PDV Harry (=Point de vue)

-Alors tu as quitté Nicole ? Me demande une nouvelle fois Louis, les sourcils froncés en se massant l’arête du nez.

J’acquiesce d’un simple hochement de tête puisque ça me semble inutile de le redire une quinzième fois. Liam, qui se tient à mes côtés sur le canapé, me toise comme pour vérifier que je ne mens pas. Lui seul arrive à lire en moi comme dans un livre ouvert. Il paraît satisfait puisqu’un sourire se dessine sur ses lèvres avant qu’il ne se lève pour rejoindre la cuisine.

Oui, j’ai véritablement quitté Nicole, juste avant que je ne parte dans ce bar où je suis rentré complètement éméché après que Louis m’y ai récupéré. La seule réponse qu’elle a su me donner fut : « Dommage, je crois que je commençais à t’apprécier. » en enroulant une mèche de cheveux autour de son index et en mâchant son chewing-gum (geste typique de ce genre de fille). Pour dire vrai, je ne me suis jamais soucié d’elle, nous avons acheté notre maison sur un coup de tête tout comme nous sommes « tombés amoureux » sur un coup de tête. En réalité, je me servais d’elle pour tenter de me convaincre que je ne ressentais rien pour Louis. Je voulais me voiler la face et lui faire du mal comme j’en ai fais à Ally. Le problème avec Louis c’est qu’il était tellement différent d’Ally, tellement plus simple et agréable que je suis tombé amoureux de lui. J’aurais voulu tenir ma promesse et gagner le jeu que nous avions entamé dans l’ancienne baraque de mes parents avant notre départ pour Manchester mais j’en suis devenu incapable lorsque je l’ai revu après nos six mois de séparation. J’ai perdu à mon propre jeu.

-Je dois te faire confiance ou tu me mens une fois de plus ? M'interroge Louis sans jamais me lâcher du regard.

La confiance. Le mot que j’avais tant redouté auparavant et qui, aujourd’hui, me paraissait être une simple évidence. J’aime Louis Tomlinson et je lui fais confiance et je veux qu’il me fasse confiance parce que j’ai été l’homme le plus pourri mais je jure de ne jamais redevenir ce que j’ai était. Louis m’a changé, chacun de ses mots m’a aidé à aller mieux. Louis a été le remède indispensable à ma guérison et je ne lui en serai jamais suffisamment reconnaissant d’avoir mis le bout de son nez dans ma vie.

-Je veux que tu me fasses confiance parce que je vais essayer d’effacer toutes les erreurs que j’ai faites dans le passé. Je veux devenir quelqu’un de bien mais je suis persuadé que je vais avoir besoin de ton aide, Louis.

J’esquisse un sourire après avoir pris la parole puis je me rapproche du fauteuil où il est avachi pour m’installer sur l’accoudoir. Il retire son bras pour me laisser de l’espace et relève ses orbes d’un bleu pétrifiant vers moi. Je vois qu’il pique un fard et qu’il n’ose pas plonger sur mes lèvres puisque Liam se trouve dans la cuisine qui jouxte le séjour.

-Alors je vais te faire confiance Harry mais je veux que tu me promettes, à partir d’aujourd’hui, que tu ne me mentiras plus jamais. Toutes les relations sont basées sur la confiance et j’ai besoin de te faire confiance pour être avec toi.

J’acquiesce d’un hochement de tête vif puis je n’hésite plus et je l’embrasse tendrement en glissant une main dans sa nuque. Ses lèvres sont chaudes et je sens toujours ce petit goût de menthe que j’apprécie depuis la toute première fois que j’ai échangé un baiser avec lui. Je voudrais que notre petit moment d’intimité s’éternise mais un raclement de gorge interrompt notre échange langoureux.

-Vous voulez que je vous laisse le salon ? Demande Liam, un pot de glace entre les mains. A vrai dire, je comptais continuer ma série, j’en suis toujours au moment où Joffrey m-

-Non j’ai pas envie de savoir la suite. Figure toi que je compte la regarder après toi, le coupe Louis.

Liam laisse échapper un long soupir puis il plonge sa cuillère à soupe dans le gros pot de glace Ben & Jerry’s. Je l’observe en secouant doucement la tête alors que Louis caresse ma hanche avec un petit sourire.

-A vrai dire, on pourrait peut-être regarder la série tous ensemble, proposé-je en haussant les épaules.

Louis voit mon idée comme l’idée du siècle puisqu’il se met à hocher la tête à toute vitesse en agrippant mon bras comme s’il était persuadé que j’allais m’enfuir.

-Excellente idée ! Qu’est ce que t’en dis, Li ?

Il interroge son colocataire d’un regard et ce dernier me jette un coup d’œil méfiant. Il détourne finalement ses yeux noisette vers Louis qui garde un gigantesque sourire scotché aux lèvres.

