31. Cookies, cookies, cookies, cookies, cookies, cookies, cookies...

Tut tut tut

...

« En raison de congés, le Monstre Spaghetti Volant est absent pour le moment. Si vous appelez pour retrouver votre chaussette égarée, cherchez Alphonse, l'esprit de toutes les chaussettes ; si vous appelez en raison d'une guerre thermonucléaire mondiale, n'oubliez pas notre offre exceptionnelle : la fibre gratuite au paradis pendant mille ans pour toute conversion au pastafarisme ; si vous appelez parce que vous n'arrivez pas à vous préparer un plat de pâtes, contactez un cuisinier, si... »

Otton raccroche.

« Dans son infinie sagesse, le Monstre Spaghetti Volant a décidé de mettre à l'épreuve ma clairvoyance. » déclame-t-il.

Il se redresse, dégaine son épée.

« Et, pour la lumière pastafariste, je ne faillirai pas, dussè-je affronter d'anciens alliés. JBSchrottenloher, vous êtes l'Élu, que dis-je, l'Auteur, même, de ce livre et, jusqu'au bout, je serai votre rempart armé.

— Chouette. »

Je mange un cookie. Je mange un cookie. Je mange un cookie.

« Sérieusement ? fatigue Gorzül.

— Ne craignez rien, très chers alliés, car me voici, l'ineffable Gigamèche, une fois de plus, pour sauver la situation.

— Tiens, il est toujours là, lui ?

— Gorzül, mon vaillant apprenti, j'apprécierais fort que vous me laissassiez me charger de ce paladin, qui, je l'espère, m'offrira un duel à la hauteur de mes attentes.

— Je tiens à dire que je ne vous connais pas. Et, surtout, je ne suis pas votre apprenti, mais un autodidacte.

— Ah, ah, toujours le mot pour rire, ce cher Gorzül. Prenez cette massue, sinon, et assénez un grand coup sur la tête de JBSchrottenloher.

— Avec joie.

— C'est la même massue que j'utilise pour me soigner, lorsque je ne vais pas bien.

— Cela expliquerait sans doute des choses... »

L'épéiste se jette aussitôt sur Otton, et agite ses deux épées en de grands – et inutiles – moulinets. Zenkidu, de son côté, prend son envol pour rejoindre Robert.

« Otton Goldenberg, je vous remercie de bien vouloir être mon adversaire dans ce duel, je l'espère, épique. »

Cookies, cookies, j'aime les cookies, toujours plus de cookies, cookies, le scénario part en cookies, j'aime les cookies, cookies partout, cookies, cookies, cookies.

Je mange un cookie. Je mange un cookie. Je mange un cookie.

« JB !

— Non, moi, c'est Cookie, maintenant, j'ai décidé de changer de nom, quelle formidable idée. Cookie. Cookie. Cookie. »

Gorzül et Médusa me font désormais face, j'agite le bambou magique, de nouveaux cookies tombent du ciel.

« Vous espérez vraiment me vaincre ? Je mange cookie, je pense cookie, je suis Cookie ! Et même l'Auteur, d'ailleurs ; vous, mes simples créations, n'avez pas la moindre chance face aux cookies, face à moi, face à mouhahaha !

— Au secours, mes bons amis ! »

Gigamèche perd l'équilibre pour s'effondrer au sol.

« Quoi, déjà ? bougonne Gorzül.

— Ce vil gredin ne m'a pas même laissé l'occasion de dégainer mes armes plus puissantes, se plaint Gigamèche.

— Pourquoi vous vous battez avec des sabres en bois, aussi ?

— Euh, pour une gradation successive ? Un véritable boss ne révèle jamais ses attaques les plus puissantes dès le départ.

— Moi, si. » tranche Otton.

D'un coup de bouclier, le paladin met fin aux lamentations de son adversaire, tandis que, de son côté, Robert achève de mettre en fuite le tigre ailé.

Gorzül marque un instant d'hésitation, puis décide de m'attaquer. Perdu pour perdu, je suppose. Je fais aussitôt apparaître un cookie géant pour interrompre sa massue. Déjà, Médusa se matérialise dans mon dos ; des filaments de fumée verte fusent vers moi pour m'encercler.

Le sifflement de coquilles d'huîtres dévie son assaut, je propulse aussitôt des cookies dans sa direction.

