Chapitre 17 : "Tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu."
Je n’ai pas revu Harry depuis nos retrouvailles au Starbucks sur Baker Street mais une chose est sûr : je ne pense qu’à lui. Après être revenu du café, j’avais retrouvé Liam qui regardait une série sur son ordinateur portable et je lui avais tout raconté en précisant que mon ami n’était finalement pas venu. Il avait pensé la même chose que moi, que ce n’était pas une simple coïncidence et après que je lui ai détaillé Harry avec des étoiles dans les yeux, il en avait eu marre et avait rejoint sa chambre. J’en oubliais complètement Anonyme après ce jour là et lui aussi. Apparemment, il m’avait posé un lapin et n’avait même pas pris le temps de s’excuser. Mais je ne pouvais rien lui dire parce que je n’avais qu’Harry en tête et j’en venais même à faire des rêves érotiques. Pitoyable, je sais. Et j’ai dû, cette semaine encore, endurer les coups d’œil de mon patron et ses caresses sur mes fesses. Mais au moins, j’ai eu la chance d’être promu. Enfin la chance… Je suis tombé à l’accueil puisqu’il en a profité pour virer Elizabeth qui exerçait son métier depuis trois ans et qui a trois bouches à nourrir. Autant vous dire que je suis au summum du regret pour lui avoir pris sa place.
Je suis confortablement installé dans mon lit et j’observe le plafond depuis un bon quart d’heure. Je pense à Harry, inlassablement et j’en deviens plus que pathétique. Je sais que je devrais résister à l’envie de chercher son nom dans mes contacts et de l’appeler mais ça m’est impossible. Alors après m’être redressé, j’empoigne mon téléphone sur la table de chevet et je recherche son numéro. Lorsque je me retrouve face au petit téléphone vert, la peur prend possession de mon corps et je ne sais pas pourquoi. C’est comme si j’étais terrifié à l’idée d’entendre sa voix ou alors d’entendre celle de sa copine qui me préviendrait de ne plus jamais rappeler. Je prends finalement mon courage à deux mains et j’inspire profondément avant de porter le téléphone à mon oreille. Une puis deux tonalités et j’entends enfin sa voix rauque, celle qui m’envoie immédiatement une décharge électrique.
-Oui ?
-Harry ? C’est Louis… Louis Tomlinson, ajouté-je en mordillant nerveusement ma lèvre.
-Je m’en doutais, princesse. Je reconnais bien ta voix.
Princesse… ? Est-ce que je suis dans un rêve ? Mon esprit est totalement déconnecté, là et je suis presque en train de nager dans une mer de bonheur. Il ne m’avait pas appelé princesse depuis la nuit de Liverpool et je peux vous jurer que je suis presque en train de bander. Si c’est un rêve, je vous en conjure, ne me réveillez jamais ! Laissez-moi profiter encore un peu !
-Louis, t’es toujours là ? Demande-t-il, me sortant ainsi de mes pensées.
-Euh… Oui… Euh… Tu fais quelque chose aujourd’hui ? Dis-je, rapidement.
Je l’entend pouffer de rire au bout du fil. Il devait sûrement se foutre de ma gueule pour avoir l’air autant coincé.
-T’es tellement adorable quand t’es gêné. Ca me donne toutes sortes d’envie…
Alors que je me demande une fois de plus, si c’est possible d’être aussi rouge et gêné que moi, je l’entend de nouveau lâcher un petit rire. Il en profite bien pour se foutre de ma gueule, effectivement.
-Non, je ne fais rien mais tu pourrais passer à la maison, Nicole travaille à l’hôpital aujourd’hui.
J’acquiesce derrière mon téléphone, comme s’il pouvait m’entendre. Qu’est ce que je suis con. Je lui réponds donc un petit oui rapide et il me donne son adresse. J’apprends ainsi qu’il a emménagé aux alentours de Stratford. Il raccroche au bout de quelques minutes et je reprend une respiration plus calme. J’ai l’impression d’avoir étouffé pendant quelques minutes et d’être, enfin, en capacité de reprendre un peu d’air. Je me relève de mon lit et tout d’un coup, une vague de bonheur envahit mon être si bien que je me met à hurler de joie en sautillant sur place comme une ado de quinze ans. Liam ne tarde pas à débarquer avec une batte de baseball dans la main, torse nu.
