Un sourcil levé, j'observai le directeur de ma nouvelle école s'approcher, deux mains sagement liées dans son dos.

-Je suis ravi de voir que tu as accepté mon invitation, se réjouit-il.

-Que pouvais-je faire d'autre, de toute façon ? rétorquai-je en levant un sourcil, dubitative.

Dumbledore haussa les épaules et m'entraîna sur le sentier qui menait au château :

-On a toujours le choix, Zelda.

-Comment me connaissez-vous ? A ma connaissance, nous ne nous sommes jamais parlé.

Il garda le regard fixé droit devant lui, avançant pourtant rapidement pour un vieil homme, si bien que je dus presque courir pour le rattraper.

-On remarque toujours plus facilement les choses différentes, qui sortent du lot, répondit-il simplement.

-Vous parlez toujours en énigme ? m'amusai-je, pourtant un peu agacée.

Il grimpa quelques marches, ignorant ma question, et la seconde d'après nous nous dressions devant les imposantes portes de chênes du château.
Je me contentai de garder le silence tandis qu'il se tournait vers moi :

-Je dois avouer que vous m'intriguez, Miss Goeth. Mais cessons les questions pour le moment : l'heure est venue de faire votre entrée dans votre nouvelle école.

Il arqua un sourcil, guettant ma réaction ; cependant je me contentai de garder une expression neutre, pareil à mon habitude.
Comme satisfait, Dumbledore se tourna vers les lourdes portes et, d'un coup de baguette magique, elles s'ouvrirent, révélant un immense hall comblé de cinq grandes tables ; quatre étaient alignées à la verticale, face à nous, et la cinquième s'étalait à l'horizontale au fond de la pièce, sur une estrade. Les professeurs y étaient assis tandis que les élèves s'installaient sur les quatre autres tables.

Au plafond pendaient de belles bougies, comme soutenues par un nuage transparent, flottant élégamment dans l'air ; sur les côtés s'alignaient des cheminées de pierres usées, comme dans un château des temps anciens.

Dumbledore m'entraîna entre les rangées, et à notre passage toutes les têtes se tournèrent dans notre direction :

-Tu as vu ses cheveux ?! murmura une jeune fille, presque horrifiée.

-Pourquoi elle est avec Dumbledore ? souffla un autre.

-Tu crois que c'est sa fille ? demanda son voisin.

Je tâchai quant à moi de garder les yeux rivés sur l'estrade sans prendre garde à leurs messes basses : il faudrait de nouveau m'habituer à ces murmures.

Je me demandai alors, la boule au ventre, si tout ceci n'était pas qu'une répétition du calvaire que j'avais vécu en Australie.