Chapitre 21 : Course poursuite

-Liam, il faut que tu comprennes que-

-Louis. Écoute-moi, je t’en prie. C’est très important et il faut que tu saches que…

-Que quoi ? M’impatienté-je.

Mais alors que Liam reprend sa phrase, je sens une main saisir mon téléphone que je tenais maladroitement avec ma main droite. Je me tourne en fronçant les sourcils pour découvrir Harry avec un rictus au coin des lèvres.

-Putain mais qu’est ce qu’il te prend, Harry ? Il avait quelque chose d’important à me dire ! M’écrié-je en tentant de reprendre mon portable.

Malheureusement, je lutte pour rien puisque je n’arrive pas à me débattre étant donné que je suis enroulé dans le duvet. Ca n’a le don que de faire rire Harry qui range mon téléphone dans sa poche.

-Eteint. Comme ça on va passer du temps tranquillement ensemble.

-Mais, Harry, rend le moi, je t’en prie… J’ai besoin de savoir ce qu’il avait à me dire…

Je le vois serrer l’herbe entre ses poings et je mordille nerveusement ma lèvre. Je suis en train de le mettre en colère et je ne connais pas ses limites alors je commence à être effrayé quand je le vois devenir rouge. Il explose finalement, comme une bombe, sans me prévenir.

-Il n’allait rien te dire d’important. Liam est une enflure ! Il voulait juste te demander de revenir près de lui et j’ai bien compris que vous vous étiez disputés même si tu ne m’as pas donné d’information sur votre dispute. Laisse le tranquille. Je te demande simplement quelques jours avec moi. Liam est à Londres alors qu’est ce que ça peut nous foutre…

Il se détend lorsqu’il prononce le dernier mot puis il glisse doucement sa main sur ma joue en me voyant trembloter. Je ne reconnais pas le Harry que j’ai en face de moi et je meurs d’envie de prendre mes jambes à mon cou. Malheureusement, monsieur Styles est d’un tout autre avis puisqu’il me tire contre son torse musclé en s’excusant à plusieurs reprises pour m’avoir effrayé. Je finis par me calmer dans ses bras et ses mots me raisonnent. Je dois arrêter de me fixer des règles, je n’arrête pas de me le répéter et pourtant je l’applique peu souvent. Il faut que j’arrête de courir après Liam à tout bout de champ. Après tout, il doit savoir que j’ai besoin de temps après notre dispute.

Je soupire de lassitude et Harry caresse doucement mon dos alors que je réfugie mon visage dans le creux de son cou.  

-Louis, est-ce que t’es au courant que j’aime passer du temps avec toi ? Tu es tellement innocent… Tu ne connais rien de la vie et j’ai l’impression de tout t’apprendre mais je trouve ça tellement mignon. Et je crois vraiment que je suis en train de tomber amoureux de toi, finit-il en fixant le ciel.

Mon cœur qui battait la chamade quelques secondes plus tôt s’interrompt brusquement et me coupe le souffle. Mes yeux s’agrandissent et mon corps tout entier se crispe. Je n’en crois pas un mot. Est-ce que Harry Styles vient réellement de m’annoncer qu’il tombait amoureux de moi ? Dites moi que je ne rêve pas, prie ma conscience d’une petite voix tremblante. Quant enfin je retrouve la capacité d’inspirer et d’expirer correctement, Harry me regarde. Vous savez, cet éternel regard émeraude dont je vous fais l’éloge depuis le début. Celui aussi mystérieux que délicieux. Ce regard qui me détaille, me déshabille, m’analyse comme s’il me voyait pour la première fois. Et bien je comprends enfin comment Harry reçoit tout ce qu’il désire de ma part. Avec un regard pareil, comment voulez-vous que je résiste ? C’est un regard tellement doux et à la fois tellement perçant. Et puis j’ai le droit au petit rictus au coin de ses lèvres qui le rend complètement énigmatique et indiscernable. Il tourne enfin son regard vers le ciel en lâchant un petit rire.

-Je vois que je te fais toujours autant d’effet, chuchote-t-il.

-Si tu savais… Ca fait depuis ma semaine à Kingsley que tu me fais de l’effet…

Il continue de regarder les étoiles, l’air pensif et complètement détendu contrairement aux minutes précédentes. J’aime ce Harry là. Celui qui me charme et qui me fais comprendre qu’il m’aime. En fin de compte, j’aime tout de Harry même si ça paraît inimaginable. Je me demande même s’il a un seul défaut. Une petite voix me hurle que je ressemble à une ado en chaleur et me ramène à la réalité. J’en avais bien besoin.

-Et qu’est ce que ça fait de nous tout ça ? Des amis ou… Plus ? Demandé-je en mordillant nerveusement ma lèvre, les yeux clos.

-Ca fait de nous Louis et Harry. Deux personnes qui s’aiment. Je veux juste pas finir comme tout ces couples qui se courent après pour se dire des je t’aime. Je veux pas non plus passer des après-midi à regarder des films à l’eau de rose devant ma télé avec des chocolats chauds et des sucreries. Et ce que je supporterai le moins, ce serait que tu me téléphone chaque minutes de la journée. Je pense que si on respecte ces règles, on finira comme un bon petit « couple », dit-il en mimant des guillemets.

