Chapitre 3 : Messages anonymes
Voilà un nouveau chapitre qui annonce (je pense) le véritable début de cette histoire. En tout cas, j'espère qu'il vous plaira et je suis désolé s'il reste encore des erreurs mais j'apprécie vraiment vos commentaires et vos conseils pour parfaire mes chapitres :) Bonne lecture!
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Comme je me trouve chez la famille Payne, j’ai dû respecter les traditions de leurs familles qui décalaient l’ouverture des cadeaux au soir du vingt cinq décembre. C’est pourquoi, après ma petite altercation avec le bouclé à la boulangerie, je m’étais empressé de rejoindre la maison et j’avais passé l’après midi à regarder des films et à parler bouquin avec le père de Liam. En parlant de ce dernier, personne ne l’avait vu de la journée. Sa sœur avait donc passé sa journée à bavarder avec moi de tous ces trucs dont parlent les filles mais elle se trouvait être vraiment gentille.
Je regarde une nouvelle fois par la fenêtre et dehors, c’est presque le déluge. La neige tombe sans cesse et nous avons gagné quelques centimètres depuis ma sortie de la boulangerie ce matin. Mes doigts caressent la vitre froide alors que mes expirations créent de petites tâches de buées sur la fenêtre. Les rues semblent désertes mais chaque petit foyer qui compose ce trou paumé offre de magnifique lumières chaleureuses. La porte claque et je me tourne pour faire face à Liam qui a enfilé la capuche de sa parka. Il se déchausse et se dévêt en laissant échapper un petit reniflement. Il ne m’a pas vu mais il se dirige directement dans la cuisine qui jouxte l’entrée. Je l’entends embrasser sa mère puis se plaindre des flocons blancs qui n’arrêtent pas de filer dans la nuit noire. Il me rejoint finalement, pile au moment où je remets une mèche de mes cheveux en place.
-Bordel qu’il fait froid dehors ! Ah et Louis, figure toi que mon ami le mécano m’a affirmé que j’avais fait une bonne affaire en achetant Abby ! Il dit qu’elle fonctionne du tonnerre !
Il m’offre un sourire qui montre ses dents blanches et parfaitement alignées mais je me contente de hausser les épaules. Il frotte ses mains entre elles devant le feu qui crépite dans la cheminée. Le sapin brille une fois de plus ce soir-là et de nombreux cadeaux sont disposés au sol. Celui pour Liam est là-dessous, dans un emballage rouge remplis de vieux nounours que j’ai retrouvé dans le grenier de mes parents. Mes doigts effleurent les couvertures des livres sur la table sous le regard intrigué de mon meilleur ami.
-C’est une bonne chose si elle marche. Je te rappelle qu’on part dans une semaine. Dis-je, entre mes dents.
Lorsque je relève les yeux, il a les sourcils froncés et il s’approche de moi. Tout cela me laisse le loisir de le détailler, chose que je ne fais que très rarement. Il porte un tee-shirt blanc qui moulent parfaitement bien ses abdos quoique très peu dessinés ainsi qu’un slim noir. Sa barbe a été rasée ce matin et ses cheveux n’ont même pas eu besoin d’être coiffé.
Il est tout simplement parfait et parfois, comme à l’instant même, il m’arrive de me dire que peut-être, c’est lui mon âme sœur. Que c’est à lui que je peux entièrement me confier même si il ne connait pas toute ma vie. Je me demande ce que ça me ferait de m’appeler Monsieur Payne et de venir passer tous les hivers ici, à Kingsley. Etre dépaysé, le temps d’une semaine dans la froideur de ce petit patelin. Puis tout s’arrête. Je ne peux pas penser ce genre de chose. Liam est certes gay, tout comme moi, mais je doute que je l’intéresse. Et je doute pouvoir le supporter en tant que petit ami. Je n’ai connu qu’une seule dépression amoureuse et Liam en a été témoin. C’était à l’université et je suis resté cloitré dans ma chambre pendant une longue semaine. Liam m’apportait chaque jour des restes de ses repas de la cantine puisque je ne sortais jamais de mon lit. Il est parfait mais je sais que je ne le verrai jamais plus qu’un ami. Il reste encore la personne avec qui j’ai la meilleure relation.
