Chapitre 1
Je me réveille dans mon lit et regarde l'heure. 8h02. J'entends mon frère parler dans sa chambre avec ses amis au téléphone. Je me lève doucement pour aller préparer mon petit-déjeuner et m'installe devant la télé. Je mets le journal télévisé mais mon frère arrive et me salue:
-Hello Lola, ça va, bien dormi?
-Comme d'habitude, toujours aucune nouvelle des parents?
-Non, en plus mon téléphone ne fonctionne plus. Je pense que c'est le réseau téléphonique cette fois-ci.
Je lui fais signe de s'assoir à côté de moi et le prends dans mes bras mais il me repousse:
-Ça va, c'est pas parce que tu as 16 ans et moi 14 que je suis un bébé, grommelle-t-il.
-Noah...
Après ça, nous ne disons rien et regardons les infos.
"... Cela fait maintenant une semaine que la pénurie d'essence était annoncée et cela fait deux jours qu'elle a débuté. Dans toute la France, les autoroutes sont bloquées. De plus, les personnes âgées reprennent les réflexes de la guerre et courent acheter du sucre, de l'huile et de la farine, ce qui cause une pénurie alimentaire. Les magasins sont dévalisés, les français s'entretuent. Au bord des routes, des cadavres sont retrouvés, des fosses communes ont été aménager à proximité des stations-essence et des supermarchés. Pour couronner le tout, tout le monde cherche à joindre sa famille, ce qui sature les réseaux téléphoniques. Quand notre pays redeviendra-t-il normal?"
J'attrape la télécommande et éteins la télé. Trop déprimant. Les images nous montrent des voitures sur l'autoroute, semblables à des squelettes qui ne bougeront certainement pas de sitôt. Nous voyons une femme qui pleure, son bébé dans les bras, un homme qui répète inlassablement qu'il aime sa femme, les rayons d'une épicerie vide et une fille blessée à la jambe qui se sert d'un drapeau français comme garrot et essaye désespérément de soigner sa blessure.
Pendant un long moment nous ne disons rien, choqués par ce que nous venons de voir. Mais Noah rompe le silence:
-On fait quoi nous alors? On attend les parents? On part?
-On voit dans une semaine, lui répété-je exaspérée.
-Ça fait deux jours que tu dis ça! Papa et Maman ne sont toujours pas revenus!
-Noah, je te promets que dans une semaine, quoi qu'il arrive, nous partons.
-C'est ça...
Seule, je repense à ma famille. Ma mère est commerciale dans la région PACA et mon père est infirmier et travaille à 15 minutes en voiture de chez nous. Depuis deux jours, il devrait être rentrer à pieds.
Mon chat, Kiss, vient se coucher sur mes genoux et me réclame des caresses. Si nous devions partir, je ne pourrais pas l'abandonner, elle est trop chère à mes yeux. Je sais où est son panier, ainsi que nos passeports et nos économies.
Je pousse gentiment mon chat pour allé m'habiller. En arrivant dans ma chambre, je regarde mon planisphère et me demande où nous pourrions aller si dans une semaine cette situation ne change pas. Lorsque j'étais petite, au rayon guide touristique des libraires, je faisais trois tours sur moi-même et attrapais un livre pour voir notre prochaine destination de rêve.
Je me place devant la mappemonde, fais trois tours sur moi-même et pointe un pays. Je lève doucement mon doigt et découvre "notre nouveau chez nous".
C'est décidé, nous irons à New-York.
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