-Bordel, mais qu’est ce que tu fous ? J’ai cru que quelqu’un venait de t’égorger, s’exclame-t-il.
-Je vais aller chez Harry ! Crié-je en continuant de sautiller.
Il se contente de hausser les épaules et de ressortir de la chambre en baillant. J’ai conscience qu’il est crevé en ce moment, qu’il a besoin de sommeil mais je ne peux pas résister à l’envie de faire exploser toute la joie qui m’habite. Je vais revoir Harry, chez lui, et il n’y aura pas sa chose avec lui. Sa brunette qui m’emmerde.
* * *
Je suis enfin devant la nouvelle demeure d’Harry après avoir pris le bus. C’est une petite maison au crépit blanc et au toit rouge qui se confond parmi les autres habitations. Les volets sont fermés et je me demande si Harry est bien chez lui. En jetant un coup d’œil devant le minuscule garage, je remarque sa mini cooper et un sourire s’étire sur mes lèvres. Je m’approche du porche et j’hésite à appuyer sur la sonnette. Je me mords violemment la lèvre et regarde autour de moi. Finalement, je sonne et je reprends une respiration en flanquant mes mains dans mes poches pour paraître détendu. La porte s’ouvre sur un Harry uniquement habillé d'un tee-shirt et d'un boxer qui a le don de parfaitement mouler sa virilité et je peux vous dire qu’elle a une taille vraiment impressionante. Il a remarqué que je détaillais sa queue alors je me racle la gorge et je deviens rouge écrevisse.
-Salut, Louis. Regarde moi ce soleil, princesse, on va pouvoir aller faire un tour dehors.
Il me fait un grand sourire et je deviens encore plus rouge en l’entendant me surnommer. Je me contente simplement d’acquiescer à sa proposition et je me mets à triturer le bas de mon tee-shirt noir.
-Allez, rentre.
Il me tire par le bras et je découvre une petite maison chaleureuse à la tapisserie bleue. Le sol est en bois et il doit bien dater parce qu’il craque sous mes pieds. Je m’aventure dans le séjour qui est relié à une petite cuisine. Autant dire que tout le mobilier n’est pas fameux et que des cartons sont encore empilés dans l’entrée. Mais j’apprécie ce moment. Peut-être parce que je suis avec Harry.
Je me tourne d’ailleurs vers ce dernier et ses yeux verts me détaillent. Bordel, il recommence. Il me regarde de haut en bas, il me déshabille en quelques secondes et moi je suis juste hypnotisé par ses foutus orbes verts. Je n’arriverai jamais à lui résister et c’est ça qui m’emmerde. Je voudrai pouvoir rester éloigner de lui, sortir d’ici et faire des choses que font de simples amis. Mais je n’y arrive pas. Depuis que je l’ai revu au Starbucks, je n’arrête pas d’imaginer une relation avec lui. J’ai envie de lui, bordel. Mais bien plus qu’un plan cul. J’ai envie de me coucher dans ses bras et j’ai envie qu’il continue de me regarder avec ses yeux verts pendant des heures. Je veux qu’on continue notre petit jeu, je veux jamais arrêter et au fond de moi, je sais qu’il ne s’est jamais arrêté.
