Chapitre 33

Les tintements de l'argenterie déployèrent leur concert dans la grande salle, nourrit de conversations joyeuses. Je dégustai mon repas comme avec reconnaissance, d'avoir enfin l'opportunité de quitter les murs oppressants de l'infirmerie.

-Alors, tu n'as personne chez qui aller pendant les fêtes ? m'interrogea Remus, probablement désireux de rattraper notre précédente conversation.

Je secouai négativement la tête, quelque peu surprise par cette question. Il garda son regard planté sur ma fourchette qui dansait sur l'assiette, tandis que je gardai le silence, ne souhaitant pas divulger ainsi mes informations personnelles. Le premier venu n'avait certainement pas droit au récit complet de ma vie !

Flitwick se dressa sur sa chaise haute et accorda à Remus un regard sevère :

-Lupin, laissez donc Miss Goeth dejeuner en paix. Elle vient de traverser une rude épreuve et...

-Je vous déconseillerai de sûrestimer Goeth, le mit en garde McGonagall, un sourcil arqué. Elle est plus robuste que vous ne le croyez.

Je posai mes couverts et relevai le menton vers mes professeurs. C'était bien là la première fois que McGonagall se prêtait à ce genre de discussion. L'amusement de Remus était palpable, qui tout comme moi semblait être surpri de la réaction de notre enseignante en métamorphose.

-Je me demande si vous serez toujours aussi faible dans six jours, me questionna Brûlopot tout en mastiquant bruyamment sa viande.

-Vous avez peur que je ne puisse pas me rendre a vos cours ? lui rétorquai-je en tombant sur mon dossier, rassasiée.

Il haussa les épaules et reporta son attention sur son repas :

-Simplement que la rentrée est proche. Vous êtes sur une année importante pour votre avenir.

Je manquai de lever les yeux au ciel : voilà qui ne m'étonnait pas d'un professeur tel que lui.
Les conversations se poursuivirent, tranquilles, et Remus ne m'accorda plus la parole. Peut-être s'était-il offusqué de mon silence à sa question, mais il me semblait être en droit de conserver mon passé pour moi.

Mon regard balaya les professeurs et rares élèves assis, distrait. Je vis Severus et lâchai un soupire à sa mine dépitée. Tandis que les discussions battaient à son plein tout autour, lui demeurait silencieux, recroquevillé sur lui même comme un animal apeuré.
C'était probablement là toute la différence avec moi : lui se maudissait d'être seul, alors que je m'adaptai facilement à la situation. J'avais confiance en moi et lui ne cessait de se remettre en question.

S'il ne voulait plus de notre amitié, qu'il fasse. Bien que cette pensée me déchirait le cœur, il y perdrait plus que moi.

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