Chapitre 1 : Arrivée à Kingsley

Bonjour à tous et je vous souhaite déjà une bonne lecture, j'espère que l'histoire vous plaira! Je vous invite aussi à aller voir mon autre fiction nommée "Childhood memories" et voilà! Et je tiens à préciser que les chapitres mettront sûrement un peu de temps à arriver donc je m'en excuse d'avance!

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J’écoute le vrombissement de la vieille Dodge bleu métallique dans laquelle je me trouve et je ne peux absolument pas m’empêcher de glisser un regard en direction de mon voisin – qui est aussi le conducteur de cette antiquité.

-Liam, est-ce que tu es au courant que ton engin est bon pour la casse ?

Le châtain esquisse un sourire et resserre ses mains sur le cuir usé du volant.

-Sais-tu combien coûte cette petite merveille ? Ne t’inquiète pas Louis, tu es en sécurité avec Abby.

Abby ? Ne me dites pas que mon meilleur ami a donné un nom à sa voiture comme le ferait n’importe quel accro aux autos et à la mécanique de ces engins. J’arque un sourcil et pousse un long soupir sous le regard inquisiteur de mon ami.

-Il ne reste plus beaucoup de route. Tâches simplement d’être un minimum patient et d’éviter tout commentaire sur ma voiture.

J’acquiesce d’un léger hochement de tête puis je détourne mes yeux bleus lagons pour fixer la vitre. Dehors, c’est l’averse et de nombreuses images de paysages des plus communs défilent devant moi. Peu intéressé par ces nombreux champs de blé recouvert d’épais nuage noirs et cinglant, j’assiste le chemin d’une goutte, rapidement rejointe par ses jumelles jusqu’à ce qu’elles disparaissent hors de ma vue. J’ai la joue appuyée contre mon avant-bras et mon coude dénudé est adossé à la vitre fraîche. Ma frange me barre la vue et je la repousse d’un geste de la main. Liam porte son éternelle chemise à carreaux et je me demande bien si il acceptera un jour de s’en séparer au vu des nombreuses attaques qu’à subit ce pauvre morceau de tissu. Quant à moi, je porte la toute nouvelle chemise que m’a rapporté mon demi-frère de son voyage en Australie. Je dois admettre que les vulgaires palmiers orangés qui décorent le vêtement me donnent un air vieillot mais Liam a insisté pour que je la porte. J’imagine que c’était surtout dans le but de pouvoir rire de moi. Nous roulons depuis maintenant deux heures et je commence à sentir la fatigue prendre possession de mon corps. Mon crâne est cependant projeté contre la vitre et je rouvre immédiatement les yeux pour lancer un regard noir à Liam. Ce dernier pouffe de rire et glisse ses doigts dans sa barbe de trois jours comme si de rien n’était.

-Tu tiens vraiment à ce que je continue d’insulter ta chère voiture ou est-ce que tu préférerais me laisser faire un petit somme ? Craché-je, mes yeux jetant des éclairs.

-J’ai besoin d’un compagnon de route, Louis, et je ne t’ai pas invité chez mes parents pour rien.

-Tu m’as seulement invité pour ne pas faire trois heures de route tout seul ? M'écrié-je en me redressant, droit comme un I.

Je le vois nettement se tendre et je lâche un petit soupir. Liam a tendance à contracter tous ses muscles lorsqu’il ne souhaite pas répondre à une question. Mais je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir depuis que j’ai posé mon derrière sur le siège inconfortable de ce vieil engin. La Dodge vire sur la droite et je m’accroche fermement au tableau de bord.

-Tu compte vraiment faire le remake d’une course poursuite, en roulant aussi vite ?

-Je tiens seulement à te montrer les capacités d’Abby.

Je secoue la tête et je glisse ma main dans mes cheveux pour les remettre une nouvelle fois en place alors que Liam me jette de nombreux coups d’œil. Après avoir effectué quelques retouches à ma coiffure chaotique, je relève les yeux vers le conducteur.

-Tu me promets qu’on reste juste une semaine, n’est ce pas ? Même si je suis très content de rencontrer ta famille, je ne suis pas forcément avide de passer une semaine sous la pluie de ce bled.

