Chapitre 3
Mouais... Il n'y a pas grand-chose dans la salle dont on pourrait se servir comme arme... Des chaises, le pied d'un piano numérique... Le meilleur choix serait un pupitre, mais il faudrait le trafiquer pour qu'il soit moins encombrant. Je serre mon couteau-suisse qui n'a pas bougé de ma main, seule véritable arme pour moi. On va aller loin comme ça...
Mon professeur de piano, lui, n'a rien trouvé de plus. C'est génial, on va sortir et se faire bouffer direct. Comme si ça n'allait pas assez mal comme ça... Mais je n'ai pas le temps de penser plus que mes yeux s'écarquillent. Là ! Juste en face de moi, au fond de la salle et caché par la grande armoire, il y a un balai !
Je soupire de soulagement. Cool. J'aime les balais. Je vais le chercher pendant que mon prof s'occupe de démonter un pupitre de la partie où l'on pose les partitions, afin de ne garder que le pied.
Je reviens vers lui avec ma trouvaille en main et un sourire.
- Tadaaam ! Je m'exclame.
- Un balai ? Tu l'as trouvé où ?
- Il était planqué là-bas, dis-je en lui désignant approximativement l'armoire. Mais c'est tout ? Juste "un balai" ? C'est génial ce truc !
- J'ai pas dit le contraire.
Je soupire et m'assois en tailleur.
- Non... Dis, une fois qu'on sera sortis de Gannat on ira où ? Surtout que la nuit ne tardera pas...
- À vrai dire j'en sais rien. Mais je préfère dormir sans rien dans la forêt que de rester ici, tu vois. Dans l'idéal, il faudrait une grande maison, loin des autres, et bien résistante où on serait à l'abri de ces choses.
- Ben si t'as une idée tu me le dis, parce que moi, je ne sais pas du tout où on pourrait trouver ça...
- Si on allait chez toi ?
- Chez moi ? Je répète, étonnée.
- Ça sera provisoire bien sûr, mais tu habites bien dans un hameau, ce sera toujours mieux que la ville ! En plus, ta maison est plutôt grande...
- Ouai enfin, grande c'est vite dit... Je le coupe.
Il me lance un regard un peu agacé - c'est vrai qu'il déteste qu'on lui coupe la parole - mais ne dit rien.
- Bon, et aussi tu retrouveras ta famille, enfin peut-être...
Je me mords la lèvre. Je n'avais pas encore pensé à ma famille. Mon grand-frère, ma grande soeur et mes parents. J'ai peur pour eux.
Mon frère Axel est en cours dans une ville un peu plus loin, mais il est intelligent et fort - il pratique d'ailleurs un art martiaux - donc s'il ne se fait pas prendre par surprise, il vivra. Il a intérêt.
Lou, ma grande soeur - que je chéris moins que mon frère, soit dit en passant - est dans le même lycée qu'Axel. Mais même si je ne l'aime pas trop, j'espère qu'elle s'en sortira, je ne veux pas qu'elle meure.
Et enfin, mes parents. Ils sont divorcés et mon père habite loin d'ici. Je ne sais pas s'ils vont s'en sortir, et ça me fait peur. Je me force à penser que de toute façon, je ne peux rien y faire et qu'il faut que je m'occupe d'abord de moi.
Un petit temps s'est écoulé et je vois que mon prof a peur d'avoir manqué de tact. Alors je le rassure rapidement.
- Tu sais, j'aimais bien m'imaginer des scénarios d'apocalypse zombie. Je lisais même un livre appelé "le petit guide de l'apocalypse" sur Wattpad. Mais tu sais, maintenant que ça arrive vraiment, c'est plus pareil. Enfin au moins, je suis, un peu préparée mentalement... Je sais bien que je ne peux rien faire pour eux pour l'instant. Alors occupons-nous d'abord de survivre, on verra ça après.
Je lui fait un rapide petit sourire triste et détourne la conversation de suite.
- Bon, et ces pupitres ? Tu as pu démonter la partie du haut ?
- Presque. C'est galère mais faisable. Je n'en fais qu'un seul du coup, si tu prends le balai ?
- Ouai, je le préfère au pupitre si ça ne te dérange pas.
- T'inquiète pas, ça me va. Juste, tu comptes laisser la brosse ? Me demande-t-il.
- Ouai, ça peux servir si j'ai besoin d'en pousser. Ah !
- Quesq-
- Il faut qu'on observe les zombies ! Imagine on sort et on s'aperçoit qu'ils courent, qu'ils sont intelligents où j'sais pas quoi d'autre ! Faut être préparés avant de sortir !
!
Mon professeur me regarde, puis soupire.
- Tu as raison, mais calme-toi ! Tu fais plein de bruit.
Oups. Pas faux. Il se dirige à la fenêtre et je le suis. Au milieu du vacarme - si celui-ci a bien un milieu - des cris fusent encore, mais ils sont plus éloignés. Dans la rue en bas, se trouvent quatre personnes. Enfin, ça n'en sont plus... Je ne vois pas bien à cause de la distance, mais pour rester immobile dans la rue, il faut être complètement con ; j'en déduis donc que ce sont des infectés.
Leurs vêtements ne sont pas en lambeaux, leur peau n'est pas verte, mais on peut apercevoir par endroits quelques taches de rouge. De sang. Il se sont donc bien fait mordre. Quant à savoir si les zombies mordent et/ou griffent seulement et ne mangent pas, nous ne le savons pas encore. Ces gens ont pu être commencés à être dévorer, mais ont pu se libérer et se transformer après.
Enfin, dans tous les cas, il ne faut pas les approcher. J'entends des sirènes de police et d'ambulances au loin. Je me demande s'ils vont réussir à faire quoi que ce soit. J'espère pour eux.
Certains zombies marchent - enfin titubent - à l'aveuglette. Soit ils n'entendent rien, soit ils n'arrivent pas à se décider sur la direction à prendre. Putain dans quelle merde on est...
- Il est quelle heure ? Je demande à mon prof.
Il consulte rapidement sa montre et me renseigne.
- 17h 42. On doit avoir deux heures avant la nuit.
- Et du coup, on va chez moi ?
- Si possible ouais.
- Ok. On prépare nos affaires et on part.
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