Chapitre 23 : Réconciliation

-RAS ici ! soufflais-je dans mon oreillette.

-Pareil de mon côté !

-Ok aller on y va ! s'exclama notre chef.

Je me tenais sur le toit d'un petit immeuble, au rez-de-chaussée se trouvant un petit café. Il était vingt-trois heures, le soleil était couché mais en bas, la fête bâtait son plein, comme tous les soirs dans ce quartier animé de la ville de Buenos Aires, quartier que nous avions nous même fréquenté avec Liam, Adrian, Lexie, Marceau et Phoebe durant notre recherche de Calipo. J'observais l'entrée et les fenêtres du bâtiment de l'autre côté de la grande rue, à environ cinquante mètres. Munie de mon sniper à décharges, j'analysais chaque mouvement. L'un de mes collègues se trouvait de l'autre côté, pour prévenir notre équipe d'intervention en cas de mouvement suspect ou problème. Je remarquais deux hommes sortir devant l'entrée principale, chose que je n'avais pas prévu.

-STOP ! m'exclamais-je pour prévenir l'équipe de cet imprévu. Il y a deux gardes, ne vous faites pas remarquer je m'occupe d'eux vous aurez juste à les ramener a l'intérieur pour les planquer !

-On attend votre intervention, me signala mon chef.

Je me concentrais donc, plaçant mon œil dans le viseur. J'inspirais et expirais calmement. Il fallait que je sois rapide, je devais toucher les deux rapidement. Pour que l'autre n'ai pas le temps de rentrer pour donner l'alerte. Posant le doigt sur la détente j'expirais et tirais, une fois, d'eux fois en bougeant d'un millimètre a peine. Les deux hommes s'écroulèrent à terre, touchés au ventre et à la jambe. Je vis mon équipe d'intervention en civil s'occuper des deux hommes, cachant la scène aux touristes et locaux qui ne remarquèrent rien. Je vérifiais tout de même les fenêtres mais aucun mouvement suspect n'attira mon attention.

-C'est bon.

Ils entrèrent dans le bâtiment sous mon indication, comme si de rien n'était. J'écoutais la suite de l'intervention par le biais de mon oreillette. Le rôle qu'on m'avait confié n'était pas très glorieux, mais j'étais l'une des seules à savoir me servir d'un sniper. Je me résignais donc à attendre en continuant d'observer le bâtiment. Nous prenions d'assaut le repaire de mercenaires de l'État Mondial qui tentaient de déterminer où se situait la base d'Apocalypse. Je commençais à m'ennuyer quand un groupe suspect s'approcha du bâtiment. Regardant par la lunette de mon arme je remarquais des mercenaires en civil. Je jurais mentalement, ils étaient coincés, je devais agir. Ils étaient six tout au plus. Soit le nombre agent que nous avions envoyé au fond du gouffre. Sans prendre le temps de réfléchir d'avantage je me levais d'un bon, laissant mon arme sur le toit et descendais par l'échelle de service. Mes pieds touchant le sol, je me mettais à courir le plus vite possible vers le bâtiment, espérant ne pas arriver trop tard. Je sortais mon arme de poing de son étui attaché à ma taille. Ils ouvraient la porte et commençaient à entrer, je n'étais qu'à dix mètres d'eux, je devais me faufiler avant qu'ils ne referment. Plus que cinq mètres, deux, un... la porte claqua alors que je ma plaquais contre le mur pour être le moins visible possible dans la pénombre du hall.

-Allumez la lumière, ordonna ce qui devait être le chef du groupe.

Je me préparais, en position de combat, arme en main. Je sortais sans bruits mon couteau se trouvant dans ma ranger. Une silhouette passa devant moi, je lui tirais dessus, l'homme s'écroulant par terre dans un bruit sourd.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? s'écria le chef.

