Chapitre 22 : Aveu

Ce chapitre est, selon moi, le plus important dans "Anonyme" alors j'aimerais avoir le max d'avis pour savoir s'il est bien parce que ça me stresse un peu de l'avoir raté... Merci énormément!

PS: On approche de la fin, je pense que "Anonyme" aura moins de chapitre que Childhood Memories voir le même nombre :)

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Je ne pouvais pas m’arrêter de penser à Liam quand nous avons repris la route en direction du sud de l’Angleterre. Certes, Harry m’avait quelque peu convaincu en m’assurant que Liam voulait simplement que je revienne auprès de lui et que je l’excuse, mais j’avais encore le sentiment que ce n’était pas tout, qu’il avait autre chose à me dire.

La musique remplit la petite mini Cooper rouge et s’échappe lentement par ma fenêtre ouverte. Il fait un soleil de plomb aujourd’hui et les sièges transpirent presque autant que moi, me cramant les fesses au passage. Harry porte un simple débardeur noir incroyablement échancré qui me dévoile une musculature imposante. Il tire sur sa clope et recrache la fumée ; de mon côté, j’observe la manière dont ses lèvres se retroussent. Je baisse un peu mon regard sur sa main agrippée au volant et je découvre une tâche de naissance sur sa dextre. J’esquisse un sourire puis je regarde la route en sifflotant l’air du poste radio.

-T’es bien silencieux. C’est notre petit jogging matinal qui te rend comme ça ? Demande-t-il, l’air moqueur.

J’hausse les épaules.

-Je suis toujours silencieux. Et tu l’es toujours. Je vois pas pourquoi ça changerait aujourd’hui, affirmé-je avec un petit sourire dissimulé.

-Tu veux que je te ramène à Londres ? Finit-il par demander.

Je lui jette un coup d’œil et il se contente de sourire avant d’ajouter :

-Je devrais retourner au boulot. Et toi aussi.

Je reste muet. J’approuve totalement chacun de ses mots mais voilà, je m’attendais plutôt à ce que l’on passe une semaine entière ensemble en l’absence de Liam. Le problème étant que je ne vais pas au travail depuis plusieurs jours et que je risque de me faire virer (si ce n’est pas déjà fait) si je ne rentre pas au plus vite.

Quand je regarde une nouvelle fois Harry, je vois qu’il est bien plus détendu que d’habitude. Je veux dire, Harry est le genre de type qui prévoit à la dernière minute qu’il ne rentre pas à Londres et qu’il retourne dans le nord pour s’amuser encore un peu. Là, il a l’air sûr de lui, il veut rentrer à Londres. Et comme je ne vois pas l’intérêt de se chicaner pour un rien, j’accepte finalement sa proposition. Puis nous sommes repartis vers la capitale, silencieux, comme toujours.

*     *     *

 Je me tiens devant l’immeuble où Liam et moi résidons depuis ce qui me semble être une éternité. Dire que nous ne nous sommes jamais disputés serait totalement faux. Sauf que ce n’était que de simples petites disputes pas vraiment importantes. Pour dire vrai, je n’ai jamais voulu partir de l’appartement et Liam non plus. Mais cette dispute a été la plus sévère en quatre ans.

Je soupire longuement et observe l’immeuble en brique rouge ainsi que les nombreuses et gigantesques fenêtres blanches qui ornent les murs. Le palier est minuscule et le petit jardin aussi. C’est un immeuble parmi tant d’autre dans l’agglomération Londonienne et pourtant, il représente quatre ans d’amitié fidèle et indestructible. Passée la nostalgie de ce petit moment de réflexion, je m’avance en soufflant pour la seconde fois. Cette fois-ci, c’est plus une manière de me redonner du courage. Je ne sais même pas si Liam est parti pour Kingsley ou s’il est encore dans l’appartement. En principe, après n’importe quelle grosse dispute, il part toujours chez ses parents et le fait que nous ayons eu un différent a peut-être avancé la date de son départ.

