1. elle aussi cherche à survivre
Ses semelles se posaient avec agilité sur le sol, évitant d'écraser les feuilles mortes. Son regard était partout, attentif, et ses oreilles aux aguets. Dans sa main était fermement tenu un arc déjà prêt à décocher, fabriqué de toute pièce avec des matériaux inadéquats, le rendant trop rigide pour être réellement efficace. Pourtant "il valait mieux un arc qui risquait de se casser que pas d'arc du tout" lui avait sans cesse répété Jin, lorsqu'il s'en plaignait. Et à force de vivre dans ce monde, Jimin avait enfin accepté cette réalité.
A une dizaine de mètres de lui, à travers les arbres, il vit son partenaire se redresser et bander son arc. La flèche partie silencieusement, et un battement de cil plus tard, le couinement d'un animal et le bruit de ses sabots contre le sol alors qu'il fuyait. Il jeta un regard à son compagnon qui lui fit signe de le suivre d'un geste de la main. Alors Jimin s'élança à travers les herbes, parmi les arbres et les feuilles mortes qu'il tentait d'éviter comme il pouvait, faisant de grandes enjambées, tentant d'atterrir sur la mousse ou les rochers, bien que parfois le contact est inévitable.
Il courait. Comme un félin dans la jungle. Comme un homme qui n'avait pas d'autre choix que de faire sortir tout son potentiel s'il voulait survivre dans la forêt de Chiaksan, au Nord-Est de Séoul.
Il la voyait maintenant, à une vingtaine de mètres de lui, une biche qui donnait tout ce qu'elle avait pour survivre, elle aussi.
Alors il accéléra encore tout en tentant de la cibler de son arc.
Mais les arbres s'interposaient: la mission n'avait rien d'aisée, et sans qu'il ne s'en soit rendu compte toute sa concentration y était maintenant accaparée. Courir. Ne pas tomber. Viser. Et courir encore.
Il l'avait. Enfin, il allait tirer et la toucher. Probablement.
"Probablement" car il n'eut pas le temps de le faire. Un corps s'interposa sans qu'il ne le vit jaillir de derrière l'arbre, au dernier moment, se jetant sur lui, les yeux noirs, la peau grise déshydratée, saillante sur ses os apparents, la gueule ouverte, prête à se refermer sur son épaule.
Alors il se jeta sur le côté, roulant sur les feuilles mortes, attrapa le couteau attaché à sa cuisse, et bondit, l'enfonçant dans l'une de ses orbites. La créature tomba, inerte. Mais le bruit en avait appelé d'autres. Alors Jimin jura dans un chuchotement trop rauque pour réellement faire du bruit, et décocha une flèche à l'attention du deuxième. Elle atterrit dans son torse, ne lui faisant aucun réel dommage.
Alors il voulut utiliser une autre flèche mais se souvint soudainement qu'ils n'avaient pas eu le temps d'en tailler énormément. Alors il changea de stratégie et attendit patiemment que la créature ne vienne à lui. Et lorsqu'il fut à sa portée et qu'elle se jeta à corps perdu sur lui, il se baissa, attrapa la flèche plantée dans son ventre, et la planta cette fois dans le trou béant qui lui servait autrefois d'oreille.
Il resta alors immobile quelques instants, vérifiant qu'il n'y avait plus aucun son autour de lui. Et hormis le piaillement insouciant des oiseaux et le son du vent qui faisait grincer les arbres et tomber les feuilles, il n'y avait plus rien. Alors il récupéra ses flèches et retourna au camp.
Il avait perdu la biche, et avec elle, l'espoir d'un bon repas pendant une semaine. Ils allaient sans doute lui en vouloir.
Il s'assit par terre en tailleurs, observant son compagnon titiller un zombie ligoté à un poteau électrique avec une tige aiguisée, l'enfonçant dans ses chairs à divers endroits, normalement des points vitaux, sans que cela ne produise le moindre effet.
