JUIN
"Ceux qui ont cru, ceux qui se sont exilés et ont combattu pour la cause de Dieu, ceux-là espèrent une miséricorde de Dieu et Dieu est essentiellement Absoluteur et Miséricordieux."
Sourate 2 - Verset 218
C'était mon domaine. La musique qui éclate les murs, la transpiration des corps collés les uns aux autres, les cerveaux intoxiqués. Tout ça, je l'ai vécu mille fois. C'était ma spécialité. Mais ce soir, je ne suis plus qu'un gosse qui découvre les excès de l'adolescence. Je me sens à l'étroit dans mon tee-shirt noir, habituellement confortable. La chaleur m'écrase, m'empêche de respirer correctement. Les parfums exagérés des autres m'arrachent les narines, collent un goût amer sur ma langue. Ce petit monde éphémère heurte mes sens, je crois que je vais tomber. Mon sang glisse dans mes pieds, je me rattrape au mur. Tout est beaucoup trop fort, je n'ai pas d'armure pour me sauver de leurs glaives. Et puis, l'épiderme cicatrise. Ce n'est qu'une fine couche encore souple, mais la plaie n'est plus à vif. J'avale cul sec un verre posé sur la table basse, grimaçant au mélange inconnu. Ce n'est pas bon, mais ça fera son effet dans peu de temps. Je ne sais plus trop ce que je fais là, j'ai l'air de chercher quelqu'un. On veut me toucher, m'embrasser, m'aimer une nuit. Je ne veux pas d'eux dans mes bras, je ne veux pas de leurs lèvres sur ma peau ni de leurs gémissements dans mon cou. Je sais que je veux quelque chose, mais je ne le trouve pas. Alors, j'attends qu'il vienne à moi.
- Je crois que je suis bourré.
Orion a surgit de nul part, les joues rouges et les pupilles dilatées. Nous nous sommes regardés quelques secondes, des mots interdits cousus sur nos bouches.
- J'ai chaud, sortons, finis-je par dire, brisant l'instant.
Je passe la porte et m'avance sur l'allée devant la maison. Orion reste figé encore un peu avant de jouer des coudes pour me rejoindre. Il me devance pour ensuite se retourner vers moi, ses muscles faciaux contractés en une expression bizarre. Je gonfle mes poumons de l'air chaud et lourd de cette soirée, ajoutant quelques pierres dans ma poitrine.
- On est chez qui ?
- La copine de Sirius, Astrid. Je ne sais pas si tu te souviens de lui. Tu sais, la thérapie à laquelle tu ne viens pas ?
Son ton est plein de reproches, ses yeux me pointe du doigt.
- Ce n'est pas parce que tu ne m'y vois pas que je n'y suis pas, répondis-je, conscient de l'intrigue que j'insinuais en lui avec cette simple phrase.
Je jubile intérieurement lorsque tous ses traits se relâchent sous l'effet de la surprise. Puis, il semble se ressaisir. Ses sourcils se lèvent, un sourire découvre ses dents.
- Donc t'es devenu un stalker ?
- Disons que j'aime observer sans l'être.
Son sourire se fâne, ses yeux se perdent dans l'agitation qu'il y a derrière les fenêtres.
- J'avais un truc à te dire. Mais je vais sûrement raconter tout un tas de conneries, parce-que Hélios en a profiter pour me servir un tas de shots.
Je n'ose même pas sourire à ses derniers mots, imaginant pourtant très bien Hélios tenter de saouler tout le monde. Il aime beaucoup trop la brûlure de l'alcool dans sa gorge pour ne pas vouloir faire partager cette sensation.
- Je ne sais pas si j'ai envie de l'entendre.
- Je ne sais pas si c'est vraiment ton choix, ça.
J'ai peur. De lui, de ce qu'il va me dire, de ce qu'il ne dira pas, de moi.
- Éléane est venue chez moi. Et Éléane c'est l'idole de mon passé, la fille que j'aimais. Et elle voulait, et moi, je ne voulais pas. J'avais juste ce mal à la tête permanent à chaque mot qu'elle prononçais, j'avais l'impression de mourir à chaque seconde. J'ai ce putain de sentiment, depuis des mois, ce mal de tête. Cet état ou tout semble bouger bien trop rapidement pour moi. Et avant que je t'em-
Il se tait soudainement, comme ça, au milieu d'un souvenir brûlant.
- Que je ne déconne. Ça arrivait moins souvent. J'étais vivant.
Il y a un nouveau silence. J'attends qu'il m'achève d'une nouvelle combinaison de mots, de vérités meurtries que personne ne veut entendre. Je suis à genoux devant mon bourreau, attendant le coup de grâce. Que mon cerveau roule loin de mon corps poignardé.
- Alors je crois que je veux m'excuser. Ça y ressemble en tout cas.