Je souris comme un gamin à qui on offre un cadeau de noel mais la vérité c’est que chacune de ses allusions au couple me ramène inlassablement à penser à Nicole, sa copine.

-Et ta copine ? On fait comme si elle n’était pas là ?

-Pourquoi tu penses à elle, princesse ? Je t’aime toi et seulement toi.

Et il l’a dit et je crois que mon corps a encore une fois oublié de respirer parce que je suis pris d’un petit vertige qui me ramène rapidement à la réalité. Harry Styles m’aime. Il est amoureux de moi. Il aime passer du temps avec toi et en ce moment même, je suis avec lui, dans un sac de couchage deux places en pleine nuit, au beau milieu d’un parc. Et comme chaque film d’amour cliché, je définis déjà cet instant comme le plus beau jour de ma vie. Tout simplement parce qu’il est là, que je l’aime et qu’il m’aime et qu’on n’a rien de besoin de plus sauf de l’entendre.

Je souris bêtement puis je résiste à l’envie de fondre en larmes parce que j’ai reçu trop d’émotions à la fois et que je me sens comme dans des montagnes russes. Harry caresse doucement ma joue et je peine à le voir à cause de mes yeux embués. Malgré ça, il est toujours là, il me sourit et il est tout simplement parfait. J’ai rapidement oublié Liam et Nicole, je les laisse dans un coin de ma tête. Je penserai aux problèmes plus tard, pour le moment, je veux juste profiter. Mais la fatigue prend le dessus et sans y réfléchir à deux fois, je m’endors dans les bras protecteurs d’Harry.

*     *     *

Quand j’ouvre lentement les yeux, il ne fait pas encore jour et il doit être aux alentours de sept heures du matin. Je frotte mes paupières pour tenter d’y voir un peu plus clair mais la seule chose que je vois c’est un type en uniforme noir et jaune qui s’avance avec une lampe torche et un troupeau de policiers. J’ouvre de grands yeux et je baisse mon regard sur Harry qui dort à poing fermés et qui me tient d’un bras autour de la taille.

-Harry ! Réveilles toi, petit trou du cul, je crois que les flics viennent nous voir là !

Je jette un coup d’œil en direction de la tente où étaient installés nos derniers voisins mais ils ont apparemment foutu le camp. Je secoue Harry et je me relève en prenant le sac de couchage sous mon bras. Un des flic commence à courir comme un dératé depuis l’entrée du parc et Harry vient juste d’ouvrir les yeux. Je lui tape l’épaule d’un coup de pied en lui criant de bouger ses grosses fesses. Et oui, j’ai pris le temps de préciser sur le coup. Il se relève rapidement, à moitié dans le fond du seau et on se met à courir à toute vitesse vers la seconde sortie. Ma respiration devient haletante et j’ai du mal à respirer mais le pire, c’est certainement Harry, à mes côtés, qui se tient les poumons en devenant blanc. Nous continuons tout de même de courir alors que les flics nous crient de nous arrêter en accélérant leurs rythmes. J’ai l’impression que mon cœur va lâcher ou il a peut-être même déjà lâché mais je n’entend quasiment rien et ma vue se brouille. J’ai le sentiment que je vais partir d’un moment à l’autre, pourtant, Harry me tire dans une ruelle voisine et nous nous rendons enfin compte que nous les avons semés. Je met plusieurs minutes à comprendre ce qu’il vient de nous arriver alors qu’Harry éclate de rire en se tenant au mur le plus proche.

-C’était… Excellent ! S’exclame-t-il, le souffle court.

-Mais t’es complètement dingue, j’ai cru que j’allais crever ! Dis-je en glissant une main dans ma mèche pour la dégager de mon front.

Il pouffe une fois de plus de rire et j’arque un sourcil en secouant la tête. Puis il commence à toussoter et je vois qu’il respire de moins en moins et qu’il se tient la poitrine.

-Tout va bien, Harry ? Demandé-je.

-Il faut juste que… Qu’on retourne à la bagnole… Maintenant !

Je hoche la tête puis je commence à enrouler son bras autour de mon cou pour le traîner hors de la ruelle en faisant bien attention à ne pas nous faire repérer. Nous marchons à une petite allure mais la respiration d’Harry se calme très légèrement. Quelques minutes plus tard, nous arrivons devant la voiture et il me jette les clefs pour que je lui ouvre. Puis tout se passe rapidement, il ouvre la portière côté conducteur, se glisse sur le siège, ouvre sa boîte à gant et en sort un inhalateur qu’il porte à sa bouche pour reprendre de l’air. Je ne dis rien et m’installe à ses côtés en soupirant longuement. Mais Harry, coincé dans son éternelle bizarrerie, trouve encore quelque chose à dire.

-Sacré course poursuite, hein ?

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