-8-

Quelques jours après leur premier baiser, Harry et Drago se retrouvèrent dans un petit coin tranquille de Pré-au-Lard. Harry, fidèle à sa promesse après avoir perdu le pari à la bibliothèque, avait invité Drago à dîner. Le pub des Trois Balais était chaleureux, les bougies allumées sur chaque table créant une ambiance cosy. C'était l'endroit parfait pour ce dîner particulier.

Harry et Drago étaient assis l'un en face de l'autre, dans un coin un peu isolé. Devant eux, des assiettes fumantes étaient prêtes à être dégustées, mais tous deux semblaient plus concentrés l'un sur l'autre que sur leur repas.

— Alors... commença Drago avec un sourire espiègle, coupant un morceau de son steak. Tu as perdu le pari, Potter. Je m'attends à un festin.

— Ouais, ouais, répondit Harry en soupirant avec un sourire amusé. Mais ne prends pas trop goût à ce genre de victoires, Malefoy.

Drago haussa un sourcil, l'air faussement vexé.

— Pourquoi, tu penses que tu vas me battre la prochaine fois ? Tu es peut-être bon au Quidditch, mais niveau provocation, tu n'as aucune chance contre moi.

Harry éclata de rire, se sentant étrangement détendu. C'était bizarre de discuter avec Drago de manière si... normale. Sans les piques acérées ou les disputes d'autrefois.

— On verra bien, dit Harry en prenant une gorgée de son jus de citrouille. Mais pour être honnête, je m'en fiche de gagner ou perdre cette fois-ci. Ce que je veux savoir, c'est...

Il hésita un instant, jetant un coup d'œil à Drago avant de continuer.

— ...ce qu'on est, nous deux. C'est... un peu flou.

Drago s'arrêta de mâcher, son expression passant de l'amusement à la réflexion. Puis il posa ses couverts et se pencha légèrement en avant, un sourire taquin au coin des lèvres.

— Eh bien, Potter, j'imagine que ça dépend. Est-ce qu'on est en couple ? Ou est-ce que c'est juste toi qui as décidé de m'embrasser à la bibliothèque comme si c'était la chose la plus normale du monde ?

Harry rougit légèrement à ce souvenir, mais un sourire lui échappa.

— Oh, je ne sais pas, répliqua-t-il. Est-ce que tu as déjà vu quelqu'un embrasser quelqu'un d'autre à longueur de journée sans être en couple ? Parce que moi non.

Drago prit un air faussement pensif, jouant avec sa fourchette.

— Hum... intéressant. Donc, si je comprends bien, si je t'embrasse tout le temps, ça veut dire qu'on est ensemble, c'est ça ?

Harry haussa les épaules, essayant de jouer le jeu avec désinvolture, même si son cœur battait plus vite qu'il ne l'aurait cru.

— Je dirais que c'est un bon indicateur, ouais, répondit-il en souriant, un peu nerveux.

Drago hocha la tête avec un sérieux exagéré.

— D'accord. Alors, Potter, à partir de maintenant, je vais t'embrasser autant que possible, juste pour voir si on est officiellement en couple. On va devoir vérifier cette théorie à fond.

Harry éclata de rire, incapable de contenir sa gêne et son amusement à la fois.

— T'es vraiment insupportable, Malefoy, dit-il en secouant la tête, toujours souriant. Mais tu sais quoi ? Ça me va. J'aime bien cette idée.

Drago le regarda avec un sourire satisfait, l'air d'avoir gagné une autre bataille invisible.

— Eh bien, dans ce cas, je te souhaite bonne chance, Harry. Parce que je suis sérieux. À partir de maintenant, prépare-toi à beaucoup de baisers. Et pas seulement dans des bibliothèques poussiéreuses.

Harry rougit encore plus à l'entendre prononcer son prénom avec autant de légèreté. C'était encore nouveau pour lui, cette dynamique différente avec Drago, mais en même temps, c'était incroyablement... excitant. C'était comme s'ils exploraient un nouveau territoire, ensemble, sans se soucier du passé.

Ils continuèrent à dîner, la conversation coulant naturellement entre eux. Ils se taquinaient, parlaient de leurs professeurs, de Poudlard, et même de leurs plans pour l'avenir, loin des anciennes querelles. C'était comme s'ils découvraient des facettes l'un de l'autre qu'ils n'auraient jamais imaginé en étant ennemis.

À un moment donné, alors qu'ils avaient presque terminé leur repas, Drago posa sa main sur la table, près de celle de Harry. C'était un geste simple, mais lourd de sens. Harry regarda la main de Drago pendant un instant, puis, prenant son courage à deux mains, il entrelaça leurs doigts.

Drago leva les yeux vers lui, surpris, mais un petit sourire en coin apparut sur son visage.

