Chapitre 1
Hally frissonna doucement, la main de cet homme lui attrapant la hanche pour venir lui embrasser le cou. Ces mains baladeuses se promenant sur la femme de seulement la vingtaine, les deux corps, allongés sur le lit aux draps rouge. Une chambre étroite de motel, aux murs sentant le moisi et recouvert d'un papier peint noir aux rayures grises, arraché à quelques endroits. Le lit en fer blanc grinçant sous les mouvements brusques de cet homme sale, raclant contre le bois courbé servant de parquet sur le sol. Un bruit strident et dérangeant. Une fenêtre entrouverte aux stores cassés, étant baissé jusqu'à la moitié de la vitre alors que la queue sur le côté pendouillait encore dans le vide, le plastique brisé. Les carreaux crasseux, ils laissaient quand même passer la faible lueur de la lune qui coulait sur la peau bronzée de la jeune femme aux cheveux blonds ondulés. Ces dernières se firent agrippés par une énorme main de l'homme, les tirant et les faisant couiner entre ses doigts. Leurs jeans baissés aux pieds, la culotte de Hally s'échappant presque avec ses escarpins rouges souillés par la boue. Les paupières de la femme s'ouvrirent sur de beaux yeux noisettes, brillants de dégoût pour l'homme qui la touchait en s'agitant en elle.
Ses lèvres tremblantes, roses, elle les humidifia, attendant encore une fois que cela se termine alors que son crâne cognait contre les oreillers durs.
L'homme arriva à son bout, sa jouissance, il sortit alors, remit directement son bas et sortit une cigarette de sa poche qu'il mit entre ses lèvres sèches et déchirées. Il semblait sourire alors qu'il fouillait dans son autre poche. Il souffla et en sortit une petite liasse de billet qu'il jeta sur le corps nu de Hally.
« Allez, à la prochaine. » lâcha t-il en claquant la porte humide de la chambre.
Hally ne jeta pas un regard à lui ou la liasse, restant silencieuse, elle fixa une tâche sombre au plafond. Sa fine main se glissa sur son corps comportant quelques bourrelets et des vergetures sur les hanches et sa poitrine. Elle passa un moment sur sa poitrine avant de venir attraper la liasse et la jeter au sol. Elle ferma ses paupières aux longs cils de mascara, se pinçant la lèvre pour son plaisir interdit, dirigeant sa main vers son clitoris pour venir elle aussi se finir.
Une fois cela fait, elle fondu en larmes. Hally se redressa alors et vint se moucher dans les draps rouges du lit. Elle parcourut ses cheveux d'une main aux ongles rongés, les yeux rouges.
Le mascara coula sur ses joues pâles, se demandant pourquoi elle faisait cela, comment elle en était arrivée là. Elle se leva alors, remit honteusement ses vêtements rapidement, un simple débardeur noir et son jean. Elle glissa l'argent dans sa poche arrière, attrapa sa veste en jean sur le parquet courbé, l'enfilant alors avant de faire sortir ses cheveux longs et entremêlés de ses vêtements. Elle mit ses escarpins rouges puis, sortit à son tour de la chambre du motel.
Elle parcourut le ciel du regard, la nuit étoilée encore traversée par des hélicoptères au bruit créant un fond sonore continu. Devant le motel, une route de béton, puis des champs morts à perte de vue, jusqu'à ce que, à l'horizon, sur un point plus élevé, des lumières citadines faisaient leur danses nocturnes.
Hally passa alors ses doigts sous ses yeux, espérant y récupérer quelques résidus de mascara. Elle s'avança vers la route et se mit à marcher en direction de la ville au loin. Ses talons s'enfonçaient dans la boue, il avait récemment plut.
Une lumière attira son regard, la jeune femme se retourna, une camionnette s'approchait de derrière elle, Hally lui fit alors signe de s'arrêter, sautillant dans la boue malgré ses talons. Mais la camionnette passa devant elle sans s'arrêter, la blonde grogna alors et tendit ses deux bras pour sortir ses deux doigts d'honneur. Elle hurla.
-Connard !
Elle lâcha un soupire ensuite et s'arrêta pour regarder autour d'elle, le vent frais de la nuit lui caressant la peau.