Une deuxième silhouette se dessina, je tirais à nouveau. Puis la lumière s'allume d'un coup, les quatre derniers hommes se distinguant devant moi. Je visais et tirais encore une fois, touchant un troisième homme. Il n'en restait plus que trois. Je fus désarmé, mon arme glissant sur le carrelage rouge, je me retrouvais seulement avec mon couteau. Le premier homme s'élança vers moi, je contrais ses attaques, le blessant à multiples reprises avec ma lame. Il commençait à se fatiguer. Voyant leur collègue en détresse, un autre agent se jeta sur moi. Je fus poussé contre le mur avec force, l'arrière de ma tête cognant contre la surface froide. Je fus étourdie et on me saisit à la gorge, serrant avec force. Je manquais d'air et ne pouvais plus respirer. J'avais fait tomber mon couteau et me retrouvais sans défense. Je passais mes bras entre ceux de l'homme qui m'étranglait, projetant mes pieds vers l'avant dans le même temps. Il fut contraint de me lâcher. Je tombais au sol sur les fesses, ressentant une douleur dans le bas du dos mais c'était supportable, ça ne devait pas être grand chose. Je me relevais rapidement, t'amassais mon couteau et lui plantais dans la cuisse. Il laissa échapper un hurlement de douleur déchirant qui fendit le calme du lieu. Le sixième homme n'était plus là, sans doutes était-il monté pour donner l'alerte, mais il ne s'attendait sans doutes pas à tomber sur le reste de mon équipe. Je récupérais mon pistolet et tirais à nouveau sur les hommes à terre, nous garantissant leur immobilisation pendant encore vingt bonnes minutes au moins en fonction de leur résistance aux décharges. Je montais ensuite quatre à quatre les marches menant à l'étage, mais ne trouvait pas le sixième homme. Je décidais donc de redescendre pour monter la garde dans l'entrée, au cas où des renforts arriveraient. Une dizaine de minutes plus tard, mon équipe déboula dans le hall. Ils remarquèrent sans comprendre les corps des hommes dont je m'étais occupé.

-Que s'est-il passé ici ? m'interrogea mon chef.

-Un groupe de mercenaires, on ne les avait pas prévus, j'ai du intervenir rapidement, je n'aurais pas du quitter mon poste excusez-moi.

Il hocha simplement la tête avant de nous faire signe de le suivre. On quitta le bâtiment, retournant aux véhicules qui nous attendaient quelques rues plus loin. On embarqua, le chef exigeant m'avoir au siège passager à côté de lui. Je m'exécutais sans broncher, m'attendant à être réprimandée pour avoir quitter mon poste. Il démarra le véhicule et reprit la direction de la zone où nous avions laissé l'hélico-planeur. Il garda le silence pendant bien dix minutes avant de le jeter un regard et de se concentrer à nouveau sur la route.

-Vous n'avez pas suivit mes ordres agent 1022. Je vous avais ordonné de surveiller l'entrée.

Je ne dis rien, je savais que j'avais commis un tord, mais je savais qu'il n'allait pas m'en tenir rigueur.

-Mais je saurai me rappeler de votre courage et tenir compte de votre loyauté et professionnalisme.