— Alors, Potter... tu es en train de confirmer notre statut ? demanda-t-il avec humour.

Harry serra doucement sa main, un sourire sincère illuminant son visage.

— Ouais, Malefoy. Je crois qu'on peut dire qu'on est... ensemble.

Drago sourit, son regard brillant de cette lueur malicieuse qu'il avait souvent, mais cette fois teintée d'une sincérité plus douce.

— C'est bon à savoir. Parce que j'avais déjà décidé que tu allais devoir me supporter. Autant rendre ça officiel.

Ils se fixèrent pendant quelques secondes, le monde autour d'eux disparaissant un peu, avant que Drago ne lâche un petit rire.

— Bon, maintenant que c'est officiel, on va voir combien de temps tu tiens sans m'embrasser cette fois, Potter.

Harry secoua la tête en souriant, résistant à l'envie de relever ce nouveau défi.

— Tu ne me laisses vraiment jamais une pause, pas vrai ? demanda Harry en riant.

— Jamais, répondit Drago avec un clin d'œil. Mais tu m'as choisi, alors il va falloir t'y faire.

Harry sourit, sentant une chaleur agréable l'envahir. Il n'avait jamais imaginé que les choses entre eux prendraient cette tournure, mais à ce moment-là, tout semblait exactement à sa place.

partit 2 ..

La Grande Salle bourdonnait de l'agitation habituelle, mais à une table un peu à l'écart, une scène inhabituelle se déroulait. Harry, Drago, Hermione, et Pansy riaient et discutaient comme s'ils avaient été amis depuis toujours. Quelques semaines s'étaient écoulées depuis que les quatre étaient officiellement en couple, et maintenant, une certaine légèreté flottait autour d'eux. Leurs rires brisaient les tensions d'autrefois, les frontières entre Gryffondor et Serpentard semblaient s'effacer à chaque instant partagé ensemble.

Ron, assis parmi eux, mangeait en silence, souriant de temps en temps, mais son esprit semblait ailleurs. Il avait beau être heureux pour ses amis, une part de lui se sentait un peu... isolée. Tous autour de lui avaient trouvé quelqu'un, même s'il n'avait jamais imaginé que cela arriverait ainsi.

Hermione, le remarquant, lui lança un regard amusé.

— Dis donc, Ron, dit-elle avec un sourire en coin, il ne te reste plus qu'à trouver un Serpentard, et tu pourras rejoindre le club.

Pansy éclata de rire, se tournant vers lui avec un regard malicieux.

— Oui, Ron, tu vas devoir faire un effort. Tout le monde sait que les Serpentard sont irrésistibles. Pas vrai, Hermione ? dit-elle avec un clin d'œil en direction de sa petite amie.

Hermione rougit légèrement, mais sourit en acquiesçant. Harry se joignit à la plaisanterie.

— Ça devient presque une tradition, dit-il en riant. Regarde, même Drago et moi... Qui aurait cru ça possible, hein ?

Ron éclata d'un rire nerveux, bien qu'il sentît un certain malaise le gagner. Pourtant, un nom particulier lui vint à l'esprit. Un Serpentard auquel il avait pensé récemment, plus qu'il n'osait l'admettre.

— Ouais, c'est ça, comme si j'allais sortir avec un Serpentard, dit-il en roulant des yeux, mais une image de Blaise Zabini s'imposa à lui.

Avant qu'il ne puisse réfléchir davantage à la situation, Blaise apparut justement à l'entrée de la Grande Salle. Élégant comme toujours, il marchait d'un pas tranquille, regardant autour de lui. Drago le remarqua et lui fit signe de venir.

— Hey, Zabini ! Viens t'asseoir avec nous, lança Drago, attirant son attention.

Ron se tendit légèrement, mais essaya de paraître détendu. Blaise s'approcha de la table avec un sourire amusé.

— Vous avez l'air de bien vous amuser ici, dit Blaise en s'asseyant à côté de Drago, non loin de Ron. Alors, Potter, Granger... ça y est, vous vous êtes finalement décidés à vous mêler aux Serpentard ?

— C'est plutôt eux qui ont décidé de nous tolérer, répondit Harry en riant. Mais bon, on s'en sort plutôt bien.

Le groupe éclata de rire, et même Ron ne put s'empêcher de sourire. Cependant, il sentit l'intensité du regard de Blaise sur lui et cela le rendit nerveux.

Blaise, quant à lui, remarquait que quelque chose semblait tracasser Ron. Il le fixait, comme s'il essayait de résoudre un mystère invisible.

— Alors, Weasley, tu es plus tranquille que d'habitude aujourd'hui, fit remarquer Blaise, une lueur curieuse dans les yeux. Quelque chose te tracasse ?