Elle attendit ainsi plusieurs minutes, pensive. Soudain, une nouvelle voiture passa, une voiture, sûrement quelqu'un de bien plus riche. Une femme conduisait, elle s'arrêta, au coin de la route et ouvrit la fenêtre en fixant Hally.
« Tout va bien mademoiselle ? Vous avez besoin d'aide ? »
Hally sursauta alors et se tourna vers la voiture, s'en approchant, une lueur d'espoir dans ses yeux.
-Oui s'il vous plait ! Je cherche à rentrer en ville !
La femme, d'une trentaine d'année, aux cheveux noirs corbeaux, fronça les sourcils en la regardant de haut en bas.
« A la capitale ? Gomzcity ? Pourquoi donc ? »
Hally vint alors agripper la portière au niveau de la forêt, elle sourit doucement.
- Je dois y aller... Je dois rendre visite à un membre de ma famille... Je sais bien tout ce que l'on dit sur la ville mais... Je m'y voit obligée... »
La trentenaire renifla avant de se pencher pour lui ouvrir la portière.
« Bien... Entrez... »
Hally sourit de ses lèvres roses et entra dans la voiture rouge. Elle s'installa tranquillement sur le siège en cuir, remerciant chaleureusement la conductrice.
La capitale, synonyme de restriction, délinquance, violence, comme toutes les villes depuis quelques années maintenant. Hally ne se souvenait plus vraiment comment tout cela était arrivé, sa situation étant venue avec celle du pays, dégradant après la Grande Guerre. Tout cela était devenu banal, normal, quotidien, sans aucune importance.
Le pays était entré en guerre 22ans auparavant, la même année où Hally était née. La jeune femme n'avait jamais connu le pays avant la guerre. On lui a toujours dit, qu'avant la guerre, le pays était magnifique, vert, l'air bon, plein de vie, riche et encore plus grand que maintenant. Une vraie utopie que la vingtenaire n'avait jamais eu la chance de connaître.
Son enfance avait été bercé par des tirs, du sang, des bombes, des courses poursuites, des avions faisant rase de toute forme de vie en lâchant des gazes parfois inodorant et invisibles derrière eux, tuant à petit feu le paradis. Le plus de chance de mourir était en ville, et bien heureusement, elle et sa famille avaient toujours vécus en campagne.
Après la guerre, il y a 6ans, le pays était devenu affreusement pauvre et terne, face à tout cela, la population à cherché à survivre, certains entrant dans la criminalité douce ou sévère, voleurs, prostitutions ou mafias. D'autres, se réfugiaient dans le désespoir de la religion, la seule chose où ils pouvaient se raccrocher, des sectes naissaient un peu partout, devenant de plus en plus importantes au point d'infiltrer la politique ou les médias.
Peu étaient neutres, qui se contentaient de travailler pour redresser le pays, la plupart pense que ces personnes n'existent plus, mais Hally, elle, a encore un espoir que de telles personnes bonnes puissent exister quelque part dans ce monde terne.
Le paysage des terres mortes et brûlées, occupées par quelques oiseaux noirs, laissèrent place à quelques villes bien plus bétonnées mais où la nature était encore quelque peu présente. Le regard de la blonde fut attiré par le mouvement des oiseaux migrateurs dans le ciel, l'hiver arrivait. Ils venaient se pendre à de vieux fils téléphoniques dont peu de personne se servait encore, mais laissés là, par principe.
Soudain, la douce voix de la conductrice l'interrompu dans sa contemplation des oiseaux voyageurs.
« Une cigarette ? »
Hally la regarda, hésitante, puis céda, elle aimait fumer quelques fois sans bonnes occasions, cela la détendait et la faisait réfléchir. Elle hocha la tête et la femme lui désigna la boîte à gangs. Hally l'ouvrit alors pour en sortir un paquet et un briquet. Elle s'en mit une entre les lèvres et en donna une autre à la conductrice qui en fit de même d'une main. Hally la regarda faire en silence, se demandant si la trentenaire était plutôt délinquante ou croyante. Même si les croyants avaient des croyances honorables pour la plupart, un espoir et une motivation pour aider qui était des plus appréciables, certains, venant des sectes des plus récentes, étaient bien moins recommandables. Elle alluma la cigarette et en fit de même en se penchant vers la brune. Cette dernière reprit une fois le briquet et le paquet rangé.
