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Voici un nouvel os, écrit sur le thème de la nature. Il est initialement écrit pour le recueil d'os Corne d'abondance, recueil créé par _Joy_Watermelon_ et Atinyarmy11, qui d'ailleurs est posté sur le compte de la dernière auteur citée. Merci également à elle, qui me l'a corrigé ^^
Je vous invite fortement à aller voir ce recueil car il contient de vraies petites perles <3

Je vous souhaite une bonne lecture !


Nature. Nature. Naturel. Nature. Naturisme. Nature. Nature. Naturel. Naturelle. Naturellement. Nature.

Qu'est-ce véritablement ?

Du latin, natura, « ensemble des êtres et des choses qui constituent l'univers », « ensemble de ce qui, dans le monde physique, n'apparaît pas comme transformé par l'homme », « ensemble des lois qui paraissent maintenir l'ordre des choses et des êtres ».

La nature, n'est-elle donc que ce qui nous entoure ? Des éléments dits naturels ? Ou est-ce que ça va plus loin ?

La nature humaine, « ensemble des caractères estimés communs à tous les hommes ».

Petite nature, « personne de santé fragile ou de faible résistance psychologique ».

Si je comprends bien, la nature est aussi ce qui définit l'humain.

Peut-on aussi qualifier un animal comme tel, avec l'excuse de la nature animale ? Et donc, qualifier quelqu'un de petite nature reviendrait à le considérer comme un être faible ? Qu'est-ce qui définit l'être faible ? Est-ce parce qu'il pleure ? Parce qu'il ne se supporte pas ? Parce qu'il ne s'accepte pas ?

Peut-on dire que Min Yoongi est un être faible ? Il pleure, depuis des mois, ses larmes ne s'estompent jamais. Sa peau n'est qu'éponge, buvant cette eau immonde qui coule à grand flot dans un cercle continu.

Quand on le voit, on peut le prendre en pitié. Quand on le voit, on peut se soucier de lui. Quand on le voit, on peut être touché. Quand on le voit, peut-on le comprendre ?

L'empathie, du grec pathos qui signifie souffrance : « Faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent ».

Quand on le voit, est-ce l'empathie que nous ressentons ? Ou n'est-ce tout simplement qu'une façade qui nous permet de nous cacher dans nos retranchements et nos douleurs ? Je compatie, nous compatissons. Entre vérité et mensonge, masque et réel, que croire, que penser ?

Ce Yoongi là, il n'a pas besoin de tout ça. La seule chose qui pourrait lui redonner le sourire, serait de faire vivre son frère.

Une horrible tragédie a eu lieue.

Parmi les 476 personnes à bord du ferry Sewol, son frère - dont le nom reste inconnu -, faisait partie des morts déplorées. Il en a tellement voulu au monde, à ces humains incapables de sauver ces jeunes qui n'avaient rien demandé.

Etait-ce la faute de la nature humaine ou le naufrage a-t-il été crée par la nature elle-même ? Yoongi n'en savait rien et il ne voulait pas savoir car ce jour-là, son frère n'était plus et c'est tout ce qui comptait.

Vivre dans la souffrance et le martyr d'avoir perdu un être cher, c'était son quotidien. Recevoir des regards en coin et des murmures sur lui, jugeant cet être déchiré ; non, ce n'était pas de ça dont il avait besoin.

L'homme est fait ainsi, il y a ceux qui vont juger, ne se souciant pas réellement des sentiments d'autrui. Ceux qui vont rester brisés à vie et qui n'attendent que de partir. Ceux qui préfèrent sauver leur peau car l'instinct animal revient soi-disant au galop et que l'on ne pense plus qu'à survivre.

Ainsi est l'homme ? Il va juger, ou compatir mais dans l'unique but de se cacher et de ne pas voir ses propres faiblesses. C'est simple de dire de quelqu'un qu'il est faible, ou de petite nature, mais au fond de nous, au plus profond, nous le sommes tous.

Parmi ceux qui jugent, il y a ceux qui pensent avoir raison et ce sous n'importe quel prétexte. S'ils décident qu'aimer quelqu'un du même sexe c'est contre-nature, alors ça l'est. Mais qu'est-ce que la contre-nature véritablement ?

Contre-nature, « en opposition avec les principes moraux ».

Qu'est-ce qu'un principe moral ? « Qui relève de la morale ; étique », « conforme aux règles de conduite en usage dans une société », « théorie du bien et du mal, fixant par des énoncés normatifs les fins de l'action humaine ».

Lorsque les parents de Kim Seokjin et Jung Hoseok leur déclarent que leur amour est contre-nature, sous-entendent-ils que ce n'est pas conforme aux règles de conduite ? Que ce serait alors mal ?

Pourtant, l'homme n'est-il pas un progressiste ? Un chercheur de nouveautés technologiques et médicales ? Pourquoi se cache-t-on derrière l'argument : « l'homme est né pour se reproduire. » Un homme et un homme ne le peuvent pas et alors ? Pourquoi ne pas tout simplement comprendre ce qu'est réellement le sens de l'amour et l'attirance ?

