Chapitre 17: "Tu me plais"

Comme promis, Eric m'attend devant la porte de mon bureau, à la fin de journée, sa veste posée sur son bras. C'est vrai que je n'avais jamais fais attention, mais il est vraiment habillé de manière classe, et ça en toutes circonstances. En plus de ça, il doit vraiment avoir une bonne paie pour se payer de tels costumes et souliers. Être le bras droit du sous-directeur, ça doit être pas mal. Il faudrait que j'y songe, un jour. Pour le moment, je me concentre sur ma place d'avocate. Je ne vais pas me plaindre, c'est déjà une excellente place. J'ai des collègues qui sont sous mes directives, notamment les stagiaires qui effectuent leurs dernières années de droit, avant de passer l'examen du barreau. Ils sont notamment situés dans les open-space, avec certains autres collègues pour les encadrer dans leurs tâches. 

Lorsque nous traversons l'open-space, les gens se taisent tous. Ils sont encore sur l'événement qui s'est déroulé cet après-midi? C'est tellement embarrassant. Ils nous dévisagent tous. Vivement que l'on sortent. Dans l'ascenseur, Eric est assis sur la barre d'appui, les bras croisés sur son torse. Il me regarde intensément. Je suis là, comme plantée dans le sol, mon sac à main sous l'épaule, je le vois, du coin de l'œil. Il me gêne, et pourtant, d'un autre côté, il m'attire. Je sens des frissons me parcourir quand je le regarde dans les yeux. Il a un regard différent de d'habitude... Un regard pleins de malice. Les étages défilent lentement, comme-ci tout était fait pour que le moment dure. Ma poitrine se soulève de plus en plus vite. J'avale ma salive. C'est comme-ci ce geste avait été le signale de trop. 

Il se redresse d'un coup, s'avance et se place devant moi. Il place sa main droite sous mon menton, et me fais relever la tête. Pendant ce qui m'a semblé une éternité, il m'observe, observe mes lèvres. Et il s'en approche de plus en plus, dangereusement. Je sens son souffle mentholé, si proche de moi... Ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes. C'est à ce moment qu'on entend la sonnerie de l'ascenseur retentir. Et en une fraction de seconde, il s'éloigne de moi. Nous sommes au 5ème, et deux collègues entrent dans la cabine. Nous nous saluons d'un geste de la tête, et j'observe Eric, qui avec un petite sourire en coin, se racle la gorge. Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour.

Nous nous rendons dans le parking et montons dans la voiture d'Eric. Depuis l'épisode de l'ascenseur, nous sommes tous deux restés silencieux. Je le regarde conduire, il est sérieux et pensif. J'aimerai savoir quelles sont ses pensées. Alors que je l'observe, il tourne la tête vers moi et me prend en flagrant délit. Je tourne la tête rapidement sur la route. Bravo Mégan, tu mérites l'oscar de la meilleure prestation de cinéma! J'entend un petit rire amusé, mais il ne relève pas et ne fais aucune remarque. Je le trouve bien calme. Nous sommes maintenant arrivés en bas de mon immeuble, je me tourne vers lui, et il me regarde... Et rien de plus. Je lui souris de manière pas totalement sincère, je l'avoue. Je suis gênée de la situation. Alors que je pose la main sur la portière, je lui souffle un "merci". Il me renvoie un sourire, et me dis "à demain".

J'ouvre la portière, sors de la voiture et referme la portière. J'avance rapidement, en baissant la tête. Qu'est-ce que tu croyais Mégan? Qu'il allait te sauter dans les bras? Non mais sérieusement? Tu t'es cru dans un film romantique? Pfff...

-"Mégan..! Attends..."

Je m'arrête, et je me retourne doucement. Eric est sorti de sa voiture et se dirige maintenant vers moi. Il se plante devant moi. Il se penche vers mon visage. Au dernier moment, il bifurque vers mon oreille et prend une grande inspiration:

-"Mégan... Tu me plais. Beaucoup."

Il tourne son visage et embrasse ma joue avec tendresse, puis il se recule, prend ma main, et fait de même. Armé de son sourire, qui est différent de celui qu'il fait habituellement, il retourne à sa voiture, s'installe et démarre avant de partir. Je reste sans voix. Il vient de m'avouer que je lui plaît. Je rentre chez moi, pleine de questions sans réponses, avec des papillons pleins le ventre. J'aurai aimé qu'il m'embrasse. Je crois qu'il me plait aussi...


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