Chapitre 12 : Départ en mission

Je bouclais tout juste mes bagages. Une valise de vêtements de civils pour passer inaperçu, et un sac contenant les tenues d'entraînement ainsi que ma ceinture de couteau et de mon petit fusil automatique. J'étais vêtue d'un jean, une paire de baskets blanches, un top blanc et un sweat bleu blanc et rouge. De quoi se fondre dans le décor. Nous partions pour Buenos Aires. Voilà deux jours que nous nous préparions...

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Après les au revoir et encouragement de nos supérieurs et de mon mentor Lionel, on était monté dans l'hélico qui nous avait emmené jusqu'à l'aéroport d'où allait décoller notre avion en direction de Buenos Aires. Un vol qui se faisait de nuit et durait environ treize heures. Nous partions donc à vingt et une heures. Difficile de rester en place, surtout pour Marceau. Il lui fallut au moins deux heures avant de trouver le sommeil. Nous devions arriver tôt dans la matinée. J'avais peu dormi, l'idée que j'allais revoir mon frère d'ici quelques jours suffisait à m'empêcher de fermer l'œil. En arrivant à Buenos Aires, nous allions être logé dans un hôtel chez l'habitant, un peu comme une maison d'hôte. Dans le secteur où nous avions été envoyé, il nous fallait trouver notre passager. Un membre de l'État Mondial qui collaborait avec Apocalypse et devait nous faire intégrer l'un de leur QG, celui où devait se trouver Gabriel. Mais notre passager était bien caché, ce ne serait pas une tâche facile de le trouver. On ne pouvait pas intégrer Apocalypse n'importe comment. Nous avions peu d'informateurs chez eux, si bien que nous ne connaissions pas la moitié de leurs bases. Celle où nous devions nous rendre, en Argentine, étaient invisibles sur les photos satellites, invisibles tout court. Nous n'en connaissions pas la position. Nous savions seulement que Gabriel était retenu dans l'une des bases de ce pays. Je ne savais pas comment imaginer son exfiltration. Serait-il toujours emprisonné, ou s'était-il rallié à leur cause ? Voilà des années que nous ne nous étions pas vu, je ne savais pas ce que mon frère était devenu. Je ne savais rien sur mes deux autres frères non plus. Noa avait disparu de la surface de la terre, quant à Aaron, il avait été muté dernièrement non loin de Nuremberg et de Munich. Je n'étais pas capable de savoir à l'avance ce que Gabriel était devenu. Pourtant quelque chose en moi me disait que je reconnaitrais mon frère et ce peu importe quelle personne il était devenu. J'avouais qu'étant plus jeunes, c'était de lui que j'étais le plus proche, Noa et Aaron ayant cette même proximité particulière, comme celle liant des jumeaux. J'étais réveillé depuis une heure, et nous allions atterrir. Je me chargeais donc de réveiller mes cinq amis avant de regagner ma place et de rattacher ma ceinture. Nous avions eu la chance de voyager en première classe, on voyait à quoi l'État Mondial dépensait son argent. Je remballais mes affaires, comprenant un livre, des magazines et le dossier de la mission que j'avais relu intégralement, et les rangeais dans mon sac à dos. L'avion se posa, et on put descendre, nos petits bagages à la main. On s'engagea dans les immenses allées de l'aéroport, nous rendant au tapis d'extraction de nos bagages des soutes. Une fois qu'on eut tous récupéré nos affaires on prit la direction de la sortie. Il faisait déjà jour dehors. Le décalage horaire était de trois heures, il devait donc être dans les environs de sept heures du matin. Deux taxis nous attendaient. On mit nos bagages dans les coffres et on prit la direction de la maison d'hôte où nous allions être logés. La route ne fut pas longue, une vingtaine de minutes plus tard nous nous trouvions devant les portes en bois de l'entrée de la maison que nous cherchions. Un homme nous attendait prêt de l'entrée. On récupéra nos affaires puis on le suivit à l'intérieur de l'enceinte du bâtiment. La maison était disposée en carré dont l'un des côtés manquait, le centre devant se trouver au milieu, l'homme nous guida sur la gauche. Il nous présenta deux chambre composées d'un lit double, et de deux lits en superposés. Chaque chambre avait sa salle de bain attenante et quelques placards pour nos affaires. Il nous laissa ici en nous expliquant les horaires de repas, il fallait prévenir à l'avance si nous y participions. Nous avions un bureau à disposition, ainsi qu'une salle de détente avec billard et baby-foot. Un grand jardin avec piscine se trouvait de l'autre côté de la maison. Nous pouvions l'apercevoir depuis la fenêtre de notre chambre. L'homme nous quitta après nous avoir salué et je me laissais tomber sur le bord du lit double. Que devions nous faire maintenant ? Par où commencer à chercher ?

