Chapitre 11
Sursautant violemment, je bondis hors du lit, les mains en évidence, comme parée à me défendre ; je réalisai alors que ce n'était que la sonnerie de mon réveil, qui causait à mes oreilles un terrible grincement.
Les yeux levés au ciel, je retombai lourdement sur le lit, déjà exaspérée. La fatigue me monta aux yeux et, les membres soudain lourds, je me forçai à me relever.
J'enfilai rapidement un pantalon ainsi qu'une chemise blanche, agrémentés d'une cravate aux armoiries de ma nouvelle maison : vert et argent, au centre desquels était cousu un serpent.
Je pris quelques secondes pour coiffer mes cheveux, puis pour attraper mon sac et quitter le dortoir au pas de course. Cette première journée était primordiale pour l'image que je renverrai aux professeurs ainsi qu'aux élèves. Si je ne voulais pas être à nouveau expulsée, je me devais de me tenir droite, du moins pour ce début d'année.
Je gravis ensuite les marches à toute allure avant de traverser les couloirs, me mêlant à la foule qui s'écartait presque sur mon passage pour me dévisager.
Je déboulai finalement devant la salle de sortilèges, où je me rangeai derrière le rang d'élèves qui attendaient déjà. Le professeur, au nom de Flitwick, ouvrit la porte d'un coup sec de baguette. Ses yeux noisettes balayèrent les rangées, avant de se poser sur moi ; je perçus son inquiétude, ainsi que sa curiosité.
Puis, revenant à la réalité, il nous convia a entrer.
Je me plaçai au fond de la salle, visant à me faire le plus discrète possible. Je vis quelques autres Serpentards tracer un arc de cercle autour de moi, cherchant visiblement à m'éviter.
Cependant, le groupe des Gryffondors adopta une attitude totalement différente. Ils frôlèrent ma paillasse et, narquois, Sirius renversa mon sac au sol. Ses yeux bruns méprisants croisèrent les miens mais soudain, mon pied s'éleva et s'emmêla dans les siens ; les yeux écarquillés de surprise, il bascula vers l'avant et percuta son ami à lunettes de plein fouet. Tous deux s'écrasèrent lamentablement au sol, tandis que je lançai, triomphante :
-Merci d'avoir mis mon sac au sol, j'avais mal au dos et j'ai dû mal à me pencher...
Mais alors que Sirius s'apprêtait à répliquer, se relevant d'un bon vif, Flitwick beugla :
-Black ! Arrêtez de vous chamailler avec votre ami Potter et allez vous asseoir !
Potter... ainsi c'était son nom. Je plissai les yeux, mesquine, sous le regard de Sirius qui déclarait clairement : tu ne perds rien pour attendre, Goeth...
Lui et sa bande allèrent prendre leurs place, et une fois assis sous le regard de reproches de Flitwick, ce dernier déclara :
-Bien ! Bienvenue à tous dans ce premier cours de sortilèges de l'année. Vous apprendrez au cours de cette dernière à maîtriser les sortilèges informulés.
Je levai les yeux au ciel ; voilà qui allait être des plus intéressants pour moi, qui n'avais jamais prononcé un seul sort de toute ma vie. Ne possédant pas de baguette, j'avais toujours pratiqué un magie différente de celle des autres. Maîtrisant particulièrement bien les éléments, il me suffisait d'un coup de main et une grande concentration pour faire de la magie.
-Pour commencer, pour apprendrez à désarmer votre adversaire sans prononcer experliarmus.
J'haussai un sourcil ; comment pourrait-on me désarmer, moi qui n'avait pas de baguette ?
Flitwick ordonna à tous de faire des groupes de deux, et, sans surprise, je me retrouvai seule sur un nombre impair d'élèves. Le professeur s'avança donc dans ma direction et se posta face à ma paillasse, les bras croisés, un effet de supériorité volontairement donné tout en me dominant de toute sa hauteur :
-Goeth, vous êtes seule.
Je retins une réplique cinglante ; je ne devais pas me faire remarquer. Pas dès le premier jour.
Je levai donc les yeux dans sa direction, l'expression neutre. Flitwick agita sa moustache brune et demanda, l'œil brillant d'une étrange curiosité :
-Alors dites moi, vous n'utilisez pas de baguette, c'est bien ça ?
-C'est exact, répliquai-je sans le quitter des yeux.
-Mais comment faites vous pour lancer des sorts ?
Je plissai les yeux, méfiante, et pris quelques secondes pour réfléchir avant de répondre :
-Je dois être très concentrée et faire le vide autour de moi, pour bien contrôler la magie. Je maîtrise les éléments et quelques sorts de protection... Si je ne me concentre pas suffisamment, tout déraille et je ne contrôle plus rien.
Il plissa les yeux à son tour, pensif.
-Avez vous déjà essayé avec une baguette, même encore aujourd'hui ?
J'haussai les épaules, les yeux levés au ciel ; me prenait-il pour une idiote ?
-Oui, Mr Flitwick, fis-je, exaspérée. Autrement je ne serais pas ici.
Il approuva d'un léger signe de tête avant de sortir de sa rêverie pour lancer :
-Allez ! Essayez de désarmer quelqu'un dans cette salle, Goeth.
Je me levai, exaspérée, avant de visualiser les positions de chacun dans la salle. Le brouhaha qui y régnait engourdissait mes tympans, et les mouvements incessants valsant à mes côtés me déconcentraient plus qu'autre chose. Je n'arriverai à rien dans ces conditions, sinon réduire la salle en miette en déchaînant une magie incontrôlable.
-Je suis désolée, m'excusai-je sans un véritable ton de culpabilité, mais je ne pourrais pas. C'est impossible de me concentrer avec toute cette pagaille.
Le professeur lâcha un grognement :
-Vous ne jouez pas un peu la comédie, par hasard ?! Vous vous fichez bien de moi, Goeth !
-Et à quoi ça m'arrangerait, de me moquez de vous ? rétorquai-je, exaspérée.
-Vous n'êtes pas venue ici pour rien faire !
Je serrais les poings, tentant vainement de garder mon calme :
-Alors dites moi, vous avez envie que je libère une magie incontrôlable qui détruirait votre salle de classe ?!
Il referma la bouche, coupé a court d'arguments. Quelque peu agacé, il se détourna et annonça la fin du cours ; j'attrapai mon sac et, terriblement frustrée, quittai la salle de classe au pas de course.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top