Chapitre 5

Je me sentais honteuse, même s'il n'y avait pas de quoi. Ils avaient une mauvaise interprétation de la chose. Ce jour là, mon père m'avait emmenée à une conférence amusante sur l'univers des mathématiques. Ce qui m'avait été très instructif d'ailleurs. Depuis, mes notes ont été les meilleures. Je m'énervai et me levai en hurlant sur Veronica.

- Je suis sûre que c'est toi. Sale pimbêche !

- Et qui d'autre ? Il fallait que tout le monde sache quel genre de pute nous avons comme camarade.

- Espèce de...

- Cela suffit. (Interrompt le professeur) Annita, sortez de ma classe.

- Quoi ? Mais c'est elle qui...

- DEHORS. Et chez le directeur.

Je sortis tranquillement pour éviter d'énerver plus le professeur. Après une longue discussion entre le directeur, mon père et moi, le directeur décida de me retourner en classe parce qu'il était au courant que le proviseur était mon père. Une fois en classe, je ne dis rien à personne et personne ne me dit rien. Le cours se déroula dans le calme. À la fin des cours, à treize heures, Véronica vint m'interroger sous l'écoute de nos camarades qui étaient encore là.

- Comment as-tu échappé à la punition ? Ah ! Je vois. Tu as couché avec le directeur aussi.

- Comment as-tu dissimulé ces images dans la clé USB du professeur ? Et surtout où les as-tu eu ?

- En t'espionnant. Et je vous dénoncerai aux autorités crois moi, pour corruption et pédophilie.

- Tu nous dénonceras tu dis ?

- Oui et je n'hésiterai pas à le faire.

- Très bien.

Je n'avais même pas constaté quand est-ce que la colère est autant montée en moi. Je la pris de force par le bras et la conduit hors du lycée. Je marchai en direction du commissariat en subissant ses « lâche moi » et ses « au secours ». Une fois arrivée à destination, je la poussai violemment vers l'agent qui prenait les plaintes. Ce dernier ne fut pas surpris de la voir.

- Véronica ! Que se passe-t-il encore ? (Demande l'agent)

- Vous vous connaissez ! (Étonnée)

-  Laisse tomber. (Dit Véronica)

-  Est-ce une de tes amies ? Veut-elle déposer plainte ?

-  Demandez lui. (Dis-je en indexant Véronica)

Mais bizarrement elle semblait tremblante. Je ne comprenais pas pourquoi. Soudain, elle commença à avoir la nausée et courus vers les toilettes du commissariat me laissant seule avec l'agent.

- Oh non ça recommence ! (Dit il)

- Quoi ?

- Non rien.

Il piqua ma curiosité.

- Ne vous inquiétez pas. Je suis sa confidente. Elle m'a déjà tout raconté.

- Ma petite, tu t'adresse à un policier. Les tentatives pour soutirer des informations, on les connait toutes. Dégage maintenant.

Grillée ! Mais je ne m'avouais pas vaincue.

- Vous savez, je suis peut-être la seule personne capable d'aider Véro.

- Comment ça ?

- Mon père a étudié la psychologie. Et ça se voit qu'elle a un problème d'ordre traumatique.

- C'est vrai, elle en a un. Mais nous avons déjà un psychologue. Merci.

- Très bien. Je m'en vais donc. Bonne journée monsieur l'agent.

En partant, je vis la photo d'une femme blonde sur le bureau. Son visage me disait quelque chose. Mais je ne fis pas attention à ce détail. J'allai me changer chez moi avant d'aller voir Zoé. J'étais dans sa chambre avec elle. Je faisais des vas et viens en essayant de me rappeler où est-ce que j'ai vu ce visage et elle, m'observait assise sur son lit.

- Si ça se trouve, c'est juste sa femme. (Me dit elle)

- Je me fiche de savoir qui elle est. Je veux juste m'en rappeler.

- Comme tu veux. Mais je me demande ce qui a bien pu se passer pour que la grande Véronica Sanchez ai un traumatisme.

- Mais c'est ça ! (surexcitée)

- Quoi ?

- Zoé, tu es un génie. Puis-je t'emprunter ton ordinateur ?

- Oui vas-y

Je m'assis dans son bureau et allumai l'ordinateur. J'allai dans l'historique de recherches. Après quelques minutes, je tombai sur elle. Zoé pris une autre chaise pour s'asseoir à côté de moi.

