Chapitre 3
Ran regarde avec incrédulité toute la scène se déroulant devant lui.
Les zombies, qui se trouvaient autrefois près de lui, sont agglutiné dans un tas se festoyant de la chair fraîche de son adversaire.
Les cris de la victime totalement différents de ceux qu'il a l'habitude d'entendre. L'agonie et le désespoir audiblement évident, bientôt réduit au silence.
Le bruit de fracture et de craquement d'os remplacé par celui du déchirement de la chair, des claquements de dents et des grognements.
Le sang éclabousse les murs et se repend sur le sol dans une rivière cramoisie. Des morceaux de viande humaine et d'organe volent dans les airs, échappant de la force monstrueuse de ces abominations.
Un spectacle digne d'un film d'horreur...
Ran n'a jamais été fan des films de zombie. Non pas parce qu'il en avait peur, contrairement à son frère, mais parce qu'il les trouvait surclassé...
Toujours la même rengaine. Toujours la même histoire. Toujours des morts dévorant des vivants. Toujours aussi populaire...
Tellement banal...
De plus, quel était les probabilités que cela se produise réellement ? Il n'y croyait absolument pas. Ce n'était pas assez réaliste à son goût.
Ca ne l'empêchait tout de même pas d'en regarder, ne serait-ce que pour faire chier Rin, qui se cachait toujours derrière un oreiller.
Et pourtant, le voilà au centre de l'un de ces scénarios hautement improbable.
Sauf que cette fois, ce n'est pas un film, mais bel et bien la réalité...
A sa surprise, il éprouve même du mal à ravaler la bile coincé dans sa gorge à la vue sanglante devant ses yeux.
La sensation totalement différente de l'autre côté de l'écran.
Il détourne les yeux pour calmer ses hauts le cœur. Ses orbes améthystes dévient juste assez pour voir son frère s'effondré.
- « RIN ! »
Ran se dépêche d'aller aider la fille blonde qui éprouve un peu de mal à retenir son frère de s'étaler au sol.
- « Rin ! Ça va ? »
- « Fatigué... Mais pas sourd. Arrête de crier.» Dit-il entre plusieurs respirations lourdes et douloureuses.
Non.
Il ne va clairement pas bien.
Sa peau pâlit a vu d'œil et la blessure à son épaule continue de saigner, imbibant son pull noir et blanc.
- « Sa vie est en danger, on doit traiter sa blessure le plus vite possible. » Déclare la blonde à l'adresse du frère ainé.
- « En danger ? La balle n'a touché aucuns organes vitaux. »
- « En général les victimes de ce genre de blessure décède suite à une perte de sang abondante, pas à cause d'un organe. Et quand bien même l'épaule n'est pas une zone de haut risque, il n'est pas à l'abri d'une infection. »
- « Vous entendre parler de ma mort si calmement me rassure... » Ironise le blesser un peu paniquer.
- « Pardon. » S'excuse Ran auprès de son petit frère. « Tu es médecin ? » Demande-t-il à la fille.
- « Non. » Répond-elle d'un ton sec, qui ébranle un peu les deux frères de surprise. « Mais, j'ai quelques notions. » Elle enlève sa veste. « Heureusement, la balle n'a pas traversé de l'autre côté, on a donc qu'un trou à compresser. » Elle presse le vêtement blanc contre la blessure, le teignant instantanément de pourpre. « Malheureusement, ça veut dire qu'on va devoir extraire la balle nous-même... Trouvons rapidement un endroit sûr... »
- « Il y a une pharmacie à quelques rues d'ici. »
- « Trop loin. On n'a pas le temps. L'endroit a peut-être déjà été pilier de toute façon... Il y a un petit restaurant au coin de cette rue, on se contentera de ça. »
D'accord, Ran et Nozomi transportèrent délicatement Rindo jusqu'à l'abri décidé par la jeune fille.
Sur les lieux, Nozomi rentre la première pour inspecter les lieux. Proclamant la voie libre et absente de toute forme de vie... ou non-vie... Ils se dépêchent à l'intérieur.
Trouvant rapidement des nappes et des serviettes propres dans les armoires, la blonde prépare vite fait un lit improvisé pour le garçon à lunette.
Ran dépose doucement son frère sur la literie. Celui-ci a du mal à garder ses yeux ouverts et tremble de tout son corps.
- « F-Froid... »
Nozomi dépose sa main sur son front gelé avec inquiétude, les réactions et symptômes du garçon pas du tout en concordance avec son type de blessure.
- « Peux-tu m'aider à retirer son pull ? » Demande-t-elle à Ran, en urgence.
L'ainé ne pose pas de question et s'exécute. Rindo grimace de douleur dû au mouvement brusque. Au moins, il sait bouger son bras, les tendons et ligaments n'ont pas dû être endommagés.
Par contre en ce qui concerne la blessure...
Le résultat n'est pas très beau à voir...
La peau définissant les contours de la blessure a commencé à noircir et la chair apparente prend une teinte plus pâle, une légère odeur désagréable s'en dégage même.
« La plaie s'est déjà infecté ?! Impossible que cela se produise en si peu de temps ! »
- « J'ai sommeil... »
- « Hey, ne t'endors surtout pas ! » Elle se tourne ensuite vers Ran. « Continue de compresser la plaie et garde le réveiller. Je reviens vite. » Ran n'a pas le temps de répondre que la fille s'enfuit chercher du matériel.
