18. Les Purgateurs
Jimin ne comprenait pas. Pourquoi cet homme, faisant partie d'un groupe de tueurs, connaissait-il si bien ses compagnons ? En réalité, il refusait de croire l'hypothèse qui commença à s'immiscer dans son cerveau. Hoseok lui, regardait l'homme avec haine. Une haine si pure qu'elle en était belle. Et à ce moment-là, Jungkook s'avança.
" On est pas là pour parler, Chinho. Ramène ton cul ici ou viens te chercher."
L'homme se mit alors à rire, passant sa main sur son crâne avant de reporter son attention sur les intrus.
"Voyons JK, je t'ai connu moins vulgaire... Venir me chercher ? Pourquoi faire ? Me tuer ? Votre amitié avec le rouquin vous a retourné le cerveau ? La vengeance c'est ringard... Et ça vous dérangeait pas de tuer avec nous, vous aussi. Alors quoi ? Je suis le grand méchant loup alors que vous êtes tout aussi fautifs ?", lâcha-t-il finalement, un rictus moqueur pendu à ses lèvres.
"J'imagine que ça veut dire qu'on vient te chercher."
Et à peine Jungkook eut-t-il fini sa phrase que les trois garçons s'élancèrent, clouant Jimin sur place, lui qui refusait encore d'assimiler ce qu'il venait d'entendre. Mais il fit craquer sa nuque avant de les suivre : qu'importe la vérité qui se cachait derrière ces mots, pour l'instant il avait sa part du marché à effectuer.
Alors lui aussi s'engouffra dans les marches, deux par deux, jusqu'à la mezzanine où "Les Purgateurs" restants s'étaient regroupés, armés de battes, prêts à faire face. Ils étaient plus que prévus : des 5 personnes anticipées par Jungkook, ils étaient en réalité 9. Peut-être avaient-ils recruté entre-temps.
Un petit rire franchit les lèvres d'Hoseok.
"Vous allez vraiment vous battre avec des putains de battes ? Ils sont où les trucs affutés avec lesquels vous tuez, habituellement ? Vos petits copains les ont pris pour aller faire les courses ?
— Nous prends pas de haut, rouquin. Tu devrais être à mes pieds en train de me les lécher pour me remercier de t'avoir épargné.", cracha le dénommé Chinho dans un excès de rage avant de se jeter sur lui, la batte prête à fendre l'air.
Et Hoseok se jeta sur le côté pour esquiver le coup si puissant qu'il en fit perdre l'équilibre à l'assaillant qui trébucha. Et alors qu'Hoseok allait contre-attaquer, profitant du déséquilibre, un autre homme s'élança vers lui pour l'en empêcher, cette fois, ce fut Yoongi qui s'interposa, bloquant la batte du revers de sa lame.
Mais au petit jeu de force entre Yoongi et un homme musclé d'une quarantaine d'années, la balance penchait en sa défaveur, alors Jimin tendit le bras. Simplement. Et la naginata s'enfonça dans son ventre, créant une plaie béante et une grimace d'incompréhension et de douleur sur le visage de l'homme. Il recula, puis tomba à la renverse. Encore une fois : si simplement.
Ce fut comme un signal pour les autres, qui s'élancèrent en meute contre eux alors que Yoongi et Jungkook semblaient vouloir laisser Hoseok s'occuper du chef.
Jimin jeta un coup d'œil préoccupé au rouquin, et après un instant d'hésitation, accepta de le laisser gérer seul. Les vengeances n'avaient rien de ringard, elles étaient parfois nécessaires pour parvenir à avancer. Lui ne pouvait que respecter ça.
D'ailleurs il n'eut pas besoin de s'élancer à la recherche d'une autre victime à transpercer que deux étaient déjà devant lui, l'un à mains nus, espérant visiblement pouvoir le choper alors que l'autre abattait sa batte sur lui.
Mais c'était mal connaître les réflexes du brun, et les doigts n' attrapèrent que de l'air avant de tomber sur le sol, coupés net de la lame affûtée de la naginata. L'homme mit un temps avant de crier, mais son hurlement fit enfin écho contre les murs, et la haine enragea ses traits avant qu'il ne se jette de toutes ses forces sur Jimin. Et ça, il devait bien avouer qu'il ne l'avait pas anticipé, et l'homme était maintenant déjà trop prêt pour manier l'arme.