-J’ai l’impression que tu veux prendre tes jambes à ton cou et partir loin de Kingsley, je me trompe ? Qu’est ce qu’il y a Louis ? Ce n’est pas un peu mieux que passer tes journées dans l’appartement, à Londres, en train de te morfondre sur ton sort ?
-Figure toi que je ne me morfonds pas quand tu n’es pas là, je…
-Je m’en fiche Louis. Tu es bien ici. Je le sais et n’essaie même pas de me mentir. Mais il s’est passé quelque chose aujourd’hui, pas vrai ?
J’acquiesce en laissant échapper un long soupir. J’hésite une seconde à prendre la parole, tentant tant bien que mal d’envisager sa réaction lorsque je lui annoncerai que j’avais parlé à son ancien ami d’enfance.
-Je suis allé à la boulangerie aujourd’hui. Dis-je, rapidement.
Il me jauge du regard, sans un mot même si je peux voir ses muscles se tendre. Lorsque je relève mon regard pour rencontrer le sien, je comprends qu’il m’incite à continuer mon récit.
-J’ai vu ce… Harry Styles et il m’a parlé mais… Oh merde, il est très étrange tu sais et… La façon qu’il a de me regarder c’est tellement-
-Louis William Tomlinson, n’ose même pas t’aventurer sur ce chemin. Je connais Harry et je te connais aussi. Tu parles de lui comme si c’était la septième merveille de ce monde.
Je me demande pendant un instant s’il ne lit pas dans mes pensées et je jette un regard autour de moi. Jimmy est scotché devant les cadeaux et il frétille d’impatience. Le père de Liam lit, encore et toujours, et je me demande vraiment s’il sait faire autre chose. Comme je l’ai dis, j’adore bouquiner mais je crois que ça n’atteindra jamais le stade « non stop ». Sa mère est dans la cuisine et Mona est sûrement sortie.
-Liam, ce n’est que physique et je ne le connais même pas, on a à peine échangé quelques mots mais je sais que son caractère m’insupporte… Disons qu’il n’y a rien de plus que son physique mh ?
Il arque son sourcil puis se détend un peu.
-J’essaie seulement de te prévenir de ne pas te laisser embobiner par ses beaux yeux. Il a mal tourné et peut-être qu’à la boulangerie il paraît inoffensif mais crois moi qu’il peut te faire du mal. Et je ne pense pas qu’il puisse t’en faire physiquement, juste… autrement.
Il s’interrompt puis il regarde un instant par la fenêtre avant de gentiment presser mon épaule.
-Bon, arrêtons de parler de ça. Ce soir, c’est noël et je veux passer un bon moment.
Je hoche la tête à ses mots puis nous rejoignons la tablée. Le dîner est parfait même si je me sens un peu coupable de ne pas avoir aidé dans les préparatifs. La mère de Liam est tellement adorable que je me prends des fois à la définir comme « la mère parfaite ». Mona est arrivée en retard mais elle s’est rattrapée en nous offrant des éclats de rire durant toute la soirée. Le père de Liam est resté muet, comme d’habitude, et à seulement offert quelques sourires à sa famille de temps à autre. A la fin du repas, il s’est empressé de rejoindre son canapé pour entamer un nouveau bouquin. Je les ai compté et depuis notre arrivé, il en a déjà dévoré cinq. De gros pavés puis des plus petits mais je suis toujours autant fasciné par son entrain pour la littérature. Je remarque aussi que Liam lui parle très peu. Mais bon, après tout, ce ne sont pas mes affaires !
Dans la soirée, tout le monde se précipite sur les cadeaux sous ordre de la maitresse de maison et Jimmy et Liam déballent leurs cadeaux avec rapidité, comme si il s’agissait d’un concours. Liam s’extasie devant chaque présent et Jimmy fait de même si bien que je doute encore qu’il y ai une différence entre eux. Au final, Jimmy a reçu une voiture télécommandée et quelques petites babioles. Liam a eu quelques décorations pour l’appartement par ses parents et un tee-shirt Nirvana de ma part puisque je sais qu’il est absolument fana de ce groupe. Le père de Liam a fait un grand sourire en voyant les énormes romans que sa femme lui avait offert et Julia a sautillé sur place en recevant une bague. Mona a reçu une bouteille de whisky de la part de Liam et un peu d’argent de ses parents tandis que le petit Jimmy lui a offert un cadre photo comportant une photo de lui qu’il avait apparemment réalisé à l’école avant les vacances de noël. Pour ma part, Liam m’a offert deux places pour un concert de Thirty seconds to Mars et il n’a pas oublié de me chuchoter à l’oreille que la seconde place serait pour mon futur compagnon ou ma future compagne en sachant qu’il me reste un mois avant que le concert n’ai lieu.
