Petite note sur le frigo.
Daiki venait d'ouvrir les yeux. Il mit une ou deux minutes à émerger, arrachant un bâillement au passage. Son premier réflexe fut de poser sa main sur la place à côté de lui. Il constata quelques secondes après qu'il n'y avait plus personne mais que les draps étaient encore chauds. Doucement, le basané se redressa pour s'asseoir et dégager les draps sans en prendre grand soin. Il passa sa grande main dans ses cheveux ébourriffés et bâilla une nouvelle fois à s'en décrocher la mâchoire. Une petite larme perla au coin de son œil.
" Ryou...? "
Il attendit une quelconque réponse pendant un instant puis, constatant l'absence du dit Ryou, il se releva et décida de se rendre dans la pièce suivante de lui-même. Ce qui fut un pas presque insurmontable pour Aomine. Vous ne vous en rendez pas compte, mais toutes les démarches contre-flemme que ce jeune homme est en train d'effectuer sont purement et durement des exploits. Tout ça parce que Ryou n'était pas présent à l'appel ce matin à son réveil. Pas qu'il ait besoin de sa petite branlette matinale, mais...
" Ryooou, t'es là? ", réessaya lassement le bleuté.
Il se sentit assez con, constatant que personne ne lui répondait et qu'il s'était en quelque sortes pris un vent et qu'un fantôme dans la maison était actuellement en train de se foutre de sa gueule. Aomine pensait à ces choses-là. Quoi, bien sûr que ça existe! c'est pas vous qui allez le dissuader de l'idée qu'il y avait pour de vrai un fantôme dans le gymnase à Teiko. Et c'était pas Tetsu.
L'estomac du grand garçon d'un mètre quatre vingts douze se réveilla et envahit la pièce d'un gargouillement plutôt très sonore. Il posa une main sur son ventre et grogna un peu. Il fut triste que Ryou ne lui ait pas acheté des chocapic la veille, parce que Daiki ne mangeait que des chocapic le matin. Soutien entre petites boules marron semblables à des crottes de lapin trempées dans du lait -et vous venez tous de comprendre cette longue métaphore-, sûrement (je m'excuserai pas @Daikise, même si je t'aime bien un peu).
Aomine décida donc de se planter devant le frigo à la recherche de quelque chose à se mettre dans le bide. Lorsqu'il prit l'initiative d'ouvrir un de ses range-bouffe préférés, son attention fut attirée par un bout de papier jaune pastel, assez mignon, probablement acheté dans ce genre de papeteries où les filles choisissent le plus joli washi-tape à mettre sur une lettre à leur amoureux.
Daiki l'enleva du réfrigérateur pour la prendre dans ses mains et se mettre à lire ce qui était écrit dessus.
" おはよう大木!ここにみてください。"
Il afficha une moue un peu perdue. "Bonjour Daiki. Regarde par ici?" Il tourna la tête autour de lui, sans remarquer d'anormal. Puis il tilta et finit enfin par ouvrir le frigo pour lequel il était là depuis le début. Ce qu'il vit était mieux que des chocapic. Légèrement moins appétissant que des chocapic, mais son petit cœur insensible apprécia ce qu'il vit dix fois plus que des chocapic.
L'ancien ace de Too sortit avec délicatesse l'œuvre de son petit ami et le posa sur la table de cuisine en face de lui.
" Un gâteau. Sérieusement? "
Connaissant la malchance que possédait Ryou pour parvenir à faire un joli et bon gâteau à la fois, le basané réprima un sourire à la fois moqueur et attendri. C'était mignon, un petit gâteau pas plus grand qu'Aka-... qu'un... oui.
À coup sûr c'était du chocolat. Le dessus de la chose n'était pas très clean et légèrement brûlée d'un côté, mais un petit cœur en chocolat blanc essayait de cacher la connerie avec innocence. "Tu n'as rien vu. ♡ je suis un petit cœur en chocolat blanc pur et tout doux et tu viens d'oublier que cette partie de ton gâteau est cramée. ♡". Aomine l'interprêtait comme ça dans sa tête en prenant la voix de son petit ami.