"Putain!", eut-il le temps de se dire.
Il n'y avait plus qu'une solution. Celle de tomber. Il se laissa basculer en arrière, créant immédiatement la distance nécessaire pour que la pointe de la naginata ne puisse définitivement trancher la vie en dehors de ce corps.
D'un élan du bassin, il se remit immédiatement sur pieds, prêt à en découdre avec le deuxième avant de se rendre compte que tout était déjà fini.
Les corps des hommes étaient immobiles sur le sol, plus en petits morceaux qu'entiers, et Hoseok était déjà en train d'essuyer sa lame sur les vêtements du bourreau de sa famille. Sa vengeance venait d'être accomplie, et pourtant ça n'avait aucun goût de triomphe. Les armes avaient été bien trop inégales.
Ils n'eurent même pas besoin de souffler qu'ils étaient déjà prêts pour la suite. Tous, sauf Hoseok, qui regardait le corps à ses pieds d'un air vide. Comme si cette vengeance n'avait pas été celle qu'il avait attendue.
"Je suis navré, Hobi... Qu'importe ce que ce moment est pour toi, on ne peut pas te l'accorder davantage... Les autres peuvent arriver à tout moment et on doit récupérer les générateurs...
— ... Allons-y." fit-il alors sans résister, jetant à peine un regard au cadavre alors qu'ils redescendaient au niveau de la salle des machines, puis plus encore le long des corridors et escaliers qui s'engouffraient sous terre.
Mais tout était si simple en connaissant déjà les lieux. Seul point noir : l'odeur. Celle de la décomposition des cadavres qui ne parvenaient pas à trouver l'air libre pour se dissiper. Elle vous prenait les tripes, vous brûlait le visage et les poumons sans remords, si bien que nul n'osait parler.
Mais les générateurs étaient là. Alors personne ne perdit de temps dans la discussion. Jungkook attrapa le sac dans son dos, en sortant des sangles qu'ils passèrent sous celle déjà branchée pendant que Yoongi s'occupait de la désolidariser du système de l'usine.
"On prend que celle-là. Si on prend le risque de prendre l'autre aussi, on s'expose à ce que les hommes de Chinho ne reviennent. On reviendra une autre fois."
Et tous acquiescèrent. Et au prix de quelques courbatures et quelques gouttes de sueur, ils l'emmenèrent directement à la camionnette, prenant le soin de sortir des sentiers goudronnés dès que possible.
Mais à peine étaient-ils arrivés à la camionnette, que le son d'une voiture sifflant contre le goudron s'avançait vers eux.
"A terre!", les prévint Jimin, les gardant cachés dans les hautes herbes alors que le véhicule passa à côté d'eux.
Mais rien n'était jamais parfait, et tous se regardèrent sans comprendre. Une seule et unique voiture venait de passer. Hors ils étaient sûrs d'en avoir vu plusieurs partir, un peu plus tôt. Pourtant tous pensaient la même chose : ils n'avaient pas le loisir d'attendre que cette première voiture découvre les cadavres de leurs camarades et lance une battue pour les retrouver. Alors ils s'activèrent, précipitant leurs gestes quitte à cogner le précieux objet contre la carrosserie et à le laisser tomber comme un poids.
Mais alors que Jimin attrapa une première branche posée sur le pare-brise, qu'ils avaient utilisé pour camoufler le véhicule, Hoseok lui attrapa le poignet.
"Attends, si on fait ça il n'y a pas de retour en arrière ! Si une autre voiture arrive, on est grillés!
— Sauf qu'eux, on a peut-être une chance de les esquiver, alors que ceux qui sont arrivés, là, dans 3 minutes ils sont dehors à notre recherche !"
Un silence. Ils se regardèrent, et Jungkook acquiesça.
"Il a raison, on doit le tenter."
Alors Jimin repoussa la main d'Hoseok et vira les branches avant de sauter à son tour dans la camionnette.
Les pneus glissèrent dans la boue, dérapant, les clouant sur place un instant alors que le moteur vrombissait comme jamais. Et enfin, ils bougèrent, faisant tressauter le véhicule inadapté sur le sol inégal de la forêt sur une vingtaine de mètres avant de regagner le goudron. Ils s'élançaient à vive allure, leurs cœurs frappant leurs poitrines au rythme d'une fanfare désharmonisée.
