juste le temps de dégainer leurs épées. Mais ils étaient trop peu nombreux. Cinq civils chargèrent Paneb, qui se battit avec toute l'énergie dont il disposait. Il en tua 3 mais d'autres les remplaçaient immédiatement. Un lame s'enfonça entre ses cotes, ce qui le stoppa dans son geste. Une autre en profita alors. Il lâcha son épée, qui s'écrasa alors par terre dans un bruit assourdissant. Une troisième lame, dans son abdomen, cette fois. Il tomba à genoux et vit un éclair blanc. Les hommes s'écartèrent, lui tournant le dos. Après quelques instants d'hésitation, il se ruèrent sur quelqu'un. Il entendit alors une incantation et un autre éclair jaillit. Puis un troisième. Les attaquants s'enfuirent.
Une jeune femme se dirigea alors vers lui, il la reconnut immédiatement. La fille de Pharaon, et de la femme qu'il avait autrefois sauvée se tenait devant lui.
- Reste éveillé, les secours vont arriver.
- Je ne pense pas tenir jusque là.
A peine eut-il terminé sa phrase qu'il sentit une immense pression sur deux de ses blessures. Il se retient de crier, la douleur failli le faire s'évanouir. Il lutta, sachant que s'il s'endormait, il ne se réveillerait probablement jamais.
- Que fais-tu ici ?
- J'ai senti de la magie noire, le mal. Alors j'ai accouru.
- Tu devrais être au Palais.
- Je suis là pour protéger le pays, pour protéger le Pharaon, mon père.
- C'est trop tard maintenant, à cause de ce soldat stupide, le peuple va se soulever.
- Mon père les calmera.
- Pas cette fois, je le crains. Ils sont désespérés et n'ont plus rien à perdre...
- Tu te trompes, tu verras.
Des bruits se rapprochaient maintenant, Paneb les entendait. Des soldats. Des ordres fusaient. Ils les entourèrent et dégénèrent, prêts à les défendre. Un chariot arriva. Paneb fut chargé sans ménagement dessus, ainsi que les soldats morts. Amonet monta à côté du blessé. Et le convoi s'ébranla en direction du Palais.
***
Sheshonq et ses hommes n'avaient rien manqué du combat, ni de l'intervention de cette femme, ils étaient aux première loges. Si elle était arrivée plus tôt elle aurait pu faire capoter toute sa stratégie. Mais il était maintenant sûr que la révolte prendrait. Ses infiltrés dans la ville ne manqueraient pas d'exacerber les rancoeurs et manipuleraient les causes de cette attaque. Maintenant, le destin était en marche. Et il était quasiment certain que sa route était toute tracée jusqu'au trône d'Egypte.
Il ordonna de passer à l'étape suivante, et un autre, non prévu, afin de savoir qui était cette magicienne et si elle pourrait contrecarrer ses plans.
***
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top