Le gâteau était décoré de sucre glace et de quelques sucreries destinées à rendre le tout plus attrayant. Il faut s'avouer qu'il y en avait un peu besoin. Daiki remarqua en tournant un peu le plateau un petit bout de papier de couleur bleue plié en quatre. Il s'empressa de l'ouvrir, curieux.
" Hai! j'espère que mon cadeau te plaît. Il est pas très beau, je sais... j'ai fait de mon mieux quand t'étais au travail. T'avais fini toutes les tablettes de chocolat alors j'ai du en racheter! t'exagères! ( è3é )/# "
Il eut un petit rire. Ce mec utilisait des smileys même à l'écrit.
" ... je vais pas m'énerver contre toi aujourd'hui, parce que c'est ton anniversaire. Quand tu t'es réveillé t'as sûrement dû voir que j'étais plus là. Désolé, je devais faire un truc vraiment vraiment important! /( é u è ) je reviens vite ♡. "
Daiki tourna la feuille pour lire le verso.
" Je sais que face à face tu seras trop occupé à rigoler parce que ce gâteau est en fait pitoyable, alors je vais te l'écrire. "
Cette phrase fut séparée par un petit bout de washi-tape doré que les filles mettent sur les lettres à leur amoureux. Cela fit sourire Aomine, moqueur.
" Tu sais Daikicchi, ça va faire maintenant déjà dix ans que tu m'as fait perdre quelques neurones en m'heurtant avec cette balle de basket. Tu savais qu'à chaque fois que tu te frappes la tête tu perds des tout petits neurones? j'avais appris ça en svt. Enfin bref, ça tu t'en fous... ça t'empêchera pas de me mettre des pichenettes jusqu'à ce que je devienne complètement infirme mentalement.
Daikicchi, dix ans que je suis à tes côtés et que je t'ai toujours suivi et aimé tout au long de ces années. Ça été dur parfois, je pensais que j'étais voué à t'admirer toute ma vie sans pouvoir rien faire d'autre que de te regarder. En ayant peur de t'atteindre et de me brûler. Et j'ai finalement pris le risque de me prendre le ciel sur la tête, de retomber sur le sol que j'avais quitté si longtemps comme j'avais fui la réalité pour t'admirer, de tomber en arrière comme un fade-away raté, de me prendre des murs plus violents que la paume de la main de Murasakibaracchi... de me brûler plus fort que mon cœur n'a cessé de brûler. Aujourd'hui c'est ton anniversaire, c'est aussi le jour qui nous a tous les deux réunis, celui qui m'a rendu plus fort et m'a offert la vie dont je n'aurais jamais pu rêver sans toi. Tu es celui que j'ai toujours désiré au plus profond de moi. Joyeux anniversaire.
Je t'aime, Aomine Daikicchi.
- Kise Ryota(ho). "
Quelques secondes après avoir lu les dernières lignes, le bleuté ne put s'empêcher de laisser son sourire s'élargir jusqu'à ce qu'il laisse s'échapper un petit rire. Un petit rire entre les larmes et les reniflements qui tentaient tant bien que mal de faire cesser cette morve dégoulinante.
Il prit le stylo posé sur la table et écrit deux mots.
Lorsque Ryouta rentra, convaincu de voir son petit ami l'attendre, il fut surpris de trouver le salon complètement vide. Il se dirigea vite dans la cuisine pour vérifier si son amant avait trouvé sa surprise, et trouva le gâteau à moitié mangé et la note posée vulgairement sur un côté de l'assiette. Il la prit entre ses doigts évitant le chocolat.
" Petit romantique. "
Ryou gonfla les joues. C'est tout?
Il s'empressa de se rendre dans la chambre, espérant y trouver Daiki, et...
" Ah... tiens, salut toi. "
Un Aomine Daiki très sexy l'attendait sur un lit très mal refait avec du chocolat au coin de la bouche. Ryou ne savait pas trop si il devait trouver ça mignon ou dégueu. Il lui apprendra à manger plus tard. Pour l'instant, il allait profiter de son cadeau... eh, mais c'est pas lui qui est censé être le cadeau.
Le blondinet se fit tirer contre son grand crétin d'un mètre quatre vingts douze et sans plus de cérémonie, ces deux-là passèrent une très agréable journée.
- お誕生日おめでとう ♡ -
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