Pourquoi violenter verbalement ses enfants lorsqu'on apprend qu'ils n'aiment pas l'autre sexe ? Pourquoi avoir peur de la réalité ? Pourquoi être dégouté lorsqu'on voit deux personnes de même sexe s'embrasser ? Juste ; pourquoi ?

Pourquoi ne pas laisser vivre ces personnes ?

Là encore, l'homme est individualiste. Il suffit que l'on change son quotidien pour qu'il se sente tout bouleversé et qu'il déchaîne sa haine contre autrui. Il est aussi du genre à se cacher, à fermer les yeux : « Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien. »

Quelle triste réalité.

En plus de ces nombreux défauts - qui sont, je le rappelle, l'individualisme, le jugement, l'égocentrisme - on peut rajouter à cette liste l'aspect supérieur propre à chacun.

L'homme, naturellement, va se positionner au-dessus de l'autre, se croyant supérieur à autrui. Mais y-t-il seulement une supériorité et une infériorité ou est-ce juste une égalité globale ?

Chacun serait meilleur qu'un autre dans un domaine et moins bon dans un autre. Ce doit sûrement être ça et pourtant, pour se sentir exister, on a besoin de rabaisser l'autre, de le dévaloriser pour ainsi se mettre en avant.

Jeongguk a été victime de ce semblant de supériorité maladif à cause de son handicap physique. Oui, il lui manquait une jambe, du moins il n'avait que le haut de la cuisse ; oui il lui manquait un doigt et n'en avait que quatre sur la main droite. Mais cela faisait-il de lui un être inférieur en tout point ?

Aux yeux de certains oui, il restait handicapé après tout.

Mais par ses faiblesses il trouvait de la force ; la force de surmonter ce handicap et de faire de son mieux pour égaler les autres. Nous en revenons toujours à l'égalité. Qu'est-ce vraiment ? Pour moi, ce n'est qu'une formule abstraite. L'égalité, selon ce qu'on nous dit, ce serait un « rapport entre individus, citoyens égaux en droits te soumis aux mêmes obligations ».

Là encore, nous sommes égaux de manière citoyenne mais sur le plan physique, nous ne le sommes pas forcément. Pourquoi le fait de ne pas être égal devrait donner raison à des moqueries ? Pourquoi justement ne pas prendre cette inégalité en compte pour en faire une force collective ?

Puisqu'il est honteux de ne pas être comme tout le monde, pas égal, ne devrions-nous pas également rétablir cette égalisation en se moquant de tout le monde ? Il n'y aurait alors plus de question sur qui est égal à nous ou non.

Pourtant, certains peu éclairés trouveraient un prétexte pour encore se situer au-dessus. Sachons une chose, vouloir se sentit supérieur, ce n'est qu'une mascarade pour cacher nos faiblesses et justement notre sentiment d'infériorité.

Ceux qui se moquent de ce pauvre Jeongguk, ce sont ceux qui, secrètement, admirent à quel point il peut être fort mais par fierté et pour ne pas laisser paraître leur jalousie, ils vont plutôt se moquer de lui.

Ce Jeongguk en question ne se sent pas supérieur. Il n'est pas comme tous ces abrutis finis. Non, lui, il aide ceux en besoin, il redonne confiance, il permet d'avoir encore de l'espoir en l'humanité.

De l'espoir ? C'est justement ce qui manquait à Taehyung. Ce jeune homme aussi a connu des moqueries pour une raison quelconque. Comme quoi, tout est prétexte pour rabaisser l'autre pour se valoriser. Ne pas savoir lire à six ans, est-ce une honte ? Vivre dans une ferme dans les champs, est-ce une raison pour se faire surnommer « la bouse » ? Juste vivre autrement, est-ce une raison pour recevoir de la haine ?

C'était un véritable traumatisme.

En plus de ces « défauts », Taehyung n'était pas courageux à ses propres yeux. Il a bien pensé deux ou trois fois à se foutre en l'air mais l'espoir que quelqu'un soit là pour le dissuader prenait vite le dessus.

Bien vite, malgré tout, il en a eu marre.

La seule solution qu'il a pu trouver a été de se réfugier dans une forêt. Il n'en connaissait ni le nom, ni l'endroit, ni le temps qu'il y avait passé. Pourtant, ici il a pu trouver la paix qu'il cherchait.

Il se trouvait en symbiose avec la nature, en harmonie, et s'y fondait presque. Il ne vivait que par les plantes qu'il trouvait lors de ses longues ballades, il croisait des animaux qu'il arrivait parfois à approcher. Il sentait que c'était là où il aurait dû être dès le début. Son rapport avec la nature était tel qu'on aurait pu le comparer aux instincts primitifs des hommes de la Préhistoire.

Chaque végétal était source de vie et inspirait la renaissance. Chaque animal qu'il croisait était le reflet de ce qu'il était de base : un animal en symbiose avec les éléments et qui ne cherchait qu'à vivre sa vie comme il le souhaitait et avec ce qu'il possédait.