Personne ne priait un dieu qui avait abattu un tel chaos sur terre, pourtant il espérait de toutes leurs forces qu'une voiture n'apparaîtrait pas soudainement face à eux. Mais il devait bien exister un Dieu : un Dieu qui se jouait des Hommes. Car alors qu'ils allaient enfin rejoindre la route principale, deux voitures arrivèrent en sens opposé.
Les doigts de Jimin se crispèrent sur l'épaule de Yoongi devant lui alors que la camionnette tourna aussi sec qu'elle pouvait, passant à toute vitesse sur leurs côtés, espérant qu'ils ne réagissent que trop tard. Et l'avance fut bonne lorsque les voitures manoeuvrèrent en sens inverse pour se lancer à leur poursuite.
Le problème était qu'entre une camionnette et trois voitures, ce n'était sûrement pas la camionnette qui partait vainqueur de cette course.
"Qu'est-ce que je fais?!", demanda Jungkook qui appuyait de toutes ses forces sur la pédale d'accélération sans obtenir beaucoup plus de résultats.
Mais hormis le fait qu'il était hors de question de les amener directement à la maison du contrôle ferroviaire, ils n'en avaient pas la moindre idée.
"On s'arrête et on se bat.", articula Yoongi, déterminé.
" Pars du principe qu'ils sont quatre dans chaque voiture, qu'ils ont trois voitures, et que eux sont armés. Genre... Bien mieux que ceux qui sont restés à l'usine. C'est une mauvaise idée.", fit alors Hoseok, se prenant le visage dans les mains.
"Alors quoi?! On a pas le choix!"
Jimin lui se mordait la lèvre, tentant de réfléchir.
"A combien de temps est la ville la plus proche ?
— Qu'est-ce que tu as en tête?", demanda alors Jungkook, espérant que l'idée soit bonne.
"Si on peut tenir notre avance jusqu'à une ville, on vole trois voitures. Ils ne savent pas combien on est, mais peut-être qu'ils penseront qu'on a abandonné la camionnette pour pouvoir les semer....
— Alors trois d'entre nous vont jouer avec le feu le temps que la camionnette arrive à la maison..?
— C'est l'idée...
— C'est encore plus dangereux que de rester ensemble pour les combattre.", rétorqua alors Yoongi.
"Sauf que si on les combat, on risque de tous y passer. Là, je peux pas garantir qu'on s'en sortira tous, mais au moins on optimise nos chances de s'en tirer le plus possible."
Et le silence s'installa à nouveau. L'idée n'était pas si bonne. Ni si mauvaise. Chacun prenait le temps de l'étudier malgré cette adrénaline infernale qui brouillait leurs cerveaux.
"Autre idée. On va en ville, mais au lieu de se séparer, on se planque. Okay, ils viendront nous cueillir, mais on sera prêts, on pourra utiliser le terrain en notre faveur.
— Et ça leur laisse le temps d'en ramener quatre autres en plus.
— Sauf qu'ils se disperseront sûrement pour nous trouver, persuadés qu'on se terre comme des souris.
— Mais est-ce qu'on aura assez d'avance pour se cacher?
— Est-ce qu'on aurait assez d'avance pour voler des putains de voitures de toute façon?!"
Alors unanimement, se cacher dans la ville la plus proche fut décidé, et heureusement, la première bourgade apparut très rapidement. Mais alors que leur destination était plus proche à chaque seconde, une nouvelle idée vint à Jimin.
"NE VOUS CACHEZ PAS DANS LES MAISONS! Contentez-vous des environs, et quand ils sortiront des voitures et s'éloigneront à notre recherche, Jungkook reprend la camionnette, et nous trois on leur pique les bagnoles! Ce n'est pas des voitures en ville qu'il faut voler, ce sont les leurs!"
Cette fois, l'accord fut unanime. Et deux secondes plus tard, Jungkook pila, et tous descendirent dans une précipitation chaotique, à la recherche du moindre endroit où se cacher. Mais le chaos emporta à leur propre dispersion, et le cœur de Jimin tambourinait dans sa poitrine alors qu'il se retrouvait maintenant seul, caché à l'angle d'un mur, à remercier le soleil d'être si lent à se lever totalement, offrant encore des zones d'ombres agréables.