-C’est bien pour te faire plaisir mais je te préviens, tu risques de ne rien comprendre si t’as pas regardé les saisons dernières, Louis. (Il tourne son regard vers le mien) Quant à toi, Styles, ne crois pas que tu redeviendras un jour un ami proche parce que je garde dans un coin de ma tête le souvenir d’Ally.

Je ne réponds pas et me contente de hocher la tête avant de la baisser dans un mouvement synchronisé. Louis agrippe ma main pour me redonner un peu de courage et je continue d’inlassablement me répéter que je ne le mérite pas et que je ne le mériterai jamais. Il a ce don de toujours m’accepter malgré le mal que je lui ai fait et je le remercie un milliard de fois pour rester auprès de moi, même après mes nombreuses conneries. Tout le monde a besoin d’un Louis Tomlinson dans sa vie pour ne jamais abandonner.

Un sourire se dessine sur mes lèvres à cette pensée et Louis doit lire en moi puisqu’il me fait un petit clin d’œil en souriant à son tour. Il se relève soudainement puis il pose l’ordinateur sur la table en bois foncé du salon.

-Viens t’installer, Li ! Je mourrais d’envie de regarder cette série ! Et ramène un pot de glace pour moi et Harry, je crève la dalle ! S’exclame-t-il en hurlant presque.

Liam lâche un petit rire et retourne dans la cuisine pour ramener des provisions alors que nous nous installons correctement, blottis l’un contre l’autre dans le sofa peu confortable du salon. Je caresse avec tendresse la peau de son dos après avoir passé mes doigts sous son tee-shirt et j’embrasse le haut de son crâne.

-Merci, Louis, dis-je après un moment.

-Pour quoi ? Demande-t-il en relevant son regard vers le mien.

-Merci de me supporter. J’ai été un type insupportable dans le passé, pas vrai ?

-Ca dépend, tu veux parler de la fois où tu m’as trimballé toute une après-midi dans ta voiture ou le moment où tu m’as tiré hors de ce gigantesque festival de musique ?

Il pouffe de rire après avoir prononcé son dernier mot et je lui jette un regard ennuyé avant de lui tirer la langue. Il ébouriffe ma touffe de cheveux, me décoiffant au passage puis il dépose un petit baiser sur mes lèvres.

-Je rigole, Styles.

Liam revient et s’installe au côté de Louis qui se trouve être entre nous deux. Il passe un pot de glace et deux cuillères à Louis avant de se pencher en avant pour remettre la série en route.

Je tente de comprendre, ne serait-ce qu’un tout petit peu l’histoire et Louis, à mes côtés, ne cesse de questionner Liam qui lui répond avec un grand intérêt avant de lui dire de se taire.

-Mais du coup lui, le blond, c’est le fils de qui ?

-Bordel, je te l’ai répété un million de fois, c’est tout simplement…

Et Liam est reparti dans ses longues explications qui ne m’aident toujours pas mais je m’en contrefiche parce que je me contente d’observer les traits parfaits de Louis. Je ne plaisante pas. En ce moment-même, il est de profil et un coin de sa bouche est relevé puisqu’il sourit. Ses cheveux sont coiffés sur le côté et ses yeux bleus sont complètement scotchés devant la série.

Nous avons mangé trois pots entier de glace, le dernier étant partagé entre nous trois. Selon moi, on s’est pris tellement de calories qu’on ne va pas mangé pendant au moins deux jours. Je me suis finalement endormi dans le petit lit une place de Louis. Mes pieds dépassaient du matelas et je me suis rendu compte qu’il était confectionné pour un petit gars comme Louis. La couverture nous couvrait à peine mais nous n’avons pas tardé à la retirer parce qu’il faisait une chaleur insupportable. En plus de ça, on était complètement collé l’un contre l’autre. Finalement, malgré toutes ces mauvaises conditions réunies, on a dormi comme des bébés.

*     *     *

30 Septembre 2014, Floride, Jacksonville.

Croyez-le ou non mais on m’a tiré de force dans un avion bombé, équipé de sièges peu confortables pour que je me retrouve sur une plage, sous un soleil couchant absolument magnifique, au côté de Louis, à l’occasion du mariage de son demi-frère et de sa copine Italienne. Il ne m’en avait jamais parlé ce qui m’a laissé envisager la relation qu’ils entretenaient. En gros, "on est demi-frère mais ça ne signifie pas pour autant que l’on est de la même famille". Louis m’a même affirmé qu’il avait accepté de venir simplement pour siroter un verre de champagne au bord de la mer et pour pouvoir dire à ses futurs petits enfants qu’il avait bel et bien foutu les pieds en Floride. J’ai trouvé qu’il n’avait pas tord et qu’il fallait bien une bonne anecdote à raconter.