-Bon ! Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Lexie en soupirant, fixant le jardin par la baie vitrée.

-Bah... on vient d'arriver dans une ville magnifique, c'est la première fois qu'on est sans surveillance de l'État Mondial, autant en profiter un peu non ? proposa Marceau.

Je levais le regard vers mes amis, ils semblaient plutôt convaincus par cette idée.

-Bon et bah on enfile les maillots et on file à la plage ! s'exclama Phoebe.

Elle poussa les garçons en dehors de la chambre et ferma les rideaux. Je voyais mes deux amies s'afférer, ne bougeant pas d'un pouce, toujours assise à côté de ma valise.

-Enna ! Tu bouges ?

Je fixais le vide, tiraillé entre l'envie de les suivre et ma conscience qui me disait que j'avais une mission à accomplir.

-Je sais très bien à quoi tu penses, et il en est hors de question ! Tu viens avec nous, on a bien le droit de se poser ! On vient de passer une semaine interminable avec les tests et la préparation de notre mission. On peut bien en profiter au moins une journée ! s'exclama Phoebe en ouvrant ma valise.

Elle commença à ranger mes vêtements dans l'armoire, je me retenais de lui dire que ça n'était pas vraiment utile puisqu'il fallait qu'on reparte dans quelques jours. Elle me lança un maillot de bain deux pièces de couleur rouge et me désigna la salle de bain.

-Vas te changer, c'est un ordre et tu n'as pas le droit de le protester.

Je ne disais rien et allais me changer rapidement. Je m'attachais les cheveux en chignon fait à la va vite, enfilais un short en jean et un haut blanc fluide à bretelles avant de suivre mes deux amies en dehors de la chambre. Une serviette sous le bras et un bouquin et des magazines dans la main, on prit tous les six la direction de la plage. On parvint à la côte dix minutes de marche plus tard. La plage était vide, mais d'ici une heure elle serait remplie. On s'installa donc assez bas, pour ne pas être trop loin de l'eau. J'inspirais, le bruit des vagues, l'odeur de la mer et le vent dans mes cheveux me faisait beaucoup de bien. L'eau bleu scintillant sous le soleil semblait m'attirer à elle. Je ne prenais donc pas le temps de réfléchir, retirais mes vêtements et me dépêchais de rejoindre l'eau, suivie par mes amis. Contrairement à ce que j'avais imaginé, elle était plutôt chaude, mais c'était agréable. Je pliais les jambes et rentrais dans l'eau, immergeant ma tête. Sous la surface, les éclats de rire et les conversations de mes amis se turent. Je nageais, ouvrant un peu les yeux pour y voir clair. Bien évidement ma vision se trouvait floue, mais l'eau transparente définissais parfaitement le sable fin et blanc sous nos pieds. Je remontais à la surface, un sourire sur les lèvres. Je me sentais tellement bien... Marceau me sauta dessus et me fit couler sas que je n'ai le temps de réagir. Quand je remontais à la surface, mon regard furieux se posa sur lui. Le silence se fit dans le groupe. J'esquissais donc une sourire et me jetais sur lui à mon tour. L'attrapant au cou, je le tirais en arrière avec force, le précipitant dans ma chute sous les exclamations de joie des autres.

-Je l'ai cherché ! ricana-t-il en passant une main dans ses cheveux blonds pour les recoiffer.

On sortit de l'eau une dizaine de minutes plus tard. Je m'étendais sur ma serviette et fermais les yeux. Je dus m'endormir car quand je rouvrais les yeux, les garçons n'étaient plus avec nous et jouaient au volet avec un autre groupe de jeunes. Les deux filles sur ma gauche lisaient chacune un livre et un magazine. Lexie, dont les cheveux blonds séchaient sur ses épaules était magnifique, un vrai mannequin. Elle avait ce qu'il fallait ou il fallait, ni trop mince, ni trop pulpeuse, ce qu'on pouvait appeler la perfection. Phoebe était plutôt belle mais rock. Ses cheveux bruns, plus courts que ceux de notre blonde, ondulaient légèrement. Elle était la plus grande de nous trois du haut de ce que je pensais être un mètre soixante-quinze. Son corps athlétique plaisait à plus d'un. Comment ne pas être complexée quand on trainait avec deux bombes pareilles ? Je n'avais pas grand-chose d'exceptionnel. Une poitrine voyante mais peu volumineuse, des fesses et des cuisses trop importantes à mon goût. Je me démarquais par mes tâches de rousseurs et mes cheveux roux bouclé comme des anglaises naturelles. L'un des seuls éléments de mon corps que j'avais appris à chérir et dont je prenais maintenant grand soin sous les conseils de mes deux amies. Je me tournais sur le dos, un bras protégeant mes yeux du soleil. Je soupirais et levais les yeux mentalement me trouvant pathétique. Depuis quand me souciais-je de mon apparence et me comparais aux autres ? C'était ridicule, et puéril. Ça ne me ressemblait surement pas. Je me levais et me rhabillais sous le regard désespéré de Lexie et Phoebe qui avaient très bien comprit ce que je comptais faire.

