Chapitre 1 : Enfant Parisse
Notre monde avait bien évolué en quelques décennies, la technologie avait bien évolué. Une guerre entre les différents pays de notre planète avait eu raison de quatre milliards d'humains sur la planète, supprimant de la surface de la terre la moitié de la population vivante. Suite à ça, il ne fut créé qu'un peuple, tous parlèrent la même langue. Mais des groupes s'opposant à là disparitions des cultures et des sociétés se soulevaient pour prôner le retour de l'ancien monde. Bien que le nouvel état avait été choisi et élu par le peuple, certains mécontentements se faisaient entendre. On pensait qu'il n'y aurait plus de guerre, mais encore une fois le monde n'était pas parfait. La quatrième guerre débuta entre le nouvel état et l'association dite terroriste, nommée "Apocalypse". Dans ce monde, les quelques bâtiments des villes encore debout avaient été conservés. Certaines zones étaient interdites d'accès, pour cause, une radioactivité trop importante pour que les humains puissent survivre en y étant exposés. La vie avait repris son cours. Mais aux quatre coins du monde, dans presque chaque ancien pays, une base de l'État mondial s'était enraciné, grand édifice blanc à l'image du futur, sur-peuplant la ville et n'étant accessible qu'aux agents travaillant à l'état-major. La terre ne possédait plus de pays, mais des continents ne formant plus qu'un peuple, les terriens. La langue parlée : un anglais modifié, contenant le métissage de plusieurs autres telles que le français, le chinois, l'espagnol et l'hindi. Chacun pouvait avoir sa place, une société égalitaire s'était installée, où les pauvres n'étaient plus dans les rues mais possédaient un logement et recevaient des aides pour vivre. Nous étions en l'an 2108 et la guerre faisait rage depuis déjà cent ans. L'état mondial repoussait les terroristes et formait une armée de jeunes surentraînés pour combattre « le mal ». Je faisais partis de ces jeunes, du projet Parisse, mais à la différence des autres, j'avais un don. J'étais née au milieu de la guerre et la science avait su m'administrer un traitement d'excellence. Plus rapide, plus de souffle sous l'eau, une capacité de régénération dix fois plus élevée que la normale et des facilités à apprendre, comprendre et effectuer tout ce qu'on m'inculque, les morceaux d'ADN que l'on m'avait implanté alors que je n'étais encore qu'un fœtus dans le ventre de ma mère, avaient fait de moi depuis ma naissance, l'un des espoirs qui assura la victoire à l'État Mondial au terme de cette guerre. J'étais destiné à être une tueuse invincible, une combattante hors pair, imbattable. Ma capacité à apprendre à me battre bien plus vite que la normale me valait le respect de tous, je surpassais mes professeurs, personnes ne pouvait s'opposer à moi dans mon domaine. Nous étions quatre jeune, quatre enfants qui étaient nés avec ces dons. J'avais vécu avec eux durant sept années de ma vie avant d'être envoyée dans une autre base de l'état, celle où je me trouvais, aujourd'hui, à St Sebastián dans l'ancienne Espagne. Autre particularité, j'étais plutôt doué en ce qui concernait le lancer de couteaux, shurikens, tous types d'armes blanche du genre. Un autre dont de mes géniteurs me direz-vous ? C'est ainsi que je nommais les scientifiques ayant fait des tests sur moi étant bébé, sans eux je ne serais pas devenu qui j'étais. Ils m'avaient conçu eux aussi, en quelque sortes. Je m'appelais Athéna, mais tout le monde me surnommait Enna, au point où je me demandais même si certains connaissaient mon nom complet. Nom qui m'avait d'ailleurs été donné par le directeur de la base dans laquelle j'étais née. Ce qui me faisait penser que j'étais plus une expérience scientifique ou que je faisais partie d'un groupe de prototypes pour l'avancée de la science. Je ne portais pas de nom de famille, ma famille était l'État Mondial, j'étais propriété de l'État. Maintenant notre unique pays s'appelait Terria, pour la terre, pas très original je le conçois. À l'État Mondial, « veillez à toujours rester insensibles » était notre devise, du moins, ce qu'on nous imposait en quelques sortes d'être. Ne pas avoir d'états d'âme, contrôler nos émotions et nos sentiments, ne pas se laisser dépasser par la situation. On devait vivre pour notre cause et les valeurs de l'État. Un peu enfermant comme éducation, mais on était ainsi. J'avais été éduqué dans l'un des centres les plus stricts. J'étais donc une petite fille modèle aux yeux de mes supérieurs. Connue de tous, je n'allais pas vraiment être dépaysé puisque j'allais retrouver plusieurs de mes tuteurs. Ah et autre petit détail, j'étais la petite chouchoute de Marius Dufour, l'un des membres du conseil de notre nouvel état, élu il y a deux ans lors des élections fait par le peuple. Quand je dis que ce nouveau gouvernement se soucie du peuple, je ne pense pas mentir ! Enfin je ne suis jamais descendu de mes grands appartements blancs. Perchée sur mon piédestal, on ne m'a jamais permis d'en descendre, et j'avoue ne jamais avoir éprouvé l'envie ou pensé à en descendre. Ce serait peut-être prétentieux de dire ça, mais je ne vois aucunement la population de Terria comme le bas peuple. Je suis considérée comme importante, et je préfère me plier aux règles sans sortir du cadre. Me voir réclamer était donc une chose rare. L'hélico planeur allait bientôt atterrir. Je refermais ma veste noire par-dessus ma combinaison à manches courtes de la même couleur et resserrais mes rangers avant de détacher mes cours cheveux roux bouclés. Je les ébouriffais un peu avant de retirer mes écouteurs et les mettre dans la poche de ma combinaison. L'hélico planeur se posa en douceur avant que la grande porte ne s'ouvre. Je détachais mon harnais de sécurité et descendais avec mon sac sur le dos et une valise à la main. Entourée de deux militaires, je traversais la piste d'atterrissage pour rejoindre l'entrée du bâtiment blanc vitré où m'attendaient le directeur de la base et l'un de mes tuteurs, mon professeur de combat.
