Chapitre 1.
Samedi 14 mai 2016,
New York City, New York.
L'ordonnance dans la main, je marchai en direction de la pharmacie pour aller chercher mes médicaments quand mon téléphone sonna. Mon père voulait savoir si mon rendez-vous était terminé et si je rentrais bientôt, chose à laquelle je répondis que je passais d'abord chercher mon traitement. Cela faisait maintenant un an que j'étais suivie par un psychologue et un psychiatre à la demande de mon père. En effet, après ma séparation difficile avec Jonah, j'ai commencé à développer une dépression sévère qui m'a mené jusque très bas. Entre le stress post-traumatique causé par l'épisode HYDRA, la mort de ma mère, et ma rupture qui avait été l'élément déclencheur de cette dépression, je devais gérer des pensées destructrices en même temps que mes cours que j'avais quelque peu déserté, mais aussi et surtout, mon job de protectrice de quartier. Iron Kid était toujours présente à New York et protégeait toujours les habitants malgré la maladie car c'était la seule chose qui lui apportait un peu de bonheur. Je ne pouvais pas me permettre de tout abandonner sous prétexte que j'allais mal. C'était impensable, bien que les choses restaient compliquées. Je ne pouvais plus prendre une douche sans batailler avec mon propre cerveau qui trouvait la tache trop compliquée. Je ne pouvais plus me lever le matin pour aller en cours sans batailler inlassablement avec mon cerveau qui trouvait la tache insurmontable. Même assister à mes rendez-vous devenait compliqué, mais mon père était très présent pour moi. Il était tout le temps là pour me sortir du lit quand les choses allaient mal. Jusqu'à ce que Pepper et lui se séparent, elle aussi m'aidait beaucoup. Maintenant, ce n'était plus que mon père et moi...
- Bonjour mademoiselle. Que puis-je pour vous ?
Sortie de mes rêveries par la pharmacienne qui me fit signe d'approcher, je m'empressai de lui donner mon ordonnance et elle se chargea d'aller chercher mes médicaments dans la réserve, puis elle revint avec. J'avais le droit à des anxiolytiques, des somnifères et des antidépresseurs. La totale quoi. J'avais toujours été de nature anxieuse, alors avoir des anxiolytiques ne m'étonnait pas plus que ça. C'est les avoir aussi tardivement qui m'avait étonné. Les somnifères, eux, m'ont été prescrits parce que mes cauchemars m'empêchaient de dormir comme il fallait et que ça me faisait faire des insomnies monstrueuses. Je manquais de sommeil, et donc le matin, je ne me levais pas. Les antidépresseurs parlent d'eux-mêmes. Sans eux, je me serais sûrement déjà tiré une balle dans la tête.
- Merci, passez une bonne journée. Au revoir.
Je pouvais enfin rentrer chez moi. Après avoir payé pour mes cachets, je me dirigeai en direction de la maison et prévins mon père que j'arrivais. Il m'attendait de pied ferme pour que je lui raconte ce que m'avait dit le psychiatre, bien que ce ne soit rien de bien intéressant. Il avait augmenté ma dose d'antidépresseurs, voyant que mes idées noires persistaient. Il conseillait une hospitalisation, mais je refusais. Je n'étais pas folle, je ne voulais pas aller en hôpital psychiatrique. Peu importe ce qu'on me racontait dessus, que ce n'était plus comme dans les années 70, je refusais d'y aller. J'avais dix-huit ans. Je pouvais faire mes propres choix. Et là, mon choix était de ne pas me faire interner.
- Je suis rentrée !
Mon père arriva dans le salon avec un large sourire en me voyant.
- Alors ? Comment ça va ?
- Comme une dépressive.
Pour toute réponse, mon père hocha, puis baissa la tête.
- Papa, je plaisante. Ca va.
- Tu es sûre, hein ?
- Oui. Certaine, dis-je en me grattant la cuisse.
- Bon. Et qu'est-ce qu'il t'a raconté alors ?
Je lui expliquai ce qui avait été dit pendant le rendez-vous et il me demanda ensuite quand est-ce que j'allais revoir ma psychologue. Je lui répondis que j'avais rendez-vous samedi prochain et il s'approcha pour me prendre dans ses bras.
- Je suis fier de toi, Monkey. Malgré tout ce que tu traverses, tu es toujours là pour faire le bien.
- Quelqu'un doit bien s'en occuper, après tout.
- Tu pourrais tout laisser à ce petit Spider-Man.
- Où serait le fun ? ricanai-je.
Nous nous écartâmes l'un de l'autre et Papa me fit signe d'aller ranger mes médicaments, ce que je partis faire. Puis, je partis dans mon atelier pour bricoler un peu. C'était très étrange de rentrer et de ne plus voir Pepper... J'avais tellement pris l'habitude de les voir tous les deux, je ne pensais plus qu'ils seraient capables de rompre. Mon père faisait les gros durs et ne le montrait pas, mais je savais que ça l'affectait plus qu'il ne voulait le laisser paraître. Il aimait Pepper plus que lui-même. Et cette pause le peinait. Je le connaissais trop bien pour ne pas savoir ça.
Jeudi 19 mai 2016,
New York City, New York.
- Il y a cinq ans... J'ai eu une crise cardiaque. Je me suis effondré en plein backswing. Finalement, c'est le meilleur parcours de ma vie, car après une opération de 13 heures et un triple pontage, j'ai appris ce que 40 ans d'armée ne m'avaient pas appris : à relativiser.