J'en profite pour manger un nouveau cookie. Tartandelus ne fait désormais plus face qu'à Alphonse, l'esprit de toutes les chaussettes, probablement invoqué par une poignée de Wattpadiens. Des tornades de chaussettes balaient le bâtiment en ruines, tandis que le gâteau géant réplique par des rayons laser, explosions et autres rayons transmutateurs.

« On commence à manquer de temps. » s'inquiète Gorzül.

Le vampire-garou interrompt de justesse une lame d'argent, puis recule sous un coup de bouclier. Médusa évite plusieurs coquilles d'huîtres et se jette derrière le cookie géant. Les mains de la gorgone irradient de puissance, une déflagration verte intense projette la pâtisserie démesurée contre Robert, qui ne peut l'éviter.

Je mange un...

Médusa s'est déjà retournée, a fusé jusqu'à moi pour me saisir le bras. Sur sa tête, ses serpents sifflent avec férocité.

« Eeeh, c'est mon cookie. »

Je réplique aussitôt, des cookies géants tombent du ciel, Médusa manque d'être écrasée, mais ne lâche pas prise pour autant. Sa main valide se dresse, irradiée de vert, et interrompt au dernier instant la trajectoire d'un projectile, juste au-dessus de sa tête.

« Oh, un cookie volant. »

Que d'excellentes idées ; je fais apparaître des cookies volants, un château de cookies, un...

D'un mouvement de bras, Médusa projette le cookie géant dans ma direction.

***

L'épée d'argent s'écrase au sol et ne rate que d'un cheveu la tête du vampire-garou. Gorzül roule au sol, cherche son arme du regard, s'empare finalement d'un sabre en bois de Gigamèche, ne parvient qu'à cogner l'impénétrable bouclier, se redresse.

« Toute ma vie, je me suis entraîné pour ce moment, assène Otton. Mon mentor était la meilleure loutre qui soit, tu ne peux espérer rivaliser avec moi, Gorzül.

« Géronimoooooo ! »

Le poulet-garou, surgi de nulle part, s'écrase sur le paladin. Un combat d'une rare violence s'enchaîne alors, bien que moins intéressant que mes précieux cookies, cookies, cookies.

« Je te revaudrai ça, Philippe, murmure Gorzül.

— Aaah, mais qu'est-ce donc encore que cette infamie ? » panique Otton.

Le vampire-garou se rapproche de moi, coincé sous le cookie géant. Je croque la pâtisserie, dresse un mur de cookies pour me protéger, et...

Médusa se matérialise près de moi pour attraper le bambou magique.

Néanmoins, loin de lâcher prise, je défends mon précieux bien de toutes mes forces.

« Non ! À moi ! À moi ! À moi ! »

Le mur de cookie explose pour laisser apparaitre Gorzül. Sans tergiversation, sa massue met un terme à nos divergences pâtissières.

« Ailleuh... »

Je rouvre les yeux. Très étrangement, j'ai mal à la tête.

« Ça va mieux, maintenant ? demande le vampire-garou. Si nécessaire, je peux effectuer un deuxième service. »

Il lève de nouveau la massue.

« Non, non, ça va mieux, parfaitement mieux ! Détruire le monde, c'est peu recommandable, je crois. »

Mon regard s'arrête sur Médusa. Assise au sol, le regard fixe, la gorgone crispe ses doigts sur le précieux artefact.

« Le bambou de légende... » murmure-t-elle.

Gorzül s'approche d'elle, inquiet.

« Avec un tel pouvoir, je pourrais être une reine, la reine des cookies, la reine, non, l'impératrice de ce monde ! »

Son aura verte prend un teint inquiétant.

« Ne fais pas ça, Médusa. » l'interrompt Gorzül.

Il pose une main sur son épaule, la main de Médusa tremble.

« Aucun mortel ne devrait avoir un tel pouvoir, poursuit le vampire-garou, même l'Auteur n'a su y résister.

— Ouais, euh, alors que j'étais sans aucun doute le plus apte, pourtant. »

Dans un ultime spasme, ses doigts se rouvrent et relâchent l'artefact. Le bambou de légende roule au sol, sous nos regards insistants.

« Et, euh, maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?

— Gruk. »

Le majordome zombie ramasse le bambou. Une lueur verte s'allume dans les yeux de la gorgone, Gorzül se redresse.

Gruk mange le bambou de légende.

« Hein ?

