Chapitre 27
Une semaine.
Deux semaines.
Un mois.
Deux mois.
Des nuits entières à contempler le plafond, à regretter mes paroles.
Des journées complètes à esquiver le regard de mon ancien ami, ainsi que celui de Sirius. Je n'avais pas besoin d'une histoire amoureuse secrète alors que j'étais au plus mal. J'avais un seul ami. Et je m'étais débrouillée pour le perdre au bout de... seulement quelques semaines ?
Ainsi arrivaient les vacances de Noël. Le match de Quidditch officialisait les vacances, nous assommant une belle défaite face aux Gryffondors. Le lendemain à la première heure, plus de la moitié des élèves avaient quitté l'école. Néanmoins, Severus, Lily et Remus demeurèrent au château : Sirius et James s'en étaient allés passer des vacances chez les parents de ce dernier. Quant à Peter, l'endroit où il disparu me fut totalement inconnu. Après tout, je n'en avais rien à faire. Qu'il quitte Poudlard, cela ne nous ferait pas de mal. J'aurais dit de même pour Lily et Remus, s'ils ne s'étaient pas entêtés à rester.
Je débarquai dans la grande salle équipée des mêmes poches violettes sous les yeux que le reste des jours depuis trois mois. Je tombai assise sur un banc, et une assiette copieuse se matérialisa devant mes yeux. La nourriture alléchante réchauffa le creux glacial qui avait remplacé mon coeur depuis un certain déjà. Tandis que je piquai nonchalamment les aliments, je vis une silhouette s'asseoir face à moi. Perplexe, je relevai le menton et vis Remus : ses yeux rouges trahissaient sa fatigue, ainsi que ses épaules voutées. Incapable de penser, je compris qu'il revenait d'une pleine lune des plus épuisantes.
-Oh, pardon, s'excusa-t-il en captant enfin ma présence. Je n'avais pas vu qu'il y avait quelqu'un.
Il se releva difficilement, mais je plissai les yeux : il n'avait rien d'un harceleur.
-Tu peux rester, je ne mange pas.
Il m'accorda un regard reconnaissant et une nouvelle assiette fit son entrée sur la table vierge.
-Par rapport à moi...
Hébétée, je mis un certain temps à comprendre qu'il prenait mes paroles au sens propre du terme.
-Euh... Pardon. Je ne voulais pas dire ça. Juste que je n'allais pas faire une histoire parce que tu t'asseyais face à moi.
Il balaya mes excuses d'un geste de la main :
-C'est déjà oublié.
Le silence accueillit ses paroles. Il se tassa quelques minutes, alors que je l'observai fixer son assiette sans y toucher. Il ne semblait avoir le moindre appétit.
-Pourquoi Sirius et James ne sont pas partis avec toi ? me forçai-je à faire la conversation.
Il haussa les épaules :
-Ils sont meilleurs amis.
Je n'objectai pas. Il connaissait ses amis mieux que moi.
-Seulement je suis censé l'être aussi ! s'emporta-t-il finalement, les dents serrées, en abattant son poing sur la table.
Je le laissai évacuer sa colère sans prononcer le moindre mot. Si je n'avais pas à me prononcer sur l'histoire, je ne savais surtout que dire. Il s'agrippa le visage de ses mains striées de cicatrices, tira sur ses cheveux :
-Pourquoi ça m'étonne ?! Ca a toujours été comme ça. Il comptait plus que nous. Je vois pas pourquoi ça changerait aujourd'hui.
-James est un connard, répondis-je simplement en haussant les épaules, sans le moindre tact.
Il releva ses yeux bleus dans ma direction, presque soudain conscient que j'étais toujours là :
-James ?
Je m'arrêtai un instant de mastiquer :
-Oui, James est un connard.
-Non, je parlais de Sirius, me corrigea Remus en lâchant un soupire. Je le déteste, parfois. Il est si indifférent, si arrogant... Il ne se rend pas compte de ce qu'il se passe réellement autour de lui et dans la tête de ses proches. Il ne se rend compte de rien, d'ailleurs.
Je clignai des yeux à plusieurs reprises, avant de retourner à mon repas : à vrai dire, cela ne m'étonnait guère.
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