Chapitre 46
Je clignai des yeux, surprise, tout en lâchant un frisson ; les vents se faisaient glacials, tout comme la température qui semblait être en pleine chute libre.
-Une prison ?! répétai-je, hébétée.
Dumbledore hocha le menton, les yeux levés vers le sommet de la tour.
-Tu veux toujours savoir d'où tu viens ? me demanda-t-il après quelques minutes de silence.
Je plissai les yeux, dubitative ; les images de Poudlard assaillit me revint en tête, violentes. Il devait avoir une raison à cette attaque.
J'opinai du chef à mon tour, le cœur battant à tout rompre. Rester dans cette illusion d'être simplement une anomalie de la nature m'était insupportable. Je devais forcément avoir une origine concordante avec mes aptitudes spéciales.
Mais alors que je m'apprêtai à poser une nouvelle question, me rappelant soudain des paroles qu'avait prononcé le directeur à notre fuite, ce dernier m'agrippa le bras et m'attira à l'intérieur.
***
L'accueil fut bref ; après avoir montré ses papiers d'identité au réceptionniste, Dumbledore m'entraîna dans la lugubre cage d'ascenseur dessinée de grillages couleur nacre.
L'attente ne dura également pas longtemps, et en quelques secondes, nous étions au dernier étage.
Nous traversâmes d'étroits couloirs sombres, dont les murs ne portaient aucune fenêtre. Seuls les bruits de nos pas, ainsi que les battements fous de mon coeur faisaient écho dans les détroits des couloirs.
La peur me consumait intérieurement.
Une prison.
Pourquoi m'emmener dans un tel lieu ? Pourquoi mes origines me seraient elles dévoilées ici ? Avais-je un proche parent qui y était retenu ?
Mais surtout, l'inéluctable possibilité d'y rencontrer ma mère ou mon père me torturait intérieurement. Mes mains, ainsi que ma nuque, suaient d'horreur. Le fait de ne rien savoir, l'attente avant les révélations étaient insoutenables.
Nous nous stoppâmes finalement face à une porte barricadée, noire et rouillée. Pour la première fois depuis notre entrée dans l'édifice, je levai les yeux vers Dumbledore. Son teint avait comme brusquement blanchit, et son regard se ternit. Ses yeux bleus autrefois perçants se faisaient inquiets, nerveux, mais aussi chargés de regrets. De douleur. D'un immense gouffre, noir et profond, innondé de souffrances.
Pourquoi le directeur était-il si malheureux ?
-Vas-y, entre, m'encouragea-t-il en me poussant vers la porte.
-Vous ne venez pas ? objectai-je d'une petite voix.
Il secoua négativement la tête :
-Je... je ne serais pas capable d'entrer. Je crois que tu l'as bien deviné.
Je le fixai un moment. Dumbledore disait vrai ; j'avais deviné son mal être soudain face à cette porte. Quel personnage enfermé dans cette cellule pouvait faire si peur au directeur ?
Je plaçai ma main sur la poignée gelée, réprimant un frisson. Je soufflai un bon coup et, prenant mon courage à de mains, pénétrait dans l'étroite cellule.
Une seule fenêtre, en face, reflétait la lumière argentée de la lune sur une silhouette penchée, enchaînée sur une chaise. Derrière moi, la porte se referma dans un lourd bruit sourd.
Je tâchai de taire mes tremblements, attendant que l'homme masqué dans l'ombre veuille bien se relever.
Il s'agita alors et se redressa lentement. Ses cheveux blancs, d'une couleur comme naturelle, refletèrent les reflets de la lune tandis que ses yeux, ambrés et bleu glacé, se levaient dans ma direction.
Un éclair me frappa soudainement, et je titubai vers l'arrière.
Un sourire s'étira alors sur les lèvres de Gellert Grindelwald.
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