-Kingsley. Souffle-t-il.

-Oui et bien j’ai l’impression qu’à Kingsley, la pluie d’un unique jour équivaut à une année de pluie torrentielle à Londres.

Un sourire s’étire sur ses lèvres pour révéler ses dents parfaitement blanches et alignées alors que ses yeux se plissent.

-Tu comptes réellement être insupportable toute la semaine, n’est ce pas ? Je pensais que ça te ferais un minimum plaisir de rencontrer ma sœur et mes parents. Il fallait bien que je te les présente.

-Oh dieu, épargne-moi ce discours Liam, on se croirait dans un film sentimental gonflant mettant en scène deux adolescents de quinze ans qui se promettent l’éternité.

Il étouffe un rire puis je le vois quitter le bitume défoncé pour rejoindre une petite allée. Je découvre le perron d’une grande bâtisse, entouré de lampions aux couleurs ocres et diffusant une lumière jaunâtre presque dissimulée sous les seaux d’eaux que déverse le ciel obscur. La demeure est recouverte d’un crépis, lui aussi, jaunît à cause des nombreuses années et la porte en noyer qui se fait une place dans le mur, donne l’impression d’être contemporaine et offre un contraste saisissant avec le reste de la façade.

J’entends les pneus de la voiture crisser et je peux apercevoir une main maigrelette écarter un des rideaux polychrome de la maison. La tête d’un enfant, à qui je ne donne pas plus de dix ans, se manifeste. Liam coupe le contact et suit apparemment mon regard puisque je l’entends parler, avec un sourire dans la voix.

-Je te présente Jimmy, mon neveu.

Je détache ma ceinture de sécurité et descend de l’auto. Liam fait de même et je récupère mon sac dans le coffre de la voiture avant de suivre mon meilleur ami en direction de la porte d’entrée. Sur cette dernière trône une couronne de Noel, ornée de nombreux rubans et sur laquelle reposent une multitude de petite guirlandes, toutes plus colorées les unes que les autres. Je me rappelle vaguement les fêtes de famille, les Thanksgiving, aux coins du feu avec la délicieuse tarte aux noix de pécan de tante Evelyn. Ce décor me paraissait parfait lorsque j’étais enfant mais maintenant que la maison de ma tantine est complètement vide, je passe tous mes Noel, seul, dans l’appartement que je partage avec Liam, en plein Londres avec les cris des enfants de la télévision qui résonnent dans mes oreilles. Quant à mon meilleur ami, il met les voiles pour rejoindre sa famille et célébrer avec eux ce qu’il juge être « le meilleur moment de l’année ».

Je suis interrompu dans mes songes lorsque la porte s’ouvre en grand sur une femme qui doit sans aucun doute avoir la cinquantaine et qui arbore un sourire étincelant en cette froide soirée d’hiver. Liam la serre contre lui dans une étreinte qui s’avère être presque désespérée ce qui m’en dit long sur leur relation quasi fusionnelle. Lorsqu’il se sépare de la femme que je présume être sa mère, je lui offre un grand sourire auquel elle répond joyeusement, jetant un coup d’œil discret à son fils en attendant les présentations. Et pour confirmer mes songes, Liam reprend la parole.

-Oh, Louis, voici ma mère, Julia. Maman, je te présente mon meilleur ami et colocataire, Louis.

Sa mère s’empresse de m’étouffer contre sa poitrine imposante en sautillant presque sur place.

-J’avais tellement hâte de rencontrer le petit Louis. Depuis le temps que Liam rabâchait qu’il comptait te présenter à nous ! Il s’est enfin décidé ! Oh et j’ai préparé ton plat préféré, Liam n’a pas arrêté de me dire que tu étais un fana du pot-au-feu de ta grand-mère et tu ne pouvais pas tomber mieux puisque j’excelle dans la cuisine française !

Dieu, elle ne peut pas s’empêcher de parler et je trouve ça vraiment adorable. Le silence gênant que je m’étais imaginé pendant tout ce temps n’a donc rien à voir avec la situation actuelle. Liam souffle et pour me tirer des mains de sa bavarde de mère, il m’emmène dans le salon et me donne ainsi l’occasion de découvrir un habitacle absolument chaleureux.