" Tu reviens bredouille de la chasse ? Jin n'est pas avec toi?
— Des zombies ont intercepté ma biche.", répondit Jimin dans un ton boudeur.
" Ils ne mangent pas les animaux. Ils s'en foutent des animaux. C'est quoi la vraie version?
— ... Je me suis fait intercepter par des zombies alors que je poursuivais la biche que Jin avait blessée.
— Voilà une histoire plus réaliste.", s'amusa alors l'homme dans sa blouse autrefois blanche, maintenant terne par la poussière, tachée de pourpre sombre à d'autres.
Jimin se contenta alors de défaire le nœud qui retenait ses longs cheveux noirs qui tombèrent maintenant libres sur ses épaules.
" Tu devrais les couper.", observa alors l'homme en blouse en s'approchant de lui.
Il glissa sa main dans les cheveux sombres, appréciant leur texture fine un instant, puis étira un sourire désolé.
" Ils sont magnifiques... Mais de tels cheveux ne sont pas très pratiques pour ce monde dans lequel nous vivons, maintenant...
— Ils ne me gênent pas. Je peux les attacher.", répondit-il alors sans sourciller.
" Hmm... Dans ce cas..."
Et l'homme les relâcha, retournant asticoter son zombie.
" Et toi ? Qu'est-ce que tu as trouvé en torturant cette pauvre chose, en notre absence ? De nouvelles découvertes croustillantes, docteur Kim ?
— Malheureusement pas tant que ça... Mise à part ce qu'on avait déjà constaté en combat : le seul point vital qui semble faire effet est le cerveau.
— Et le cœur, ça donne quoi ?
— Je me le réservais pour la fin. Ce serait dommage que ça marche... Enfin, non, ça serait bien que ça marche, mais trop tôt pour le faire si ça fonctionne vraiment. J'ai encore pas mal de choses que je voudrais voir sur lui."
Ce n'est que lorsque la nuit tomba que Jin revint, lui aussi bredouille.
" Elle est où ma biche ?", fit-il en regardant partout devant la petite cabane faite de tissus tendus qu'ils avaient réussi à composer.
"Dans la forêt.", bougonna Jimin.
" Tu sais qu'on a plus de rations... Il nous reste de quoi tenir deux jours. A peine.
— Je ne l'ai pas laissé m'échapper de gaîté de cœur, je te signale !", fit-il cette fois en lui lançant un regard noir. "Et toi ? Tu étais passé où ?
— Je m'étais aussi lancé à sa poursuite, de l'autre côté, quand j'ai entendu des zombies. J'ai préféré les tuer plutôt que de les laisser te tomber dessus...", soupira cette fois Jin en s'asseyant près du feu de camp.
" C'était pas les seuls dans le coin. On en retrouve de plus en plus dans le parc. Ça m'inquiète... Je pensais qu'on serait un minimum peinards ici...
— Ils s'éloignent des villes car ils n'ont plus rien à se mettre sous le croc.", plaisanta à moitié Namjoon qui s'assit à son tour à leurs côtés.
Il savait que c'était une faute de choix de mots, mais qui se souciait maintenant du vocabulaire exact à employer ? Ils ne se nourrissaient pas réellement des humains, ils se contentaient de mordre, de reproduire le schéma sinistre qu'ils avaient eux-mêmes vécus, et les transformer à leur tour en rôdeurs.
" Il va falloir qu'on avance... On ne peut pas rester ici plus longtemps.
— Non.", protesta fermement Namjoon, commençant à triturer le feu avec une branche. "Vous avez réussi à capturer un zombie avant hier. Il faut que je fasse plus d'expériences, il faut que j'en profite. On ne peut pas se déplacer avec.
— On t'en attrapera un autre !
— Ma deuxième raison est que... Il va falloir que je récupère des substances pour les prochains tests.
— Et..?
— Et elles sont en ville. A l'hôpital pour être plus précis. Alors si on s'éloigne..."