-On en pourra jamais t'arrêter toi... soupira la blonde.

-Je ne tiens pas à perdre de temps.

Elles acquiescèrent et je ramassais mes affaires que je fourrais dans un sac avant de prendre la direction du quais, mes chaussures à la mains et slalomant entre les serviettes maintenant nombreuses sur la grande plage. Je m'asseyais sur un petit muret et essuyais mes pieds dans ma serviette avant de remettre mes nues -pieds.

-Tu n'aime pas les vacances non plus ? m'interrogea une voix que je ne connaissais que trop bien.

-Si, mais je ne serai pas détendue tant que je n'aurais pas trouvé notre passager.

Adrian s'assit à côté de moi et s'essuya les pieds avec sa serviette avant de remettre ses baskets.

-Pourquoi tu me suis partout ? ricanais-je avec un sourire en coin.

-Je m'assure que tu ne fasses pas des siennes ou que tu finisse encore blessée, attaquée par on ne sait qui au coin d'une ruelle.

-Je sais très bien me débrouiller toute seule, je n'ai pas besoin de ton aide !

-Ne prends pas cet air offensée ! Je n'ai jamais dit ça ! Je pense simplement que tu n'as pas à faire ça toute seule, et puis c'est toujours sympa de la compagnie !

-Je suis plutôt du genre solitaire, tu le sais.

-Ouais, enfin moi aussi et regarde, on est toujours fourrés avec quelqu'un ! Sociabilisons-nous un peu ! Ça ne peut que nous faire du bien !

Je levais les yeux aux ciels mais ne répondais rien. Je ne refusais pas son aide, après tout je ne devais pas accomplir cette mission seule. Je sortais donc une pochette plastique de mon sac et feuilletais le dossier de la personne que nous recherchions.

-Tu te trimbale vraiment avec partout ! ricana Adrian avec un air scandalisé.

-Tais-toi et lis !

Sur la feuille blanche portant les insignes de l'État Mondial, seul le véritable nom de l'agent que nous recherchions était affiché. Nous n'avions aucune photo de lui, seulement quelques informations complémentaires telles que sa couverture actuelle : Vendeur de mobilier d'intérieur. Ce qui ne nous avançais pas beaucoup... J'avais vu une bonne dizaine de ce type de magasin durant notre court trajet en voiture quelques heures plus tôt et durant notre marche pour rejoindre la plage.

-Ils ne pouvaient pas se permettre de donner trop d'infos sur lui, si on le trouve on il pourrait être exécuté sur le champ. Mais ça ne nous aide absolument pas ! soupira Adrian.

Je me levais sans tenir compte de son commentaire, remettant le dossier dans mon sac et prenant la direction des ruelles commerçantes étroites face à nous.