Je restais de marbre mais sourirais intérieurement. On arriva à la base une heure et demie plus tard. J'étais claquée et bien que je me sois reposé toute la journée après ma soirée de la veille, je ne rêvais que d'une chose : mon lit ! Je m'empressais donc de me désarmer et de retirer mon équipement, me dirigeais à pas de course vers ma résidence. Il devait être une heure ou deux heures du matin et tout était silencieux. Je prenais donc une douche et me couchais sous les draps.

~~~

On frappa à ma porte vers neuf heures le lendemain. Je me levais, pestant un peu d'avoir été tirée des bras de Morphée. J'enfilais un short et ouvrais la porte. Je tombais sur Gabriel, tout frais et bien vêtue.

-Ah mince, je te réveille ? me demanda-t-il un peu embarrassé.

-Oui mais ce n'est pas grave t'inquiète. Entre.

Je m'écartais pour le laisser passer. Il fit une grimace et se dirigea directement vers la fenêtre pour l'ouvrir.

-Non il va faire chaud après ! signalais-je.

-Oui mais ça sent le renfermé !

Je ne disais rien et me laissais tomber sur mon lit, étendue en étoile de mer.

-Bon, il fallait que je te parle, annonça-t-il de but en blanc.

Je me redressais en fronçant les sourcils.

-A quel propos ?

-Ce que j'ai apprit lors de notre première mission.

Je devinais tout de suite à quoi il voulait faire allusion.

-Pourquoi tu ne m'as pas dit ce que signifiait cette marque ? m'interrogea-t-il en désignant mon poignet d'un signe de tête. Je croyais que tu m'avais tout dis sur ta vie à l'État Mondial et que tu ne me cachais plus rien.

-Je ne te l'ai pas caché. J'ai oublié de te le dire.

-Oublié ? On peut oublier une telle marque ?

Je détournais le regard, embêté, il avait raison.

-Je n'aime pas en parler.

-Est-ce que tu as... déjà...

-Non, jamais. Je n'ai jamais tué.

Il hocha la tête, rassuré.

-Depuis quand tu l'as ?

-Quelques mois à peine. Je suis partie avant qu'ils ne me donnent ma première cible.

-C'est que tu devais être vachement douée...

S'en suivit un silence pesant, cette discussion était gênante et le sujet dérangeant.

-N'importe qui a l'État Mondial rêverait de cette promotion et jubilerait de l'obtenir. Mais toi non, je n'ose pas te demander combien de missions et « services » tu as du leur rendre pour qu'ils te décident fin prête. Et à en voir ta réaction, tu as déjà bossé avec des gens de ton rang, et te rend compte du malheur d'obtenir un tel statut.

Je ne sus quoi dire. En réalité il n'y avait rien à dire. Malgré le temps, Gabriel n'avait rien oublié de l'État Mondial, et il semblait toujours aussi bien me connaître. S'il y avait bien une chose que je reprochais à mes supérieurs était leur pouvoir de décision sur ma vie. Et cette marque était capable de me la ruiner à tout moment. Une goute de sueur coula le long de mon dos à l'idée que je faisais toujours parti de ce que mon frère détestait le plus au monde, et que cette première cible, je devrais bientôt l'exécuter. Je ne savais pas encore de qui il s'agissait, mais je n'aurai pas le choix. Je ne connaissais pas les conséquences d'un refus d'obtempérer dans ce genre de mission, mais je me doutais que j'en paierai les conséquences.

~~~

Deux semaines, il s'était passé deux semaines sans que je ne parle à mes amis. Je ne les avais d'ailleurs presque pas croisés. Je regrettais les paroles que j'avais tenue à leur égard lors de notre dernière discussion, j'étais peut-être allée trop loin. Résultat, je n'avais pas de nouvelles. Mais j'essayais de ne pas perdre la face. Je passais le plus clair de mon temps en mission, dans l'atelier avec Seb ou à aider Mitsuo avec ses cours. Je continuais de le voir régulièrement, et lui avais présenté mon frère et Seb, avec qui il s'entendait à merveille. Nous avions une certaine complicité qui m'aidais un peu à oublier Adrian, bien que je savais pertinemment que je n'arriverai jamais à l'effacer de mon esprit. Je l'évitais comme la peste, de la même façon que Liam devait le faire avec moi. Je m'en voulais, j'avais l'impression d'avoir tout foutue en l'air avec lui et ne savais pas comment revenir en arrière. Les relations humaines ça n'était toujours pas mon truc, et je n'avais jamais connu une telle situation. Pas étonnant, auparavant je n'avais ni proches ni amis et par conséquent jamais connu de disputes. Il aurait fallu inclure cette mention dans ma formation pour gérer une équipe.

-Eh ! Ça va ? Tu tire la tronche depuis une heure, à quoi tu penses ?

Je me tournais vers Seb qui avait délaissé sa tâche pour me poser la question. Toujours son pistolet à la main, il venait de finir le pochoir d'un quad. J'étais quant à moi en train de lire le manuel d'une moto qu'il venait de recevoir, encore jugée inapte. Je m'étais mise au défit de la réparer, avec son aide bien sûr. Mais pour ça il me fallait d'abord apprendre par cœur chaque outil et chaque partie de l'engin.

-Ouais, ouais t'inquiète.

Je reportais mon regard sur la page présentant des schémas, couvertes de légende pour indiquer les pièces du moteur. Je le vis du coin de l'œil se lever, ramasser un chiffon et venir s'asseoir à côté de moi dans le canapé en cuir marron abîmé.

-Je sais que tu sais mentir mais là tu t'es foiré monumental. Aller raconte, m'encouragea-t-il, se penchant en avant pour appuyer ses coudes sur ses jambes.

