5. contaminé par le doute
Il se sentait agité, comme si son corps tremblait sans qu'il n'y soit pour quoi que ce soit. C'est d'abord cette sensation qui éveilla sa conscience sans pour autant avoir la force d'ouvrir les yeux. L'odeur du cuir. Quelque chose entre ses dents. Une sensation d'avoir envie de gratter ses poignets.
C'est cette envie de se gratter qui le sortit définitivement de son sommeil avant de se rendre compte qu'il ne pouvait pas bouger ses mains. Il se redressa d'une traite, agitant ses mains dans l'espoir d'échapper à ses liens, pourtant il se calma lorsqu'une main familière se posa sur sa joue.
Jin était assis à ses côtés, le regardant d'un regard désolé avant de poser son index sur ses lèvres.
Jimin tenta de comprendre, regardant leur environnement, septique. Sa vision était sombre, comme si quelque chose voilait ses yeux. Il avait envie de vomir et avait froid.
A moins d'un mètre de lui, deux hommes étaient assis, fixant le paysage qui défilait devant eux. De l'autre côté de lui, Namjoon qui le regardait avec inquiétude et posa sa main sur le front du plus jeune. Était-il brûlant ou glacé ? Jimin n'en savait rien, mais au vu de l'expression de Namjoon il ne devait sûrement pas être à une température normale. Puis il reporta son attention aux deux inconnus devant eux, et c'est là qu'il comprit : ils étaient en voiture.
Comment ? Pourquoi ? Il avait l'impression d'avoir un vide énorme dans ses souvenirs. Il voulait bombarder ses compagnons de questions, mais le geste de Jin le garda dans un silence tranquille. Pourtant, Jimin avait cette sensation que quelque chose n'allait pas, lui rongeant les entrailles.
Jin passa alors son bras autour de ses épaules le rapprochant de lui. Une étreinte si simple, pourtant le plus jeune aurait voulu se fondre en lui, se perdre dans sa chaleur jusqu'à s'endormir à nouveau.
Une heure s'était peut-être écoulée lorsque le véhicule s'arrêta enfin. Les mains délicates du militaire l'invita à sortir, et aussitôt la lumière du jour l'agressa. Il grimaça en silence et tenta de détailler le paysage devant lui : une bourgade d'une soixantaine de maisons. Un paysage gris de pierres.
Un grincement dans son dos : il se retourna et vit un lourd portail se fermer. Des murs avaient été improvisés avec toute sorte de matériaux, mais la structure avait l'air solide. Des gens armés de fusils calfeutrés dans d'épais tissus semblaient surveiller l'horizon. Ils semblaient en sûreté pour la première fois depuis le commencement, alors pourquoi ces liens ? Il commença à agiter son visage, tentant de faire tomber le tissu entre ses dents qui l'empêchait d'articuler, mais immédiatement des mains virent le saisir.
"Doucement, putain !", s'écria Jin.
" Il est trop dangereux, on doit l'isoler !
— Non, il ne l'est pas ! Il est lui-même !
— Pour l'instant !"
Et c'est impuissant que Jin regarda Jimin être tiré loin de lui.
Qu'avait-il fait à ce monde pour être traité de cette façon? Pour être traîné dans une pièce sombre, probablement dans le soubassement de l'une de ces horribles maisons grises, et considéré comme un ennemi ?
On l'attacha, mains levées au-dessus de sa tête, provoquant une horrible douleur dans son épaule blessée. Le mur dans son dos était froid, humide, provoquant des frissons qui grimpaient vivacement le long de sa colonne vertébrale.
Qu'avait-il fait à ce monde pour que Jin et Namjoon l'abandonne ainsi ?
Il faisait noir dans cette pièce, et seule une mince aération plus haut dans le mur, probablement au niveau de la route, le laissait entre apercevoir la lumière du soleil et garder une faible notion du temps.
La nuit tomba puis le soleil se leva. Il avait soif. Il avait faim. Il avait froid, tremblant. Son corps était engourdi et sa tête tournait à le rendre fou. Chaque respiration lui donnait envie de répandre l'intérieur de ses tripes sur le sol.