Une chance aussi que tout s'était passé si vite qu'il parvenait à peine à se rendre compte qu'ils avaient fait tout ça, que tout s'était réellement passé et que ce n'était pas qu'un rêve exténué après avoir veillé durant toute la nuit.
Mais ses pensées s'arrêtèrent ici, car très vite, "Les Purgateurs" étaient là, leurs semelles foulant avec violence le sol de la bourgade alors que leurs voix s'élevaient dans les airs, commandant de les trouver coûte que coûte.
Il se souvint des parties de cache-cache de sa jeunesse, où déjà, alors que l'enjeux était risible, son cœur tambourinait à l'idée d'être découvert. Et étrangement, le fait de jouer sa vie, en cet instant, ne changeait rien à l'adrénaline que ce jeu produisait déjà dans son enfance. Sa main droite serrait son arme avec tant d'ardeur que ses phalanges blanchissaient, en manque de sang. Sa main gauche, il l'a plaqua contre sa bouche, coupant le son de sa respiration alors que des bruits de semelles s'approchaient de sa cachette.
Il les voyait, depuis son petit angle de rue, observer la porte d'une maison à quelques mètres de lui. Il sentait leur envie d'aller la fouiller, et c'est un sentiment de satisfaction bien trop violent qui chatouilla ses tripes alors qu'un sourire malicieux s'emparait de ses lèvres. Il était si facile d'attendre qu'ils entrent pour partir en sens inverse en direction des voitures, et subtiliser la première. Mais il était également si facile, en cet instant, de simplement les trancher. Alors, de ses pas de chats, il s'approcha de leurs dos, en plein débat quant à l'opportunité d'entrer ou non. Un geste précis de son arme, et leurs deux têtes tombèrent de leurs cous dans un silence parfait, avant qu'il ne se précipite pour soutenir leurs corps qui s'apprêtaient également à tomber à la renverse.
Il les déposa, évitant le moindre bruit, et, immédiatement, passa sa tête par delà l'angle de la ruelle, en direction des voitures, cherchant ses camarades des yeux, espérant que eux aussi soient prêts à se faufiler aux volants. Mais rien. Il commença à angoisser, cherchant une solution pour faire diversion et attirer tous les hommes dans un coin plus reculé du village pour leur offrir à tous la voie libre.
Mais au loin, l'alarme d'une voiture sonna, faisant écho dans la campagne : contre les murs des habitations et par delà. Et à ce moment précis, Jimin savait qu'il était temps de courir. Et alors qu'il franchit en un éclair les cinquante mètres qui le séparait de la première voiture, il vit du coin de l'œil Yoongi et Hoseok s'avancer à leurs tours, ne lui octroyant qu'un rapide regard.
Où était Jungkook? Assis derrière le volant d'une des voitures, il n'attendait qu'un signe de lui pour démarrer le moteur. Pourtant rien. Ni lui, ni les "purgateurs".
Ses boyaux se contractaient dans son ventre, et les secondes passaient. Yoongi et Hoseok manoeuvraient déjà pour s'en aller, et Jimin, lui, était là, attendre. Ce n'était pas Jungkook qu'il avait envisagé de perdre lorsqu'il avait initialement proposé son plan de dispersion : ça l'était encore moins après qu'il pensait avoir trouvé une solution pour que tous s'en sortent.
Jimin sortit alors de la voiture, se précipitant au volant de la camionnette dont il mit immédiatement le contact, sans trop savoir s'il le faisait pour ramener le générateur, ou pour offrir à Jungkook l'opportunité d'avoir un véhicule qui lui permettrait de mieux s'enfuir. Ce n'est pas comme s'il y avait véritablement réfléchi. Il angoissait beaucoup trop à l'idée que Jungkook soit peut-être en train de se faire tuer quelque part. Mais ils devaient se faire confiance. Ce plan ne pouvait marcher que dans cette éventualité. Alors, le cœur lourd, et la gorge nouée, il s'en alla.
Mais les mètres passaient et quelque chose le retenait. Il avait l'impression de l'abandonner. Et il n'arrivait pas à s'y résoudre. Alors il freina, décidé à y retourner, à tous les affronter, quitte à mourir puisque cette idée était insensée, de toute façon. Et à ce moment précis, la troisième voiture apparue dans son rétroviseur. Et au volant.... Jungkook. Jimin soupira de soulagement comme jamais il n'avait soupiré, et redémarra le moteur, escorté par la voiture de l'autre.