- Dois-je en conclure que c'est de ma faute si une fille a dû pleurer un soir, le cœur brisé ?
J'essaie de paraître détaché, intouchable. Il rit, rejette la tête en arrière.
- Je crois qu'il y a plus d'une fille qui pleure un soir, le cœur brisé par ta faute, Jarvinen.
- Peut-être bien.
- Tu comptes retourner à cette soirée ? Me demande-t-il après un court silence.
- Hum, non, je crois que j'en ai assez vu pour aujourd'hui.
Des flashs des heures précédentes m'étranglent, déchirent mes rétines. Je ne veux plus qu'on me touche, je ne veux plus de leurs liquides empoisonnés, de leurs rires inconscients.
- Et toi ? Lui demandé-je.
- J'ai une meilleure idée. T'es venu en voiture ?
Il s'éloigne de quelques pas, un sourire mutin sur les lèvres. Ces lèvres.
- Ouais, avec celle de ma sœur.
- Parfait.
Je le regarde, immobile. Un regard vers le ciel, y a-t-il un dieu entre les étoiles ? Montre-moi le chemin, dis-moi si je vais mourir ce soir, dis-moi si mon coeur lâchera entre nos bouches. Sauve-moi.
- Oh, attends un peu, on va où comme ça ? M'exclamé-je en reprenant mes esprits.
- Quoi ? Tu as peur de quelque chose ? Répond-t-il avec insolence.
- Tout en toi m'effraie.
Je ne sais pas s'il m'a entendu. Je me contente de le suivre, d'obéir comme une marionnette. Ma volonté a fondu devant cette assurance que je ne lui connaissais pas. Orion est le plus fort ce soir. Je me laisse faire, curieux de lui rendre les commandes.
- Tu aimes la musique ?
- Et comment.
- Alors en route.
- Tu ne veux pas me dire où est-ce qu'on va exactement ?
Je suis fasciné par les soins qu'il met en place lorsqu'il attache sa ceinture, tirant machinalement le tissu épais pour vérifier son bon état. J'apprécie ce petit manège qui ne m'est plus inconnu.
- Tu verras. Direction le centre de notre magnifique village, Jarvinen.
Je frémis lorsqu'il prononce mon nom, passe une vitesse puis ouvre la fenêtre, et laisse mes cheveux s'emmêler dans le vent chaud du soir. Je ne sais pas où est-ce que nous allons mais je n'ai pas envie d'y arriver trop vite. J'aime cette musique qu'Orion passe, son parfum dans l'habitacle de la voiture, ses doigts qui pianotent près de sa fenêtre ouverte.
Malheureusement, la Vendée, ce n'est pas très grand. Les villages sont minuscules alors ce n'est pas bien compliqué de rejoindre leur centre. Je gare la voiture, coupe le contact et reste face au volant, guettant ses futures indications. Je suis son pantin.
- Et maintenant on descend, on fait un arrêt rapide à la boutique à ta droite, et ensuite je t'emmènes au septième ciel.
Je crois qu'il a effectivement un peu trop bu, mais j'aime ça. Ce ton est amusant, ses mots encore plus. Je doute cependant qu'il persiste si j'entre dans son jeu. Sa nature reviendra au grand galop.
- Fais gaffe Orion, je pourrais prendre ça pour une promesse que tu te devras d'honorer.
Ses yeux explorent les cavités de son crâne tandis qu'il claque la portière et se dirige vers une boutique encore ouverte sans m'attendre.
- Pourquoi pas ? Me lance-t-il.
Hélios, qu'as-tu mis dans ses verres ?
Je m'étrangle presque avant de le rejoindre en trottinant. Je ne suis plus sûr d'avoir le même Orion que la dernière fois que nous nous sommes vu devant moi.
- Que t'ont-ils fait ? Murmuré-je.
Le jeune homme entre, attrape quelques provisions dont des doses d'alcool supplémentaires avant de soudainement se rappeler de ma présence:
- Tu veux quelque chose ?
Je veux comprendre ce qu'il se passe, ce que tu as, pourquoi tu es comme ça. Je veux savoir si tu vas bien, où est-ce que nous allons, si Dieu existe. Je veux savoir si les morts nous aiment encore, si Papa m'aime un peu. Je veux qu'on me sauve, je suis fatigué d'avoir mal. Je te veux, désespérément.
- Non... enfin juste des clopes en fait.
Il ne dit rien, acquiesce simplement, me laisse choisir une marque. J'aime le fait qu'il dirige un peu l'action, je suis curieux de savoir ce qu'il a en tête. Pendant qu'il paie, je tente à nouveau:
- Tu ne comptes toujours pas me dire où est-ce qu'on va comme ça ?
- Si près du but, pourquoi dévoiler notre destination maintenant ?