Au dessus de nos têtes trône un chandelier dont le fer noir a été recouvert par la cire de bougie. Je remarque aussi que les murs sont fraîchement repeints d’une couleur taupe et que le mur où se tient une imposante fenêtre a été laissé complètement blanc. Le vieux canapé est orné de nombreux motifs aztèques et colorés et à côté de celui-ci se trouve un sapin de noël, immense, entouré de guirlandes grises et rouge ainsi que des fameuses boules aux couleurs diverses et variées. Le tout est surplombé d’une étoile immaculée et recouverte de paillettes.

Mon regard s’attarde finalement sur la paire d’yeux bleus qui me dévisagent derrière une épaisse monture de lunettes. Liam ne tarda pas à serrer l’homme aux cheveux grisonnant dans ses bras. Lorsqu’ils se détachent, le même train-train de présentation recommence et je serre brièvement la main du père de famille. Et finalement, je suis présenté au petit curieux qui m’a scruté derrière la vitre. Il est habillé d’un pyjama reprenant la vieille voiture d’un dessin animé et je ne peux m’empêcher de la comparer à Abby. Oh non, je ne vais pas m’y mettre moi aussi ! Songé-je en secouant intérieurement la tête.

-Mona n’est pas rentrée ? Questionne le châtain en posant ses yeux chocolats sur son père.

-Tu connais bien ta sœur. Fêtarde comme elle est, elle n’allait sûrement pas passer la veille du réveillon de noël à vous attendre les bras croisés. D’ailleurs, elle n’a pas arrêté de répéter qu’elle voulait à tout prix voir son frère chéri.

Je vois Liam pouffer de rire en secouant la tête dans un geste d’exaspération.

-J’imagine qu’on ne la changera pas. Mais elle exagère quand même ! Reprend-t-il en ronchonnant.

Son père hausse des épaules et reprend la lecture d’un de ses bouquins.  En lisant les quelques lignes par-dessus son épaule, je découvre une œuvre de Nicholas Sparks et, en tant que grand admirateur de cet auteur, je ne peux m’empêcher de démarrer une conversation.

-Sparks ? C’est un très bon auteur n’est ce pas ?

Son père redresse son visage légèrement ridé, ce qui m’offre tout le loisir de détailler ses traits tirés et de le comparer sans arrêt à Liam. Il a tout hérité de son père sauf peut-être la couleur de ses yeux.

-C’est le second livre que j’entame et puisque je suis un romantique dans l’âme, j’aime beaucoup ces œuvres. Liam n’arrête pas de me répéter de jeter un coup d’œil aux adaptations cinématographiques mais je ne suis pas un grand fan des films.

J’acquiesce à chacun de ses dires, observant ses lèvres s’étirer finalement dans un grand sourire, le même que Liam. Ce dernier d’ailleurs secoue la tête aux dernières paroles de son père et je me rappelle soudainement les nombreuses soirées que nous avons passés, Liam et moi, scotchés devant N’oublie jamais ou Cher John avec nos pots de glaces Ben & Jerry’s. Ce souvenir m’arrache un petit sourire mais je reviens rapidement à la réalité lorsque Liam claque des doigts devant mon visage.

-Tu as vraiment l’air dans la lune aujourd’hui. Je vais te montrer la chambre. Suis-moi !

Et sans plus attendre, je parcoure un long couloir avec lui. Les murs sont d’un bleu si clair que j’ai du mal à bien les percevoir avec la faible lumière que projettent les lampes basses consommations accrochées au plafond. Liam pousse la porte au bout du couloir et je pénètre dans une pièce que je juge être la chambre de mon meilleur ami puisque les murs sont remplis d’affiches de voiture et d’anciens joueurs de football. Sur les étagères, je peux rapidement retrouver sa petite bouille sur des photos en noir et blanc. Il n’y en a qu’une seule qui attire vraiment mon attention. Sur celle-ci se trouvent deux gamins - l’un paraît un peu plus jeune que l’autre – qui se tiennent à bout de bras en affichant de grands sourires.

