Chapitre 34
Le jour de l'an fut bien moins chaleureux que celui de Noël. Les décorations fanaient et disparaissaient peu à peu aux murs tandis que les statues de glace affichaient de tristes mines. La rentrée approchait et avec elle la morosité de l'atmosphère, le lourd poid qui plombait l'ambiance générale du château.
Ainsi, lorsque les élèves affluèrent à Poudlard, les vacarmes incessants qui s'y ajoutèrent me firent l'effet d'une gifle. Quand bien même que le silence me causait de terribles migraines en fin de semaines, le calme me manqua plus que je ne l'aurais imaginé.
Le retour des vacances fut aussi synonyme des retrouvailles : Remus semblait avoir oublié que Sirius et James s'en étaient allés sans lui, car il s'empressa de les serrer dans ses bras à leur retour.
Les rires reprirent, tout comme mes frustrations passées. Les beaux yeux gris du rebelle des Maraudeurs ravivèrent la flamme qui semblait s'être éteinte en moi, pour mon plus grand désarroi. Mes sentiments ne semblèrent pas vouloir se tasser, ni même être jetés aux oubliettes.
Heureusement, mes pieds ne se firent pas aussi capricieux et décidèrent que je m'étais suffisamment reposée comme ça. Ainsi je pus reprendre les cours sereinement, bien que légèrement épuisée.
Mes journées s'enchaînèrent sans ménagement, en solitaire. La page était tournée du côté de Severus, sans nul doute.
Les vacances de Février tombèrent à leur tour, que je passais paisiblement au bord du lac. Plus question de me risquer sur la glace, qui elle demeurait bien là, a me narguer de ses beaux reflets bleus.
Cependant, il eut bien quelque chose de différent. Le premier Mars succéda au vingt-huit Février, jetant le vingt-neuf aux oubliettes pour cette année. La nuit s'était faite longue, comme si mon esprit recherchait la moindre seconde qui m'aurait permis d'avoir dix-sept ans le jour de ma naissance. Cependant, rien ne s'était présenté, sans surprise, et j'ouvris les yeux ce matin là chargée de cette même migraine qui m'accompagnait depuis deux mois déjà.
Je laissai un instant la lumière s'installer sur mes draps, éclairer les petites particules de poussières qui voletaient dans ses rayons.
Je finis par me redresser, les muscles endoloris et l'esprit fatigué. Les semaines à Poudlard n'étaient pas de tout repos, bien que les vacances ne s'etaient terminées depuis maintenant une semaine.
Je clignai des yeux a plusieurs reprises, repliée sur moi même, ne trouvant pas même la force de rester droite. Puis, la motivation d'affronter cette nouvelle journée de cours remplaça ma fatigue et je jetai les couvertures au pied du lit.
Une forme floue vola soudain à travers la pièce pour percuter le mur et s'écraser au sol, m'arrachant un violent sursaut sous le bruit sourd qui s'en suivit. Je quittai le lit et me précipitai vers l'objet, me stoppa face à lui. Je m'accroupis, les yeux plissés : il s'agissait là d'une statuette en bois, que j'attrapai délicatement du bout des doigts. Une élégante chouette était minucieusement taillée, du bec aux plumes de la queue. Je la retournai entre mes doigts, curieuse : que faisait-il sur mon lit ?
Je le fis pivoter, et alors que j'observai les détails de la sculpture, je vis glissé sous le socle un mot lesté d'un ruban rouge.
De plus en plus intriguée, je l'attrapai et m'empressai de le dérouler, pressée de le lire. Je terminai de le déplier et lus ce qui y était inscrit d'un écriture soignée :
Joyeux anniversaire.
Viens me retrouver dans mon bureau dès ton réveil, j'ai prévenu tes professeurs.
A. Dumbledore.
Je retournai le petit papier, cherchant en vain une suite à ce message si court. Je me relevai, l'esprit préoccupé de cette étrange invitation, avant de déposer la statuette sur ma table de chevet et d'enfiler rapidement mes vêtements. Je quittai ensuite le dortoir des filles et claquai la porte, me précipitant vers le bureau du directeur, la mystérieuse lettre à la main.
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