Chapitre 19
Je dévalai les dernières marches dorées et passai la porte encadrée des deux griffons, pensive. Pourquoi Dumbledore faisait tant pour m'aider ? Pourquoi avais-je ce sentiment si déstabilisant qu'il ne cessait de me mentir ?
Je pris a droite sans réfléchir, me dirigeant à pas menus vers les cachots, pour n'alerter personne de ma présence. Le long couloir se faisait vide, et seule l'empreinte de la lune marquait le sol.
Seul le silence résonnait à mes oreilles et pourtant, l'étrange impression d'être observée me suivait. Inquiète, je jetai un regard bref vers l'arrière ; soudain, je percutai violement un corps et basculai vers l'arrière sous le choc. Juste à temps, une main se dévoila dans le vide pour m'attraper par la taille, ferme mais d'une douceur inattendue.
Hébétée et terrifiée, je ne parvenais pas à voir qui me tenait ; simplement je demeurai dans le vide, soutenue par une force invisible. Seulement, un souffle chaud serpentait sur mes lèvres, comme un visage qui aurait été à quelques millimètres du mien. Je pouvais presque sentir son cœur battre, aussi rapidement que le mien à cet instant.
La personne me semblait si proche ! Pourquoi donc n'y avait-il personne... J'écarquillai les yeux ; se pourrait-il que... ?
D'une main hésitante, je passai la main devant mon visage, et les poils sur ma nuque se hérissèrent lorsque j'y rencontrai les plis d'un profil. J'attrapai alors la chose qui semblait pour mes yeux du vide, mais pour ma paume un doux tissu.
Le voile glissa, dans un silence étroit qui ne laissait qu'entendre nos battements de cœurs rythmés.
Je retins mon souffle ; deux yeux bruns me fixaient, et ses boucles brunes me tombaient sur les joues. Sirius gardait son regard plongé dans le mien, et ni lui ni moi ne faisions le moindre geste, de peur de briser l'instant.
Que m'arrivait-il ?! Pourquoi me retrouvai-je soudain tétanisée, le coeur prêt à quitter ma poitrine, mais souhaitant par dessus tout que nous restions ainsi, à nous dévorer du regard, comme si la frontière qui séparait nos deux maisons ne nous permettait pas de franchir le pas.
-Je commence a avoir mal aux bras, murmura-t-il d'une voix à peine audible, mais je ne prêtais aucune attention à ses paroles.
Mes yeux étaient rivés sur ses lèvres, aux allures si douces, qui bougeaient comme au ralenti. Je n'avais qu'une envie, celle d'y plaquer ma bouche et d'enlacer ma langue avec la sienne.
Tant de questions dans un esprit vide. Nos deux corps collés, pourtant immobiles, sur le reflet argenté de la Lune. Je crispai ma main sur son épaule pour ramener la seconde sur sa joue, que je caressai du pouce ; comme elle était douce !
Et soudain, agrippant sa nuque comme une bouée de sauvetage, plaquai mes lèvres contre les siennes.
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