Ron secoua la tête, luttant contre l'envie de détourner le regard. Mais il ne pouvait s'empêcher de se souvenir des lettres anonymes qu'il recevait. Ces correspondances, débutées il y a des mois, avaient évolué de simples échanges à des discussions profondes sur la guerre, la perte, et le futur. Et plus ils échangeaient, plus Ron avait l'impression que cette personne comprenait des aspects de lui-même que personne d'autre ne pouvait voir.

Il se surprenait parfois à se demander qui pouvait bien être derrière ces lettres.

— Non, rien de spécial, répondit Ron, essayant de changer de sujet. Mais... maintenant que tu en parles, tu as déjà échangé des lettres avec quelqu'un de façon anonyme ?

Blaise arqua un sourcil, visiblement intrigué.

— Anonymement ? répéta-t-il. Oui, en fait... C'est drôle que tu dises ça. J'ai commencé à écrire à quelqu'un il y a quelques mois. On a gardé le mystère sur nos identités... Ça fait un moment que je me demande qui ça peut bien être.

Ron s'arrêta net, sentant une montée soudaine de nervosité dans sa poitrine.

— Vraiment ? dit Ron, en essayant de paraître détendu, mais l'étrange coïncidence lui donnait un sentiment étrange dans l'estomac. J'écris à quelqu'un aussi, anonymement. Et ces dernières semaines, je me demande si tout ça n'est pas plus qu'une coïncidence.

Le groupe s'était tu, écoutant leur échange avec un intérêt croissant. Drago, qui adorait les drames et les révélations, se pencha un peu en avant.

— Attendez une seconde... Vous deux écrivez anonymement à quelqu'un, en même temps, depuis des mois ? Ça devient intéressant, dit-il avec un sourire narquois.

Blaise et Ron échangèrent un regard. Un silence flottait entre eux, comme si une révélation éclatante était sur le point d'émerger.

— Ron, commença Blaise, son expression plus sérieuse cette fois. C'est peut-être une drôle de question, mais... Est-ce que, par hasard, cette personne t'a déjà parlé de la façon dont elle a vécu la guerre et la manière dont elle essayait de tourner la page ? Ou de ses difficultés à vivre avec ce qui s'est passé ?

Le cœur de Ron rata un battement. Blaise venait de décrire précisément certains des sujets qu'il avait abordés avec son correspondant anonyme.

— Oui... Exactement. Et cette personne a aussi mentionné... un ami perdu, et une certaine... incompréhension de sa famille par rapport à ses choix de vie.

Le visage de Blaise se figea brièvement avant qu'un sourire ne se dessine sur ses lèvres. Il hocha lentement la tête.

— Eh bien... Je crois que ça ne fait plus vraiment de doute, maintenant, dit-il avec une certaine satisfaction dans la voix.

Ron le fixa, bouche bée, alors que la réalité frappait enfin.

— Attends... Tu veux dire que toi et moi... On s'écrivait... tout ce temps ? demanda Ron, l'air abasourdi.

Blaise acquiesça, un sourire amusé flottant sur son visage.

— Il semblerait bien que oui, Weasley. C'est drôle, n'est-ce pas ? On a partagé des choses tellement personnelles, et maintenant... on se retrouve là, face à face.

Drago éclata de rire.

— Merlin, c'est parfait ! Ron Weasley et Blaise Zabini, les grands anonymes. Si ça ce n'est pas le destin qui fait bien les choses !

Harry, Hermione, et Pansy éclatèrent de rire à leur tour, visiblement ravis de la tournure des événements. Quant à Ron, il ne savait pas trop quoi dire. Il se sentait bêtement exposé, mais en même temps, un poids qu'il ne savait pas qu'il portait sembla disparaître.

Blaise se pencha un peu plus près, son sourire se transformant en un regard plus doux.

— Alors, Weasley... maintenant qu'on sait qui on est... Est-ce que ça change quelque chose pour toi ? demanda Blaise, avec un ton presque hésitant.

Ron le regarda, les yeux grands ouverts. Puis, avec un léger sourire, il secoua la tête.

— Je suppose que non... Peut-être que c'était juste ce qu'il fallait, répondit-il, une lueur d'amusement dans les yeux. Après tout, ça a bien fonctionné pour Harry et Drago, non ?

Blaise haussa un sourcil.

— Donc, on pourrait dire que... nous aussi, on pourrait voir où ça nous mène ? demanda-t-il doucement.

Ron sourit, sentant une chaleur inattendue monter en lui.

— Ouais, je suppose qu'on pourrait dire ça.

Et tandis que la conversation continuait autour de la table, Ron et Blaise échangèrent un sourire complice. Il semblait que, parfois, les lettres anonymes révélaient plus qu'ils ne l'auraient jamais imaginé.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top