On ne se rend pas toujours compte quand les rêves que l'on poursuit ne sont pas les nôtres.

Mon cas n'était pas égaré, il y en a d'autres, des personnes qui courent après des espoirs qui ne leurs appartiennent pas, ou plus depuis longtemps.

Les médecins ne cessaient de me répéter que j'avais eu une chance incroyable d'être encore en vie, et sans graves séquelles. Je ne pouvais pas le nier, c'est certain, mais ce qui me paraissait vraiment incroyable dans cette aventure, c'était qu'en réduisant mes chances de devenir championne de natation à néant, elle m'avait ouvert les yeux.

Je me rendais malheureuse dans un milieu qui ne me convenait pas. Ce que j'aimais, c'était nager ; ensuite, je n'avais jamais demandé à être spécialement douée, mais les compétitions, mon équipe, ma famille, mon avenir... Tout cela avait formé une sorte de boucle, un tourbillon dont il était impossible de sortir. Une bulle de bonheur illusoire qui s'était crevée au moment où mon pied avait dérapé sur la glace. J'y avais cru, dur comme fer ; elle m'avait faite vibrer, rire, vivre d'une façon qui me paraissait belle, mais qui ne me correspondait pas finalement. Comme si j'avais troqué mon destin contre celui d'une autre.

La force qui m'avait maintenue en vie - car il y en avait une, j'en étais certaine - ne l'avait pas fait dans un but sadique en fin de compte. J'étais persuadée que son intention était de faire éclater ma bulle, de stopper mon tourbillon, de me rendre mon destin.

Alors, j'avais pris en main mon présent, mon avenir, et j'avais décidé de me réorienter, à la recherche de ma propre voie, au moins par respect de ce qui m'avait sauvé.

J'avais décidé de prendre un nouveau départ, de partir à la recherche d'un rêve, dans l'espoir de le réaliser.

J'avais décidé de prendre un nouveau départ, de partir à la recherche d'un rêve, dans l'espoir de le réaliser.