— Scrounch, scrounch, gruk ! »

Nous fixons le majordome zombie quelques instants.

« Bon, eh bien, je suppose que ça règle le problème, maintenant, il ne reste plus qu'à...

— Mouhahaha ! »

Tartandelus parle en gras, mauvais signe, ça, toujours un mauvais signe.

Je me redresse ; seules des pâtisseries de toutes sortes parsèment les ruines, désormais. La victoire du gâteau géant apparaît totale.

« J'espérais ne pas en arriver là, mais... »

Je dégaine le Sun Obliterator 3000.

« Depuis le temps qu'on parle de cette arme, je crois qu'on ne l'a jamais utilisée, remarque Gorzül.

— Rends-toi, Tartandelus, ou je fais feu.

— Vous ne pouvez pas me vaincre, c'est marqué dans le script ! »

Le gâteau vole vers nous, irisé d'éclair, le sol se soulève à son passage, un rayon fuse dans ma direction.

Interrompu par le bouclier salvateur d'Otton.

« Je vous protègerai jusqu'au bout, rappelle le paladin, même si je ne comprends pas tout ce qu'il se passe. »

Une explosion le projette en arrière, son bouclier retombe plusieurs mètres plus loin.

« Qu'est-ce que tu attends ? me demande Gorzül.

— Gruk.

— Hum, tu sais pourquoi je n'ai jamais utilisé cette arme ? »

Je retire la sécurité, l'appareil tremble dans mes mains, une intense lueur orange perce à travers chaque jonction métallique.

Des projectiles fusent vers nous ; Médusa tend les bras, une aura verte les enveloppe pour les interrompre dans leur course.

« Elle dispose, comme son nom, l'indique, d'une redoutable capacité de destruction. Mieux vaut ne pas viser le sol de la planète, ni le Soleil, d'ailleurs, sous peine de prendre le risque de détruire l'une ou l'autre. Et, comme elle est plutôt instable, en plus, son cœur radioactif a une petite probabilité de déclencher une explosion thermonucléaire à chaque utilisation.

— Petite ? Petite comment ?

— Une chance sur dix, peut-être deux chances sur dix.

— Hein ? Mais ce n'est pas petit du tout, ça ! »

Médusa s'effondre au sol, épuisée. Son aura verte se dissipe, Tartandelus s'apprête à effectuer son attaque finale.

« Mais tu as raison, il est temps que les héros que nous sommes prennent le risque. Aujourd'hui, nous sauvons le monde... ou alors, on meurt tous, on va voir ça tout de suite. »

— Hein ? Quoi ? »

J'actionne la détente.

Un rayon plasmatique d'une puissance aberrante surgit de l'appareil pour tout désintégrer sur son passage. Sous la violence de la décharge, je me retrouve projeté plusieurs mètres en arrière pour venir m'écraser contre un mur.

« Ouille. »

Je trouve que je prends beaucoup trop de coups dans ce segment. Pour me réconforter, je fais apparaître un coo... ah non, je ne peux plus, du coup, je bougonne.

« Ailleuh, j'ai mal partout. »

Face à nous s'étend une interminable traînée noire. Même le sol, carbonisé sur plusieurs mètres de large, a en partie disparu sous un demi-cylindre de vide.

« On est... vivant ? s'étonne Gorzül.

— Eh oui, on peut dire que c'était... du gâteau !

— Je ne sais pas si je te préférais comme avant.

— Je... je suis... vivant... Je suis vivant ! »

Bien que mal en point, le gâteau se redresse dans la fumée. Paniqué, je ramasse le Sun Obliterator.

Temps de recharge estimé : 2 ans, 59 jours et 11 heures.

J'avais oublié ce léger détail. Je jette l'appareil, attrape un fusil à pantoufles.

« Je suis vivant ! »

La pantoufle rebondit sur le gâteau sans incidence notable. Un rayon me frôle, Gorzül se transforme en chauve-souris.

« Voici la fin de ton Antibiographie, JBSchrottenloher : le triomphe des gâteaux, la destruction du monde ! »

Hein ? Quoi ? Pas d'accord.

Je jette des cookies.

Pas efficace.

Je suis surtout à court d'idées.

Peut-être que si je faisais une blague...

« Alors, c'est l'histoire d'un ornithorynque qui rentre dans une boulangerie et... »

Le rayon me percute de plein fouet.

Noir.

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