-J'ai fait une gaffe et résultat un de mes amis ne me parle plus et m'évite comme la peste.

-Qu'est-ce que tu as fait pour que vous en arriviez là ?

-Je l'ai embrassé pour rendre jaloux un autre...

-Ah... ouais pas ouf.

Il y eut un silence, je soupirais m'engonçant dans le canapé.

-Et tu lui as expliqué pourquoi tu avais fait ça ?

-Oui, enfin non pas tout à fait.

-Hein ?

Je riais à moitié, passant une main dans mes cheveux.

-J'ai vu l'autre gars, qui me plaisait, embrasser une autre fille alors qu'e je pensais que c'était à moi qu'il s'intéressait. Enfin bref c'était puéril et stupide.

-Mais ton meilleur pote est pas au courant ? Pourquoi tu ne lui dis pas ? Je suis sûr qu'il est capable de comprendre pourquoi tu as agi sans réfléchir !

-Je n'en sais rien... Je ne suis même pas sure que ça suffise, c'est pas une excuse.

-Oui mais c'est une condition atténuante.

Il haussa les épaules comme pour dire que nous n'en savions rien.

-T'as quoi à perdre à essayer ? Tu peux pas être au plus bas avec lui vu que vous ne vous parlez plus. Je suis sur qu'il attend tes excuses, m'assura-t-il.

-Vu comme ça...

-Tu n'es pas très douée pour les relations amicales toi ! Tu vis dans un trou ou quoi ?

Son ricanement me fit sourire, bien qu'il ne sache pas qu'en quelque sorte il avait raison. Avant de rencontrer Marceau, Liam, Lexie, Adrian et Phoebe je vivais à l'écart de tout ça.

-Très bien monsieur ! C'est toi le professionnel je vais donc t'écouter !

-Sage décision mademoiselle ! Aller tu réviseras plus tard ! Va trouver ton super pote !

Je souriais à sa remarque, refermant le livret sur mes genoux et le posais à ma place sur le canapé.

-On se voit plus tard dans ce cas ! Lui lançais-je en me dirigeant vers la sortie.

-Je veux un rapport détaillé à ton retour !

-Promis !

-T'as intérêt !

Je quittais bien vite les hangars et me dirigeais vers notre résidence, espérant y trouver Liam. Je cherchais dans le réfectoire, allais frapper à la porte de sa chambre, mais ne le trouvais dans aucune des deux. Je me laissais glisser le long du mur à côté de la porte de sa chambre, les coudes reposant sur mes genoux. Que pouvais-je faire de plus ? Je me devais de l'attendre. Je laissais donc reposer ma tête contre le mur, prête à attendre trois heures qu'il revienne s'il le fallait. Je dus m'assoupir car la sonnerie de mon téléphone me réveilla alors que quelqu'un m'appelait. Je décrochais sans regarder mon interlocuteur.

-Oui ?

-Salut Enna ! Comment tu vas ?

Je souriais en reconnaissant la voix de Mitsuo.

-Bah écoute super ! Et toi ?

-La forme ! Dis-moi t'es occupée là ?

-Hormis attendre assise par terre devant la chambre de l'un de mes potes pour lui présenter mes excuses après une dispute non rien d'urgent !

Il rit à l'autre bout du combiné.

-Passionnant en effet ! Bref rejoins moi au bar où on s'est rencontré, tu t'en souviens ?

-Ouais !

-Dac ! Je t'attends !

Puis il raccrocha avant que je n'ai le temps de lui dire quoi que ce soit. Je me levais donc et me dirigeais vers ma chambre. Je sortais à la hâte un crayon et une feuille et écrivais un mot destiné à Liam.

Salut Liam, c'est Enna.

Bon écoute je sais que tu ne veux pas me parler depuis la dernière fois, mais j'aimerais au moins qu'on se voit pour qu'on puisse en parler. Je tiens à m'excuser, même si j'ai prit du temps avant de revenir, le social c'est pas mon domaine de prédilection. Enfin bref, je t'ai attendu devant ta chambre mais tu n'étais pas là, tu devais être occupé. Rappelle-moi dès que tu lis ce mot, s'il te plaît.