-Et bien on a plus qu'à éplucher chaque magasin de cette ville, aussi longue que cette tache puisse l'être, nous n'avons pas d'autre choix !

~~~

C'est après trois longues heures de recherche qu'on s'arrêtait enfin, épuisés et affamé. Nous étions aux abords de midi, le soleil était au zénith et il faisait terriblement chaud. J'avais l'impression de me liquéfier à chaque pas. J'avais vécu en Espagne, mais il y a de cela quelques mois, je m'étais habitué aux plus basses températures de Londres. On rejoignit donc les autres qui étaient encore à la plage. Sans même les laisser parler, Adrian m'imita en se débarrassant de ses vêtements et courant vers l'eau. Sans prendre le temps de réfléchir, je me laissais tomber, mon corps s'enfonçant vers le fond. Je nageais un peu et remontais a la surface un peu plus loin.

-Mon Dieu que ça fait du bien ! m'exclamais-je avec un soupire de contentement.

Je me penchais en arrière et me plaisais flotter en position de planche. Je fermais les yeux, le soleil chauffant mon visage, mes oreilles immergée si bien que je n'en tais aucuns bruits. J'étais trop bien... Je sentais soudain des mouvements non loin de moi et on me pinça au niveau du ventre, ce qui me fit sursauter, me redressant d'un coup. Adrian était hilare en me fixant.

-Maïs tu fou quoi ?! m'écriais-je ne comprenant pas quel était le but de son geste.

-Visiblement tu es chatouilleuse, tu n'es pas si inhumaine que ça ! se moqua-t-il avec un sourire.

-Oh tais toi ! Si c'est pour raconter des bêtises tu peux t'en aller !

-Oh je crois que j'ai importuné madame ! Veuillez m'excuser ça n'était pas mon intention !

Je lui jetais un regard noir qui le fit s'esclaffer encore plus fort, sous les regards intrigués des autres personnes dans l'eau non loin de nous. Une idée me vain soudain, me décochant un petit sourire. Je plongeais et me mettais à nager, longtemps. Encore une faculté que je n'utilisais que rarement, mais j'avais plus de souffle. Je pouvais rester sous l'eau une minute trente sans problèmes, j'allais donc voire comment il allait réagir. Je continuais de nager en m'éloignant de lui, il devait le voir dans l'eau claire, sans doutes le suivre, mais il remonterait bien plus vite que moi. Quand ma tête regagna la surface, je me retournais et l'apercevais à quelques mètres de moi, le souffle court.

-Comment tu fais pour avoir un souffle pareil toi ?! me demanda-t-il en s'approchant.

-Encore une faculté de mes biens aimés géniteurs !

Il hocha la tête semblant comprendre.

-C'est clairement injuste ! Tu cours plus vite, tu nage mieux, à plus de souffle, es plus rapide, apprend plus vite, excelle dans toutes les matières... qu'est-ce que tu rates ?!

-Oh ça je ne l'ai pas encore découvert !

Il leva les yeux au ciel face à mon air supérieur, bien qu'ironique.

-Tu fais moins le malin n'est-ce pas ?! Tu ne fais pas le poids, gamin !

Il sembla tiquer quand je laissais échapper ce dernier mot.

-Oserais-tu oublier que j'ai un an de plus que toi ? m'interrogea-t-il avec un air moqueur.

-Mais je t'écrase dans tous les domaines ! Je ne vois pas en quoi c'est une faiblesse !

-Oh je suis sure qu'il y a un truc que tu n'as jamais fait !

Je fronçais les sourcils ne comprenant pas où ils voulaient en venir. De quoi parlait-il ?

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Rien ! Aller ! Retournons avec les autres pour aller manger ! Je meurs de faim !

-Adrian ! Qu'est-ce que t'as voulu dire ?!

-Mais rien ! Aller bouge !

Je le rattrapais à la nage jusqu'à avoir de l'eau jusqu'à la taille. Je m'enroulais dans ma serviette une fois avec les autres et me séchais les cheveux au minimum pour ne pas qu'ils continuent de dégouliner.

-On va manger dans un petit restaurant du centre ? proposa Adrian.

Les autres acquiescèrent et on rassembla tous nos affaires avant de quitter la plage. On s'engagea dans les allées commerçantes jusqu'à nous arrêter chez un petit restaurateur où on s'installa en terrasse.

-Bon, vous avez trouvé quoi ? Plus d'informations sur notre passager ? nous questionna Lexie après qu'on eut prit la commande.

-Pas grand chose, on a peu d'informations sur lui, il va nous falloir du temps avant de trouver qui c'est et plus encore sa position. On a des centaines de boutiques à visiter, en espérant tomber sur lui un jour ou l'autre, soupirais-je.

-Mais ils n'ont même pas laissé d'indice dans le dossier ? Un indice susceptible de nous aider un peu, sinon on avancera à rien ! poursuivit Liam en tirant le dossier, que j'avais posé au milieu de la table, vers lui.

Il le feuilleta sous nos regards pleins d'espoir qu'il arrive à décoder une information sciemment bien cachée. C'était lui le plus doué dans ce domaine, voilà une chose ou on me surpassait, je n'avais jamais appris à décoder des messages.

-Non, je ne trouve rien... C'est frustrant au plus haut point !

On sembla tous s'affaisser sur notre chaise. Je t'irais donc à nouveau le dossier vers moi et le relisais attentivement. Une petite carte avec un cercle était accompagnée, nous détaillant le périmètre.Mais contrairement à ce que l'on pouvait penser, il était immense. Je refermais le dossier et le fourrait dans mon sac quand nos plats arrivèrent. On mangea rapidement, et je devais avouer que manger chaud par une chaleur pareille n'était pas forcément la meilleure idée du monde ! On retourna à la plage pour nous rafraîchir, décidant de reporter les recherches au lendemain.

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