7. Things will change
Alors que Rémi rêvassait sa tête reposant nonchalamment dans sa main, et ses yeux fixés à la fenêtre, leur professeure de littérature se tourna vivement vers le tableau, attrapa un stylo, et écrivit en rouge, un devoir à rendre dans trois jours.
Écrire sa journée en partant de ce cours.
☁️
" Alors que la cloche retentit, je rangeais mes affaires, ignorant comme tous les autres élèves, les exclamations de ma professeure nous demandant de nous rassoir. Je sortais alors de la classe, sans vraiment prendre la peine de lui dire au revoir, et me frayais un chemin entre les autres lycéens, pour dévaler les escaliers des deux étages qui me séparaient de la terre ferme.
Une fois à l'air libre, je pris une longue inspiration, en réajustant mon sac sur mon épaule, et me dirigea vers le portail, pressé de manger.
J'y vis appuyé Vincent, le téléphone collé à l'oreille, et les sourcils froncés. Alors que je m'approchais de lui, son visage s'éclaira, m'accueillant d'une expression joyeuse.
Il raccrocha son téléphone, et j'en profitais pour lui demander, où donc était passé Maxence, qui est dans la même classe que lui.
Vincent me répondit alors, d'un air préoccupé, que, ne le trouvant plus, il avait appelé son numéro. Apparemment notre ami était parti bouffer en scred avec Martin.
Et c'est vrai qu'en y repensant, je pouvais distinctement me souvenir de Martin, quittant le premier la salle de français, et fonçant vers les escaliers.
Nous rendons tous les deux compte que nos compères nous avaient lâché, et faisant un petit décompte de nos portes-monnaie, nos options se limitaient à un déjeuner composé de sandwichs triangles jambon fromage, et de bananes.
« On ira boire de l'eau aux toilettes ! »
m'avait dit Vincent.
Une réflexion que je m'étais empressé d'acquiescé, voulant économiser un maximum mon argent. "
☁️
« Je hais cette prof. »
Vincent tapota l'épaule du bouclé, qui parcourait des yeux sa feuille double où trônait un 10/20 qui lui tordait le cœur.
– Le début ça va, mais finir par boire l'eau du robinet des toilettes et "l'après-midi, je retournais en cours, puis le soir chez moi, je mangea, je dormi, la routine quoi.", c'était peut-être pas assez détaillé.
– Mais j'avais vraiment rien à raconter sur ma soirée ! C'est vraiment ma faute si j'ai une vie de merde ?
– J'ai pas dit ça Rém'. Mais avoue que t'aurais put être plus précis.
fit Vincent resserrant son emprise sur l'épaule du plus grand.
– Ouais, désolé.
Ils étaient tous les deux assis dans un couloir du lycée, attendant devant la salle de classe dans laquelle aurait cours le bouclé dans une demi-heure, la salle de Vincent ne se trouvait quant à elle, qu'au bout du couloir.
Rémi quitta le mur des yeux et les posa sur le petit châtain assis à côté de lui, il répondait à un message de Maxence sur son téléphone.
– Et toi en français ? Ça va ?
Vincent releva la tête, surpris.
Il était peu courant que Rémi lui pose des questions de ce genre, sur les cours, mais le sourire affectueux de son ami l'encourageait à répondre.
– C'est pire que toi ce qu'il nous demande notre prof ! Attends je te l'imite !
Il se leva d'un bond enthousiaste, se mettant au milieu du couloir, il se courba, fronçant les sourcils, et déclara d'une voix forte avec un puissant accent bien sudiste :
« Alors vous les jeunes, vous êtes en pleins dans l'âge de l'amour ! Vous fricotez par-ci par-là ! Mais les cours aussi c'est important ! Hein ! Alors moi je suis pas con ! Hein ! Pas comme les autres profs ! J'ai décidé de mixer les deux ! Héhé ! Pour jeudi prochain, vous allez devoir m'écrire, à l'ordi, à l'écrit, je m'en fous, le premier chapitre d'une histoire d'amour ! »
Alertée par le bruit de l'imitation de Vincent, et les éclats de rire de Rémi, une prof furieuse sortit la tête d'une salle de classe et leur cria de foutre le camp de ce couloir.
Alors qu'elle refermait la porte derrière elle, les deux garçons attrapaient les bretelles de leurs sacs à dos, et dévalaient les escaliers en riant encore, comme des enfants.
☁️
Deux heures plus tard, toujours vendredi, Rémi crocheta la serrure de la salle de musique
« comme dans les films américains »
il disait.
Vincent, de son côté, faisait le guet au bout du couloir. Leur couloir.
« C'est bon Vinc' ! C'est ouvert ! »
Le petit châtain courut discrètement vers son ami, qui ouvrit la porte d'une manière solennelle, comme s'ils s'apprêtaient à rentrer dans une caverne aux trésors.
Rémi se planta au milieu de la salle de musique, les bras écartés, et un grand sourire fier.
« Alors ? C'est qui le meilleur ? »
s'écria t-il.
Vincent avait récupéré l'épingle qui leur avait servi à crocheter la première porte, et s'affairait maintenant à déverrouiller la petite salle dans laquelle étaient contenus tout les instruments.
– Crie pas si fort.
Alors que Vincent entendait la serrure se déverrouillait, Rémi arriva dans son dos.
– C'est dingue, ça marche vraiment le coup de l'épingle.
fit le petit châtain.
– Pas avec toutes les serrures.
Il se retourna vers le bouclé qui était penché dans son dos.
– Tu t'y connais trop, c'est flippant.
Ils ouvrirent la porte, et se précipitèrent sur leurs deux guitares qui semblaient les attendre, appuyées l'une à côté de l'autre sur un tambour.
Ni une ni deux, ils les attrapèrent et Vincent se posa sur une table alors que Rémi s'était assis sur une chaise contre un mur.
Sans vraiment faire attention aux conséquences si quelqu'un les trouvait ici, ils se mirent à jouer à tue-tête, grattant sans ménagement, les cordes de leurs guitares.
– T'as déjà pensé à chanter ?
Rémi releva les yeux vers son ami. Alors que le bouclé avait continué de jouer de la guitare tout l'après-midi, Vincent s'était assis dans un coin de la pièce, un bloc note noircit de mots de sa rédaction de français sur les cuisses, il attendait une réponse.
– Quand j'étais petit je chantais, ouais. Beaucoup. Mais j'ai arrêté. C'était plus pour faire, tu sais, des petits spectacles quand toute la famille était réunie le dimanche. Et toi ?
– Des fois, oui. Je...
Soudainement embarrassé, il détournât le regard, mais Rémi espiègle, voulait vraiment connaître la fin de sa phrase.
– Oui ? Tu quoi ?
– Bah c'est con hein... Mais quand je suis seul chez moi, je me met devant le miroir de ma salle de bain, et je fais du play-back.
avoua honteusement Vincent.
Rémi apprécia vivement son regard fuyant, son sourire incontrôlable, un peu gêné, et son aveu dans lequel il se reconnaissait. Tout cela rendait Vincent tellement plus proche, tellement plus humain...
Même si le châtain était déjà humain, et que c'était vraiment con de penser qu'il ne l'était pas...
Enfin bref. Il se perdait lui-même.
– T'inquiètes, moi aussi je fais ce genre de truc. Toi aussi tu prends une bouteille de déo pour faire le micro ?
Les yeux du plus petit s'illuminèrent.
– Ouais !
Rémi laissa passer un éclat de rire de ses lèvres.
– On est cons pareil alors.
À suivre...
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