Je suis complètement perdu dans mes pensées si bien que je n’ai pas remarqué notre proximité. Je sens presque son souffle qui s’échoue lentement contre mes lèvres. J’en déduis que, contrairement à moi, il est parfaitement détendu. Mon cœur bat à toute allure alors que je continue de réfléchir à tout et à rien. Je sais que je suis tombé amoureux de lui et je sais aussi que j’ai tout fait pour me persuader que non. Mais ce moment est bien trop intense pour que j’ignore mes sentiments. La vérité c’est que cet enfoiré m’a fait tomber amoureux de lui après notre premier rendez-vous. Je sais maintenant ce que c’est, ce sentiment, quand je le vois à côté de sa copine, quand il entoure sa taille et qu’il la serre contre lui. C’est de la jalousie. Il ne faut pas se biler. Mais pour lui ça n’a l’air d’être qu’un jeu puisqu’il continue de m’observer avec un petit sourire. Il veut que je sois le premier à céder à la tentation. Il veut que je l’embrasse passionnément. Il sait ce qu’il fait alors que moi, je suis complètement perdu. Je sais plus où j’en suis et je suis obnubilé par ses lèvres rosées.
Puis je ne réfléchis plus. J’oublie ce foutu jeu parce que je sais qu’il a gagné. Mais je sais que ce n’est pas la seule manche et que je pourrais me rattraper la prochaine fois alors j’y mets tout mon amour et je l’embrasse comme si ma vie en dépendait. Je le plaque contre le plan de travail et il appuie ses mains contre le meuble. Je n’y prête plus attention. Il n’y a que nous et je ne peux pas m’empêcher d’approfondir ce baiser jusqu’à ce que je n’aie plus de souffle. Je sais qu’il sourit contre mes lèvres parce que oui, il a tout gagné. Pour lui, ce n’est qu’un jeu.
Il rompt doucement le baiser, à bout de souffle et je remarque qu’il a toujours son sourire lorsque je rouvre les yeux. Je ne dis rien et je me contente de reprendre ma respiration en continuant de caresser ses boucles.
-Bordel, ce que tu m’as manqué, chuchoté-je contre ses lèvres.
Il caresse doucement ma joue et il dépose un baiser sur mon front. Il n’a même pas besoin de se mettre sur la pointe des pieds, il est déjà suffisamment grand. Je ferme les yeux et ma respiration devient enfin régulière alors un petit sourire se dessine au coin de mes lèvres. L’instant est parfait. Puis il approche ses lèvres de mon oreille en gardant ses mains dans mon cou et il y chuchote ces mots.
-J’ai envie de te baiser, Louis. Comme avant.
Je mords ma lèvre presque à sang à ses mots et je m’agrippe directement à sa nuque alors qu’il commence à déboutonner mon jean. Et tout ce qui se passe après est rapide. Je me retrouve allongé sur le comptoir de la cuisine et je sens Harry embrasser mon cou puis il descend sur ma clavicule et chacun de ses baisers me fait monter au septième ciel. Je prie pour ne jamais me réveiller si je suis bien dans un rêve et je le laisse me pénétrer brutalement. Je pousse un cri aigu et sans plus attendre, il donne de rapides coups de bassins, me faisant ainsi gémir son prénom. Mon torse est en sueur et je résiste à l'envie de me caresser puisqu'Harry le fait pour moi en empoignant mon sexe. C'est sûrement la meilleure baise de toute ma vie et comme un con, j'ai juste envie de pleurer toutes les larmes de mon corps alors je me cache dans son cou. Je l'ai tellement attendu et je me rend compte que je ne désirais que Harry. Je me fous de monsieur Klaine et de tout son fric, je veux juste Harry qui me baise. Alors je me met à sangloter chaudement dans son cou mais Harry ne s'arrête pas et c'est terriblement bon. Je viens finalement entre nos corps et il ne tarde pas à se déverser à son tour.
Je reprend ma respiration en caressant sa nuque avec mes deux mains, les larmes continuant de couler sur mes joues. Il recule son visage et essuie mes larmes.
-Bébé, je suis là. Pleure pas. Je suis là et je t'aime...
Pourquoi il me dit qu'il m'aime? Et pourquoi ça me paraît si faux? Il est pas censé être avec sa Nicole qui se trouve d'ailleurs au boulot en ce moment? Je ne sais plus quoi penser et je préfère ne rien répondre et me contenter de stopper les larmes. Il se retire doucement et je me sens de nouveau vide. J'ai tellement besoin de son corps contre le mien que j'en deviens fou. J'essaie de lui attraper le bras alors qu'il s'éloigne mais il se recule en souriant.
