Chapitre 32
La grande salle se prêtait parfaitement au thème du jour : girlandes et statues de glaces avaient été installées pour l'occasion. Les rares élèves et professeurs restés pour les fètes occupaient tous la même table, tels des égaux.
Je remarquai alors qu'une majeure partie des élèves n'étaient pas là. Je levai un regard interrogateur vers Dumbledore et celui-ci m'expliqua, tout en me poussant vers la table du banquet :
-Ils sont allés rejoindre leur famille pour ces deux jours de fêtes. Ceux qui sont toujours présents sont pour la grande majorité des élèves sans famille... où qui préfèrent rester à Poudlard.
J'opinai légèrement et le vieux directeur m'installa devant une assiette vierge en bout de table, là où on n'aurait pas à me déplacer sur un banc. Je cherchai des yeux un visage familier et tombai sur celui de Remus, tout bonnement assis à mes côtés. Son regard croisa le mien et il afficha une mine surprise :
-Zelda !
-Bien deviné, lâchai-je en attrapant ma fourchette, mon estomac hurlant famine au creux de mon ventre vide.
Son expression se vida de toute joie et il soupira :
-Je suis tellement désolé... Je m'en veux tellement, si tu savais...
Je lui jetai un regard sévère :
-Arrête, ce n'est pas de ta faute.
-Je suis un danger public, enchaîna-t-il sans prêter la moindre attention à mes paroles.
Je levai les yeux au ciel :
-Eh bien ! Reste seul toute ta vie si tu veux, je t'aurais prévenu.
Il me jeta un regard perplexe, comme amusé. Je ne comptai pas debattre sur sa culpabilité dans mon accident. J'étais ici pour profiter des fêtes, des visages que je revoyai enfin et d'un bon buffet de Noël.
Je relevai les yeux et vis que Dumbledore, assit en face de moi à l'autre bout de table se levait, un verre à la main :
-Élèves, professeurs, bienvenue à notre repas traditionnel de Noël ! Nous avons la chance d'avoir à notre table une revenue du monde des morts...
Il leva sa coupe à ses mots et les regards pivotèrent dans ma direction, presque émus.
-...Ainsi je vous demanderai de remercier toutes les personnes qui vous sont chères, pour demeurer en vie, le sourire au lèvres et les yeux brillants. Merci à Zelda, qui nous a rappelé que chaque seconde de la vie vaut la peine d'être vécue.
Tous soulevèrent leur verre d'un geste, comme un seul homme, et mon cœur se serra, ému. Même Severus se prêtait à l'hommage que tous me rendaient. J'attrapai à mon tour la coupe et l'apportai vers le haut :
-Merci à vous tous d'avoir été si bienveillants, si gentils avec moi depuis mon arrivée ici.
Et sur mes paroles ils firent tinter leur verre les uns aux autres, avant de les porter à leurs lèvres qui aspirèrent le liquide rouge du vin délicatement.
-À présent, bon appetit et joyeux Noël ! sourit Dumbledore en tombant sur sa chaise.
À peine eut-il terminé sa phrase que nos assiettes se remplirent de dinde chaude et de légumes alléchants. Les arômes des mets servis me firent fondre, et je m'attaquai aussitôt au copieux repas.
-Joyeux Noël ! lançai-je en chœur avec les autres tout en enfournant un épais morceau de viande dans mon gosier.
Et à ces mots, mon coeur se serra : un agréable sentiment d'appartenance me traversa, et pour la première fois je me sentis enfin à ma place.
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