Jin et Jimin se regardèrent alors, et le plus vieux sourit tristement devant les sourcils froncés du plus jeune. Il attrapa sa main dans son épaule dans un geste réconfortant, à la lueur des maigres flammes.
" J'irai seul après demain, pour prendre le temps de préparer du matos.
— Jin, Séoul est à une semaine de marche ! Y aller est une chose, ajoute encore une semaine pour le retour ! Et sur place... C'est du suicide... C'est à l'hôpital que tout a commencé... Ils sont si nombreux là-bas. Il doit y avoir une autre solution.
— Mais tout le monde n'est pas en mesure de faire ce qu'on peut faire. Je suis médecin, Jimin. C'est mon devoir de mieux les comprendre."
Et alors que Jimin allait répondre avec véhémence, Jin acquiesça gravement.
C'était injuste.
"Laisse-moi au moins venir avec toi, alors.
— Non.
— S'IL TE PLAIT !
— NON, JIMIN !
— Chuuuuuut...!!
— VA CREVER ALORS, SI CA TE FAIS PLAISIR !", éclata finalement Jimin, s'éloignant du feu.
Il s'écarta du petit camp, composé simplement d'une tente bricolée, de leur feu, près du poteau électrique, et de morceaux de ferrailles tout autour, faisant une barrière à l'allure fragile et pourtant meurtrière. Il passa par-dessus la barrière et s'approcha de la petite partie dégagée sur le flanc de la colline où ils se trouvaient. Il s'assit sur un tronc et regarda le paysage du parc national devant lui. La lune se reflétait avec douceur sur la cime des arbres et sur l'eau calme du lac, en amont.
C'était exactement le genre de vision qu'il lui fallait pour parvenir à se calmer. Jin avait beau être un militaire, retourner à Séoul était comme se condamner à mort.
Quelques minutes plus tard à peine, il entendit des bruits de pas s'approcher. Méfiant, il attrapa le couteau accroché à sa cuisse. Et lorsque le corps ne fut plus qu'à un mètre derrière lui, il se retourna vivement, le couteau brandit devant lui. Une douleur s'empara alors de son poignet, et il lâcha la lame qui tomba par terre. La lumière de la lune le laissa alors deviner Jin, qui venait de lui donner un coup de pied dans le poignet pour éviter l'attaque.
" Pardon.", murmura Jimin, se baissant pour récupérer son arme.
"Ne t'excuse pas, c'est bien que tu sois sur tes gardes. C'est ce que je t'ai appris.", répondit-il d'un sourire satisfait avant de s'asseoir à ses côtés sur le tronc.
Jimin soupira alors et regarda à nouveau le paysage devant lui, apaisé par la présence de son aîné. Le silence ne le dérangeait pas. Au contraire, il y trouvait une forme de paix, car le silence était bon signe par les temps qui couraient. Néanmoins c'est l'aîné qui rompit le silence.
" Quand je serai partis il faudra que tu veilles sur Namjoon.
— Tu n'es pas obligé de faire ce qu'il te dit. Tu sais que c'est une mission suicide, retourner là-bas.
— Je ne lui obéis pas aveuglément, tu sais. Je ne fais que suivre mes convictions personnelles. Nous avons un scientifique avec nous, quelqu'un capable de comprendre et d'arrêter tout ça. C'est notre devoir de lui fournir tout ce qu'on peut pour qu'il y arrive.
— Tu ne pourras pas l'aider davantage si tu meurs là-bas.
— Mais ça ne sert à rien de le faire survivre si on a aucune clef à lui donner.
— .... Tu sais, je n'aime pas particulièrement Namjoon.
— Pourtant tu lui dois la vie. C'est lui qui a décidé de te faire sortir de l'hôpital avec nous.
— Justement. C'est pour ça que je ne l'aime pas. Il y avait bien d'autres choix que de sauver quelqu'un alité après une tentative de suicide par prise de médicaments. Il y avait des gens qui souhaitaient réellement vivre, là-bas."