Putain ce qu'il se sentait bien : ce moment en suspension où la peur part mais où l'adrénaline est encore présente. Il aurait voulu arrêter la camionnette sur le bas-côté et sauter dans les bras de Jungkook, l'embrasser, lui dire combien il avait eu peur pour lui. Mais une petite voix lui rappelait que dans une heure il reverrait Jin, et qu'embrasser Jungkook n'était pas quelque chose dont il pouvait encore s'autoriser.
Et ils arrivèrent. Yoongi et Hoseok, bien sûr, étaient déjà là, garés à l'abri des regards, à 500 mètres de la maison, lui faisant signe de s'arrêter. Et lorsque Jungkook fut garé à son tour, tous grimpèrent dans la camionnette pour l'approcher de la maison, s'épargnant 500 mètres à transporter le lourd générateur. Ils parlaient forts, ils se tapaient dans le dos, heureux de se retrouver, mais Jimin, lui, restait silencieux, sentant le regard lourd du plus jeune sur lui.
Et lorsque les portes claquèrent et qu'ils descendirent, Jin, Taehyung et Namjoon sortirent en courant de la maison, un chien un peu trop heureux sur leurs talons, et Jungkook s'approcha de lui, prêt à le prendre dans ses bras, ou lui murmurer quelque chose... Il n'en savait rien, il ne lui laissa pas le temps de finir son geste, se retournant vers Jin qui le prit dans ses bras, le serrant aussi fort qu'il pouvait. Et Jimin lui rendit son étreinte, sous le regard de Jungkook.
Il cala son visage dans le creux de son épaule et respira son odeur et la chaleur de sa peau. Il ne s'en était pas rendu compte grâce à la présence du plus jeune avec eux dans l'usine, mais bordel ce que Jin lui avait manqué.
"Où est-ce que vous étiez passés, putain..? J'ai tellement envie de te coller une droite pour être partis sans prévenir.... On ne savait même pas si on devait vous attendre ou pas...
— Je suis trop désolé, Jin... Pardon... On a récupéré le générateur.
— J'ai envie de t'engueuler mais j'en ai même pas la force, putain... Je suis trop heureux que tu sois de retour..."
Jimin agrippa alors le militaire un peu plus fort, froissant le tissu de ses vêtements entre ses doigts.
"Pardon.", murmura-t-il à nouveau.
Jin était définitivement bien trop doux pour ce monde. Alors quand le militaire embrassa son cou, sa joue, puis demanda ses lèvres, Jimin ne parvint pas à le lui refuser. Et bon dieu que c'était bon de sentir à nouveau ses lèvres chaudes contre les siennes, à se mouvoir dans une lenteur profonde, témoin du désespoir qu'il avait dû ressentir ces jours durant. Alors Jimin se pendit à son cou, lui offrant plus, approfondissant le baiser jusqu'à lui offrir sa langue. Et ça aurait pu ressembler au meilleur baiser de sa vie, si seulement il ne sentait pas la surprise émanée de Jungkook, puis une déception amère, avant de partir en lui lançant un dernier regard, avant de baisser la tête et se terrer dans la maisonnette.
Ça faisait mal... Mais c'était l'ordre des choses, n'est-ce pas ?
"On décharge le générateur, vous pourrez aller vous pinner après. Pour l'instant, aidez-nous.", articula simplement la voix de Yoongi en ouvrant les battants de l'espace arrière du véhicule où était enfermé le précieux objet.
Alors c'est ce qu'ils firent, quittant les lèvres de l'autre avec un petit rire, déchargeant avec impatience, puis montant les deux escaliers aussi rapidement qu'ils le pouvaient avant de se laisser tomber sur le lit de Jin, dont l'armature métallique craqua sous leurs poids.