- Fiona Sanchez. (Dit Zoé)

- Une prostituée morte à l'accouchement dans une ruelle. L'agent a parlé de filleule. Et le père de Véronica nous est inconnu. Ce n'est donc pas sa femme.

Je réfléchis quelques secondes avant de trouver le lien et Zoé aussi.

- Oh la pauvre ! (Dit Zoé)

- Je n'arrive pas à y croire Zoé (en riant)

- Ce n'est pas drôle !

- Et elle qui me traite de pute. Et sa mère alors ?

- Anny, arrête de rire.

- D'accord, d'accord, j'arrête. Mais désormais j'ai une arme contre elle.

- Dit moi, cela te ferait-il plaisir si quelqu'un insultait ta vie d'orpheline ?

- Non. Bien sûr que non.

- Alors pourquoi voudrais tu faire pareil avec Véronica ? Elle vit assez dans sa souffrance pour que tu en rajoute.

- C'est vrai. Tu as raison.

- Je t'interdis d'aborder ce sujet avec elle.

- Très bien. Je ne le ferai pas sauf si...

- Anny.

- Je ne le ferai pas.

- Promets le moi.

- Je ne peux pas te faire une promesse que je ne suis pas sûre de tenir. Si elle me pousse à bout, je ne répondrai plus de rien.

Je comprenais ce regard qu'elle me lançait. Mais mettre le couteau dans la plaie n'a jamais été une bonne chose. Moi plus que personne devrait la comprendre. La mort de sa mère avait fait la une des journaux. Pourquoi ? Parce qu'elle était impliquée dans une histoire d'infidélité avec un homme politique. D'après les journaux, elle l'aurait accusé de viol alors qu'il faisait un discours en live. Quoiqu'il en soit, Véronica était orpheline tout comme moi, à la différence qu'elle a eu son parrain pour s'occuper d'elle.

                          **************

Le lendemain matin, huit heures. La sonnerie retentit annonçant le début du cours de philosophie. Ce cours s'était très mal déroulé. Pourquoi ? Parce que le professeur enseignait sur la notion de liberté et de responsabilité. À chaque fois, il prit exemple sur le proviseur et moi pour parler d'irresponsabilité, en précisant que la liberté a quand même ses règles, que tout était permis mais tout n'était pas utile. Et cela m'énervait. Non pas qu'il fasse allusion à moi mais qu'il se laisse acheter par Véronica. À la fin des cours, tout ce que je voulais, c'était rentrer sans parler à personne, même pas à Zoé. En prenant mes affaires dans mon casier dans le couloir, je croisai Véronica, encore.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

- Oh la la ! Je sens que la petite Anny n'est pas d'humeur.

- Et alors ???

- Tu sais quoi ? Je commence à comprendre pourquoi tes parents t'ont abandonnée.

Je claquai mon casier car la colère commençait petit à petit à monter en moi. Je déteste aborder ce sujet, surtout avec cette peste. Alors je commençai à marcher tout droit sans la regarder. Mais elle me suivit jusque devant le lycée.

- C'est vrai, avoir quelqu'un qui séduit jusqu'à son proviseur pour enfant, c'est terrible !

Je me stoppai net. Malheureusement,  je n'étais pas assez loin d'elle pour éviter d'entendre ses propos. En plus elle l'avait dit à voix haute. Conséquence, les élèves autour de nous se mirent à chuchoter. Il fallait que je me défende. Alors je revins vers elle.

- Je ne séduit pas le proviseur.

- Ah bon ! Et pourquoi passe t-il tant de temps avec toi ?

- Ça ne te regarde pas.

- Quelle honte ! Avec tous les beaux garçons de ce lycée, tu te trouve quelqu'un qui a l'âge d'être ton père. Voyez-vous cela mes chers amis, en plus de fugueuse, c'est une prostituée.

J'étais sur le point de m'emporter et de la claquer quand j'eus une idée pour me venger. Zoé me l'avait interdit mais là, je n'avais pas le choix. Je me mis alors à rire.

- Quoi ? Qu'est-ce qui te fait rire ?

- Si moi, je suis une prostituée, toi tu es mille fois pire parce que dans ton cas, c'est héréditaire.

- Mais qu'est-ce tu raconte ?

- Je parle de ta mère.

Elle s'étonna. Je la tenais.

- L'heure de la vengeance a sonné Véronica Sanchez. D'ailleurs, où as tu trouvé ce nom de famille ? Ta mère s'est enfin trouvée un homme fixe ! Ah oui, c'est vrai, ta mère est morte en t'accouchant.