Je suis le garçon comme l'ombre que donne les réverbères jusqu'à nous engager dans une rue plus étroite et mal éclairée. Mais je ne m'en fais pas. J'ai combattu plus de monstres que le noir peut en cacher. J'ai toujours aimé le noir. Les autres couleurs m'effraie. Le noir a une teinte particulièrement familière. Plus que toutes les autres que nous n'étions pas censés voir ou du moins pas autant. Le turquoise des écrans de vos ordinateurs, le fuschia sur leurs lèvres, le blanc immaculé des feuilles en papier. Le noir a toujours été là. Il est ponctuel et nécessaire. Le noir a entendu mille sanglots et accueilli mille larmes dans ses bras invisibles, sans jamais les trahir. Le noir est un compagnon qui ne vous quitte jamais. Vous n'avez qu'à fermer les yeux, il est là. Rideau. Noir.
- Et notre destination se trouve au sommet. Après toi.
Nous nous étions engouffrés dans un bâtiment qu'il semblait connaître par cœur. Il m'invitait désormais à gravir les marches d'un escalier qui menait au but final de notre excursion. Ce qui signifiait qu'il avait assez joué pour un bon moment. Je chasse mes pensées et préfère me concentrer sur mon péché de chair, le plaquant sévèrement contre le mur.
- Bien, je reprends les commandes désormais, lui soufflé-je.
- Avance, Jarvinen, sourit-il avec sincérité.
Déconcerté, j'obéis sans rien ajouter.
- Ne fais pas cette tête.
Il me suit dans les escaliers, sifflant un air que je crois qu'il invente. Selon moi, Orion est un artiste. Il fait des collages avec les morceaux de mon coeur, met des paillettes dans mes yeux et dessine un sourire sur mes lèvres.
Je pousse une porte qui grince un peu avant de s'ouvrir. Les lumières de la nuit m'éblouissent, ma peau vibre au son de la voix du garçon magicien:
- Ta-da.
Il marche jusqu'au centre du toit et s'y assoit, connaissant cette place comme si son nom y était inscrit à l'encre invisible depuis la nuit des temps. Le jeune homme bricole une installation sans vraiment se préoccuper de moi, puis il semble se rappeler de ma présence.
- Ma sœur adore cet endroit. Adorais. Je suis encore indécis sur l'adjectif à utiliser, pour être honnête. Ça te plaît ?
Je le scrute, ne sachant pas comment il peut être si détaché en parlant de sa sœur dans un endroit qui lui est tant associé. J'ai mal. Je songe un instant à me jeter de ce toit. M'écraser sur le bitume, attendre qu'on brûle mon corps pour que mes cendres se mêlent à l'océan.
- Je n'ai plus d'endroit qui appartient pleinement au souvenir de Rye, avoué-je.
Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça. Je ne parle de Rye avec personne, excepté ma sœur. Je me demande comment serait ma vie si Maja avait disparu comme celle d'Orion. Si personne ne m'avait rattrapé.
- Je ne suis pas revenu ici. Depuis longtemps.
Il marque une pause, s'allonge.
- C'est apaisant. Comme hors du monde. Hors de la réalité.
Je me décide à le rejoindre, ne comprenant toujours pas ma présence dans un endroit presque sacré.
- Pourquoi ce soir, avec moi ?
- La véritable question serait, si Pas ce soir, quand ?
Une gorgée de sa bière, j'embrasse le goulot de verre, rempli ma bouche d'or liquide. Un goût fort sur nos langues, des mots puissants qui franchissent la barrière de ses lèvres, flot sage de vérités alcoolisées.
- Cet endroit doit vivre, moi aussi. Et je ne peux pas faire ça tout seul.
Je suis ébranlé devant son courage, sa rédemption. J'aimerais que cet ange me guide jusqu'à lui, qu'il me guérisse. Pourtant, je me moque.
- Ça t'arrive souvent de franchir des caps normalement insurmontables en un claquement de doigts? J'accompagne le geste à la parole, juste devant ses grands yeux clairs.
- Parfois. Mais je ne sais pas claquer des doigts.
Je prends un malin plaisir à le taquiner avec ça, agitant ma main près de son visage avant de me calmer. Il accomplit son rituel musical qui m'est familier et qui me plaît assez. C'est encore son côté artistique qui me captive, remplit mon corps de petits picotements, comme des fourmis dans des membres engourdis. Des sensations, je crois.
- Et toi ? Tu en franchis, des caps ?
- La dernière fois que j'ai franchi un cap, je me suis cassé la figure juste après.
- Je vois. Arrête moi si tu préfères changer de sujet mais- il tremble - Ce Rye. C'était... ?
Comme dans nos exercices d'écoliers, il attend de moi que je complète sa phrase. Les propositions sont multiples, je ne peux me résoudre à choisir.
- Mon meilleur ami, mon premier amour, ma première victime.