Une amie a qui tu manques.
Enna

Je m'empressais de plier le papier en deux et d'aller le glisser sous la porte de sa chambre. Sans prendre de me dévêtir de mon jean délavé bleu clair large, de ma blouse blanche froissée et de mes baskets blanches abîmée je prenais la direction de mon bar fétiche. Une fois arrivée là-bas, je prenais le temps d'ébouriffer mes cheveux pour redonner du volume à mes boucles rousses avant d'entrée. Je repérais vite Mitsuo assis au bar, au même endroit où il m'avait abordé quelques semaines plus tôt. Je prenais place à côté de lui avec enthousiasme et faisais un signe au serveur qui me connaissait bien depuis.

-Un monaco s'il vous plaît !

Il acquiesça avec un sourire avant de sortir un nouveau verre. Je me tournais vers Mitsuo toute sourire.

-Bon alors qu'est-ce qu'il y avait de si urgent pour que tu me demandes de venir immédiatement ? le questionnais-je.

-Envie de te voir !

-Quel honneur ! Je t'ai manqué tant que ça depuis hier ?

-Il faut croire !

Je ne pus empêcher un sourire en coin se dessiner sur mes lèvres. Le serveur m'apporte mon verre rapidement et on trinqua.

~~~

J'étais arrivée à dix-neuf heures au bar, il devait être une heure du matin et j'y étais toujours. Enchaînant verres et danses endiablées avec mon ami et quelques autres personnes que je ne connaissais que de vue. La fatigue ne semblait pas m'atteindre, je ne m'arrêtais que pour me rafraîchir, décidant de passer à l'eau pour m'éviter un mal de crâne effroyable le lendemain.

-Eh ! Enna !

-Quoi ?

La musique sortait des basses dans un grondement qui nous empêchait de communiquer autrement qu'en se hurlant dans les oreilles.

-En fait je ne t'ai pas fait venir seulement parce que je voulais te voir !

-Ah en fait je suis ta seconde solution ! Ton premier plan t'as laissé tomber ?

-Non ça n'est pas ça !

Il se recula, semblant chercher ses mots.

-Tu es mon seul plan, mon seul choix quoi !

Je fronçais les sourcils, un sourire aux lèvres amusée par sa réponse.

-Ouais ça n'est pas hyper clair ! Désolé ! s'excusa-t-il, embêté.

-Bon dis le avec tes mots, ne t'embête pas !

Il ne dit rien, réfléchissant sans doutes à la meilleure façon de m'annoncer sa « nouvelle ».

-Tu me plais, voilà c'est tout ! finit-il par m'avouer.

Je ne fus pas surprise, pas du tout en vérité. Je m'en doutais et ce depuis notre rencontre.

-Et tu t'es mis la pression pour ça ? ricanais-je.

-Bah oui tu crois quoi ! Au moins c'est dit ! Après que ce soit réciproque ou non...

J'esquissais un sourire attendrit, sa moue était adorable, surtout pleine d'espoir.

-Je suis con, j'aurais dû me douter que tu pensais pas la même chose, merde... jura-t-il en se détournant.

Sans doutes mon expression lui avait-elle fait croire que j'avais pitié ou de la peine pour lui. Je levais donc les yeux au ciel, saisissant le col de sa chemise et l'attirant à moi.

-Non tu es surtout con de penser que ça n'est pas réciproque.

Je ne lui laissais pas le temps de répondre et posais mes lèvres sur les siennes. Il ne sembla pas réagir, je m'écartais donc, ayant peur d'avoir mal agit. Mais il ne me laissa pas partir trop loin, passant sa main dans ma nuque et m'embrassant avec passion. Il semblait attendre ce moment depuis longtemps. Baladant ses mains sur mes joues et mon bassin, ses lèvres étaient douces et je me devais d'avouer qu'il embrassait divinement bien. Un sourire satisfait et comblé prit place sur mes lèvres quand il se recula.

-En effet, pas du tout réciproque ! ricana-t-il.

Il l'embrassa à nouveau, plus tendrement. Je profitais de l'instant, une bulle de bonheur nous entourant. On fut pourtant dérangé dans cet instant de tranquillité, mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche arrière. Je m'en sortais et bondissais presque sur place quand je lisais le nom de Liam sur l'écran.