Il reprochait, à l'heure d'aujourd'hui, de trop vouloir. L'homme ne voit que ce qu'il n'a pas, et non ce qu'il a déjà. On pourrait comparer ce matérialisme au verre que l'on ne voit qu'à moitié vide. Taehyung avait toujours vécu dans la simplicité alors voir tous ces gens se lamenter à longueur de temps, occupés à parler dans le dos d'un autre pour essayer de mettre en avant ce que lui possède, c'était trop. Tout simplement.

Il ne voulait plus de cette vie là.

Lorsqu'il a vu Jeongguk, cet homme en béquilles qui se promenait simplement dans la forêt, il avait vu la simplicité qu'il recherchait. Il avait trouvé une pureté qui se faisait rare et il s'était laissé aller à sa rencontre. Jeongguk lui avait tendu sa main où il manquait un doigt, faisant monter les larmes aux yeux de Taehyung. Il n'y croyait plus, et pourtant il avait une personne face à lui, similaire à son profil.

Jeongguk avait tenté de le faire revenir à la civilisation, ne lui promettant pas monts et merveilles mais surtout de rencontrer des gens heureux avec ce qu'ils avaient. Ça n'a duré qu'un mois avant que Taehyung ne se retire pour de bon dans cette forêt, s'y laissant sombrer à jamais, n'étant plus que dans l'oubli de chacun ; à part pour Jeongguk.

Jeongguk a traversé le pays, à la recherche d'un réconfort depuis la disparition de Taehyung. Il a trouvé Yoongi, avec qui il s'est consolé chaque soir. Ils ont, par la suite, rencontré Seokjin et Hoseok qui n'avaient pas osé affronter leurs parents.

Tous les quatre avaient décidés de partir à la découverte de la plus belle nature que pouvait leur offrir leur pays, dans l'inconnu.

Là, ils ont rencontré Kim Namjoon, un écologiste reclus dans la campagne lointaine, éloigné de toute activité humaine. Il n'avait ni l'électricité, ni l'eau courante et ils ont passé deux mois à cinq pendant lesquels Jeongguk priait tous les soirs en mémoire de son ami disparu.

Ils étaient une bande d'inconnus qui s'étaient rencontrés par le hasard le plus grand.

Tous fuyaient la dure réalité humaine, ils digéraient mal le fait que l'humanité puisse avoir aussi mal tourné. Qu'était-il arrivé pour que l'homme devienne une teigne arrogante dans le besoin constant de se cacher derrière un masque d'artifices. Qu'était-il arrivé à l'humanité pour être devenu aussi mesquine ?

Un soir, ils étaient allés dans un village voisin qui fêtait les bienfaits de la nature.

Au centre du petit village brillait un jeune homme. Il ne brillait pas par la sueur de son front mais par son âme. Il dansait en vénérant cette nature bienfaisante.

Les cinq garçons le regardaient se mouvoir gracieusement, ils voyaient comment ses longs bras s'élançaient vers le ciel, représentant les arbres fleurissants du printemps nouveau, au bout desquels ses poings fermés formaient des bourgeons.

Cet homme représentait la vie, son souffle égalait le vent ; sa sueur était l'eau qui parcourait les rivières ; ses yeux étaient tels des rayons du soleil et son corps qui foulait le sol correspondait aux êtres vivants.

Il voltigeait, s'élançait, se fatiguait. Sur l'instant, il ne pensait qu'à remercier ce qui l'entourait.

Ses dents de nacre scintillaient et reflétaient à la fois la pureté par leur blancheur et le masque de gentil que porte l'homme. Son nez fin était le chemin houleux et tortueux de la quête du bonheur. Ses yeux en amande prouvent que nous, hommes, sommes infiniment petits dans l'univers immensément grand. Son cou et ses épaules, durement travaillées, étaient une preuve que la nature nous est indispensable.

Ce torse, qui se meut, est l'allégorie du vent qui souffle comme bon lui semble. Ses deux bras, finissants par ses dextres, sont les branches des arbres qui donnent naissance à la vie. Ses jambes sont les racines qui nous ancrent et nous font rester sur terre en sachant d'où l'on vient. Ses pieds ne sont que l'extension de ces racines, c'est un chemin que l'on peut prendre mais on sera à jamais rattaché à nos jambes. Car sans elles, on ne peut marcher.

Il dansait, c'était éprouvant, c'était dur, c'était fort. Il était à lui seul la contradiction naissante entre la nature élémentaire et la nature humaine. L'une était la vie, le renouvellement, la pureté ; l'autre était la nuisance, la décadence, l'anéantissement même de cette nature.

Cet homme en était le parfait exemple ; il était à la fois la contradiction de ces deux entités, l'opposition de leurs idéologies, et la symbiose de leur naissance.

Jeongguk regretta, il regretta Taehyung et sa disparition.

Il regretta le fait que ce bout d'homme n'ai pas pu voir l'espoir qu'il lui avait promis ; cet espoir procuré par Park Jimin.

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