Je pousse la porte et pénètre dans l’immeuble. Le rez-de-chaussée est minuscule et le sol en lino mérite un bon coup de serpillère vu les énormes traces noires que les chaussures ont provoquées au fil des années.  Les escaliers sont recouverts d’une moquette rougeâtre et les murs sont jaunit. Je monte les marches, mon sac sur l’épaule. Les étages défilent rapidement et quant enfin j’arrive devant la porte d’entrée, j’ai la boule au ventre. Je serre les dents, imaginant rapidement la future situation qui pourrait arriver dans le cas où je franchirai cette porte. Puis je glisse ma clé dans la serrure, je la tourne lentement pour découvrir que l’entrée était bel et bien fermée ce qui signifie que Liam est parti. Je pousse un soupir de soulagement puis j’entre dans l’appartement avant de rapidement rejoindre ma chambre. Rien n’a bougé excepté la photo auparavant disposée sur ma table de chevet et me représentant au côté de Liam après l’obtention de notre bac.

-Bordel… Marmonné-je entre mes dents. Il a prit ma photo, l’enfoiré !

Je glisse une main dans ma poche, prêt à l’appeler et à lui foutre une raclée mémorable pour avoir osé me piquer cette photographie mais je me rends compte que je tâtonne le vide étant donné que c’est Harry qui a mon portable. Je réfléchis à une solution puis j’opte finalement pour le téléphone fixe, celui qu’on utilise une fois par an pour appeler la famille quand Liam est décidé à « vivre des vacances d’été sans aucune technologie ». Je compose le numéro de mon meilleur ami que je connais par cœur et je patiente. Au bout de quelques tonalités, une voix me répond mais c’est celle d’une femme.

-Allô ? Demande-t-elle.

-Liam n’est pas dans le coin ? Demandé-je en me rongeant les ongles.

-Oh, Louis ! Tu vas bien ? Je pensais que tu allais venir avec Liam mais j’étais déçu de ne pas te voir…

Je reconnais rapidement Mona de sa voix claironnante et un sourire se dessine sur mes lèvres.

-Ca va très bien mais je dois parler à Liam… C’est urgent.

-Ah oui, il voulait te parler justement, je te le passe ! S’exclame-t-elle.

Puis je n’entends plus rien sauf le bruit d’une douche en fond sonore et je m’interroge avant de deviner que c’est Liam qui prend sa douche puisque sa sœur lui cri dessus pour qu’il prenne le téléphone. « Je me sèche ! » Cri Liam, sûrement à sa sœur. J’attends encore un petit moment puis la voix presque essoufflée de mon colocataire me parvient.

-Louis ? M’interroge-t-il.

-Bordel de merde, pourquoi tu m’as pris-

-Louis, il faut que je te dise quelque chose de très important ! Me coupe-t-il.

-Je t’écoute ! Mais je t’avertis, je veux que tu me rendes cette photo, enfoiré !

-Très bien… Alors, tu as sûrement déjà dû recevoir des messages provenant d’un téléphone inconnu ou quelque chose comme ça, non ?

Quoi ? Merde, comment il sait ça ? C’est le genre de truc que j’ai tenté de garder secret mais si je me rappelle bien, Mona a dû y faire allusion devant son frère. Je mordille nerveusement ma lèvre, ne sachant plus trop quoi répondre.

-Euh… Effectivement… Mais qu’est ce que…

-Ce type qui t’envoie des messages, c’est Harry. Le Harry Styles que toi et moi connaissons. Cet enfoiré. Ma sœur m’a tout raconté ! S’exclame-t-il, une pointe de colère dans la voix.

Il dit à plusieurs reprises mon nom pour savoir si je suis encore en ligne mais je n’y réponds pas. Mon corps ne bouge pas et ma respiration est littéralement coupée. Mon cœur bat tellement vite que je suis effrayé à l’idée qu’il puisse sortir de ma poitrine. Je le sens d’ailleurs tambouriner dans mes tempes. J’essaie de former une phrase cohérente mais je remarque que je suis simplement en train d’assembler des mots qui n’ont aucun rapport. Je me sens étouffé et je suis pris entre l’envie de fondre en larmes et celle de poser des milliers de questions. Pourquoi ? Quel est le rapport avec Mona ? Est-ce que tu te fous de ma gueule ?

-C’est… C’est que des conneries, n’est ce pas ? Demandé-je d’une voix étouffée.