C'est probablement à ce moment que Jin réalisa qu'il ne savait finalement pas grand-chose de ce qu'il y avait entre eux et ce qui s'était passé. Lui s'était contenté d'être là en tant que militaire le jour des essais cliniques de "la solution miracle", à l'hôpital. A la base il n'était là que pour encadrer les masses présentes devant l'hôpital qui suppliaient qu'on les traite, eux aussi.
"Pourquoi toi, alors ?
— Va savoir.
— Je pense... Qu'il savait que tu trouverai ta place dans ce nouveau monde. Moi je pense qu'il a fait le bon choix en te cherchant toi. Je lui en suis reconnaissant, en ce qui me concerne."
Cette fois, Jimin sourit en posant un regard doux sur le militaire. Il aimait la façon dont la lune se reflétait sur son visage gracieux plus qu'il ne l'aimait sur le lac en contrebas. Il préférait les scintillements dans ses yeux que sur la surface de l'eau.
"Tu vois toujours le meilleur dans chacun, hein? Tu es admirable, Hyung."
Et alors que Jin le regarda avec tendresse, il se releva, heureux de voir que la crise de colère du plus jeune était passée.
" Allons-nous coucher. Si tu veux on peut faire un dernier entraînement demain matin.
— Ok."
Le soleil entamait à peine sa course dans le ciel. Pourtant le trio était déjà réveillé. Le bruit d'un zombie isolé, errant sans but, qui s'était embroché sur l'une des piques qui protégeait les 5 draps qui leur servait de tente les avait tiré de leur sommeil plus tôt que prévu. Et alors que Namjoon s'émerveillait d'avoir un deuxième cobaye, Jin et Jimin s'étaient isolés sur le flanc de la colline où ils avaient discuté la veille.
Les habitudes ont la vie dure, et leur quotidien commençait toujours par l'entraînement de Jimin. Ce jeune homme qui ne savait rien faire d'un couteau à part se mutiler avait montré d'excellentes capacités, et un certain talent à se faufiler sans faire de bruit.
Alors le militaire avait pris un plaisir sans nom à lui apprendre tout ce qu'il fallait pour qu'il soit capable de se protéger, et de protéger Namjoon qui, quant à lui, avait montré d'excellentes aptitudes dans la maladresse, ayant rapidement découragé Jin.
Mais Jimin, lui, adorait le voir évoluer, le voir progresser. N'était-ce pas paradoxale de voir un homme qui voulait mourir vouloir maintenant se battre pour exister dans un monde qui n'en vaut définitivement plus la peine ? Jin aimait ce paradoxe, et comprenait quelque part.
Il comprenait que Jimin avait enfin la sensation qu'une place lui était offerte tant qu'il savait la saisir.
Mieux encore : il l'admirait pour ça.
" Tu refais cette faute... redresse toi plus. Lève le bras plus haut...", fit-il en se plaçant dans son dos, soutenant ses coudes jusqu'à la bonne hauteur de la paume de ses mains.
"Je sais viser... C'est juste quand je suis en mouvement, c'est plus compliqué...
— Tu as du mal à garder ta position quand tes jambes courent. C'est normal. Mais ne te voûtes pas, reste toujours droit lorsque ton arc est bandé.
— Ou sinon, toi, tu vises mieux dès le début, comme ça on a pas à courir...", fit le brun avec un sourire taquin, laissant son dos s'appuyer contre le torse de Jin qui ne tiqua pas, le laissant faire, se contentant de poser ses mains sur ses épaules.
" Ça sera à toi de le faire pour la semaine qui suit... Ne laisse pas Namjoon mourir de faim. Ce serait une triste mort dans ce contexte.
— Même avant, c'était quand même une fin de merde..."
