pleurnichard
« Un Katsuki horrifié se tenait devant moi, ses yeux rubis me transperçant le corps et l'esprit. Je suis certain que ce regard pouvait me tuer. »
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[PDV KATSUKI]
Rien, rien en le voyant ne me présageait quelque chose de positif. Ses habits déchirés, la puanteur de ses cheveux, sa peau couverte de sang... Et surtout, ses yeux complètement vides.
Je savais reconnaître Izuku quand il n'était pas dans un état stable. Les yeux trahissent tout.
Et il était tout sauf stable.
Il avait beau sourire, tenter de se voiler la face... moi, je le voyais.
Shouto arrive de derrière nous, épaulé par Shinsou, et je me décale pour les laisser entrevoir la vision de leur pauvre camarade.
Ils ne dirent rien et le laissèrent entrer en refermant bien la porte.
« (Shouto) : Tu n'as pas été blessé ?
(Izuku) : Je me suis rendu compte que je ne ressentais plus la douleur. »
C'en était trop pour moi. La rage de mon caractère impulsif explose.
Izuku était partit tout seul, on s'était inquiété pendant une nuit entière, et il revient complètement ensanglanté et sans nos mères respectives, il me devait des explications. Il n'était pas seul dans l'inquiétude et la terreur de ne pas retrouver ses proches.
Je le baffe, et l'attrape vivement par les épaules. Ses yeux grisés réagissent à ce violent affront en s'écarquillant du mieux qu'ils le pouvaient.
Sa tête vire à droite et si je ne l'avais pas rattrapé, il aurait trébuché sur quelques pas avant de reprendre ses esprits, complètement désorienté. Il me regardait. Le Izuku que je connaissais aurait commencé à s'embuer de larmes et non par me fixer comme si j'étais le fou dans cette foutue pièce.
Je vrillais, c'était pire que tout ce que je m'étais imaginé. Je serre les poings.
« (Katsuki) : Et tu vas me dire... Que cette frappe ne t'a même pas chatouillé... ?! »
Il osait me dire non en déplaçant sa tête de droite à gauche.
Je me haïssais moi-même de ce comportement si impulsif qui m'habitait. J'aurais préféré pouvoir m'asseoir à l'écart avec lui dans un coin et parler de tout ce qui lui était arrivé, ce qu'il ressentait et comment faire pour l'aider. Lui dire que je serais là pour lui, que je le protégerais coûte que coûte et que ce ne sera pas ce monde qui m'empêchera de vivre.
J'aurais préféré pouvoir me contenir et ne pas toujours penser qu'à ma sale gueule.
Mais j'en étais incapable.
Ne maîtrisant plus la situation en voyant la personne que je souhaitais voir heureuse tomber dans les abîmes du désespoir, je m'agrippais les cheveux et tentai tant bien que mal de me calmer en me recroquevillant sur moi-même.
J'étais conscient que je ne devais plus faire de bruit sous peine que d'autres morts vivants rappliquent. À défaut, je m'arrachais les cheveux.
« (Izuku) : Arrête... »
Alors qu'il s'avançait vers moi, Shouto s'interposa et le fit reculer en barrant son chemin de son bras.
« (Shouto) : Tu n'es pas le responsable direct de son état, mais je pense que tu n'aggraverai que les choses. »
Il s'arrêta. Et je relève la tête doucement.
J'avais envie de le serrer dans mes bras, l'enlacer pour qu'il n'ait plus jamais à souffrir. Mais je ne savais même plus si c'était dans mon propre intérêt ou non que je voulais Izuku à mes côtés. Je commençais à douter de moi-même, de tout ce qui m'entourait et c'était un véritable enfer de vivre enfermé dans un esprit soupçonneux de chaque interactions avec le monde.
Alors je ne fis rien, et tel l'égoïste que j'étais, je continuais d'attaquer autrui pour me protéger.
« (Katsuki) : Tu n'es plus celui que j'ai connu. »
Tous sans exception auraient regrettés de ne pas m'avoir éloigné d'Izuku si ils savaient que j'allais dire une chose pareille.