-Je suis plus que sérieux, Louis. Ecoute, après qu’il t’ai remarqué à la fête d’anniversaire quand on était à Kingsley, et bien il a demandé ton numéro à Mona. Et tu sais parfaitement que Mona apprécie énormément Harry. Elle a recherché dans mon portable et elle a trouvé ton numéro pour ensuite le passer à Harry. Je sais que ça paraît compliqué à comprendre mais je suis sérieux. Ma sœur a fait tout ça sans savoir ce qu’Harry comptait faire et surtout, sans me prévenir. Résultat cet enfoiré a dû te parler mais je n’ai aucune idée de ce qu’il t’a dit.

Je passe ma main dans ma mèche de cheveux et je pousse un long soupir. Mes genoux tremblent et j’ai peur de m’effondrer alors je me retiens au meuble le plus proche.

-Mais pourquoi a-t-il fait ça ? Quel est le but ? On se parle déjà, je suis même parti avec lui et on s’aime…

-Vous vous aimez ? Répète-t-il d’un ton ironique. Louis, il ne t’aime pas. Harry s’amuse. Il a fait ça auparavant. Tu te demandais pourquoi il avait une réputation de type dégueulasse ? Il t’a déjà parlé d’Ally ?

Je réfléchis longuement et je suis certain d’avoir déjà entendu ce prénom. Je frappe mon crâne comme si ça pouvait faire revenir ce moment. Mais merde oui, Harry avait déjà prononcé son nom. Elle était sur une photo avec lui dans sa boîte à gants.

-Bref, cette nana était une amie à moi et elle a eu la mauvaise idée de s’approcher d’Harry. A cette époque là, j’étais encore ami avec lui et on était presque des gamins. Harry a fait la même chose qu’il a faite pour toi mais avec Ally. Il a inventé ‘Anonyme’ et résultat… Résultat Ally s’est suicidée. Parce qu’elle a comprit qu’elle ne représentait rien aux yeux d’Harry et que c’était simplement un jeu pour lui. Tu vois, j’ai tenté de te prévenir mais tu ne m’as jamais écouté mais maintenant, il faut que-

Je viens d’appuyer sur le petit téléphone rouge. Sans aucun bruit, presque à bout de souffle à force de retenir ma respiration, je repose le téléphone sur son socle et je me tourne pour m’asseoir sur le canapé. J’ai envie de vomir mes trippes. J’ai envie de pleurer. Puis j’ai envie de me rassurer en me disant que ce n’est qu’un tas de conneries et qu’Harry n’est pas une mauvaise personne. Les pensées se mélangent dans ma tête et j’ai l’impression que je vais exploser. Je glisse mon visage entre mes mains et je commence à fondre en larmes sans même savoir pourquoi. Qu’est ce que je suis censé ressentir après cette révélation ? De la joie parce que j’aime Harry, qu’il est Anonyme et que ce n’est peut-être pas un horrible type ?  De la tristesse parce que j’aime Harry, qu’il est Anonyme et que c’est une ordure ?

 Je ne sais plus trop ce qu’il se passe dans ma tête et je ne me rappelle pas vraiment de ce que j’ai pensé à ce moment là. Je me suis simplement roulé en boule, dans le canapé et j’ai essayé de reprendre une respiration normale en me tenant le cœur. J’avais la véritable impression que tout s’écroulait. L’image parfaite de nous deux rassemblés me revenait en tête mais elle n’avait plus d’importance à présent. La seule chose que je voyais, c’était cette fille blonde au teint chaud qui n’était même plus de ce monde parce qu’Harry l’avait détruite. Je ne pouvais penser à rien d’autre. « Anonyme est Harry. Anonyme est Harry. Harry est Anonyme. » Je me répétaisces phrases sans jamaism’arrêter. J’avais envie de hurler, de prendre mon téléphone et de demander des explications à Harry sur le champ. Mais je n’en avais même pas le courage. Le plus dur était qu’une petite voix me répétait sans cesse : « Tu croyais vraiment le connaître… Tu t’es bien fait avoir, Tomlinson. » Et oui, je m’étais bien fait avoir, comme le pire des cons. Cependant, une partie de moi refusait de croire les mots de Liam et préférait se persuader que oui, Harry était un type bien et que oui, il était amoureux de moi. Mais au final, qu’est ce que j’en savais ? « Tu croyais vraiment le connaître… Tu t’es bien fait avoir, Tomlinson. » Continuait de répéter la voix.

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