Akym- quelque chose ne tourne pas rond

Un rire sonore ponctua ma chute et je découvris une petite femme, assez ronde à l'air chaleureux. Elle s'arrêta en s'essuyant les yeux pour me regarder avec sérieux. 

Elle avait l'aura d'une femme qui se faisait respecter avant même que l'on ne la connaisse en personne. Nous discutâmes un bon moment de toutes les règles que je ne devais pas enfreindre. Je n'en retenu que quelques-unes, les plus importante comme les horaires, le secret professionnel (garder son métier secret au risque de devenir la cible d'organisation sectaire), la paie et bien d'autres encore.

C'était une femme généreuse et apprenant mon histoire, elle consentit à me payer en avance. Je devais juste me trouver un acolyte pour mes rondes, parmi les autres enfants qui attendaient. 

Un garçon de mon âge attira mon attention, il était très beau, à la musculature fine et aux cils magnifiques. La cheffe rigola une fois de plus en constatant mon choix et j'apprends que non seulement c'était une fille mais aussi leur garde la plus compétente pour son ancienneté.

Son expression s'adoucit quand elle m'expliqua quelle se nommait Pirchi. J'avais toujours eu l'étrange manie d'embêter les « gentes dames » mais j'avais trop peur de perdre mes doigts si je tentais quelque chose.

Je rentrais chez moi, des étoiles pleins les yeux et assez d'argent pour nous nourrir pendant plusieurs mois sans problème. Ravie, ma mère nous prépara un ragout, elle semblait aller mieux. Nous passâmes la soirée à rire, danser. j'avais l'impression d'être revenu 6 ans en arrière quand tout allait pour le mieux.

 Ma vie continua ainsi : je partais de bonne heure tous les matins, entrais dans la base, saluais Pirchi, préparais mon équipement et entamais ma ronde avec elle.

C'était une personne assez silencieuse mais on s'entendait bien, pas de bavardages superflus ni d'informations inutiles. Les jours se ressemblaient tous et malgré cela je n'aurais voulu pour rien au monde que cela change. 

Un midi, alors que nous prenions rapidement notre déjeuner, mon acolyte me dit une simple réflexion qui changea notre vision de celle qui nous payait. « Tu sais, à notre première rencontre, la cheffe a dit que j'étais leur meilleur élément alors que pourtant, je suis arrivée dix minutes avant toi ! »

J'ouvris de grands yeux étonnés, quelque chose ne tournai pas rond dans cet endroit. J'avais l'impression d'être toujours au même endroit après chaque tournant. Pirchi entreprit de marquer de petits traits notre chemin avec un bout de charbon. Cinq minutes après avoir commencé, nous retrouvâmes nos marquages sur le mur : nous tournions bien rond.

On se moquait bien de nous mais alors, pourquoi nous payer à tourner dans ce boyau qui n'avait qu'une seule entrée ? Nous décidâmes d'en savoir plus tout en restant discret car nous craignions pour notre sécurité : à juste valeur.

A la fin de chaque après-midi, une vérification du matériel était effectuée et nous remarquâmes un fait peu singulier : nous étions les seuls à posséder une arme autre qu'un petit poignard ! Les pics à brochettes qui devaient nous défendre étaient ridicules.

Pirchi, excédée par la fatigue, le manque de sommeil, le manque de réponse, le manque de respect et le manque de confiance, couru vers Fenrick. Elle lui attrapa la manche et le couvrit de question. 

Son visage passa de l'étonnement à un sérieux presque effrayant, lui saisit la main pour l'emmener chez notre patronne. Pirchi me regarda avec effroi, il me prit moi aussi le poignet en accélérant le pas.

Loin d'être énervée, la bonne femme nous regarda avecune petite lueur d'admiration. Elle écrit une lettre à nos parents, expliquantqu'une mission de la plus haute importance nous retiendrait au siège pour quelques mois.

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