Nous étions tous réunis dans la salle de réunion avec Thaddeus Ross, le Secrétaire d'Etat, qui devait nous parler. Papa était venu me chercher au lycée sous le regard désapprobateur des professeurs qui nous rabâchaient sans arrêt qu'il fallait nous concentrer sur le BAC. Il fallait que je sois là car je fais parti des Avengers et que Ross comptait parler à tous les Avengers. Apparemment, c'était du sérieux. Je ne comprenais juste pas pourquoi il nous parlait de sa crise cardiaque.
- Le monde a une dette infinie à l'égard des Avengers. Vous vous êtes battus pour nous, vous nous avez protéger au péril de vos vies. Mais si beaucoup vous considèrent comme des héros, certains... préfèrent le mot « justiciers ».
- Quel mot utiliseriez-vous ? demanda Natasha.
- « Dangereux » ?
Je baissai les yeux en l'entendant dire ça. Depuis l'incident durant lequel Wanda avait fait explosé un immeuble, ayant tué des innocents, on va dire que la majorité s'était révélé contre les Avengers. On sauvait des gens au prix de vie d'autres gens. Ce n'était pas ça que nous voulions. Ce qu'avait fait Wanda était un accident.
- Comment qualifier un groupe d'optimisés basé aux USA qui ignorent systématiquement les frontières et imposent leurs lois où ils le veulent, sans paraître se soucier de ce qu'ils laissent derrière eux ?
Wanda et moi échangeâmes un regard. Je pouvais voir la culpabilité dans ses yeux. Elle n'avait pas arrêté de s'en vouloir depuis ce qui s'était passé. Ross se tourna vers l'écran derrière lui et lança une vidéo. On y vit les images de la bataille de New-York qui avait opposé Loki et son armée Chitauri aux Avengers. J'étais encore loin de faire partie de leur groupe. A cette époque, je m'inquiétais pour mon père plus que n'importe quoi d'autre.
- New York.
Sur la vidéo, on y voyait Hulk sauter de bâtiments en bâtiments et tout détruire. Rhodey tourna la tête vers Natasha et Steve alors que le Secrétaire d'Etat lançait une nouvelle vidéo.
- Washington.
De nouvelles images choquantes montrant des civils en galère passèrent sur l'écran, et ce fut au tour de Sam de détourner le regard.
- Sokovie.
Les images de ce qui s'était passé en Sokovie défilèrent sur l'écran. Les immeubles s'effondraient, les gens hurlaient, tout ça me ramena un an plus tôt et me souleva le cœur. Je baissai les yeux, n'ayant pas la force de tout regarder.
- Lagos.
Je ne vis pas les images qui défilaient, j'en avais assez vu aux informations.
- Bon. Ca suffit, demanda Steve.
- Depuis quatre ans, vous opérez sans limites et sans aucun contrôle. Les gouvernements du monde ne peuvent plus le tolérer. Mais je crois qu'on a une solution.
Il s'approcha de la table avec un gros livret qu'il posa sur celle-ci et qu'il fit passer à Wanda.
- Les accord de Sokovie. Approuvés par 117 pays, ils établissent que les Avengers ne seront plus une organisation privée. Désormais, ils opéreront sous le contrôle d'un comité des Nations Unies, et seulement quand ce comité l'estimera nécessaire.
Je sentis mon cœur accélérer. Ils voulaient nous diriger pour sécuriser le monde alors que c'était déjà ce que nous faisions. Et s'ils estimaient que nous n'avions pas besoin d'agir sur quelque chose et que ça dégénère aussi vite qu'Ultron avait dégénéré ? Ils nous feraient agir trop tard.
- Les Avengers se sont formés pour rendre le monde plus sûr. Je pense qu'on y a réussi, affirma Steve.
- Savez-vous où sont Thor et Banner à l'heure qu'il est ? demanda Ross.
Il venait de piquer là où ça fait mal. Thor était sûrement reparti à Asgard et Bruce... Eh bien, Bruce, on ne l'avait pas revu depuis un an. Depuis que nous avions sauvé le maximum de gens en Sokovie. Il avait disparu, jugeant sûrement que le monde serait meilleur sans lui. Plus en sécurité. Natasha avait mis un certain temps à s'en remettre, et Papa... Papa agissait comme si de rien n'était, mais il était proche de Bruce et le perdre de jour au lendemain lui avait mis un coup au moral.
- Si on égare deux bombes de 30 mégatonnes, on peut être sûr que ça aura des conséquences. Compromis, garanties... C'est comme ça que le monde fonctionne. Croyez-moi, c'est un bon compromis.
Je comprenais l'inquiétude des pays qui avaient rejoint les Accord de Sokovie. Bien sûr que je les comprenais. Qui n'aurait pas peur que son fils, sa fille, son père, sa mère, sa sœur ou son frère disparaisse parce que des prétendus héros essayent de sauver le monde ? C'était dévastateur de perdre quelqu'un. Même quelqu'un qu'on croyait connaître mais qui s'avérait être une connasse absolue... Trop personnel ?
- Donc, il y a des contingences ?
- Dans trois jours, les Nations Unies se réunissent à Vienne pour ratifier les Accords. Discutez-en.
Ross commença à partir alors que mon père et Steve échangeaient un regard et Natasha se fit entendre pour poser une question qui me brûlait aussi les lèvres.
- Et si notre réponse ne vous convient pas ?
- Vous serez à la retraite.
Et ce sont sur ces mots qu'il nous laissa seuls face à un choix qui n'en était pas réellement un.
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