Les yeux d'abord écarquillés, il resta figé un instant. Puis, fondant son corps au mien comme dans un moule, il me rendit le baiser avec passion.

***

Je me redressai brutalement, les yeux écarquillés, comme chaque matin, à cause du bruit sonore que produisait mon réveil. Je m'habillai rapidement, attrapai mon sac et filai grimper les innombrables marches jusqu'à la salle commune de Serpentard. J'hésitai un instant ; Severus était-il déjà monté ?

Je m'assis néanmoins sur l'accoudoir d'un fauteuil pour l'attendre. Il ne serait pas en retard ; ainsi s'il ne se montrait pas cela voudrait dire qu'il était déjà monté.

Tandis que je patientais là, seule dans un silence pesant, les souvenirs de la veille ressurgirent ; le baiser ardent que Sirius et moi avions partagé pendant de longues minutes me semblait aujourd'hui irréel. Nous avions fini par nous quitter, silencieux, telles des ombres, pour rejoindre nos dortoirs comme si rien ne s'était produit.

La question demeurait là ; ferions nous comme tel ou avouerons nous à tous que la frontière entre les maisons avait été franchie ?

Ce fut l'arrivée de Severus qui me coupa à court dans mes pensées ; il s'avança dans ma direction et ensemble, nous gravîmes les marches jusqu'à débouler dans le couloir faiblement éclairé.

Nous nous rendîmes au parc, dans lequel devait avoir lieu notre cours de créatures magiques. Nous restâmes à l'écart de la foule, où je vis Sirius et son groupe ; je me crispai et tâchai d'éviter son regard, priant pour qu'il ne me dévisage pas. Or, il sembla du même avis que moi et ne chercha pas à me fixer des yeux. Il garda son air mystérieux, impassible, dirigé vers Mr Brûlopot, notre professeur. Soudain, une fille brune s'approcha et il passa un bras autour de ses épaules, dragueur. Même si la fille se sépara de son étreinte à l'instant même où il la toucha, cela ne changea rien à la rage qui s'infiltra dans mes veines ; ainsi jouait-il avec toutes les filles. Pourquoi m'étais-je fais tant d'idées ?!

Je me calmai alors ; Sirius n'avait aucune importance pour moi. Aucune ; c'était un imbécile vaniteux et harceleur.

Seulement, Severus sembla remarquer mon mal être et arqua un sourcil :

-Quelle étrange situation...

J'haussai les épaules :

-On pourrait dire ça.

Il plissa les yeux, quelque peu perdu, mais n'ajouta rien. Je le sentais crispé, comme agacé. Je vis alors son regard viré sur Lily, qui elle riait dans les bras de Potter.
J'écarquillai soudainement les yeux ; Severus était-il amoureux de Lily ?!

-On dirait que c'est pas mieux de ton côté, raillai-je.

Il se figea et je vis ses doigts se serrer autour de ses manuels.

-Je n'en ai rien à faire qu'elle soit avec un autre, siffla-t-il entre ses dents.

-Oui, autant que moi avec l'autre, me renfrognai-je, sarcastique.

Il se redressa, peu fier que j'ai découvert son secret. Quant à moi, je lâchai un soupire ; voilà qu'à présent, je commençais à avoir des sentiments.