Après la cérémonie de mariage, les invités ont rejoint l’autre côté de la plage qui se trouvait être un petit restau avec une énorme terrasse et du champagne à volonté. Caviar au menu. Son frère était sacrément riche, croyez moi. Je me suis installé, croyant être seul, au bord de l’eau et j’ai observé le ciel s’assombrir et les vagues s’échouer doucement contre la grève. L’atmosphère était tellement reposante que je me suis laissé prendre au jeu et j’ai fermé les yeux. J’ai l’odeur de la mer plein le nez et j’entends le son régulier des vagues. Je meurs d’envie de m’endormir parce que le changement d’heure m’a complètement épuisé mais je me retiens parce que je vais bientôt devoir rejoindre la salle.

Je rouvre les yeux et j’observe le soleil une nouvelle fois en me promettant de reprendre la route après m’être trempé les pieds. Je retire mon veston noir et je desserre un peu ma cravate. Je meurs de chaud en réalité. Je retire mes chaussures, mes chaussettes et je laisse mes pieds se baigner dans le sable chaud. Je remonte lentement le bas de mon pantalon puis j’étends mes jambes pour atteindre l’eau fraîche avec le bout de mon gros doigt de pied. Je sens qu’on me masse doucement les épaules mais je ne sursaute pas, je reconnais l’odeur de Louis, celle qui a finis par me rendre dingue au fur et à mesure que nous nous plongions dans une histoire d’amour sans fin.

-Tu profite encore un peu de la plage ? Demande-t-il en s’installant calmement à mes côtés.

Je tourne la tête vers lui et je ne peux pas m’empêcher, pour la millième fois, d’observer ce costume bleu foncé qu’il a choisi pour le mariage. Il est agrémenté d’une petit rose blanche sur la poche de son veston. J’ai pu remarquer qu’il moulait parfaitement ses fesses généreuses et j’en suis devenu presque paranoïaque : « Imaginez que quelqu’un le désire. Je vais devoir répéter pour la cinquantième fois qu’il est à moi... Finalement, je ne me lasserai jamais de le radoter. » Alors que je plonge complètement mes pieds dans l’eau fraîche, Louis pose sa tête contre mon épaule en venant agripper ma main.

-Elle tient toujours, notre promesse ? Tu ne me mentiras pas ? Demande-t-il en me jetant un coup d’œil.

-Ça tient toujours et si tu veux en être certain, je peux le crier. Tu veux que je cri que je tiendrai ma promesse quoi qu’il arrive ?

Il secoue la tête négativement en pouffant de rire.

-Non ça va aller. Les vagues nous écoutent, c’est déjà suffisant.

Il referme les yeux et je le serre doucement contre moi en continuant d’observer le soleil qui s’éteint doucement au loin. J’ai effectivement le sentiment que les vagues nous écoutent puisqu’elles s’adoucissent et baisse le son lorsqu’elle s’écrase contre nos pieds. Nous restons un moment dans un silence agréable, à l’affut des bruits qui nous entourent.

-Alors, qu’est ce que t’as pensé de cette cérémonie ? Finit-il par demander avec une petite grimace.

-Sans mentir ? Epouvantable. J’avais hâte d’être un peu seul avec toi. Le prêtre ne s’arrêtait pas de parler et j’ai bien cru que j’allais m’endormir, je te le promets et puis je tiens à préciser que ton frère était…

Et nous avons continué de parler jusqu’à en oublier de rejoindre la grande terrasse pour partager le dîner en compagnie des mariés et des invités mais c’était pas si grave parce que j’ai adoré me coucher avec lui, le nez dans les étoiles.

Quelques jours plus tard, nous avons rejoint Liam pour reprendre notre petite vie. Ma vie n’était plus anodine, je la partageais avec Louis et c’était suffisant pour me rendre l’homme le plus heureux de ce monde.

On a eu une belle vie.

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Voilà le chapitre final d'Anonyme. Pour l'instant, aucune suite n'est prévue mais j'ai déjà commencé une fiction Ziam que je posterai au plus vite. Pour ce qui est de ce chapitre, je tiens à préciser que dans le chapitre dernier, j'avais dis que le mariage se passait à l'église mais j'ai décidé de changer pour rendre la scène un peu mieux. Sinon, dites moi vos avis, si vous trouvez que c'est bien ou non parce que je refuse de vous laisser sur un chapitre qui ne vous plait pas du tout...

Si vous avez encore envie de lire, je vous invite à lire "Childhood Memories", ma première fiction Larry et sinon, pour vous tenir informé de l'arrivée de ma nouvelle fiction, abonnez vous! :) Merci à tous d'avoir lu et suivi cette fiction!