Je me retrouve devant un faire part de mariage orné d’une rose d’un rouge sang et d’une petite phrase (« Nous nous marions ! »). Je l’ouvre avec lenteur et intrigue. Sur la page de gauche, je découvre un petit mot des mariés toujours inconnu pour le moment : « Nathanael Tomlinson et Letizia Scola ont décidé de se marier et vous convie ainsi à les rejoindre le 30 septembre 2014 afin de partager, avec eux, des souvenirs inoubliables. » J’ai trouvé cette phrase d’accroche absolument fabuleuse ce qui m’a confirmé qu’elle ne venait pas de mon demi-frère mais qu’il l’avait fait rédiger. Je continue ma lecture jusqu’au bout, notant rapidement l’adresse et l’heure à laquelle je devais me rendre à la cérémonie puis je la glisse parmi les nombreuses pubs avant de refermer la boîte au lettre.

Je remonte lentement les escaliers qui mènent à mon appartement et, une fois devant la porte, je la déverrouille et pénètre dans la chaleur insoutenable de mon domicile. A peine ai-je eu le temps de retirer mes chaussures que le téléphone fixe se met à sonner en émettant un bruit strident et peu agréable. Je me précipite pour décrocher et j’entends des sanglots.

-Louis ? Merde, Louis, c’est toi ?

Je reconnais rapidement mon interlocuteur : Harry Styles.

-Oui, c’est bien moi. Qu’est ce qu’il t’arrive ?

Il étouffe de nouveau un sanglot et je fronce les sourcils. Je ne l’ai jamais entendu pleurer.

-J’ai fais trop de conneries, Louis. Merde, j’ai fais trop de mal à Liam, à Ally. Je m’en veux… Je m’en veux mais je t’aime… Tu comprends, Louis ? Bordel, je…

Je l’entends hoqueter au bout du fil et je mordille ma lèvre, presque à sang.

-Harry… Tu as trop bu ? Demandé-je calmement.

-Je crois que oui… Tu pourrais venir me chercher ? Je suis… (Il y a un silence puis il reprend) sur Leicester Square, je crois…

J’acquiesce derrière le combiné puis je m’empresse de raccrocher. Je reviens dans l’entrée, enfile ma paire de chaussures et rejoins la rue au pas de course. Je cours à en perdre haleine alors que je me demande encore et toujours ce qui l’a poussé à autant boire et à me dire ce genre de choses. La culpabilité avait l’air de le ronger lorsqu’il m’a téléphoné. Il avait même du mal à former une phrase cohérente ce qui pouvait déjà m’informer sur son taux d’alcoolémie : il devait bien être torché.

Quelques minutes plus tard, je pénètre dans un bar qui diffuse une musique de club absolument épouvantable et c’est sans plus attendre que je rejoins le comptoir à la recherche d’Harry. Je reprends un peu mon souffle en regardant autour de moi puis je l’aperçois. Une touffe de cheveux bouclés est appuyée contre le bois du bar et je peux déjà percevoir les larmes qui inondent ses joues. Je le rejoins à grand pas et je glisse ma main sur son épaule. Il ne sursaute pas, il reste statique, les yeux clos et la respiration saccadée.

-Harry, je vais te ramener à la maison… T’es vraiment dans un état pitoyable, dis-je avec une grimace.

Il hoche la tête et j’enroule son bras autour de ma nuque afin de pouvoir le supporter jusqu’à l’entrée puis jusqu’au trottoir. Malgré le soleil qui explose à l’extérieur, l’endroit est plongé dans le noir complet mais nous pouvons toujours distinguer les personnes nous entourant puisque les lumières vives se baladent autour de la piste de danse abandonnée. Harry pu l’alcool à plein nez et c’est la raison pour laquelle je m’empresse de rejoindre l’air, certes carbonisé, mais aussi tellement plus confortable. J’appelle un taxi depuis le bord du bitume et c’est après cinq bonnes minutes que l’un d’eux se gare devant nous. Il abaisse sa vitre et jette un coup d’œil à Harry.

-Vous voulez que je vous aide à le mettre dans la voiture ?

-Un peu d’aide ne serait pas de refus, en effet, lui répond-je avec un léger sourire.

