VII. Apo ' : Plus coincé que la mort.

Les celestes sont vachement plus coincé que la mort. Celui qui se trouve à quelque table de moi, dans la salle principale du club, en est la preuve. Il me fixe depuis tout à l'heure n'osant s'approcher, droit comme un piquet. Il se dandine mal à l'aise sur ses jambes et jette des coups d'oeil furtifs à la porte de sortie comme si j'allais le dévorer tout cru... Bon, certes, ça risque d'arriver quand l'apocalypse aura enfin lieu mais, ça, il ne le sait pas. Assise sur ma chaise je fais exprès de lui jeter des coups d'oeil plus ou moins... aguicheur. Mais il reste figé sur place. D'accord je ne suis pas une seductra - ténébreuses seductrices, ou ce que les humains appellent succubes - mais je suis tout de même l'une des plus belle femme au monde, pour ne pas dire LA plus belle. Je me lève alors, agacée de son inaction quand j'entends une voix marmonner :

<< Vous avez entendu ça ? La guerre serait déclarée...

- Fallait s'y attendre avec tout les évenements qui se sont déroulés ces derniers mois...

Je plisse les yeux et m'approche des interlocuteurs. Il s'agit d'une jeune femme accoutrée de noir, sûrement une sorcière, d'un Gardien et d'une espece de personnage à la peau verte matte toute frippée.

- Dans l'énergie du monde, un déséquilibre je sens...

- Tout cela pour seulement cette guerre ?

- Il n'y a pas que cette guerre. Les maladies pleuvent sur les hommes, la misère fait des ravages et la mort fauche les hommes plus vite qu'elle ne l'a jamais fait.

Je les interrompt :

- Les maladies ?

- Oui, des virus jamais vu jusque là. Qui ne touchent pas que les hommes mais aussi les annimaux et les plantes. Le monde dépérit.

Je me mords les joues pour ne pas sourire face à toutes ses bonnes nouvelles. Enfin quand je dis bonne nouvelles... je parle pour moi bien sûr.

- Pas de cataclysme ?

- Non...

Le gardien semble étonné de ma question et le vieux tout ridé lève ses yeux sur moi. Je lui adresse un beau sourire mais son expression reste tétanisée. Une main tape sur mon épaule. Je me retourne prête à incendier d'injure celui qui a osé m'interrompre mais un sourire séducteur fend immédiatement mes lèvres face au céleste.

- Excusez moi, j'ai entendue votre discussion. Que savez vous d'autre sur ces catastrophes ?

- Pourquoi ? Tu enquêtes sur une éventuelle apocalypse ?

Mon ton de voix est innocent mais je jubile intérieurement. La voilà ma méthode d'information... Le céleste blêmit puis rougis, pour reblêmir juste après. Je suis fascinée par l'expression constipée qui tétanise son visage.

- Non, bien sûr que non, qu'est ce qui te fais dire ça ?

Tient, il en a oublié le vouvoiement.

- Je ne sais pas, c'est... intéressant comme idée, l'apocalypse, la fin du monde...

- Qu'est ce qu'une jeune fille comme toi sais de la fin du monde ?

- Pas grand chose si ce n'est le chaos total détruisant toute forme de vie...

Une grimace lui détend les traits. Grimace qui se change bientôt en sourire amusé. Il est plutôt mignon malgré ses marques angéliques.

- Tu es bien macabre.

- Peut être, mais l'on m'a dit que cela faisait partit de mon charme.

Je lui dessert un sourire éclatant et pousse même le bouchon à me faire monter le rouge au joue.

- Je ne peux certes pas le démentir.

- Qui le pourrait ?

Il secoue la tête surpris. Je plonge mes yeux dans les siens cherchant à envouter son regard.

- As-tu déjà vécu une fin du monde ?

- Non, mais il se peux que nous en vivions une...

Il se mord la lèvre se rendant compte de ce qu'il vient de dire. Que c'est chou, il ne se rend même pas compte qu'il est quasiment sous mon contrôle...

- Vraiment ?

- Non... Je ne voulais pas dire ça !

- Mais tu l'as dis.

Je continue de le sonder mentalement. Ainsi donc une bonne centaine de guerriers célestes sont à ma poursuite... Ce n'est pas du jeu - même si ils ne peuvent rien contre moi -, Avènement n'a pas le droit de me mettre des bâtons dans les roues, cela déséquilibre les forces. Je puise encore quelques informations. Il reste comme figé pendant quelques secondes avant de secouer la tête et de me fixer, les yeux exorbités. Il a dû se rendre compte de mon petit tour...

- Qui es tu ?

- Je m'appelle Apo'.

- Apo... Ce n'est pas un diminutif ça ? De quel nom ?

Je hausse des épaules, désinvolte et m'approche de son oreille pour murmurer :

- Ça mon coco, tu n'aimerais pas le savoir. >>

Mon regard passe par dessus son épaule et se pose sur un miroir. Mais à la place de mon reflet, c'est celui d'Arcadias qui apparait. Il me fixe amusé, un faux air de réprimande plaqué sur son magnifique visage. Je lui souris et lui adresse un clin d'oeil. Il secoue la tête avant de disparaitre.

Soudain un vieil homme pénètre dans la salle en agitant sa canne et s'écrit d'une voix chevrotante :

<<Le cri a retentit, les quatres sont de retours et elle nous détruira tous !

Je me tourne violement vers lui en ouvrant de grands yeux, tout comme mon celeste qui porte instinctivement la main à son épée. Le gérant s'esclaffe :

- M'enfin Chamus, qu'est-ce tu nous raconte ?

Le vieux répète sa sentence en criant presque et en brandissant sa cane encore plus haut. Un client s'exclame agacé :

- C'est qui, celui la ?

- Chamus, le vieux devin...

Répond le gérant en soupirant. Mon petit blanbec fronce des sourcils et me dépasse pour s'approcher du devin. Les célestes ne doivent pas être très content eux qui voulaient garder ceci secret afin de pouvoir enquêter sur moi... Le vieux tend sa cane en direction du céleste qui se fige.

- Si vous ne me croyez pas, libre à vous. Mais par tout les cieux, elle est de retour... Et elle nous détruira tous !

- Mais qui est de retour voyons ?

L'interroge la jeune femme dernière moi. Chamus nous parcourt tous du regard avant de s'arrêter sur moi. Ses yeux s'arrondissent de terreur et il pâlit considérablement. Il murmure sombrement :

- L'Apocalypse...>>

Je recule d'un pas et au même moment, le devin s'enflamme comme si quelqu'un venait de l'incendier de l'intérieur . Tous les clients se lèvent d'un bond et le regardent, tétanisés. Tandis que le feu le consume je parviens à apercevoir deux yeux écarlates me fixer au travers des flammes, une lueur amusée dans le regard.

J'esquisse une petite moue ravie et satisfaite. Merci Arcadias...

En vous remerciant d'avoir lu,
Dredre

11 Mai 2018

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