le début du désespoir

« Je levais mon couteau, et l'enfonça dans le crâne du nourrisson pour vérifier ma théorie.
Le crâne d'un bébé n'est pas encore formé à cet âge, si vous vous demandez ce que ça fait d'enfoncer un couteau dans le crâne d'un nouveau-né, je vous dirais qu'avec un certain élan, c'est comme dans du beurre. »

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Je redescend de l'étage et pars sans dire un mot à mes camarades sous le regard et la totale incompréhension de Katsuki.
Je vais retrouver ma mère, celle de cette tête cendrée, et ne plus jamais mettre les pieds dehors.

Mon couteau de cuisine toujours en main, j'avance sur la route désertée de vie humaine et m'aventure sans crainte à travers la nuit. J'avais la ferme intention d'exterminer tous les civils qui se mettraient en travers de mon chemin, ne serait-ce que pour nettoyer la ville.
Et j'avais bien raison de penser ainsi, la ville de nuit était complètement différente de la journée.
Les morts-vivants se réveillaient, déambulaient dans les rues en quête de viande fraîche. Il semblerait qu'ils soient beaucoup plus actifs la nuit. Quel dommage ! Ma viande à moi était déjà périmée.

Un paysage d'apocalypse se dessinait devant moi, les trottoirs étaient sales, tachés de sang et de traces de lutte, les commerces étaient tous détruits et donnaient l'impression de crier à l'aide.
J'avançais péniblement au milieu des morts. Des morts qui étaient vivants et qui me considéraient comme l'un des leurs.
Je me rendais compte que me séparer de ma bande... fut une très mauvaise idée.
J'avais peur des hommes désormais, j'avais peur de tomber sur une personne qui me prendrait pour un mort-vivant et qui m'exploserait la cervelle sans hésiter car dans ce nouveau monde, c'était tuer ou être tué.

« (Izuku) : Courage, tu peux le faire. »

Le peu de courage que je m'étais approprié en tuant cet enfant et en essayant de me convaincre que je tuerais tout le monde sur mon chemin s'était dégonflé.
Je me faisais bousculer par mes semblables qui n'étaient attardés que sur la nourriture, et pourtant je me rendais vite compte que j'étais très différents d'eux.
Ils respiraient, difficilement mais ils respiraient. Tandis que moi j'arrivais à un point où ma vue avec la décomposition de mon corps, commençait à se brouiller.
C'était mon sort, et je l'avais accepté.

Quelques minutes d'angoisses à l'idée de rencontrer un humain passées, et je me retrouvai devant mon antre.
Enfin, ce qu'il en paraissait.
Ma maison n'était pas endommagée, les fenêtres n'étaient pas cassées, il n'y avait pas de traces de lutte visibles de l'extérieur ni de taches de sang. Cela me rassurait. Peut-être que ma mère se cachait dans une de nos armoires en attendant les secours.
La porte est verrouillée, je prend le double des clés enfoui dans un pot de fleur à côté de l'entrée mis à disposition si jamais j'oubliais les miennes, et pénétra dans cet endroit qui était si convivial ce matin.

J'analysais partout, cherchant le moindre indice qui pourrait me mettre la puce à l'oreille et me faire vite déguerpir d'ici. Mais rien.
Lumières éteintes, mobilier bien rangé, sol parfait, c'était comme si rien n'avait changé. Et c'est ce qui me semblait si bizarre.
Les chaussures de ma chère mère étaient toujours présentes dans le hall, elle ne serait pas partie pieds nus.

« (Izuku) : Maman ? »

Je paniquais, pris mon couteau et commençait à faire toutes les pièces. Je n'aurais pas le courage de l'éliminer si elle était devenue comme moi, ça me serait impossible.
Mais soudainement, je m'engage dans la salle de bains qui, à mon grand étonnement, était fermée.

« (Izuku) : Maman ! T'es là ? »

Aucune réponse.
Je tambourinais sur la porte.

« (Izuku) : Maman ! C'est moi, Izuku. Je vais bien ! Ouvre-moi la porte ! »

J'avais peur qu'elle ait fait un malaise ou pire, qu'elle soit en danger imminent.
Sans réfléchir, j'utilise mon alter et à ma plus grande surprise, même dans mon état cadavérique, le don d'All Might ne m'avait pas lâché.
Enfin, cette surprise fut de court instant lorsque je découvris la vision d'horreur derrière cette porte.

Une simple corde accrochée à une des poutres du plafond de la salle de bain, et le cou de ma mère accroché à cette même corde.
Les jambes et les bras ballants, les cervicales pétées, le cadavre de ma génitrice m'horrifiait. La pendaison était une mort très douloureuse, une agonie sévère mais une mort assurée.
Ni une ni deux, hurlant de désespoir, j'agrippe les jambes de celle qui m'a toujours donné tout son amour et tente de la sauver.
Tout en pleurant, je coupe la corde de mon couteau et la lourde masse de son corps tombe sur le mien. Nous tombons sur le carrelage glacial de la salle de bain dans un bruit sourd.
Précipitamment, je la retourne sur le dos et tente toutes les façons de secourisme que j'ai appris lors de mon enfance pour la voir ouvrir les yeux, sentir battre son cœur et revoir son visage grisâtre redevenir plein de couleurs.

Mais avec un cou tourné sur lui-même, des lèvres violettes et des membres ne répondant plus, mes efforts étaient vains. Je m'écroule contre sa poitrine et hurle de douleur.
Vivre la mort de celle qui constitue la pupille de vos yeux est très douloureux.
Je voulais la voir une dernière fois me sourire, j'étais partit trop vite ce matin, elle avait à peine eu le temps de m'embrasser. Alors de mes doigts, je pris l'embouchure de ses lèvres et y dessina un sourire.

Je l'avais laissée tombée.
J'avais laissé tomber ma mère aux dents de créatures complètement folles. J'étais moi-même, devenu l'une de ces créatures !
Je me relevais, m'avançait vers le miroir environnant dans la salle de bains et me dévisageai.
J'avais approximativement le même portrait que ma mère gisant à même le sol, mes yeux vides et ternes, ma peau grisâtre, mes reflets verts disparaissant petits à petits... Je me dégoûtais.

Je me couche auprès du cadavre de ma mère un petit instant, remuant dans ma tête une centaine de pensées toutes aussi destructrices les unes que les autres.

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*pouf*
nouveau chapitre.

-meliodah

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