XVI. Apo' : Les bonnes nouvelles pleuvent en gouttes de sang.
Les hommes sont de stupides créatures. Les célestes aussi. Les surnaturels également. Sans oublier les les ténébreux. Si je le pouvais, je les réduirais tous en miette, je les anéantirais sur le champ et le monde serait débarrassé de leur stupidité.
Oh ! Mais attendez... Je le peux ! Seulement ce n'est pas encore l'heure, maudit soit mon plan d'attaque...
Je pénètre dans le vieil hôtel d'un pas assuré. Le gérant pose son regard sur moi et souffle :
<<Vous êtes toujours ici Mam'zelle ?
-Comme vous le voyez ! je gromelle en m'asseyant sur l'un des tabouret face au comptoir.
-Vous feriez mieux de retourner chez vous... le monde se disloque par ici.
J'aimerai lui cracher à la figure que le monde se disloque partout et que si il avait encore une once de bon sens, il devrait déguerpir hors de ma vue. Mais je lui offre mon plus beau sourire et en échange, il me tend un verre contenant un étrange jus "cadeau de la maison".
-D'autres personnes sont encore présentes...
-Ce sont celles qui n'ont rien à perdre... j'sais pas c'que vous êtes mais quand on est surnaturel, on est seul.
-Je suis au courant...
Pauvre petit chou solitaire en manque d'affection... je serais presque tentée de stopper mon Apocalypse. Presque... faut pas pousser le bouchon trop loin non plus !
-Apoline c'est ça ? Je sais plus si c'est bien vot' nom...
-Oui c'est ça.
Le vieux gérant me sourit de toutes ses dents - c'est-à-dire très peu - avant de me confier :
-Moi j'peux vous dire que le vieux Chamus avait raison. C'est bien l'apocalypse...
Je ne retiens pas mon sourire au souvenir du devin partit en fumée. Je n'ai pas remercié Arcadias pour le service qu'il m'a rendu. Je le ferais plus tard. À ma manière.
Soudain la télévision grésille et change de chaîne. Mes sens en alerte je tourne la tête vers l'écran. Un sourire nait immédiatement sur mes lèvres. La télévision diffuse des images des catastrophes ayant touchés le monde. Des régions dévastées par les maladies et les virus, des villes en ruines à cause des tremblements de terre et des ras de marée, des endroits entier détruits. Le plus magnifique, c'est un gratte-ciel s'étant éffondré sur lui même, le verre de ses vitres et les poutres de fer formant un étrange squelette. Leurs invincibles demeures de fer et de verre ne sont, en réalité, que des poupées de porcelaine. Chaque continent est particulèrement touché, c'est la pannique générale. Pourtant, je n'entends toujours pas parler de bombes. Et je commence à m'impatienter. Guerre - ou Cogadh, peu importe le nom qu'on lui donne - ne faillit jamais. C'est bien connu. Méticuleux au point d'appuyer parfois lui même sur la gachette, il n'a jamais, au grand jamais, manqué de déclencher de fameuses guerres. Alors ce manque d'action, de ce côté-ci de mon apocalypse, m'inquiète légèrement.
La télévision grésille à nouveau et le reporter affiche un grand sourire. Je cesse tous mouvements, fixant la télévision. On y voit deux hommes se serrer la main. Une foule aclamante, des cris de joie... Une bonne nouvelle. Ce n'est pas bon ça. Pas bon du tout. La voix insuportable et pépillante de la présentatrice résonne dans la salle commune de l'hôtel :
<<Aujourd'hui l'armistice a été signée par les deux partis belligérants. Il s'agit de faire cesser les bombardements qui sévissent dans les deux pays. La menace d'une utilisation de la bombe atomique et les consequances catastrophiques qui en auraient découllées en ont affrayé plusieurs. L'Onu s'est réunit et un traîté a été conclu afin de rédiger une armistice. Les affrontements et les attaques sont arrêtés le temps de trouver une réelle solu...>>
Je n'écoute plus, la colère me submerge et un brasier naît dans mon esprit. Les humains n'auraient pas dû signer cette armistice. Pas d'eux même. C'est impossible. Il n'y a qu'une seule personne qui aurait pu les y pousser. Elle a confié à deux subalternes le pouvoir de contrôler ces piteux humains, de pouvoir influer sur leurs actions. Si cela continue elle va réellement finir par interférer dans mes actions. Avènement bafoue toutes les lois, toutes les règles érigées entre nous. Ma colère est telle que le verre explose entre mes mains sous la pression de mes doigts.
Je ne prends pas garde à la joie des gens qui m'entourent. Pour eux, la guerre est bientôt finie et la paix est en chemin. Et si je ne fais rien, c'est mon plan entier qui tombera à l'eau.
Finis de se prélasser en attendant que les choses se passent. Finis de laisser ces maudits célestes caracoler en ville et en liberté. Finit de faire gentillement mumuse. Il est temps.
Je saute du tabouret et me dirige vers la sortie. Ma colère est telle que mon aura double de taille, s'étendant tel un nuage orageux sur la salle. Tandis que j'avance, des verres explosent, des objets volent aux coins de la pièce, les tables s'enflamment. Mais je n'y prends pas garde. Il suffit. Qu'on apprennent qui je suis. J'ai autre chose à faire que de m'occuper de leurs misérables existences. La télé explose dans une gerbe d'étincelle. Tous s'écartent de mon chemin, effrayés par ma soudaine montée en puissance. La porte de l'hôtel s'ouvre seule sur mon passage. Je sens dans mon dos les regards éffarés de la dizaine de personne qui viennent se trouvent dans le bar. La foudre frappe le sol quatre fois à mes côtés et mes quatres cavaliers apparaissent, leurs attributs en main. Bhàs et sa faux à la main, Cogadh et ses longues épées, Tinnéas avec son poison afluant dans ses doigts et Dainn' accompagné d'une longue lame d'or tachées de sang écarlate. Tous prêts aux combats. Deux longues lames noires glissent dans mes mains. Et la porte de l'hôtel se referme brusquement, dissimulant notre vue aux clients de l'hôtel médusés.
Il est temps. Ces bonnes nouvelles seront payées par le sang.
Ça s'annonce mauvais pour les Celestes !
En vous remerciant d'avoir lu,
Dredre
8 Juin 2018
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