-J’ai déjà vu cette photo, non ? Demandé-je en jaugeant Liam du regard.

Lorsqu’il examine précautionneusement la photographie, je le vois sourciller puis il hausse les épaules en prenant le petit cadre en liège entre ses fins doigts.

-C’est un ami et moi. Je crois que je l’avais ramené à l’appartement une année et j’avais dû la mettre sur le buffet du salon.

-Pourquoi l’as-tu ramenée ici? Insisté-je. Tu n'aimes pas cette photo?

Il souffle et prend un instant avant de répondre. Il est visiblement perdu dans ses pensées.

-C’est un peu compliqué comme histoire. Nous étions très proches et Harry a mal tourné mais je crois que je le considérais vraiment comme un meilleur ami quand on était gamins. Je passais le plus clair de mon temps à m’amuser avec lui.

-Et qu’est ce qu’il est devenu ?

-Il habite ici. Je le vois de temps en temps quand je viens passer les fêtes avec ma famille. Il n’a pas continué ses études et il s’est contenté d’aller bosser dans la boulangerie du coin. Je ne lui parle plus. Disons qu’il a des fréquentations… particulières. Enfin, des gens qui ne pensent qu’à boire, fumer des pétards et participer à toutes les soirées. Et puis lui même est devenu étrange.

Je hoche la tête en l’écoutant attentivement mais mon regard reste scotché sur le petit bouclé que je n’imagine pas une seule seconde en train de boire ou même de fumer. Il a le visage d’un ange et même si la photo est un peu floue, je peux apercevoir deux petites fossettes au coin de ses lèvres qui le rendent vraiment adorable. Mais les gens changent quand ils grandissent. Et ce Harry a, selon Liam, l’air d’être le parfait exemple de cette théorie.

-Bon, alors voilà notre lit, tu vas malheureusement être obligé de supporter mes ronflements mais tu n’as pas tellement le choix, tranche-t-il.

J’observe ce fameux lit où je vais passer plus d’une semaine. Il est noyé sous une flopée de draps et de couvertures mais le bois m’a l’air d’être plutôt solide même si il paraît vraiment détérioré. C’est toujours mieux que rien après tout ! Sur cette bonne pensée, je déboutonne ma chemise et Liam m’observe un instant avant d’éclater de rire.

-Qu’est ce qui te fais autant rire ?! M’exclamé-je en fronçant les sourcils.

-Quand je pense que tu as porté cette horreur toute la journée, je me dis que tu aurais au moins pu faire un effort pour enfiler quelque chose de présentable. Tu as un corps de rêve. Même si tu es mince, tu as des fesses que j’envie et tu es adorable. Mais toi tu préfère mettre ça.

Il reprend un peu de son souffle avant de continuer à rire comme un imbécile. Je jette un regard au bout de tissu que j’ai enfin retiré et qui se trouve entre mes mains et il n’a pas tord ; je me demande moi aussi comment j’ai pu porter cette abomination toute une journée. Mon frère a bien dû en rire quand il l’a dégoté dans une de ses friperies Australienne. Le connaissant, il a même dû me l’offrir pour être certain qu’on rigole de moi. Et encore une fois, ça n’a pas manqué. Je grogne et la fourre au fond de mon sac avant de retirer le slim que je porte. Liam m’observe puis il se met à sourire et il me tourne face au miroir.

-Regarde comme tu es beau, là. Si tu t’habillais un peu mieux, je suis persuadé que tous les hommes et toutes les femmes seraient à tes pieds. Mais monsieur préfère faire plaisir à son demi-frère qui ne pourra jamais le voir porter ce vulgaire bout de tissu avec la journée d’avion qui vous sépare l’un de l’autre.

Je scrute mon reflet dans le miroir et la seule chose que je peux voir est un Louis Tomlinson avec peu de muscles ou de tablettes de chocolats, seulement frêle avec quelques formes avantageuses. Liam claque mon derrière et part se déshabiller en riant de plus belle. Quant à moi, j’abandonne mon image pour me glisser sous les couettes. Je sombre dans un sommeil remplis de rêves, plus absurdes les uns que les autres même si je suis sans cesse interrompu par les ronflements bruyants de mon voisin.

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