- Ferme là Annita !

- Et ton père, ton père. Elle n'a même pas de père car ce dernier s'est envolé après avoir violé sa mère. Et de ce viol, est née notre chère et tendre Véro.

Nous étions déjà entourées par un grand nombre de lycéens. Les murmures recommancèrent. Véronica se mit à couler des larmes.

- Oh mais tu pleures ! Ce n'est pas de ma faute si ta mère écartait ses jambes au premier venu. Tu vois, c'est de famille car tu es sur la voie. Regarde un peu la taille de ta jupe.

Je me tournai vers le "public".

- Alors ??? C'est qui la prostituée ?

À ce moment là, elle me gifla tellement fort que je tombai à terre. Elle s'assis sur moi et se mit à me donner des claques. Mais moi, contrairement à elle, j'avais appris à me battre dans la rue. Je la mis donc à terre et je m'assis sur elle. Je lui donnai ensuite des coups de point au visage. Je m'arrêtai quand je vis du sang sortir de son nez. Je me relevai ensuite, puis elle aussi, mais difficilement. Les lycéens autour de nous hurlaient dans tous les sens. Certains pariaient même sur qui allait gagner. Véronica me donna un violent coup dans le ventre, puis un au visage. Elle me fit un croche pied qui me fit tomber à nouveau au sol. Puis, elle me donnait sans cesse des coups de pied dans le ventre comme si elle jouait au football, en m'insultant et en pleurant «idiote, peste, abrutie...»

J'attrapai ensuite son pied puis la fit tomber. Mais elle se releva en sortant de la poche de sa mini jupe, un cutter. Nous étions toutes les deux couvertes de bleus mais il n'y avait qu'elle qui saignait du nez. Je me relevai à mon tour puis crachai du sang.

- Ne t'approche pas ou je te l'enfonce en plein coeur.

- Tu devrais avoir pitié de toi-même Véronica.

- Je n'ai plus rien à perdre.

- Si. Tu vas perdre ta liberté. Je te croyais plus intelligente.

Elle fonça vers moi et voulu m'enfoncer son cutter dans le corps mais j'esquivai puis trébuchai sur le sol et sur le dos. Véronica en profita pour essayer de me blesser mais heureusement, Henry l'attrapa par derrière.

- Henry lâche moi, je veux la faire taire.

- Ne fais pas ça, tu vas gâcher ta vie.

- Tu n'as pas remarqué, elle est déjà gâchée. Tout le monde est au courant de mon histoire.

Elle se jeta dans les bras d'Henry et fondit en larmes. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle l'avait écorché par accident au visage. Le directeur vint avec Zoé sur les lieux. Francis vint vers moi et m'aida à me relever.

- Mais que s'est-il passé ici ? Et vous, que faîtes vous là à regarder ? Rentrez chez vous. (Hurla le directeur)

Il se tourna vers nous.

- Vous deux, allez vous faire soigner. Et demain, je veux vous voir dans mon bureau à la première heure avec vos parents. Est-ce clair ?

Véronica et moi firent signe de la tête pour dire oui. Une fois le directeur parti, elle me lança un regard effrayant en disant :

- J'en ai pas fini avec toi. Sale chienne !

- Je t'attends. Pauvre tâche !

À l'hopital du coin. L'infirmière me fit les premiers soins et le médecin m'examina pour voir si je n'avais rien de grave. J'étais avec Zoé et Francis. Maman n'avais pas voulu nous accompagner et papa encore moins.

Quelques minutes plus tard, Francis s'en alla. J'étais sur le lit de l'hôpital et Zoé regardait par la fenêtre de la chambre.

- Zoé, ne te fâche pas, je t'en prie.

Elle ne dit rien.

- Zoé.

- Combien de fois t'ai-je dis de ne pas te laisser aller à la colère ?

- C'est elle qui s'est jetée sur moi. Je me suis juste défendue.

- Que lui as-tu fait ou que lui as-tu dit ?

- Rien qu'elle ne sache pas déjà.

- Tu lui as raconté. Toutes les deux savons ce que ça te fait de remuer le couteau dans la plaie, alors imagine pour elle. Anny, tu t'es rabaissée à son niveau.

- Je, je suis désolée. Mais elle l'a bien cherché.

- Tu ne regrette donc pas ce qui s'est passé ?

- Si. Un peu.

Son téléphone bipa. Elle le fixa quelques secondes avant de dire.

- Je dois y aller.

- D'accord.

- Bye.

(À suivre)

         

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