Il savoura les baisers de Jin, ses caresses. Il savoura son existence entière, heureux de le retrouver. Mais une fois cette euphorie passée, et alors que les doigts de Jin passaient de plus en plus avidement sur sa peau, le poids de la culpabilité le saisissait. Il avait l'impression de trahir Jungkook. Pourquoi cette impression pesait-elle si lourd sur ses épaules alors qu'ils n'étaient rien l'un pour l'autre ? Il tentait de se rationaliser, et alors même qu'il désirait Jin, il n'arrivait pas se mettre dans l'ambiance. Son esprit était ailleurs. Le problème c'est qu'il était convaincu qu'il aurait ce même sentiment envers Jin, si la situation actuelle était avec Jungkook. Mais il n'avait pas le droit de penser comme ça : il était avec Jin. C'était cet homme qui avait le droit de toucher son corps et embrasser ses lèvres, et il n'y avait aucun regret à avoir, si ce n'est celui d'avoir joué avec le feu, ou plutôt avec Jungkook. La bouche de Jin déposait des baisers dans son cou alors que ses mains se pressaient sur ses hanches, les caressant dans des mouvements explicites.
"Pourquoi tu parti sans me prévenir...?", murmura le militaire au creux de son oreille.
"Il y a un moment pour me faire l'amour et un autre pour me poser des questions, tu ne crois pas..?
— Je ne suis pas encore en train de le faire.... Et il se pourrait que je ronchonne à le faire si tu boudes ma question...
— Cette menace est une disgrâce, venant de toi...", s'amusa Jimin avant d'enlacer les épaules de son amant. "Le pire c'est que j'ai même pas de réponse à te donner... Ils m'ont demandé de les accompagner, sans précision... et je l'ai fait... Maintenant si tu veux bien te taire et reposer tes lèvres sur mon cou... ou ailleurs..? ça m'arrangerait..."
Jin sourit. Et son sourire suffit à faire retrouver le sien à Jimin, et écarter à nouveau Jungkook de son esprit. Et doucement, la passion l'emplit à nouveau, tout comme les soupirs s'empilaient sur ses lèvres, se languissant des caresses de Jin qui était, à son goût, bien trop lents à venir se poser sur son entre-jambe.
"Magne...J'ai trop envie...
— Je crois qu'il vraiment que tu acceptes d'apprécier les moments.. avant .. Tu vois ce que je veux dire..?
— Quel genre de fou es-tu pour prendre le temps dans des caresses superflues alors que je t'ai dis que j'étais okay ? N'importe qui serait déjà en train de me baiser, à ta place...
— .... Est-ce qu'on va vraiment s'engueuler à chaque fois qu'on essaye de se donner un peu d'amour ? Est-ce que t'es obligé de parler de cette façon?"
Il aimait le romantisme de Jin. Et ce romantisme amenait à cette douceur exacerbée. Et ça c'était chiant. Qu'y avait-il de compliqué à comprendre dans le fait de vouloir être baisé sauvagement... avec amour ?
" Tu pourrais apprendre à le faire à ma façon...
— Et toi à apprécier la mienne..." Jimin soupira, se redressant.
Une nouvelle fois, voilà qu'il n'était plus dans le mood. Décidément, la libido et ses secrets... Ca allait et s'en allait aussi rapidement qu'un yoyo.
" Je vais pas passer des heures à te supplier de passer la 2ème...
— Jimin on est allongés que depuis 5 minutes!
— .... Oui, ok, mais cinq minutes c'est long quand le petit oiseau est prêt à sortir..."
Et cette fois c'est Jin qui soupira, s'allongeant sur le lit, tout en observant Jimin. Il passa ses doigts dans la chevelure.
"Comment ruiner un moment romantique en 30 secondes : un tutoriel efficace par Park Jimin.", soupira-t-il presque en souriant en continuant de caresser ses cheveux. " Est-ce que je suis si terrible amant que ça..?"
Jimin se retourna, le regarda, hésita. Bien sûr que non, nombreux étaient ceux qui auraient adoré avoir le temps de gémir d'impatience sous ses baisers. Laisser le temps brûler leurs ventres avant d'y mettre l'essence. Lui-même, à bien y réfléchir, trouvait que cette idée n'était pas si mauvaise. Alors pourquoi ? Il s'apprêtait à répondre quand Jin décrocha un nouveau soupir et retira ses doigts de la chevelure noire.
" Désolé de te donner l'impression d'être timide... La vérité c'est que je le suis. J'ai pas l'habitude de faire ça avec un mec, et j'ai tellement pas envie de te décevoir que je me mets une pression monstre, et au final j'hésite, je prends le temps de me rassurer moi-même, et toi ça te convient pas... J'en suis vraiment navré...."
Un silence. Jimin réfléchit à ses mots et en profita pour attacher ses cheveux en queue haute, les plaquant sur son crâne, hormis quelques mèches trop courtes qui retombèrent sur son visage.