- « Hey Rin. Ça va aller, tu vas t'en sortir. » Dit Ran en serrant l'une des mains de son frère avec sa propre main libre.
- « Je suis... fatigué, Ran. La mort semble plus accueillante que cette vie cauchemardesque... »
- « Ne dis pas ça, t'es juste blesser à l'épaule. »
- « Tu crois que je deviendrait comme eux... un fois que je serais mort ? »
- « Boucle-là, Rindo. C'est uniquement dans les films tout ça ! »
- « Les zombies aussi c'était censé être uniquement dans les films... »
Ran pouvait à présent sentir l'humidité lentement imbibé sa vue dû aux délires de son cadet.
- « Me voilà. J'ai fait aussi vite que j'ai pu. » Déclare la jeune fille revenant avec un bac d'eau chaude, des serviettes, une bouteille d'alcool et d'autres fournitures.
Rindo se tourne vers la blonde, lui accordant toute son attention.
- « Tant qu'on y est... j'ai un aveux à te faire... Mais, pourrais-je avoir ton nom avant ? »
- « Nozomi. » Elle n'avait aucune raison de le lui cacher. Elle ne ressentait aucun danger venant de lui, bien au contraire. Il avait sauté devant le danger pour la protéger, même si ce n'était pas nécessaire.
- « Nozomi... » Répète-il rêveusement en plein délire. « C'est synonyme d'espoir, non ? Tu veux bien être mon espoir ? »
- « Qu'est-ce que tu racontes encore comme connerie sombre crétin ? » Tente de le raisonné Ran.
Pendant que le blesser continuait à divaguer, Ran le maintenait fermement par les bras pour l'immobiliser le temps que Nozomi puisse le soigner. Celle-ci stérilise deux piques à brochette à l'aide d'alcool et imbibe une serviette de ce même liquide afin de désinfecter la plaie avant de retirer la balle.
- « La première fois que je t'ai vu, j'ai cru que tu étais un ange... »
- « Ah oui ? Pourquoi ? » L'interroge-t-elle alors qu'elle retire le projectile de sa chair à l'aide des piques.
« Un ange ? Je me demande ce que tu penserais vraiment, si tu savais que j'avais lécher mes doigts trempés de ton sang lorsque je suis partie exploré la cuisine... Je ne suis qu'un monstre parmi tant d'autre... »
- « Tu portais une robe d'un blanc pure. Tu semblais appartenir à un autre monde, comme si le chaos ne pouvait pas t'atteindre. Un rayon de lumière dans les ténèbres... »
- « Quel poète tu fais, mon frère. »
- « Tais-toi. » Gronde Rindo sur son frère ainé. « Chaque jour, je te voyais traversé la rue et entrer dans cette librairie. Et chaque jour, cette envie de te garder loin du mal grandissait... »
Nozomi ne répond pas. Elle ne sait pas quoi répondre. Doit-elle-même le faire ? Ou peut-être...
- « Merci. D'une certaine façon ta présence me rassurait. » Lui adressant un sourire.
- « Je suis content... Et je suis heureux d'avoir pu te parler avant que ça ne se termine... »
- « Ah non ! Tu ne vas pas recommencer avec ça ! » S'énerve Ran.
- « Ne commencer pas à vous disputez. La première partie est terminer, j'ai ôtée la balle. »
- « Déjà ? J'ai rien sentie ! »
- « Normal. Tu parlais trop... »
Rindo regarde Ran d'un mauvais œil.
- « Ne crie pas victoire trop vite, le plus dure reste à venir. » Déclare la fille en sortant un couteau et un chalumeau.
- « Euh... T'as l'intention de faire quoi avec ça ? » Demande l'ainé.
- « Cautériser la plaie. Je ne vais pas mentir, ça risque de faire mal. »
Rindo pâle comme un fantôme regarde les instruments avec crainte.
- « Je-Je peux faire une demande égoïste ? »
- « Hum ? »
- « Nozomi, je peux mettre ma tête sur tes genoux ? »
- « ... D'accord. »
- « Ça ne posera pas de problème ? » Interroge Ran.
- « C'est bon. J'ai encore un bon accès à la blessure. » Dit-elle en se mettant à genoux et posant la tête du blond bleu-ciel sur ceux-ci.
Rindo tend ensuite sa main vers son frère.
- « Dis, t'abuse pas un peu ? Ça fait deux demandes, ça. »
- « J'ai peur, ok ? J'ai besoin de soutient, ici ! »
Ran succombe aux caprices de son jeune frère pleurnichard.
- « Tiens met ça dans ta bouche. » La jeune fille place une serviette entre ses dents. « Ça t'empêchera de te mordre la langue par accident et atténuera ton cri. »
Rindo ferme les yeux et essaie de ne pas penser à ce qu'il va subir. Son corps se crispe lorsqu'il entend et sens la chaleur du chalumeau près de lui.
« Je ne veux pas finir griller comme une chips... »
Il se calme lorsque des doigts fins vinrent lui masser les tempes et caresser le côté de son visage. Le geste est doux et apaisant, ça le détend tellement qu'il pourrait presque s'endormir.
Soudain, le plat de la lame préalablement chauffé vient s'écrasé sur sa blessure. La brûlure est fulgurante et extrêmement douloureuse. Il hurle dans le tissu maintenu entre ses dents qui étouffe le son.
Lorsque le métal chaud quitte enfin sa peau, sa vision noircie...
Écris : 05/05/2022
Publié : 07/05/2022
Corrigé :
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