Il sort de son petit taxi et ouvre la portière avant de m’aider à installer Harry sur la banquette arrière. Je monte à ses côtés en remerciant notre chauffeur au passage puis je lui indique notre destination. Harry installe son visage au creux de mon cou tandis que je caresse avec tendresse son dos. Il s’endort sur le chemin et je l’observe avec un petit sourire. A chaque fois que je le regarde, je ne peux pas m’empêcher de retomber amoureux une centaine de fois. Je suis incapable de le détester et c’est ce qui me met en colère contre moi. Je déteste le fait de l’aimer autant malgré tout le mal qu’il me fait. J’aimerai pouvoir le haïr, lui dire d’aller se faire foutre et le laisser crever de douleur mais je n’en ai même pas le courage parce qu’à chaque fois que je le regarde, toutes ces pensées macabres disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues. Je suis follement amoureux d’Harry Styles et je veux qu’il apprenne à m’aimer.

Je suis perdu dans mes pensées et c’est la voix rauque du chauffeur qui me sort de mes profondes réflexions.

-Nous sommes arrivés, messieurs.

J’acquiesce puis je le paye avant de sortir de la voiture avec Harry. Ce dernier se maintient contre moi en appuyant tout son poids sur mon épaule. J’enroule un bras autour de sa taille avant de me diriger vers mon appartement. Je me rends rapidement compte que nous n’arriverons pas à monter toutes les marches à pieds alors je l’installe contre le mur du hall et je reprends un peu de mon souffle. Je le vois qui se laisse glisser contre le mur. Il se remet à sangloter et à prendre son visage entre ses mains.

-JE T’AIME, Louis William Tomlinson ! Je suis fou amoureux de toi et je te déteste tellement ! (il relève son visage rouge de colère dans ma direction alors que je reste bouche bée) Ce que je voulais c’était te faire du mal. Te faire souffrir tout comme je l’ai fait avec Ally. Je voulais pas tomber amoureux ! C’était pas ça le but du jeu.

Il essaie de se relever, les larmes de rages continuant d’inonder ses traits si parfaits. Je reste paralysé par sa précédente révélation et l’air me manque. J’aimerais arriver à bouger un seul de mes membres mais je n’y parviens pas, je n’arrive même pas à reprendre un tant soit peu de contenance. La seule chose que je retiens c’est qu’il m’aime. Liam a eu tout faux. Il a voulu m’induire en erreur mais je ne l’ai pas cru. Harry m’aime et en ce moment même, je me fiche qu’il puisse me détester à cause de ça, j’en ai rien à foutre de ce qu’il voudrait me faire pour se venger de l’avoir fait tomber amoureux de moi parce que je n’ai retenu qu’une seule et unique chose et elle est suffisante. C’est ce que j’attendais depuis que je l’ai rencontré à ce foutu anniversaire. J’attendais cette putain de déclaration d’amour et je l’ai et il m’en veut tellement mais il m’aime tellement que tout n’a plus d’importance.

-Le but du jeu c’est que tu devais finir comme elle. Tu devais crever de souffrance. J’étais pas censé tomber amoureux ! Je devais finir comme lui ! Je devais finir comme mon père, une véritable ordure, tout comme lui ! Pourquoi tu m’as changé, bordel ?!

Il s’apprête à me plaquer contre le mur avec violence mais je le retiens par les poignets et c’est à mon tour de le faire reculer. J’ai repris toute ma contenance et le souffle revient de nouveau dans mes poumons. Je me sens revivre et je ne supporte pas chacun des mots qui sortent de la bouche de celui que j’aime.

-Tu n’es pas comme lui, tu es bien meilleur. Certes, tu as fais un tas d’erreur dans le passé mais tout le monde en fait et je suis prêt à te pardonner parce que je t’aime réellement, Harry Styles. Et si jamais le problème c’est que tu ne sais pas comment m’aimer alors je me ferai un plaisir de te l’apprendre parce que tu ne finiras jamais comme ton foutu père. Tu ne feras aucun mal à personne et tu seras juste bien avec moi. Tu comprends ce que je te dis, Harry ?!

Ses yeux parcourent chaque parcelle de la peau de mon visage et il acquiesce à toute vitesse. Les larmes continuent leur course effrénée sur ce visage d’ange que j’aime tellement et ça me fait mal au cœur. Je veux qu’il soit heureux et je veux qu’il soit avec moi et après tout je me fiche de ce qu’il a bien pu me faire dans le passé parce que ça restera dans le passé. Ally restera dans le passé et je suis prêt à devenir son présent et son futur.