Finalement, nous finissons par danser au milieu du salon avec des coupes de champagne. Mona se colle contre moi pour danser en riant à mon oreille. Tout le monde semble un peu éméché sauf le père de famille. Liam me porte sur son dos pour rejoindre la chambre. Il a la chance de très bien tenir l’alcool. Il m’allonge sous les draps après m’avoir retiré mon haut et mon jean. Je tombe immédiatement dans un profond sommeil.
* * *
Nous sommes le lendemain de noël et je crois que mon visage ne ressemble strictement à rien. Mes doutes sont confirmés lorsque je m’observe dans le miroir, une main sur ma tempe pour tenter de calmer mon mal de tête. Liam est déjà levé et il a prit le soin de me laisser un cachet ainsi qu’un verre d’eau sur la table de nuit. Je l’avale donc avant d’enfiler mon slim et un tee-shirt blanc avec des manches longues rouge, prônant la marque Vans sur la poitrine. Je me dirige dans la salle de bain et malgré les tambourinements dans mon crâne, j’agrippe la mousse à raser et je m’en tartine le visage avant de commencer à me raser.
En jetant un coup d’œil dans le miroir, je remarque que Liam m’observe, dans mon dos avec un petit sourire sur les lèvres. Il secoue la tête et quitte la pièce, me laissant terminer ma tâche. Je laisse l’eau froide rincer ma peau puis je tapote la serviette sur ma mâchoire à présent impeccable. J’offre un sourire éclatant à mon reflet et je rejoins la cuisine pour entamer mon petit déjeuner. Alors que je dévore mon bol de céréales, je sens mon portable vibrer dans ma poche et je l’empoigne pour lire le message que je viens de recevoir.
« De anonyme : Louis Tomlinson. Tu ne viens pas de Kingsley n’est ce pas ? »
Je fronce les sourcils et je regarde Julia qui s’affaire à faire la vaisselle, le dos tourné. Liam est dans la chambre et je suis complètement chamboulé par ce message.
« A anonyme : Tu es ? »
Je garde mon téléphone en main et je l’observe chaque seconde en attendant le message. Au bout d’une minute, l’appareil vibre une nouvelle fois.
« De anonyme : Je ne vais pas te le dire, ce serait bien trop facile. Je préfère te laisser tourner en rond, je trouve ça bien plus amusant. Alors Louis, tu ne m’as pas répondu : tu ne viens pas de Kingsley n’est ce pas ? »
Je laisse tomber ma cuillère dans mon bol à présent uniquement constitué de lait tiède et chocolaté puis je m’empresse de taper un nouveau message.
« A anonyme : Dis moi ton nom et peut-être que je te répondrais. »
Je pousse un long soupir, un peu dépassé par la situation et, paranoïaque comme je suis, je me lève pour regarder par la fenêtre. Il n’y a rien, juste quelques centimètres de neige qui rendent Noel un peu plus réel à mes yeux. J’esquisse un sourire à cette pensée mais je reprends rapidement mes esprits pour regarder mes messages. Aucune réponse depuis plus de cinq minutes. Je hausse les épaules et je range mon portable avant de terminer mon petit déjeuner, cherchant qui pourrait bien être cet inconnu.
* * *
Je n’ai pas parlé de l’inconnu à Liam. Premièrement parce que je doute qu’il en ai quelque chose à faire et deuxièmement parce qu’il vient tout juste de prendre la route de la ville la plus proche pour faire quelques courses. J’ai refusé de l’accompagner parce que je préfère la chaleur du foyer. Il n’a pas bronché et il a quitté la maison après avoir fait une bise à sa mère. Je me trouve actuellement dans ma chambre à observer mes messages en me rongeant les ongles, mauvaise habitude que j’ai héritée de ma défunte mère. Soudain, la porte s’ouvre en grand et je sursaute. Jimmy se trouve dans l’encadrement de la porte, encore en pyjama même s’il est plus de deux heures de l’après-midi, sa peluche à la main. Il s’agit d’un petit Winnie l’ourson mal rafistolé et je trouve ça vraiment adorable. Il se pose sur le lit sans m’adresser la parole et il balance ses pieds dans le vide.