Alors l'après-midi Jimin passa à nouveau son temps près de Jin dans leur petit camp, préparant des armes en tout genre, comme d'habitude, avec des vieux couteaux, des branches solides et du gros scotch. Puis le plus jeune se mit tardivement à autre chose, sous une impulsion, sacrifiant son sommeil pour s'assurer qu'elle soit prête à temps.
L'œuvre de Jimin ressemblait d'ailleurs au fils illégitime entre une hache et une lance. Quelque chose avec un minimum de portée qui sache trancher sans qu'il n'ait à s'exposer. Il avait cherché comment faire pour que ce soit le plus solide et ne l'avait fini que lorsque le petit jour se leva timidement, en même temps que Jin qui voulait partir au plus tôt pour profiter un maximum de la journée pour marcher jusqu'à Séoul. Il sourit en voyant Jimin toujours assis sur sa souche, affûtant la lame de son arme bizarre.
"Tu t'es fait une perche pour chopper des poissons ? L'arc t'as déjà découragé ?", se moqua-t-il en rassemblant ses dernières affaires dans un lourd sac à dos.
Jimin fronça les sourcils, vexé, se levant pour être à son niveau.
" Je l'ai faite pour toi...Pour que tu puisses te protéger.
— Oh... C'est gentil, Jimin, mais je ne suis pas sûr que ça m'aidera beaucoup... Les poissons ne courent pas les rues de Séoul.
— Ce n'est pas pour les poissons !
— Chhhuuuut....", fit alors Jin, posant un doigt sur ses lèvres.
Il regarda alors autour de lui, s'assurant qu'aucun bruit suspect ne s'approchait, puis serra le poignet du plus jeune dans ses doigts, l'éloignant d'une vingtaine de mètres du campement. Puis il s'arrêta et le relâcha, se retournant vers lui.
"Tu es bien trop bruyant pour quelqu'un qui souhaite maintenant vivre...
— Pardon...
— C'est rien.", s'amusa Jin. "Bon... Je vais y aller. Et vraiment, la perche risque de m'encombrer alors... garde là et essaye d'apprendre Namjoon à pêcher. Ça compensera peut-être un manque de biche?
— J'ai pas envie que tu partes, Hyung...
— Je t'avoue que je ne suis pas particulièrement excité non plus. Mais ça ira. Écoute, Jimin, j'aime pas dire ça, mais si dans trois semaines je suis pas de retour, ne m'attendez pas. Tracez vers l'ouest.
— Reviens, Hyung.
— Je te promets de tout faire pour te revenir en un seul morceau.
— T'as intérêt..."
Alors Jin esquissa un nouveau sourire, celui-ci davantage teinté de tristesse, et embrassa le front du plus jeune avant de se retourner. Jimin le suivait des yeux sur la pente de la colline. Quelques pas qui éloignaient son aîné de lui. Des pas emplis de remords, jusqu'à ce qu'il cède, se précipitant vers lui, échouant dans une étreinte contre son dos.
" Tu avais raison quand tu disais que je me sentais en marge de la société, avant-hier... Tu avais raison, je pensais que je n'avais pas ma place là-bas. Est-ce que tu sais pourquoi?
— N-
— J'aime les hommes. Je tenais à ce que tu le saches avant de partir parce que je sais que toi tu comprendras que ce n'est pas un crime... Tu ne juges personne. On se connait depuis peu toi et moi, pourtant j'ai l'impression que tu es la personne la plus bienveillante que j'ai rencontré de toute ma vie. J'ai besoin de toi..."
Il sentit alors Jin déglutir, puis ses mains chaudes se poser sur les siennes.
" Merci, Jimin...Je n'oublierai pas tes mots."
Il ne s'attendait pas à cette réponse. Il s'était préparé à voir ses sentiments simplement rejetés. Alors rien que ce maigre espoir le fit frémir et raffermir sa prise contre lui.
" Alors reviens...", répéta-t-il dans un souffle alors que la brise matinale se leva.
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