Il commençait déjà à se dire qu'on allait probablement le laisser mourir ici, seul, lorsqu'enfin la porte s'ouvrit et deux silhouettes descendirent les quelques marches pour rejoindre son niveau.
"Mon Dieu, Jimin...", commença à murmurer la voix de Namjoon alors que Jin se jeta à son cou.
" On a obtenu de pouvoir te soigner, te donner à manger et te faire laver... On ne te laisse pas, je te le promet..."
Et lentement, Jimin acquiesça. Une troisième personne arriva avec un trousseau de clefs qu'il utilisa pour le détacher. Ses bras retombèrent sans force le long de son corps, arrachant une nouvelle douleur dans son épaule.
Ils restèrent un instant figés, jusqu'à ce que l'homme aux clefs s'en aille et ne ferme la lourde porte dans son dos. Immédiatement, Namjoon installa une lampe assez puissante pour éclairer la pièce tandis que Jin lui enleva le bâillon et les liens autour de ses poignets.
"C'est quoi ce bordel..?", demanda Jimin d'une voix rêche alors que le médecin lui tandis une gourde qu'il se précipita à vider.
"Longue histoire, mais on a eu une occasion qu'on a dû saisir... Je suis désolé...
— En fait..." reprit Namjoon, "on était en très mauvaise posture après la mésaventure de la frontière. Tu étais malade, Jin ne pouvait pas marcher sans aide, et pourtant il fallait réellement qu'on s'éloigne, c'était hyper dangereux... Sauf qu'on était coincés... Cette nuit-là j'étais seul à monter la garde, et j'ai aperçu deux hommes se diriger vers la frontière. Je suis allé les prévenir de ne pas le faire, on a discuté, et ils nous ont proposé de nous ramener dans leur camp... Sauf qu'ils ont peur de toi.
— Pourquoi..?
— Parce qu'ils pensent que tu es en train de te transformer... C'est déjà un miracle qu'on ait réussi à les convaincre de te ramener ici avec nous... Tiens, mange ça..."
Jimin attrapa le sandwich et croqua dedans. Du pain, du jambon. Autre chose que ces infâmes conserves qui lui sortaient par les yeux. Il avait l'impression que c'était la meilleure chose qu'il ait jamais mangé.
"Au moins tu as de l'appétit, c'est une bonne nouvelle.", fit Jin, un timide sourire sur ses lèvres, alors qu'il caressait les cheveux du plus jeune.
Si seulement il n'était pas retenu ici comme un prisonnier, Jimin était convaincu que ce camp devait être un paradis dans lequel il accepterait volontiers de rester aussi longtemps qu'on lui permettra.
"Où est-ce qu'on est ici, exactement..? Qui sont-ils ?
— On ne sait pas encore exactement... J'ai l'impression qu'ils nous cachent quelque chose...
— Ils se méfient de nous, Jin. C'est compréhensible, tu ne crois pas ? On vient d'arriver, après tout. Ils ont raison de se méfier des inconnus.
— Peut-être...
— En tout cas, il y avait une petite école dans ce village, par le passé. Il reste du matériel scientifique de base, des microscopes premiers prix, ce genre de choses. J'espère obtenir leur autorisation pour l'utiliser et pouvoir observer ton échantillon de sang, voir ce qui ne va pas... Avec ton accord, j'aimerai d'ailleurs en reprendre un aujourd'hui pour voir s'il y a une évolution quelque part.
— ...Ok."
Heureux d'obtenir le consentement du plus jeune, Namjoon hocha la tête et sortit de son sac quelques médicaments et une seringue qu'il planta délicatement dans le bras de Jimin
"Ah, prends les antibiotiques aussi. Ça va t'aider, car peu importe ce qui te met réellement dans cet état, c'est forcément une infection..."
Jimin hocha la tête, puis deux hommes entrèrent sans crier gare. Ils avancèrent jusqu'au petit groupe et posèrent un seau d'eau et des serviettes. Puis ils restèrent là, immobiles, les fixant sans un mot.
"Vous ne partez pas ?