Il prend mon visage entre ses mains d’une façon presque désespérée, comme si la vie ne tarderait pas de lui être retiré. Nos regards se cherchent, nous nous plongeons dans l’esprit de l’autre et enfin, pour la toute première fois depuis que je l’ai rencontré, je me rends compte qu’aujourd’hui, il s’est ouvert. Il m’a tout révélé. Tout ce qu’il cachait depuis tout ce temps, toute sa vie qu’il tentait de camoufler pour que personne ne puisse lui faire du mal, enfin, il se confesse à moi.

Un sourire se dessine sur mes lèvres et il ne tarde pas à venir poser les siennes contre les miennes. Nous échangeons un langoureux baiser et nos langues dansent ensembles comme jamais et je l’aime et plus rien n’importe, ni le bruit de la porte qui s’ouvrent et se referme ni la chaleur presque insoutenable qui prend possession de nos corps. Nous nous embrassons à en perdre haleine et finalement, nous nous détachons l’un de l’autre pour reprendre un semblant de respiration.

Il lâche un petit rire et je l’observe en fronçant les sourcils. Il s’explique rapidement en essuyant ses larmes.

-Tu m’as mordu la lèvre, espèce d’animal.

Je secoue la tête en riant avec lui. Il glisse sa main autour de ma nuque et il vient glisser son crâne sur mon épaule.

-On rentre à la maison, princesse ? Je suis crevé et j’ai mal à la tête…

Je hoche la tête puis je commence la montée des escaliers. Harry se tient à la rambarde et il se tient à ma nuque. Je le vois qui grimace lorsque ses maux de têtes deviennent trop important alors je le serre un peu plus contre moi pour lui faire comprendre que je suis là et qu’il va arriver à escalader la cage d’escalier. Après quelques minutes interminables, nous tombons devant la porte de mon appartement. Je m’apprête à la déverrouiller mais je me rends compte que je l’ai simplement fermé ce qui sous entend qu’elle était précédemment ouverte or, je jure l’avoir fermé avant de partir. Je fronce les sourcils et je pousse la porte.

-Il y a quelqu’un ? Demandé-je.

Il y a un long silence après que j’ai pris la parole et je m’avance dans la salle de séjour pour rejoindre le canapé où se trouve, à ma plus grande surprise, Liam, les écouteurs dans les oreilles, devant Game of Thrones avec un paquet de pop corn. J’ouvre de grands yeux et Harry, à mes côtés, ne semble pas tout comprendre.

-Liam ? L’interpellé-je.

Il ne répond pas alors je m’approche du sofa et sans prévenir mon meilleur ami, j’installe Harry à ses côtés. Il pousse un cri d’horreur et sursaute, faisant presque tomber l’ordinateur portable mais il le rattrape en plein vol, juste avant qu’il ne s’écrase contre le plancher. Il se dépêche de retirer ses écouteurs et me lance un regard noir.

-T’es fou ou quoi ?! M’engueule-t-il.

-Je t’ai appelé mais tu ne répondais pas !

Il reprend un peu de respiration en posant sa main contre son cœur puis il finit par éclater de rire et Harry se joint à lui. Ils rient à l’unisson alors que je pose mes mains sur mes hanches trop petites. C’est la première fois que je les vois rire ensemble même s’ils passent pour deux imbéciles. Je secoue la tête et je les rejoins sur le canapé.

-Sacré journée, marmonne Harry en me toisant avec un petit sourire.

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Bonjour à tous! Déjà, je voulais vous remercier si vous êtes arrivés jusqu'à ce chapitre de ma fiction puisque la fin approche et que vous m'avez soutenu depuis le début donc merci énormément! ♥ Je voulais aussi avoir vos avis sur ce chapitre? Est-ce que la longueur est bien et qu'est ce que vous en pensez en général?

(PS: Nous approchons de la fin et j'ai fais un petit mot intitulé 'Tome 2?' juste avant ce chapitre. A la majorité, vous avez répondu qu'un tome 2 n'est pas nécessaire donc j'ai choisi qu'à la fin d'Anonyme une nouvelle fiction fera son arrivée. J'hésite encore entre une Ziam et une Larry mais pour le moment, je suis partante pour une Ziam puisque j'ai reçu la majorité pour une Ziam mais continuez de commenter et de donner votre avis sur 'Tome 2?'!)