-Tu ne joue pas avec tes nouveaux cadeaux ? Lui demandé-je en arquant un sourcil.
-J’aurais préféré que quelqu’un essaye la voiture avec moi. Maman est encore sortie…
Il fait une petite moue et j’ébouriffe doucement ses cheveux châtains avant de me relever du lit et de le laisser me conduire joyeusement dans sa chambre. Je m’assois sur le parquet flottant de la petite pièce et je regarde autour de moi. La chambre me fait retourner en enfance l’espace de quelques minutes quand je détaille la tapisserie ornée de voiture de courses et les nombreuses peluches qui se trouvent sur son lit.
-Ta maman habite ici ? Vous ne venez pas juste pour les vacances de noël ?
Je fronce les sourcils en le regardant, attendant sa réponse. A vrai dire, je m’attendais à ce que Mona et son fils soient simplement là pendant quelques semaines, tout comme moi et Liam. Ce dernier ne m’avait pas vraiment prévenu qu’elle vivait sous ce toit. Je ne dis rien et je laisse Jimmy me montrer ce 4x4 qui marche parfaitement bien et qui me fait un peu plus penser à Liam. Il semble un peu trop plongé dans toutes ces histoires de voitures avec sa Dodge. Il ne parle que de ça, comme si c’était son enfant. Je m’inquiète pour lui et Julia aussi. Je secoue la tête pour sortir de mes pensées lorsque le petit brun me tend la manette pour que j’essaie à mon tour ce petit engin électrique.
Nous passons finalement l’après midi à jouer ensemble et je découvre un petit garçon discret mais surtout très déçu de ne pas passer autant de temps avec sa mère qu’il le voudrait. Il me fait un peu penser à moi, quand j’étais gamin et que mon père prétextait partir travailler au bout du monde alors qu’il trompait simplement sa femme avec des gamines de dix huit ans. J’efface rapidement ce souvenir et je quitte la chambre après avoir prévenu Jimmy. Je sors mon portable et le petit voyant clignote, m’indiquant l’arrivée d’un nouveau message. Je tombe sur celui de mon mystérieux inconnu qui ne m’a d’ailleurs toujours pas révélé son nom.
« De anonyme : Tu aime la neige ? Personnellement, j’adorais faire des batailles de boules de neige quand j’étais gosse. Et je fais encore des bonhommes de neige. Tu imagines Louis, à mon âge ? Oh mais tu ignores même mon âge, c’est vrai. »
Je reste un peu perplexe et je m’assois au bord de mon lit, ma dextre caressant doucement un de mes nombreux tatouages sur mon bras alors que je me perds une nouvelle fois dans mes pensées. S’il tient tellement à rester caché derrière « anonyme » alors tant pis. Après tout, je ne lui révélerai rien sur moi. Même si il semble déjà connaître mon prénom et mon nom. Et si c’était un tueur en série ?! Et s’il savait que je me trouvais chez les Payne ? Il a l’air d’être de Kingsley puisqu’il n’a jamais entendu parler des Tomlinson ici. Je frémis et je recommence à regarder par la fenêtre pour m’assurer que personne ne m’observe. Les rues sont désertes, tout comme la maison voisine qui semble encore en vente. Je reste un instant à observer ce décor entièrement blanc et somptueux puis je me rappelle des batailles de boule de neige dans la cour de l’école primaire et ce souvenir m’arrache un petit sourire. J’hésite un moment avant de me raisonner et de saisir mon message. Un tueur en série ne me parlerait sûrement pas de ce qu’il aime. Il me dirait simplement que la prochaine nuit, il viendrait m’égorger comme dans n’importe quel film d’horreur.
« A anonyme : J’adorais aussi les batailles de boule de neige mais j’ai arrêté depuis un moment. Le collège je crois. Pareil pour les bonhommes de neige. »
J’attends un instant et sa réponse me fait doucement sourire.
« De anonyme : Je suis sûrement resté coincé en enfance. Je regarde encore des Disney. Les gens me prennent pour un mauvais garçon mais j’adore toujours autant Le roi lion. »
« A anonyme : Alors tu es un garçon ? Je peux ajouter ça à ma liste de recherche. Je vais l’intituler « A la recherche d’Anonyme ». »
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