Le vent froid qui me fouetta le visage me fit lâcher un frisson ; mes pieds nus s'engagèrent sur l'herbe aussi mouillée que glacée, glissant sous mes pas pressés. Je ne voulais pas faire attendre Sirius. Pas alors que l'espoir qu'il soit toujours là me guettait.

J'atteignis le lac quelques secondes plus tard, et vis assis sur son rebord, pensif, le tant attendu Sirius Black. Je me stoppai un instant, et une étrange chaleur me réchauffa en un instant.

Il tourna alors le regard dans ma direction et, mi-surpris mi-heureux de ma présence, se releva. Quelques secondes se tassèrent puis, n'y tenant plus, nous nous jetâmes dans les bras l'un de l'autre ; nos lèvres se percutèrent et j'emmêlai mon corps au sien comme pour m'y blottir, cherchant chaleur et plaisir entremêlés.

Déjà essoufflés par ce temps effroyablement glacial, les panaches d'air chaud que nous relâchions s'agitèrent sous nos nez alors que nous nous relâchions un instant.

-T'aurais du choisir un endroit encore plus froid, le taquinai-je d'une voix à peine audible.

Il lâcha un sourire :

-On peut aller à la cabane Hurlante si tu veux ?

Je reculai de quelques centimètres pour mettre mes mains sur ses épaules. Avec une force qui le surpris, je le poussai au sol et murmurai :

-Je préfère rester ici... On va se tenir chaud, comme ça.

À présent à quatre pattes, je m'avançai à son niveau pour me placer à cheval sur sa taille ; il se redressa légèrement et attrapa mon visage de ses mains pour déposer sa bouche sur la mienne, d'une douceur infinie. Puis, il se replaça sur le dos et je m'étendis sur son torse, l'oreille plaquée sur son cœur pour y écouter les battements fous.

Nous restâmes allongés ainsi de longues minutes, avant de changer de position pour nous allonger sur le côté, lui enroulant un bras autour de ma taille. Je caressai son torse du bout du doigt, appréciant la sensation malgré l'épais t-shirt qu'il portait. Et tandis que son pouls ralentissait, me signifiant qu'il sombrait dans le sommeil, mes paupières s'alourdirent et quelques secondes plus tard, le noir se fit.