-Oh putain ! m'exclamais-je, ne sachant plus où donner de la tête. Sorry Mits mais je dois filer, c'est méga urgent !

Je déposais un dernier baisé sur ses lèvres, avant de m'éloigner dans la foule de danseur.

-On se voit demain ! lui criais-je.

-Heu ok ! me répondit-il simplement.

Je lui lançais un dernier sourire et sortais du bar en trombe. Je me mettais à courir comme si ma vie en dépendait, direction notre résidence. J'arrivais devant sa chambre en l'espace de six minutes top chrono. Je me hâtais de frapper et attendais. Aucune réponse. Merde, mais où était-il ? Je sortais mon téléphone et cliquais sur son contact, le bip d'attente se mis à retentir. Une sonnerie se mit à retentir dans le couloir, je tournais la tête en direction du petit salon et m'en approchais, le son de la sonnerie se faisant de plus en plus entendre. Je poussais doucement la porte et tombais sur Liam, se tenant face à la fenêtre. J'entrais et refermais la porte derrière moi. Je m'approchais du canapé et m'asseyais sur l'accoudoir, de sorte à être face à mon ami.

-Qu'est-ce que tu voulais me dire ? me questionna-t-il la voix empreinte de reproches.

Je déglutissais difficilement, les excuses ça n'était pas mon fort et pourtant j'allais devoir prendre sur moi.

-Je... je voulais m'excuser, pour ce que j'avais fait la dernière fois. Je n'aurais jamais dû t'embrasser, encore moins devant Adrian, c'est ton meilleur ami, et je n'aurais pas du t'impliquer dans nos conflits, je suis désolée. Mais j'ai une explication, enfin une cause...

-Et c'est quoi cette fameuse explication ?

Son ton était froid, et il me tournait le dos en total signe de compréhension ou de soutient, ce qui me fit désespérer un peu plus.

-Quelques heures plus tôt j'ai vu Adrian... embrasser une autre fille. J'étais venue le trouver pour lui dire ce que je ressentais et je suis tombée sur... ça. J'étais furieuse et perdue, après ce qu'on avait vécu et la façon dont il se comportait envers moi, j'avais l'impression qu'on avait encore j'en chance ! Mais je me suis trompée sur toute la ligne. Alors quand je l'ai revu dans le couloir ce soir là, je t'ai embrassé. Sans doutes pour le rendre jaloux ou furieux, mais c'était une grosse erreur et je suis désolée ! Ça n'excuse rien mais j'ai pas réfléchit !

Je le suppliais presque, et il gardait le silence. Je ne savais pas quoi ajouter de plus. Il se retourna soudain, me faisant face avec un visage plus doux que ce que j'aurais pu imaginé.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Pourquoi tu n'es pas venue plus tôt au lieu d'attendre pendant autant de temps ? J'aurais compris ! m'expliqua-t-il.

-Bah tu me connais non ? Les conflits je les règles généralement par les points, pas par la discussion.

Un sourire s'afficha sur ses lèvres. Il m'ouvrît ses bras et je me j'étais presque sur lui, infiniment rassurée.

-Désolée, vraiment.

-C'est bon, excuses acceptées. Ah et au passage.

Il s'écarta de moi, se retournant pour ramasser un dossier bleu posé sur le comptoir.

-Voila les résultats de mon enquête.

J'ouvrais le porte documents et consultais les feuilles et captures d'écran. Toutes comportaient des informations que Liam jugeait utile de rapporter à nos supérieurs.

-Je n'ai pas chômé, mais je dois avouer que je m'étais relâché. Ton discours il y a quelques semaines m'a remis sur les rails, m'expliqua-t-il.

-Et les autres ?

-Lexie t'en veut, Adrian aussi, Marceau et Phoebe m'ont aidé à monter le dossier.

-Ça ne m'étonne pas tant que ça...

-Moi non plus, mais ça risque de compromettre la mission. Ils n'auraient pas dû s'attacher autant à cet endroit.

Il y eut un silence au cours duquel on sembla réfléchir à la façon d'agir pour rattraper la situation.

-Quand êtes vous mutés agents ? demandais-je à Liam.

-D'ici une semaine max je pense.

-Ok, il va falloir qu'on établisse un plan, la partie la plus compliquée commence.

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