-T'as un petit creux?
Il sort cette phrase comme si c'était normal dans ce contexte alors que c'est tout sauf normal. On ne propose pas à quelqu'un de bouffer après l'avoir violemment baisé sur le comptoir de sa cuisine. Mais je n'essaie pas de comprendre, c'est Harry après tout et ça me donne juste envie de sourire.
-Je veux un sandwich au beurre de cacahuètes! M'exclamé-je après avoir repris mon souffle.
Je me relève du comptoir et, tandis qu'Harry remonte son boxer, je me rhabille, les joues rouges. Il me sourit de toutes ses dents et il commence à préparer mon sandwich en sifflotant. Je glisse mes mains sur ses épaules et je le masse doucement en embrassant sa nuque, sur la pointe des pieds.
-Est-ce que tu lui montre ton torse, à ta Nicole? Demandé-je, finalement.
Je le sens se crisper mais il ne répond pas directement. Il me donne mon sandwich et je m'assois sur le comptoir pour l'entamer alors qu'il commence à s'en faire un pour lui.
-Oui, dit-il froidement.
-Et pourquoi tu ne me le montre pas dans ce cas? Le questionné-je en arquant un sourcil.
Il pousse un soupir et il se recule pour planter son regard dans le mien. Et pour la première fois, il retire son tee-shirt. Je m'attendais à ce qu'il y ai des marques sur son torse qui pourrait expliquer pourquoi il ne voulait pas se montrer mais non, il y a seulement deux tatouages. Le premier se situe juste en dessous de sa clavicule et représente deux oiseaux tandis que le second est sur son ventre et représente un papillon. Je les trouve magnifique mais le papillon attire mon attention. Je suis persuadé de l'avoir déjà vu auparavant mais ça ne me revient pas en mémoire alors je parcoure le tatouage de mes doigts fins. Harry contracte ses muscles puisqu'il serre les poings et je vois un tas de frissons parcourir sa peau.
-Je suis certain de l'avoir déjà vu avant...
-Tu l'as peut-être vu sur quelqu'un d'autre. Je suis persuadé qu'un autre type doit avoir le même, dit-il, nettement plus détendu.
Il arbore à présent son rictus habituel et je devine qu'il a reprit toute sa confiance en lui. Je ne dis rien et j'abandonne mes recherches. Il n'a pas tord, je l'ai sûrement vu sur quelqu'un, dans un magasine ou une connerie comme ça. Il préfère apparemment rester torse nu et je dévore mon sandwich pendant qu'Harry entame le sien, adossé contre le plan de travail. Il prend son paquet de clope puis il en sort deux et il m'en tend une. Je fais une petite grimace pour lui faire comprendre que je n'aime toujours pas le goût et il lâche un petit rire.
-Il faut juste s'habituer. Moi aussi, je trouvais ça dégueulasse avant et maintenant, j'en suis accro, dit-il, fièrement.
Je secoue la tête et je continue de manger alors qu'il s'allume sa clope et qu'il souffle la fumée sur moi. Soudain, une question me trotte dans la tête et je ne peux me retenir de la lui poser.
-Tu le pensais ton 'je t'aime'?
Il relève son regard pour croiser le mien mais il n'en perd pas son sourire et il hausse les épaules.
-Non. Je voulais juste que t'arrête de pleurer. Mais après tout, c'est qu'un jeu tout ça, non? Tu vas pas tomber amoureux de moi et me coller aux basques. J'ai une petite copine tu sais et-
-Je croyais qu'il n'y avait pas de règles à ton jeu. Alors j'ai le droit de tomber amoureux, répondis-je en fixant mon sandwich.
-Tu n'as pas tord. Je dis juste ça pour que tu ne souffre pas. Je t'apprécie énormément. Et puis merde... Tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu.
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