« Nous arrivons bientôt, je vous dépose quelque part ? »
Peu importe de savoir ce que faisais la brune pour Hally, tout ce qu'elle devait faire était aller voir sa sœur à l'hôpital, elle était l'une des victimes des restes des gazes des avions. A à peine 12ans, Goergy était tombée gravement malade et avait dû partir pour la capitale pour des soins que ses parents avaient du mal à payer. Hally faisait de son mieux pour sa petite sœur, elle avait traversé le pays pour aller la voir à la capitale et déposer le prochain chèque de soin. Un chèque mérité pour des jours de jeûne et du travail dur et difficile de la part de la petite famille, le père de Hally était passé proche de la mort en espérant que ce chèque pourrait changer la donne. Voilà pourquoi cette fois-ci, le chemin que Hally faisait tous les 3mois avec son père, elle le faisait seule, avec l'espoir de ramener sa sœur avec elle cette fois ci.
« Non, merci beaucoup, je vais me débrouiller pour la suite... » répondit-elle alors que la conductrice lui jeta un regard sceptique.
« Très bien... »
La brune n'en ajouta pas plus, dans le silence gênant de la voiture, on entendait seulement le moteur chanter et l'air passer par l'ouverture de la fenêtre pour faire évacuer la fumée des cigarettes. Le regard noisette de Hally se remit à contempler l'extérieur, tandis qu'un paysage entièrement bétonné et citadin s'installait.
Une fois à l'orée de la capitale, la conductrice arrêta la voiture sur le côté. Hally la remercia alors et sortit. Après un signe de tête, la voiture repartit, Hally jeta la cigarette au sol et l'écrasa de son escarpin rouge, une petite fumée grise s'en échappant encore alors que la blonde prenait chemin vers l'hôpital au milieu d'une rue presque vide, quelques passants aux pas pressé et peu de voitures. Hally frissonna doucement, l'air était frais, c'est vrai, l'hiver arrivait, mais il ne faisait pas encore assez froid pour enfiler ne serait-ce qu'un t-shirt à manche longue, après tout, les hiver descendait rarement sous les 12°C. On doutait même de l'existence de ce que l'on nommait la neige auparavant.
Une fois devant l'hôpital, Hally aperçut un religieux, un religieux d'une de ces religions connues, portant 2 gros bracelets d'énormes perles de couleurs aux poignets. Hally le salua respectueusement lorsqu'il secoua ses mains devant elle, faisant retentir le cognement des perles, geste religieux.
Elle déglutit alors en entrant dans l'hôpital sans y faire plus attention, se recoiffa d'une main et partit à l'accueil.
Étrangement, le bâtiment «était bien plus actif que la rue vide. Des malades et infirmiers passaient chacun leurs tours en arrière plan et dans la salle d'attente, dans un rythme étrangement musical.
Hally se présenta au guichet, sortit une enveloppe de sa poche et la donna à l'homme de l'accueil.
« Nom de la patiente. » Demanda t-il d'un ton sec.
Hally s'humidifia alors les lèvres avant de répondre.
-Goergy Jones.
Il hocha la tête et n'en dit pas plus, alors que Hally partait vers la chambre de sa sœur dont elle ne connaissait que trop le numéro.
Le couloir était d'un bleu pâle agressant les yeux de la jeune femme, ses pas résonnaient et marquaient le temps défilant dans un tempo lent, exécrable, stressant. Elle vit soudainement une lumière rouge s'allumer dans le couloir sombre, juste au dessus de la chambre de sa sœur.
Hally ne réfléchit pas et ouvrit, mais une femme la bouscula, la plaquant contre le mur d'en face qui trembla de faiblesse sur le coup. La femme, qui était infirmière, entra dans la chambre, suivit de de ses collègues. Une fois tous passés, Hally entra et vit les infirmiers s'activer autour du lit de sa petite sœur, ne la laissant même pas voir son visage, la femme ayant bousculé Hally prenait le pouls de la petite. Cette femme leva justement la tête vers ses collègues et annonça sans prendre Hally en compte.
« Il est trop tard, elle est morte. »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top