— M. Kim nous a demandé de rester pour pouvoir juger de l'état de votre ami et identifier s'il est une réelle menace ou non."
Jin et Jimin échangèrent un long regard silencieux avant que le plus jeune ne rompt ce silence.
"J'ai pas besoin de me laver, en fait, ça ira...
— Jimin... Je déteste avoir à te contraindre à ça, mais c'est l'occasion de leur prouver que tu es simplement malade, rien de plus, rien de moins..."
Cette fois, le regard de Jimin se détourna pour observer Namjoon. Lui... Et le doute sur son visage : lui-même n'était pas sûr de ce qu'il avançait. Mais sur le fond, il avait raison, si se mettre à nu devant quatre personnes, dont deux inconnus, était le prix à payer pour se débarrasser de ces chaînes et obtenir un lit bien douillé, c'était finalement peu cher payé.
Il se résigna et tenta d'enlever son haut, mais la fatigue et la douleur dans son corps l'en empêcha.
Ce fut Jin qui s'avança, murmurant un faible "laisse moi t'aider." avant de commencer à le déshabiller avec cette lenteur propre à la douceur. Il aurait simplement préféré que son partenaire ne le déshabille dans d'autres circonstances.
Son t-shirt taché de brun se mêla à la poussière du sol, puis son pantalon. Namjoon commença à baigner les tissus propres dans l'eau encore chaude du seau lorsque l'un des deux voyeurs haussa le ton.
"Il faut qu'il soit entièrement nu.
— Ça vous écorcherait le cul de lui laisser un peu d'intimité, hein?", fusa Jin.
" S'il commence à se décomposer comme tous ces monstres, on doit le voir. Même si c'est que sur sa queue. Alors foutez le à poil qu'on en parle plus."
Le militaire les fusilla du regard et s'apprêtait à protester quand Namjoon posa sa main sur son épaule. Le message était clair. Alors dans un soupir, il enleva le sous-vêtement du plus jeune qui n'osait à présent regarder personne.
"C'est bon, on peut le rhabiller ou vous voulez aussi le sucer pour vérifier que sa bite à un goût normal ?
— Inutile, Jin... Il vaut mieux pour lui qu'on en profite pour le nettoyer correctement plutôt que d'omettre des endroits par pudeur..."
Tous restèrent en arrière, observant le médecin faire glisser les tissus humides sur sa peau, effaçant les dernières marques brunes séchées sur son épiderme. Il redésinfecta l'épaule puis descendit sur le bas de son corps, s'appliquant.
"Qu'est-ce que c'est que ça..?", fit l'un des deux inconnus, pointant du doigt le côté extérieur de la cuisse droite du plus jeune.
Namjoon se pencha, sourcils froncés en découvrant quatre petites plaies sous formes de traits d'où suintait un liquide jaunâtre. La chair autour était boursouflée sur plusieurs dizaines de centimètres, d'une teinte verdâtre, brune qui rappelait celle de la mousse en hiver, recouverte de boue et privée de soleil. En l'espèce, sa peau était bien moins poétique et beaucoup plus inquiétante qu'un bout de mousse.
L'un des hommes s'en alla, laissant seul son collègue avec eux.
"Comment tu t'es fais ça, bon sang...", grogna Namjoon en enfilant de nouveaux gants.
Mais Jimin n'avait pas de réponse à lui donner, rien qui ne venait à l'esprit. Il ne savait pas, il était seulement fatigué.
"Donne moi de bonnes nouvelles, Joon, s'il te plait... Dis moi que c'est pas grave...", articula Jin dans un murmure.
" C'est... Juste une petite plaie qui s'est infectée. C'est pour ça qu'il a de la fièvre. Ca s'est vraiment méchamment infecté..."
Jin se détendit alors, puis sembla se tendre à nouveau lorsqu'il croisa le regard de Namjoon qui oeilla l'homme derrière eux.
"Allonge-toi sur le côté, il va falloir qu'on désinfecte ça..."
Jin posa une couverture sur le flanc de Jimin, recouvrant de ses épaules jusqu'au bas de ses fesses.
