Chapitre 5

Rien.

C'est tout ce qu'il y a dans le couloir. Rien. D'un côté je suis rassurée, mais de l'autre, ça me fait encore plus peur. Je suis certaine d'avoir entendu gratter à la porte tout à l'heure. Gratter comme ça, ça ne pouvait être qu'un infecté. Alors où est-il bordel ?!

À tous les coups, il va nous tomber dessus quand on s'y attendra le moins, et grâce... Non à cause, de l'effet de surprise, on va se faire contaminer.

Et ça me fait chier merde ! Je sers le manche de mon balai, si fort que mes jointures deviennent blanches.

Rester calme. C'est le plus important. Les sens en alerte, je commence à avancer lentement vers les escaliers, mais je n'entends rien d'autre que ma respiration et le bruit de nos pas.

Nous avons un étage à descendre, une porte à ouvrir et nous sommes dehors. Je m'avance prudemment jusqu'au battant qui garde la cage d'escalier, mon professeur sur mes talons.

Dans cette situation, le couloir me paraît bien plus glauque et sombre que d'habitude. Cet étage-ci servait autrefois de salles de classe pour un collège, mais il a été remplacé par l'école de musique. Les rénovations ont été plus ou moins abandonnées en cours de route, ce qui fait que par endroits, les papiers peints sont déchirés, le carrelage abîmé... Belle ambiance tiens.

J'essaie de ralentir ma respiration et de me faire plus discrète encore. Je voudrais pouvoir me servir de mon ouïe pour repérer l'infecté, mais le tapage a repris dehors et m'empêche d'entendre quoi que ce soit.

Encore dix mètres et nous serons devant la porte qui garde la cage d'escalier. L'atmosphère qui règne à présent ici a remplacé celle légère de la musique et me fout les jetons. D'ailleurs où sont passés les autres ? Il y a d'autres cours en même temps que le mien...

Je frémis quand j'aperçois du sang sur le mur. Exactement comme dans les films. En forme de mains. J'ai peur. Un léger bruit me parvient soudain de dernière moi. Je me retourne. Le bruit recommence.

Je lance un coup d'oeil à mon professeur. Lui aussi a entendu. Mais ce pourrait être des rescapés comme des infectés, et j'hésite à me diriger vers la source du bruit, qui semble venir de quelques mètres plus loin, je ne saurais dire.

Plus rien, je n'entends plus rien ; à part le vacarme étouffé qui nous parvient de l'extérieur. Le bruit s'est arrêté. Je vois mon professeur articuler un "non", qu'il souffle à peine.

J'aurais aimé porter secours à d'autres personnes mais l'angoisse de me retrouver face à des zombies est là pour m'en dissuader. Je me sens lâche. Mais j'ai peur. Alors je continue sur notre itinéraire. Mon regard croise à nouveau le sang sur le mur et je me sens pâlir un peu plus.

Mais je me force à avancer. Nous devons sortir d'ici, même si ce sera sans doute pire dehors. Encore cinq mètres avant la porte. Je continue à marcher, tremblante.

Enfin, mon professeur et moi sommes devant la porte. Il passe devant moi et pose sa main sur la poignée.

— Ok, commence-t-il d'une voix presque inaudible. 3... 2... 1...

Il ouvre la porte en grand et je brandis mon balai, prête à repousser un potentiel ennemi.

Mais il n'y a pas d'infecté juste derrière. Par contre, il y en a un deux mètres plus bas, avachi dans les escaliers. Il a relevé la tête vers nous et nous fixe de ses yeux vides.

Ses habits sont en bon état, mais tâchés par du sang. Sang qui se trouve aussi sur son visage et tout autour de sa bouche.

J'écarquille les yeux d'effroi et sers mes mains autour de mon balai à m'en faire mal. Je sens mon coeur battre à une allure folle et taper contre mes tympans. J'ai peur. Je suis terrifiée. Paralysée par la peur.

CLAC. Je sursaute, mais ce n'est que la porte qui vient de se refermer. Je sers les dents et tente de récupérer mon calme. Je n'y parviens pas.

Le zombie n'avance pas. Il remue ses bras et claque sa mâchoire mais on dirait qu'il n'arrive pas à se déplacer. Mon professeur s'avance prudemment en direction de la chose, tandis que je reste pétrifiée.

Il s'arrête un bon mètre devant l'infecté et attends. Le zombie tord ses bras dans l'espoir de l'attraper mais il est trop loin.

— Bonjour.

C'est mon professeur qui a parlé. Mais sa voix n'était pas la même que d'habitude. Lui aussi doit avoir peur. Enfin, qui n'aurait pas peur dans cette situation ? Même moi, alors que j'adorais m'imaginer ce genre de chose. J'aurais voulu que ça n'arrive jamais. Je suis terrifiée. J'ai peur. Je voudrais disparaitre. Que ce cauchemar cesse enfin.

— Est-ce que tu comprends ce que je dis ?

Là encore, il parle à l'infecté. Il cherche à voir s'il est encore conscient ? J'avoue ne pas y avoir pensé. Pour moi un zombie est un zombie, on le tue ou on se casse.

Et c'est tout ce que j'ai envie de faire, là, maintenant. Me casser. Partir le plus moins possible de cet endroit. Mais je suis coincée.

— Je vais-

Mon professeur n'a pas le temps de continuer sa phrase que le zombie lance son bras devant lui, mais d'une telle façon qu'on le croirait démembré, et que sa main se rapproche bien plus près que prévu, trop près. Nous reculons tous les deux par instinct, et la goule se met à claquer ses dents de plus belle. Et je me demande comment ces créatures peuvent exister. C'est tout bonnement abominable.

Je m'autorise alors à parler à voix haute, mais le son reste coincé dans ma gorge, et au final je n'ai que chuchoté.

— On fait quoi maintenant ?

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Ouaaiis un chapitre ! XD

Je suis désolée pour tout ce retard...

*part se cacher dans un trou*

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