La grande salle avait été changée du tout au tout ; fleurs, arbres fruitiers et autres couleurs lumineuses s'alignaient sur les côtés, tandis que les bougies suspendues au plafond étaient remplacées par de délicates pétales de roses. Une piste de danse occupait le centre, elle entourée de bancs à droite, quelques tables et un buffet à gauche.

La foule s'amassait au centre, excitée d'entendre la musique qui ne tarderait par à retentir. Nous fendîmes la marée bruyante, peuplée de paillettes et vêtements chic. Je concentrai mon regard sur mes chaussures, évitant à tous prix de le poser sur Sirius.

Nous nous stoppâmes sur les rebords de la piste, patientant comme les autres. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, et je pouvais presque sentir celui de Severus faire de même à mes côtés. Le brouhaha se faisait plus doux à mes oreilles, tout comme l'ambiance légère qui me fit lâcher un frisson. Étais-je moi aussi excitée ?

Je relevai finalement les yeux vers Severus :

-Les Maraudeurs n'ont pas l'air d'être là, constatai-je sans avoir lancé un seul regard aux alentours.

Il se raidit :

-Détrompe toi, ils sont bien là.

Mes mains fondirent en sueur ; pourquoi tant d'appréhension, tout d'un coup ?
J'attrapai la main de Severus, qui, à ma plus grande surprise, se faisait plus douce que je ne l'avais imaginé.

Il coula un regard dans ma direction, et soudain, les tambours nous firent sursauter. La musique s'élança, élégante mélodie de bal.

Brusquement, Severus me tira sur la piste dans le même mouvement que des dizaines d'autres. Il m'empoigna fermement la taille et guida nos pas ; plus que surprise, j'écarquillai les yeux. Je plaçai une main sur son épaule et fus davantage étonnée : Severus était musclé ! Si sa frêle carrure n'en laissait rien paraître, l'expression ne pas se fier aux apparences concordait parfaitement avec son cas.

Il me fit tourner sur moi même avant que j'envois mon menton vers l'arrière pour le remonter aussitôt. Son expression resta de marbre ; si nos visage étaient à quelques centimètres l'un de l'autre, nos yeux étaient rivés sur les alentours. Je repérai alors Sirius ; il pirouettait aux bras d'une rouquine à la belle robe verte. Je croisai son regard empreint de haine avant de détourner aussitôt les yeux.

Lily et James dansaient un peu plus loin, le sourire étalé aux lèvres. Il riaient.

Je serrais la main de Severus pour lui faire parvenir ma compassion ; il braqua son regard obscur dans le mien et soudain, je compris à quel point il comptait pour moi. Pouvais-je le qualifier de meilleur ami alors que nous ne nous connaissions que depuis quatre mois ?

-Merci d'être mon ami, Severus, lui murmurai-je.

Il esquissa un véritable sourire ému :

-Merci à toi.