- Je vois. Mais n'utilise pas le mot victime. Je doutes qu'il soit judicieux, dit-il en entrecoupant ses mots de petits silences troublés.
Je sais que le garçon à côté de moi pense. Il essaie d'éteindre l'incendie de son cerveau avec la blonde qui glisse dans sa gorge, ne rendant que plus confuses ses réflexions.
- Tu ne sais rien de moi Orion.
J'ai mal, encore. Le bord n'est pas si loin.
- C'est vrai. Je ne sais rien de toi. Pas assez pour te regarder dans les yeux et te dire que tu n'es pas un gros con. Pas assez non plus pour dire le contraire.
- Alors, pourquoi as-tu emmené un potentiel connard dans ce lieu si spécial pour toi ?
- La première réponse à ta question réside dans l'adjectif 'potentiel'. La seconde réside dans mon égoïsme, lâche-t-il après encore un de ces silences.
- Je ne vois pas une once d'égoïsme dans le fait de partager un moment pareil avec moi.
- Et pourtant ce n'est que ça. De l'égoïsme. Ta présence rends ça plus facile pour moi.
Mon existence a détruit des vies, deux familles.
- Pourtant, j'ai la fâcheuse tendance à compliquer les choses.
- J'aime ce qui est complexe.
- Pourquoi ? Tout est déjà tellement tordu.
J'aimerais le mettre en garde, lui dire de fuir, de partir loin de moi, aussi vite que possible. J'aimerais le prévenir, lui dire que le Diable, c'est moi. Ses ailes de cires coulent dans la mer de nos larmes.
- Je t'apprécie. Pas pour toi, mais pour moi. Et on sais tous les deux qu'il y a peu de choses qui valent la peine d'être appréciées, dans le coin, parce-que peu de chose ont un sens.
- Je ne sais pas, j'essaie de redonner du sens aux choses justement. À mon existence.
- Et comment ça avance ?
Lumière. Le monstre n'a plus de recoins sombres où se cacher. Ce ne sont pas les ailes d'Icare, mais cette bête noire qui disparaît dans les rayons des astres.
- J'en sais rien, à toi de me dire de quoi j'ai l'air.
- Ça te vas bien, de ne pas me laisser en plan à 23h.
Un rire se déploie dans ma gorge, gonfle mon cœur d'un peu d'air pur. Je m'abandonne contre le sol, les yeux plantés dans la nuit.
- Je m'excuse pour mon incorrection jeune homme, mais vous comprendrez bien qu'il s'agissait là seulement d'un malheureux écart de conduite qui n'avait rien à voir avec la soie de vos lèvres.
J'ai retrouvé mon assurance, la voix d'Antarès Jarvinen. Je vois bien que ça l'amuse.
- Et bien mes lèvres de soie se sont vues punies de leur affront inconsidéré. Malheureusement, elles ne semblent tenir en place en votre présence. Alors non, je n'excuse pas votre incorrection, tant que cet écart de conduite ne sera pas rectifié.
- Qui donc a osé te pervertir ? Je murmure en me redressant pour m'approcher de lui.
- À vrai dire, je suis presque persuadé que c'est toi.
- Voyons ça.
Je ne me retiens pas d'écorcher ses lèvres avec les miennes, soufflant de désir et de soulagement. Un tsunami de picotements électrise mon corps, déclenchant des cyclones, des typhons et des ouragans dans mes poumons, crevant mon organe vital de milliers d'éclairs brûlants. Je meurs à son contact, souhaitant m'abandonner complètement dans ses mains. Sauve-moi, aime-moi.
- Cette fois, je ne m'enfuirai pas, promis, murmuré-je dans son cou, m'abreuvant autant d'oxygène que de son odeur.
- Je vais essayer de te croire, soupire Orion.
Je ne veux pas penser que ses mains me lâcheront. Je veux qu'elles visitent ma peau sans fin.
- J'essaie, moi aussi.
- Pourquoi moi ? S'inquiète-t-il.
- Pourquoi pas ? Souris-je.
- Je t'interdis d'utiliser mes répliques.
- À partir du moment où tu m'appartiens, tout m'appartient, m'amusé-je.
- Je t'appartiens ? Continue-t-il, le ton aussi léger que le mien.
- Depuis le début.
Il se redresse, reste silencieux quelques instants, fouillant ses neurones à la recherche de ses mots.
- Il y a sûrement plus fonctionnel, sur le marché.
- Mais avec autant de cachet, j'ai pas trouvé, répondis-je spontanément.
Le jeune homme s'approche, plaque ses lèvres une fraction de seconde sur les miennes.
- Je vais faire de mon mieux. Dans ce cas.
- Aucune pression. Restons encore un peu comme ça, s'il te plaît.
- Aucune pression.
À cet instant, j'espère être immortel.
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