Chapitre 20: "Des changements sont à prévoir" (1/2)

Je rentre dans le hall du bâtiment, passe la sécurité et me dirige vers les ascenseurs. Il est 8h20, il y a déjà quelques collègues qui travaillent. Après plusieurs arrêts, je sors de la cabine lorsque l'ascenseur s'arrête à mon étage. Je marche dans le couloir, faisant claquer mes talons sourdement sur le sol en moquette, la tête dans mon téléphone. L'open-space est vide pour le moment, à l'exception de deux ou trois personnes présentent sur leur poste. Je ne fais pas vraiment attention, mais ça m'apprendra. Quelques pas plus loin, je sens un choc. Je manque de me casser la figure alors que quelqu'un me rentre dedans. Je vois alors des feuilles s'étaler un peu partout. Une femme se trouve devant moi.

-"Par-par-pardon... Excusez-moi..." Elle bégaye dans ses excuses et se retrouve au sol à ramasser le plus rapidement possible, la tête baissée. Je me baisse à mon tour pour l'aider à ramasser ses notes qui sont éparpillées autour de nous. 

-"Pas de soucis, ça peut arriver à tout le monde." Je lui souris, dans l'espoir de rendre la situation moins dramatique, car elle à l'air extrêmement stressé. Et je ne suis pas un tyran, loin de là. 

Lorsqu'elle a fini de réunir ses notes, je lui tend celle que j'ai en main.

-"Mer-Merci..." Lorsque je croise son regard, je reconnais la jeune femme blonde de la réunion d'hier, la nouvelle secrétaire qui travaille dans un autre service. Nous nous levons toutes deux.

-"Il n'y a pas de quoi. Vous êtes la jeune femme qui vient d'intégrer l'entreprise? Anna, c'est ça?" Je lui souri chaleureusement, lui tendant la main. Elle hésite mais finit par me la serrer, en laissant échapper un "oui" presque inaudible. Puis elle lance un sourire qui paraît timide, avant de baisser la tête et me contourne pour partir rapidement, en disant un "au revoir" que j'ai eu du mal à discerner. Je crois bien que c'est la première fois que je rencontre quelqu'un avec autant de timidité. Elle a l'air gentille pourtant, j'espère qu'elle va se sentir bien dans nos locaux. 

Je continue mon chemin jusqu'à arriver à mon bureau. J'allume tout et je me mets à mon poste de travail pour m'occuper de préparer des dossiers. Cet après-midi, j'ai un procès assez important sur lequel je travaille depuis trois semaines. Je dois assurer la défense d'une mère de famille qui demande la garde exclusive de sa fille, car selon-elle, le père aurait été violent. Ce sont des affaires qui me tiennent vraiment à cœur. Tout ce qui touche à la famille surtout... Je peaufine mes dernières notes et vérifie que j'ai tout ce qu'il me faut pour le procès. Je regarde l'heure, 11h45. Il me reste de quoi embarquer tout ce dont j'ai besoin et grignoter un bout sur le chemin. 

Une fois arrivé au tribunal, je rencontre ma cliente, avec qui nous parlons longuement. Je l'ai déjà vu plusieurs fois auparavant, mais j'aime être proche de mes clients, je ne suis pas pour l'effet robot, comme s'ils n'étaient que une affaire pour moi; ça ne met personne à l'aise.

Après plus d'une heure de procès et vingt minutes de délibération des jurés, la mère de famille remporte son procès, il y a non-seulement une mesure d'éloignement qui est instauré au père pour la femme et leur fille, mais aussi des dommages et intérêts pour le traumatisme subit. Les preuves qui l'accablait étaient pourtant minces, car il savait quoi faire pour ne pas se faire prendre, mais j'ai réussi à trouver une attaque et des éléments qui prouvaient malgré tout qu'il avait été violent, et j'ai demandé certains chefs d'accusations envers sa personne, qui ont été retenus contre lui. La mère me remercie milles fois, mais c'est seulement mon travail. Ce pour quoi j'ai été embauchée. Ce pour quoi j'ai travaillé intensément, pendant tout ce temps. 

Une fois au bureau, la secrétaire de l'accueil me félicite. Dans l'ascenseur, des collègues que je ne connais même pas aussi. Tout le monde à été mis au courant ou quoi? Lorsque je me dirige vers mon bureau, je reçois encore des félicitations... Et une fois assise devant mon écran, je souffle un bon coup. Alors que je m'applique à faire diverses tâches depuis une bonne demi-heure, je reçois un appel sur mon poste fixe.

-"Mégan Daniels à l'appareil, j'écoute?"

-"Mégan! C'est Bruce. Pouvez-vous me rejoindre dans la salle de réunion du 48ème d'ici dix minutes?"

-"Euh oui, oui, aucun problème, M. Anderson." Je déglutis.

-"Merci bien, à tout à l'heure dans ce cas." Puis il raccroche, me laissant dans un flou totale. Je sens mon cœur palpiter. Pourquoi est-ce qu'il veut me voir?

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