-Athéna ! Que je suis content de te revoir ! s'exclama le directeur aux cheveux grisonnant. Je suis ravie que ta mission se soit aussi bien déroulée, tu es visiblement prête à tout !
J'acquiesçais face à l'homme qui devait faire deux têtes de plus que moi, bien que je ne sois pas petite du haut de mon mètre soixante-cinq, mais lui en mesurait prêt de deux.
-On te laisse retrouver tes appartements et on t'attend pour le compte rendu, m'informa Lionel, mon tuteur.
-À tout à l'heure dans ce cas.
Je m'éloignais, ma valise à la main. Je connaissais chaque recoin de cette base par cœur, j'y vivais depuis mes sept ans, et je venais tout juste d'avoir mes dix-huit. Je ne prenais donc pas beaucoup de temps avant de retrouver le quartier des appartements. Je m'arrêtais devant une porte aux ferrures dorées présentant le chiffre 02, mon numéro d'agent. Je posais ma main sur la plaque à côté de la poignée et le clic du déverrouillage me permis me permis d'entrer dans la petite pièce exiguë. Je n'avais pas beaucoup de place, mais tout ce qu'il me fallait. Une salle de bain, une petite chambre avec une télévision et un bureau. Bien assez puisque je mangeais au réfectoire et passais le reste de mon temps aux entraînements ou en cours. Bientôt tout cela serait terminé. J'avais atteint le bout de mon apprentissage, je surpassais tous mes professeurs, savait tout ce qu'il fallait que je sache, j'étais déjà l'un des agents les plus renommé et talentueux de mon quartier général, et qui plus est, était l'un des meilleurs. Je ne voulais avoir l'air de m'en venter, mais j'avais tellement travaillé que je ne pouvais qu'en être fière. Bientôt je serai envoyée dans une autre base, à Londres cette fois, où j'allais rejoindre une équipe de jeunes du projet Parisse. J'avais été formée pour cette mission de la plus haute importance, dont je ne savais rien pour le moment à part que c'était une infiltration au sein d'Apocalypse, puis une exfiltration d'un individu pas encore définit. Ce qui s'avérait être une grosse mission à laquelle je m'étais toujours préparée. Je rangeais rapidement mes affaires, prenais mon téléphone et mon ordinateur avant de ressortir de ma chambre et filer vers la salle de réunion.
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La réunion n'avait pas duré très longtemps, mon compte rendu était court puisque je n'avais pas eu de problèmes. J'avais donc rapidement regagné ma chambre pour prendre une douche et me changer avant de rejoindre le réfectoire pour le déjeuner. En avance comme à mon habitude, je fus rapidement rejointe par d'autres agents avec qui j'avais déjà pu travailler. Je m'entendais bien avec eux, mais je ne les considérais pas comme des amis. Je n'avais pas d'amis, et ce par choix. Les relations affectives sont sources de malheur. Elles provoquent des états d'âmes et ne nous permettent pas d'être pleinement conscient et de rester concentré sur nos objectifs. Les sentiments provoquent le doute, la douleur et la peine, des émotions bien trop fortes pour savoir les maîtriser. Alors mes tuteurs ont jugé plus simple de ne pas me les apprendre. Je n'ai connu la douleur et la peine qu'une fois, le jour de mes sept ans, quand on m'a emmené dans une autre base, me séparant des trois autres enfants avec qui j'avais toujours vécu jusque-là, avec qui j'avais tout apprit. Gabriel, Aaron et Noah, mes trois frères, bien que nous n'ayons aucun lien de sang, je les considérais ainsi. Nous étions pareils après tout, nous avions le même âge, les mêmes capacités à quelques exceptions près, et pas de parents. Ils étaient mes repères, mais on me les avait enlevés. Et la douleur fut telle que je me refusais à revivre une chose pareille. Je préférais ne pas avoir de sentiments, ne pas avoir d'humanité. Au moins je n'aurais aucun problème à effectuer mes missions. Je vivais pour l'État Mondial, et c'était très bien ainsi. Je n'avais pas besoin du reste.
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