Durant ce qu'il me sembla une éternité, seule sa respiration bourrue résonna à travers les détroits de couloir vide.

-Par Merlin, Goeth ! Pourquoi avoir attaqué ces filles ? demanda-t-il au bout d'un moment, comme ne croyant pas à ses paroles.

-Elles sont venues m'insulter, rétorquai-je sans la moindre trace de culpabilité dans la voix.

Il coula un regard dans ma direction et esquissa un sourire :

-Je ne vous connais pas, Goeth, mais vous m'avez l'air d'une dure à cuire.

Il me fit signe de m'arrêter et pour poursuivre seul :

-Je ne vous punirai pas. J'espère juste que cela ne se reproduira pas. J'accorde même dix points à Serpentard pour compenser... Ces filles de Gryffondor n'avaient pas à vous insulter.

Il m'accorda un sourire complice, que je ne lui rendis pas. Je le laissais simplement m'abandonner là, en plan au milieu de ce couloir vide. Il me fallait sûrement aller à l'infirmerie, mais je n'en avais aucune envie. Je me retournai simplement pour m'en aller auprès du lac, où je pourrais me poser en paix.

Je dévalai donc les marches en reniflant, essuyant le sang qui s'écoulait sur mon menton. Les yeux rivés sur mes pieds chancelants sur les pierres grises qui défilaient devant moi. A présent je devais m'en retourner à ma lassante routine, avec sur la conscience les nouvelles insultes proférées quelques temps plus tôt.

-Bienvenue à Poudlard, maugréai-je, les points serrés.

Quel accueil chaleureux.