" Je suis trop nul si je t'ai amené à penser que tu avais à t'excuser. C'est moi le mauvais amant, dans l'histoire. Impatient. Puéril. Je devrais te rassurer, t'apprendre, et au lieu de ça je t'engueule... Putain, je suis vraiment un looser.", fit-il alors en se grattant la nuque, n'osant même plus le regarder.
Pourtant les mains de Jin saisirent ses hanches, parvenant presque à en faire le tour. Il se redressa et déposa un nouveau baiser juste derrière son oreille.
"Alors apprends-moi... On a toute une apocalypse pour apprendre à se faire du bien.
— Okay...", murmura alors le plus jeune, redressant son menton pour offrir son cou dans son aspect le plus vulnérable au militaire qui saisit l'opportunité. " Est-ce que t'étais aussi romantique avec les filles..?
— Ouais...", articula-t-il entre deux baisers, invitant Jimin à avancer son bassin pour se mettre à genou au-dessus de ses cuisses.
" ... Elles kiffaient...?
— Elles m'en donnaient l'impression en tout cas...
— Hmmm...." Jimin fit alors glisser ses doigts sur le ventre de l'aîné, poussant vers le haut le pull qui révéla ses divins muscles.
Puis il prit ses mains dans les siennes, l'invitant à lui retirer ses vêtements. Il les guida sur ses épaules pour repousser sa veste, en profitant pour caresser sa peau, puis sur son ventre pour enlever son propre pull. Puis il avança son bassin, se relevant, et guida les mains vers le bas de son dos, attrapant la ceinture du pantalon qu'il baissa lentement sur ses fesses.
" Alors oublies ce que tu penses avoir appris avec elles... On repart de zéro...", murmura-t-il en venant croquer le cou du militaire qui ne put qu'acquiescer.
Les mains guidées par Jimin découvrirent alors leurs corps, les laissant à nus, les vêtements en vrac sur le lit ou sur le sol.
" Est-ce que tu veux me prendre..?", murmura Jimin alors que leurs bassins s'activaient dans des frictions mutuelles de leurs membres.
" Je veux bien..."
Une réponse mitigée qui arracha un sourire au plus jeune.
" Je te demande pas la charité... Est-ce que t'en as envie ou pas?
— Oui... J'ai trop envie.", répondit finalement Jin en se mordant la lèvre.
Alors Jimin mouilla deux de ses doigts dans son palet avant de les glisser entre ses fesses, enchaînant des mouvements de son propre poignet alors que Jin faisait patienter ses désirs en faisant glisser leurs membres l'un sur l'autre. Et au fond de lui, le plus jeune était heureux de voir l'autre ruminer d'impatience. C'était si bon de sentir son excitation, son désir de le baiser. C'était ce genre de tension qu'il aimait.
Puis il feignit une douleur à l'épaule pour attraper la main de Jin et sucer l'un de ses doigts.
" Prends le relai, s'il te plait..." Tout professeur aurait suggéré d'allier théorie à la pratique, n'est-ce pas ? Alors même s'ils l'avaient déjà fait une fois, tous les deux, ce genre de pratique restait plutôt intéressante. Et Jin, docilement, accepta, guidant lentement sa main vers les fesses de son amant, puis son doigt jusqu'à son trou, qu'il pressa avant d'y entrer avec difficulté.
La salive c'est cool, il le reconnaissait volontiers, c'était mieux que rien. Mais Jin aurait tout donné pour être dans cette époque confortable où il suffisait de s'approvisionner au centre commercial le plus proche pour avoir un lubrifiant assez puissant pour pratiquer l'anal. Là, il avait juste l'impression qu'il lui ferait du mal, et autant il crevait d'envie de crever l'abcès et s'introduire en lui, autant il refusait de le faire souffrir, même s'il le demandait, même un peu. Pourtant Jimin ne se plaignait pas. Au contraire, parmi ses gémissements se cachaient des soupirs de plaisir, de satisfaction. Alors il continua, doucement, jusqu'à ce que les reins de Jimin ne se meuvent d'eux même sur son doigt. Et tout s'enchaina sous le commandement du plus jeune, et bientôt lui aussi gémissait de plaisir, son membre profitant des frictions et de l'étroitesse des chairs de son amant.
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