"Ça peut piquer... un peu...", le prévint le médecin en imprégnant le coton qu'il prit dans une pince.
Des soins pénibles. Les gémissements de Jimin. Puis la libération. Et à nouveau les entraves.
"Chef Kim a demandé à ce qu'on l'attache à nouveau lorsque vous aurez terminé."
Puis la solitude.
Jin se tourna immédiatement vers Namjoon lorsqu'on les enferma dans une chambre avec la promesse de bientôt pouvoir parler à ce qui semblait être le chef de cette bourgade. Rustre, mais pourtant si confortable à leurs yeux.
"Parle-moi de la blessure de Jimin.
— Tu l'as vu tout comme moi, non? Ça ressemble à...
— Une griffure."
Namjoon acquiesça d'un air grave.
"En soit ce n'est pas grave. Sauf s'il avait du sang contaminé sous ses ongles, le sien ou l'un de ses congénères. Peut être qu'en si petite dose ça n'a pas déclenché la mutation totale. Il y a peut-être encore une chance... Ou alors il y a quelque chose d'autre qui nous échappe. Des effets de leurs blessures qu'on ne comprend pas.... Dans tous les cas il est vital qu'ils m'autorisent à accéder à leurs microscopes pour mieux comprendre tout ça.
— Nous devons parler à ce fameux monsieur Kim demain matin. Jusque là, il n'y a rien à faire, n'est-ce pas ?
— Effectivement. Mais Jin... S'il est vraiment en train de muter, de manière lente, très lente, alors c'est la meilleure occasion que nous avons pour comprendre ce mécanisme. Le laisser aller jusqu'au bout nous offrira peut-être la clef pour sauver l'humanité."
Un grincement : celui du petit meuble qui les séparait, et un cris de surprise, celui de Namjoon maintenue par le col de sa chemise.
"N'avais-tu pas de la sympathie pour ce gosse ?! N'était-ce pas pour ça que ce jour-là tu nous a fait perdre un temps précieux pour sortir de l'hôpital, lorsque tu as tenu à ce qu'ils viennent avec nous ?!
— J'en ai, Jin ! Je t'assure que j'en ai ! Mais nos sentiments et sa vie ne valent rien à côté du sort de milliers de personnes encore vivantes en Corée, et peut-être de millions à travers le monde ! Nous avons des responsabilités et un devoir, et tu le sais mieux que quiconque puisque tu as déserté ton poste pour me sauver ce jour-là ! Tu m'as fait passé moi, un scientifique, en priorité, au nom de ce devoir ! Toi mieux que personne tu comprends ce que je te dis !"
Le silence s'empara de la pièce un instant, ce même instant où Jin relâcha Namjoon, ses yeux ne quittant pas le parquet gondolé.
"Si c'était toi à sa place... Est-ce que tu te sacrifierais de la même manière ?
—... Oui. Au nom de la science. Au nom des survivants."
La lumière du jour déclinait par delà la fenêtre, emplissant maintenant la chambre d'une lumière rouge. Leurs yeux se jaugeaient dans un nouveau silence avant que Jin ne baisse la tête.
"Alors sacrifie-toi si ça te chante. Je te trouverai un beau zombi pour te griffer, lorsque Jimin sera sauvé. Analyse le autant que tu voudras pendant ce temps, mais emploie toutes tes forces à le sauver, je t'en supplies.
— ... Tu t'es attaché à lui à ce point ?
— Nous nous sommes fait une promesse. J'ai promis de le protéger quoi qu'il arrive.
— Et qu'est-ce que tu gagnes en retour ?
— ...Je suis simplement convaincu qu'il saura à même de nous en apprendre plus sur les zombies si on le garde en vie. Un homme griffé, ce n'est pas un souci à trouver. Un homme qui survit à une infection de ce virus là, en revanche... Je sais pas, Namjoon. Je suit mon instinct. J'ai foi."