J'avais beau être impulsif et me transformer en une véritable bombe à retardement, j'étais plutôt franc. Plus que lui en tout cas.
Je me relève, et tente par tous les dieux de ne pas craquer une deuxième fois. Car avant tout, en dévoilant ce que je pensais tout bas, je retirai le voile qui recouvrait mon visage et qui était la cachette des pensées qui me terrifient le plus.
Le fait qu'Izuku ne soit plus jamais le même était un fait que je n'ai jamais voulu regarder en face. Le dire tout haut, fut comme une révélation.
Mais lui... Il ne bronchait toujours pas.
« (Izuku) : Je... Je ne sais pas Katsuki. »
Il semblait gêné.
Aucune ombre d'une larme s'écoulant du coin d'un de ses yeux ou de sourcils froncés pour contenir des émotions incontrôlables.
Rien.
« (Katsuki) : Tu n'es même pas touché par tout ce que je te bave... Qu'est-ce que j'attends encore de toi ? »
Je m'apprêtais à lui tourner le dos lorsque Shouto se révolte.
« (Shouto) : Tu t'écoutes parler Bakugou.. ? »
Shouto passera sous les rails de ma colère aussi.
« (Katsuki) : T'as juste la trouille de t'avouer que tu retrouveras plus jamais notre cher et tendre Izuku, Shouto ! »
Et le visage de cette tête bicolore me fit comprendre que j'avais raison.
« (Katsuki) : À sa place... si nos sentiments à son égard étaient réciproques, il serait déjà en train de fondre en larmes et j'en serais sûrement pas là ! »
Je tirais des conclusions à tort et à travers et surtout à qui voulait bien m'écouter. J'étais simplement certain d'un fait : c'est qu'il n'était plus le même. Son regard ne traduisait plus la même conduite, ni les mêmes préoccupations.
Mais celui que j'avais tant rabâché, tant repoussé en l'espace de quelques secondes pris la parole.
« (Izuku) : Je suis désolé... Je n'arrive pas à pleurer... »
Et à cet instant précis, je regrettais toute mon existence. Je regrettais toutes mes paroles, mes actes, et je me détestait encore plus.
Je me rappelle bien de ce dégoût, c'est un sentiment qui vous donne envie de vous cacher, en boule dans un coin à l'abri de tous. Disparaître de cette planète, c'était ce que je désirais le plus au monde à ce moment.
« (Izuku) : Je... Ça me déchire le cœur tout ce que j'entends Kacchan... Mais je n'arrive plus à m'excuser ! »
Et il s'excusait de manière robotique. Il s'excusait de ne plus être capable d'agir comme un humain devant nous, ses camarades.
Et moi qu'est-ce que j'avais fait ? Je lui avais reproché d'être devenu de son plein gré vide et cadavérique.
Oh, j'avais envie de m'évaporer.
Je pleurais. Mes larmes se soumettaient à la gravité et s'écrasèrent sur le sol, mais j'en avais plus rien à foutre. J'avais un homme à sauver, encore une fois.
Alors ma rage disparût, elle s'était éteinte pour ne laisser place qu'à la compassion et aux remords. D'amers remords.
« (Katsuki) : Il faut que l'on retrouve ta mère. »
Je pensais que la vue de sa mère et sa chaleur lui rappelleraient les émotions de sa vie d'antan, qu'il parviendrait ainsi à surpasser la mentalité de mort qui venait prendre contrôle sur sa personne.
Mais comme d'habitude, j'avais absolument tout fait foirer. C'était connu, peu importe où j'allais, c'était la pagaille.
Il baissa la tête, et serra les poings en exprimant la première émotion que je vis inscrite sur son visage blanc depuis qu'il était rentré. Un mélange de tristesse et de soulagement.
« (Izuku) : Ma mère n'est plus de ce monde, Kacchan. »
Et c'est comme si le monde s'abattait une deuxième fois sur vos épaules.
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bon, j'avoue que mon inspiration n'est plus trop présente avec ma fainéantise.
- Meliodah
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