Foi. Ce mot résonna avec espoir aux oreilles défaitistes de Namjoon. Puis ce furent des bruits et des voix dans la rue qui résonnèrent contre les vitres. Ils s'avancèrent, surpris, et ouvrirent l'une des fenêtres, contemplant avec stupeur la scène devant eux : tous les habitants, exceptés ceux qui montaient la garde, maintenant plus nombreux, étaient attroupés autour d'une étrange statue quelques dizaines de mètres en aval, sur ce qui semblait être la place de cette sinistre bourgade. Ils étaient accroupis, mains jointes, la regardant avec une admiration excessive, elle et un homme d'une cinquantaine ou soixantaine d'années, debout à côté d'elle.
"AUJOURD'HUI ENCORE, DIEU A ÉPARGNÉ NOTRE VILLAGE. AUJOURD'HUI ENCORE, NOUS LUI OFFRONS UN PEU DE NOUS POUR QU'IL PUISSE SE REPAÎTRE SANS NOUS TUER JUSQU'AU DERNIER. UN SACRIFICE POUR APAISER SA FAIM. UN SACRIFICE POUR APAISER CE FLÉAU DIVIN."
Les deux se regardèrent avec choc, mais la foule scandait en parfaite harmonie : "UN SACRIFICE POUR APAISER SA FAIM! UN SACRIFICE POUR APAISER CE FLÉAU DIVIN!"
Étaient-ils fous de crier ainsi ? Étaient-ils fous pour attirer ainsi les zombies sur eux ?
Puis, c'est l'effroi qui les glaça, lorsqu'ils virent deux hommes apporter le sacrifice : un bras. Le bras d'un enfant, découpé proprement, déposé sur un plateau grossièrement sculpté dans du bois. Ils posèrent le plateau dans les bras de cette statue difforme devant laquelle tous s'inclinaient, puis tous levèrent les yeux vers l'horizon, observant la terre engloutir le soleil couchant.
"LORSQUE LE JOUR SE BAIGNE DANS LA LUMIÈRE ROUGE, DIEU APPEL SON SACRIFICE."
Et il enflamma la statue. Les flammes dévorèrent le bois, le plateau, la chair fraîche de cet enfant qui ne pourra jamais apprendre à se protéger des zombies, jamais bander un arc. Et la foule criait à tue-tête des prières.
Ni une ni deux, Namjoon quitta la pièce. Il courut à travers les rues jusqu'au barrage et grimpa sur les postes de surveillance, ignorant la présence de dizaines et dizaines d'hommes qui surveillaient l'horizon. A côté de lui, il y avait un jeune homme, probablement plus jeune que lui.
"Ils vont attirer les zombies, à gueuler comme ça !", tenta-t-il de le prévenir.
Mais le jeune homme ne réagit pas. Du moins pas comme le médecin l'avait envisagé.
"C'est le but. Nous attirons les zombies qui errent près du village jusqu'au barrage avant la fin des dernières lueurs du jour pour les éliminer maintenant, plutôt que d'attendre d'être aveuglés par la nuit."
Des créatures ne tardèrent d'ailleurs pas à arriver. Et les armes firent feu, le son des déflagrations étouffé par le linge épais qui entouraient leurs fusils.
"Est-ce que toute cette foi exubérante n'est qu'un prétexte à cette stratégie ? Ou bien pensez-vous tous que ces sacrifices sont nécessaires ?"
Le jeune homme lui sourit et reposa son fusil, l'horizon nettoyé de toute créature.
"Beaucoup ont eu besoin de se raccrocher à une foi. Beaucoup ont fini par y croire car le village tient encore dans un semblant de paix. Peu oserait affirmer à haute voix qu'ils n'y croient pas.
— ... Et toi?
— Je tiens encore trop à ma vie pour pouvoir te répondre.", fit-il simplement.
"Taehyung !", appela une voix que Namjoon reconnaissait maintenant comme étant celle de l'homme qui s'élevait seule dans les airs, un peu plus tôt, proférant ces étranges prières.
" J'arrive, papa !", fit-il rapidement avant d'abandonner son arme contre le barrage.
Il posa une main sur l'épaule de Namjoon et se pencha brièvement sur son oreille.
"Je serai toi, je ferai profil bas de tes opinions, de ce que tu considères comme hérésie."
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